Des États-Unis à la Corée du Nord, de la Russie au Bangladesh, cet album est un voyage autour du monde à la découverte d’histoires vraies extraordinaires, mêlant détermination et résilience.
L’auteure a enquêté, telle une journaliste d’investigation, pour interviewer ces héros ou leurs proches. Tous se sont livrés avec beaucoup de générosité et d’humilité.
À travers leurs épreuves vécues, ces hommes et ces femmes hors normes nous transportent au cœur de leurs destins, guidés uniquement par leur grand courage et leur volonté de vivre.
L’avis de Cassandre
Alexandra Davis, autrice et illustratrice, a choisi de dresser le portrait de seize hommes et femmes importants mais souvent méconnus. Ces portraits sont récents et mettent en lumière des personnes venues des quatre coins du monde. Difficile de ne pas être touché par leur histoire. Il y a ceux qui se battent pour les droits de l’homme, des femmes, des enfants. Ceux qui militent pour que le mariage des filles, le travail des enfants, les guerres cessent. Ceux qui se battent contre l’homophobie et qui font de la prévention contre le sida, contre les viols dans le domaine du sport et qui œuvrent pour la paix dans le monde. Enfin, il y a ceux, qui font preuve de courage et de résilience, qui risquent leur vie pour changer le cours des choses.
Si j’en connaissais certains, je suis ravie d’avoir découvert d’autres héros. J’ai aimé les illustrations et la manière dont les personnages sont dépeints. Cet album rappelle la série Culottées de Pénélope Bagieu. Pour conclure, un titre qui peut plaire à tous et qui nous donne envie de nous battre pour un avenir meilleur. Le petit plus à la fin : vous pouvez suivre certaines personnalités présentes sur les réseaux sociaux.
Les oubliés d’Alexandra Davis, réédité en mars 2023 aux éditions Michel Lafon, 152 pages, 21,95€
« Le mot « météorite » signifie « phénomène du ciel ». Ça vient du terme grec meteoros, et on l’utilise pour décrire l’éclat lumineux qui accompagne la chute de matière sur la Terre. Cet éclat se produit par l’incandescence temporelle que subit le météoroïde dû à la pression de choc. C’est un fragment d’un corps céleste qui tombe à la surface. Une météorite se caractérise par sa capacité de destruction. Tout peut arriver : interruption de communications télé ou radio, vents violents ou tsunamis dévastateurs. Quand une météorite entre en collision, ça fait un cratère ou ASTROBLÈME : une dépression à la surface en conséquence de l’impact. Je ne m’étais jamais sentie concernée par ces astéroïdes. Mais récemment, il y a un an et demi à peu près, une petite météorite de chair, d’os et de pleurs qui a chamboulé toute mon existence est entrée en collision avec ma surface corporelle. Elle a ébranlé toutes mes certitudes, tout ce que j’avais planifié, le 6 octobre 2018. »
L’avis d’Audrey
Difficile voire impossible de passer à côté de cette jolie couverture, découpée et qui révèle un nouveau-né endormi. Mais ne vous fiez pas à cette première illustration, les débuts de la maternité en sont très éloignés !
Amaia Arrazola est illustratrice. Quand elle est tombée enceinte et quand elle a mis au monde sa fille, Ane, toutes ces certitudes ont volé en éclats. Rien ne ressemblait aux images véhiculées autour d’elle : dans les médias, sur les réseaux sociaux, ce que ses proches ont pu lui dire… Elle a vécu la matrescence comme une météorite qui lui serait tombée dessus en détruisant tout sur son passage. Ce roman graphique aborde différents sujets en toute franchise, ce que j’ai apprécié. L’autrice nous présente son vécu sans tabous et déconstruit les mythes dont on nous abreuve. Elle parle notamment de Kate Middleton qui apparaît absolument parfaite quelques heures seulement après son accouchement.
J’ai aimé le côté « déculpabilisant » et rassurant de cet ouvrage à travers lequel de nombreuses femmes se reconnaîtront. L’humour et le second degré dont bien présents. Je vous rassure, il n’y a pas que des passages sanglants, des cris et des pleurs, on y trouve également beaucoup d’amour.
Ce que j’ai moins apprécié dans ma lecture, c’est l’aspect déconstruit et non chronologique qui peut parfois nous plaire. De même, j’aurais aimé des illustrations un peu moins « simplistes ».
Pour conclure, un roman graphique idéal pour les femmes enceintes et les jeunes mamans ! Je remercie les éditions First et Babelio pour cet envoi lors d’une opération Masse Critique.
La Météorite d’Amaia Arrazola, paru en novembre 2022 aux éditions First, 168 pages, 23,95€
Magda, 12 ans, est née sur Azuki, une lune minuscule à la biodiversité exceptionnelle, peuplée de créatures légendaires. « Miss Catastrophe » en puissance et excellente cuisinière malgré elle, elle a le don pour inventer accidentellement des recettes uniques et exquises, comme les sœurs Tatin avant elle. Par un coup de génie (ou du hasard…), elle est ainsi sélectionnée pour participer au fameux concours de cuisine végétarien intergalactique au cours duquel des enfants, représentant chacun une planète, s’affrontent depuis cent ans. L’enjeu est grand : gagner le « Nectar », convoité par tous pour ses propriétés miraculeuses. Mais alors que le tournoi bat son plein, Magda découvre que les dirigeants de certaines planètes se réunissent avec de sombres desseins : voler le Nectar et s’en servir pour étendre leur pouvoir sur toute la galaxie.
L’avis de Cassandre
Plus le temps passe et plus j’aime me plonger dans les bandes dessinées et romans graphiques. J’ai totalement craqué sur le titre et sur sa jolie couverture colorée lors de la dernière Masse Critique organisée par Babelio. Je remercie donc le site ainsi que les éditions Sarbacane pour cet envoi.
Magda a douze ans et c’est une jeune fille extrêmement maladroite. Si elle multiplie les bourdes, elle a toutefois un grand talent pour la cuisine. Son père et sa grand-mère la poussent à s’inscrire à un concours intergalactique qui n’a lieu qu’une fois tous les quatre ans. Elle accepte, davantage pour leur faire plaisir que le concours en lui-même. L’histoire se passe dans un univers totalement futuriste, comme son nom l’indique. Les personnages voyagent à travers les planètes à l’aide de vaisseaux. Le concours de cuisine est aussi avant-gardiste. Magda et ses concurrents vont devoir cuisiner de drôles d’ingrédients qui n’existent pas (encore ?) dans notre monde. J’ai adoré suivre Magda dans ses épreuves qui rappellent de célèbres émissions culinaires. Jusque dans les dernières minutes avant la fin, elle arrive toujours à nous épater !
Ce titre est rempli d’humour et j’ai passé un agréable moment en compagnie des personnages. J’ai aimé la thématique écologique et la préservation des ressources qui est très présente. On y trouve aussi de nombreux rebondissements et on ne s’ennuie pas une seule seconde dans cette course effrénée ! Les illustrations sont plaisantes, très actuelles, elles m’ont rappelé l’univers du manga.
Pour conclure, un premier tome très réussi et prometteur. J’ai hâte de me plonger dans la suite pour savoir ce qui va arriver à notre héroïne et son entourage !
Au bonheur de Leah il ne manque que d’être mère. Le jour de ses 36 ans, elle prend les choses en main. En 2014, la PMA est exclusivement réservée aux couples hétérosexuels. Pour Leah qui est célibataire, commence alors un véritable parcours du combattant, trouver un médecin qui voudra bien l’aider sans la juger et surtout choisir l’endroit, en Europe, où elle sera à l’aise dans toutes les offres pléthoriques que propose le tourisme procréatif.
L’avis de Cassandre
Leah a 36 ans et sort d’une relation amoureuse de plusieurs années, qui s’est soldée par un cuisant échec. Depuis, elle cherche l’amour sur les sites de rencontres et enchaîne les rendez-vous amoureux terriblement décevants. L’horloge biologique tourne et Leah a une certitude : elle veut devenir mère, même si elle est célibataire. Elle prend donc rendez-vous chez un gynécologue pour évaluer sa fertilité et ses chances de concevoir. Après quelques examens, le verdict est sans appel : entre des fibromes et des trompes bouchées, Leah a des chances de concevoir naturellement quasi nulles. La solution est la PMA. Le problème est qu’en 2014, l’année où se déroule l’histoire, la PMA n’est autorisée que pour les couples hétérosexuels et pas pour les femmes célibataires.
Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux nous parlent de sujets tabous, sans aucun filtre, et c’est quelque chose que j’ai grandement apprécié. En quoi consiste réellement la PMA ? On évoque les rendez-vous multiples chez les gynécologues (dont la plupart voient la famille nucléaire comme modèle unique de parentalité), les examens invasifs, les jugements de valeur. On découvre aussi (pour ma part) des techniques comme l’insémination artisanale. Leah est une femme touchante qui a beaucoup d’amour à donner et qui est prête à tous les sacrifices pour devenir mère. Elle a aussi de la répartie et sait rembarrer les bien-pensants. Elle est heureusement entourée de belles personnes qui sauront la soutenir et l’accompagner dans ce projet de vie.
Pour conclure, un titre captivant et des illustrations qui m’ont conquise. Je vous invite à le découvrir rapidement !
Elle a fait un bébé toute seule d’Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux, paru en novembre 2022 aux éditions Marabout, 160 pages, 20,95€
Notre ventre recèle un secret étonnant : c’est là, grâce à notre microbiote, que se décident notre bien-être et la bonne santé de notre corps entier. Vous pensiez que les intestins n’étaient qu’un long tube inerte ? Faux ! C’est là que tout se joue : immunité, humeur, résistance au stress et aux maladies… Vous trouvez cela incroyable ? Alors suivez les deux nano-explorateurs Harry et Judy à la découverte de ce monde caché dans notre ventre !
L’avis de Cassandre
Quand Babelio m’a proposé de recevoir ce titre dans le cadre d’une opération Masse Critique privilégiée, je n’ai pas hésité avant d’accepter. Je m’intéresse depuis toujours aux sciences et le corps humain me fascine.
Le ventre est notre deuxième cerveau et je pense que ce n’est plus un secret pour personne. Mais savez-vous ce qu’est le microbiote et comment il influe sur notre quotidien ? La réponse va se faire de manière très originale. Cet ouvrage est une bande dessinée qui met en scène son auteur, le Professeur en gastroentérologie Harry Sokol (spécialisé dans les maladies inflammatoires de l’intestin) ainsi que l’illustratrice, Judy. Les deux personnages sont représentés à la manière d’explorateurs qui vont voyager à l’intérieur d’un système digestif à l’aide d’un nano-vaisseau (ce qui n’est pas sans rappeler le dessin animé Il était une fois… la vie). J’ai trouvé très pertinent de présenter un livre éducatif sous forme de bande dessinée. Il faut dire que le système digestif et son microbiote constituent un sujet assez complexe et le fait de l’illustrer rend la compréhension nettement plus facile.
J’ai adoré ce voyage à l’intérieur du corps humain. Le système digestif est incroyable et beaucoup de choses se jouent à l’intérieur. Une perturbation du microbiote peut nuire à notre santé : maladies inflammatoires, stress, diminution des défenses immunitaires, entres autres. Mieux comprendre le fonctionnement de notre corps et des bonnes et mauvaises bactéries peut nous permettre de le préserver. De nombreux conseils sont donnés pour prendre soin de soi (et de ses intestins !).
Ce titre est captivant et j’ai aussi apprécié l’humour très présent et qui apporte une touche de légèreté. J’ai notamment bien ri avec le petit bêtisier présent à la fin.
Je vous conseille ce titre si vous vous intéressez au corps humain et avez envie de découvrir de nombreuses choses. Cet ouvrage peut aussi bien s’adresser aux adolescents qu’aux adultes. Je remercie Babelio et les éditions Deboeck supérieur pour cette réception.
La suite de la réécriture contemporaine à succès de l’histoire la plus connue de la mythologie grecque : l’enlèvement de Perséphone par Hadès !
Perséphone a démarré son stage aux Enfers mais Hadès se met en couple officiel avec Menthé afin de mettre des distances avec Perséphone et essayer de reprendre une vie » normale « . Cela crée des quiproquos qui contre toute attente, démontre l’attachement qu’ils ont l’un pour l’autre. Cela suffira-t-il à leur faire ouvrir les yeux ? Perséphone pour sa part arrive à se livrer à Eros sur son viol et démarre une thérapie, un cheminement essentiel pour sa santé mentale.
Ce troisième volume approfondi les thèmes sensibles et le lien sentimentale qui unit Hadès et Perséphone. Vont-ils arriver à dépasser les obstacles ensemble ?
L’avis de Cassandre
Je suis avec attention la série Lore Olympus et je n’en reviens pas qu’il s’agisse déjà du troisième opus. Nous retrouvons nos personnages préférés : Perséphone et Hadès. Pour rappel Perséphone réalise un stage aux Enfers. Chacun a des sentiments pour l’autre mais ils ne se l’avouent pas, pour l’instant. Nos personnages principaux se rapprochent tout doucement et leur histoire nous fait totalement craquer.
Bien sûr, nous suivons aussi des personnages secondaires comme Hera, Zeus ou encore, Eros. Rachel Smythe parvient à parler de sujets graves dans ce roman graphique, notamment d’agressions sexuelles, de chantage ou de violences, ce que je trouve très important. En parallèle, nous suivons des sujets plus légers avec beaucoup d’humour.
J’aime toujours les illustrations et l’univers très particulier de l’autrice. Les couleurs sont très belles et le monde des Enfers est très immersif. Il me tarde de lire le quatrième opus des aventures d’Hadès et Perséphone !
Lore Olympus tome 3 de Rachel Smythe, paru en novembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 384 pages, 24,95€
Bonjour à tous, Le mois d’octobre s’achève et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été prolifique ! J’ai beaucoup lu, fait de belles découvertes et j’ai aussi un peu craqué en librairie (j’étais obligée !). Voici mes chroniques du mois :
Dans le bleu de Joyce Carol Oates
Jenna est une adolescente de quinze ans comme les autres jusqu’à ce qu’un accident de voiture où elle était passagère et sa mère conductrice tue cette dernière sur le coup. Jenna est grièvement blessée mais s’en sort tant bien que mal. Comment survivre lorsqu’on a perdu l’être qu’on aimait le plus au monde ? Comment redonner un sens à sa vie ? Jenna refuse de vivre chez son père qui a refait sa vie il y a quelques années et à qui elle n’a jamais pardonné d’être parti du cocon familial. C’est donc sa tante qui va la recueillir. Difficile d’accepter la situation et dans le fond, d’accepter d’être aimée. Jenna se réfugie « dans le bleu » c’est-à-dire, dans l’univers cotonneux des opiacés. Dans le bleu est un roman que j’ai trouvé réaliste. Il parle d’accident, de deuil, d’addiction et surtout, d’adolescence. Quand on est adolescent, on voit le monde à travers un filtre. On fait des choix, pas toujours bons et on peine à trouver sa place. Notre héroïne va devoir changer de lycée, tisser des liens et survivre à la tragédie qui lui tombe dessus. Elle est profondément en colère, parfois odieuse envers ceux qui l’aiment et veulent l’aider. Joyce Carol Oates tisse un portrait fidèle de l’adolescence, brute et brutale. Âmes sensibles d’abstenir, ce roman comporte des scènes difficiles mais hélas, réalistes. Un roman que j’ai aimé pour sa franchise et son côté « sans filtres ».
Dans le bleu de Joyce Carol Oates, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€
Hell de Magali Inguimbert
Lorsque nous faisons la rencontre de Jessie, l’adolescente se fait envoyer manu militari en avion chez sa tante par sa mère, dans un autre état des États-Unis. Jessie a obtenu des résultats scolaires médiocres et pour sa mère, il s’agit du dernier recours. Jessie est une jeune femme sombre, solitaire et qui préfère la compagnie de la musique à celle de ses pairs. On ressent immédiatement une profonde souffrance mais nous ignorons quels secrets elle cache en elle. Fort heureusement, notre héroïne solitaire va rencontrer Austin, un garçon de son âge qui la prend sous son aile et va l’aider à aller mieux. J’ai immédiatement accroché aux personnages, aussi bien Jessie qu’Austin. Les deux adolescents ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent. J’ai aussi apprécié la tante, l’oncle et les cousins de Jessie. La cohabitation n’est pas facile et fait souvent des étincelles. Cependant, on sent qu’ils ont vraiment envie d’aider Jessie mais ne la comprennent pas. La musique prend une place importante dans ce roman et j’ai adoré cette ambiance. Enfin, Magali Inguimbert aborde des sujets difficiles avec beaucoup de délicatesse. Hell est un joli roman avec des personnages attachants et une belle romance qui prend son temps.
Hell de Magali Inguimbert, paru en août 2022 aux éditions Hugo Publishing, 398 pages, 7,90€
La maison aux miroirs de Cristina Caboni
J’adore la littérature italienne et les romans qui se déroulent dans ce pays. Ce critère et la sublime couverture m’ont convaincue de lire ce roman. Milena est une jeune femme qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. Sa grand-mère est partie et a laissé son grand-père Michele seul avec sa fille (la mère de Milena) qui était encore bébé. La maman de Milena est décédée relativement jeune. Notre héroïne n’a donc pour famille que son grand-père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son père qui habite loin d’elle. Michele et Milena sont très complices et elle lui rend souvent visite à Positano dans sa villa surnommée La maison aux miroirs. Michele étant fragilisé et diminué, il fait faire des travaux, notamment dans son jardin. C’est durant le terrassement qu’ils découvrent un squelette, enfoui depuis des décennies. Que cache Michele ? Pourquoi sa femme est-elle réellement partie et qu’est-elle devenue ? Pour Milena, cette macabre trouvaille va aussi déterrer de sombres secrets. La maison aux miroirs avait tout pour me plaire : du suspense, des secrets de famille, les décors italiens et un début de romance. Pourtant, j’en ressors assez déçue. J’ai eu du mal à m’attacher à Milena, j’ai trouvé ce personnage plein de candeur et elle manquait pour moi de profondeur et de consistance. J’ai préféré Michele, ce grand-père qui a vécu trop de drames sans sa vie. J’ai aussi trouvé que le suspense ne prenait pas assez de place dans le roman. L’enquête piétine et les personnages secondaires ne cessent de dissuader Milena de déterrer les fantômes du passé. Cela manquait pour moi de crédibilité. Enfin, les thématiques sont trop nombreuses dans un roman assez court et ne sont donc que survolées, ce que je trouve vraiment dommage. Il s’agit malheureusement d’un rendez-vous manqué avec l’Italie pour moi !
La maison aux miroirsde Cristina Caboni, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 368 pages, 7,70€
1991 de Franck Thilliez
J’ai découvert Franck Thilliez avec Le Syndrome E en 2010. Je n’ai pas (encore) lu toute sa bibliographie mais je me suis toujours régalée avec ses romans. Franck Sharko, l’un de ses deux personnages principaux me plaît énormément, je prends un réel plaisir à le suivre dans ses enquêtes. 1991 est l’année de la première enquête de Franck Sharko au 36 quai des orfèvres. Il est à l’époque âgé de 30 ans et considéré comme un bleu. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé, gravement mutilé et dans une macabre mise en scène, c’est l’occasion pour Sharko de montrer de quoi il est capable. Ne soyez pas impressionnés par les quelques 550 pages que contiennent ce roman, je vous garantis que vous ne verrez pas le temps passer ! J’ai adoré me replonger dans les années 1990, sans Internet, sans téléphone portable et à éplucher les relevés France Télécom avec les enquêteurs. A cette époque, on commence seulement à parler d’ADN ! J’ai trouvé l’enquête passionnante, elle parle (entre autres) de magie, de mentalisme mais aussi d’identité. L’intrigue ne contient aucun temps mort et il m’a été difficile de reposer ce livre. J’ai aimé rencontrer ce jeune Sharko en début de carrière et le voir prendre de l’assurance au fil des pages. Encore une réussite signée Franck Thilliez !
1991 de Franck Thilliez, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 552 pages, 8,50€
Ma réputation de Gaël Aymon
Ce qui différencie Laura, quinze ans, des autres adolescentes de son âge, c’est peut-être le fait de traîner avec les garçons. Elle a plus d’affinités avec eux qu’avec les filles. Quand Sofiane, qui fait partie de sa bande, tente de l’embrasser et que Laura repousse ses avances, son monde s’écroule. Sa bande d’amis la rejette et Sofiane répand des rumeurs terribles sur elle. Très rapidement, elle devient la risée de tous et une véritable paria au sein de son lycée. Elle se retrouve complètement seule, moquée et insultée au quotidien. Et quand d’autres rumeurs apparaissent sur les réseaux sociaux, la situation devient rapidement incontrôlable. Chaque lycéen peut être confronté de près ou de loin au harcèlement scolaire. Ce roman, très court, en parle de manière concrète. On s’identifie aisément à Laura et ce qu’elle vit nous serre le cœur. Elle m’a fait beaucoup de peine et j’ai été touchée par le fait qu’elle ne parvient pas à parler à ses parents ni à ses professeurs. Gaël Aymon cerne bien les différentes catégories d’élèves confrontés aux problèmes : les harceleurs, les victimes et les lâches qui préfèrent se rallier aux harceleurs pour ne pas être harcelés. Un roman coup de poing qui dénonce le harcèlement scolaire !
Ma réputation de Gaël Aymon, paru en août 2022 aux éditions Gallimard, 144 pages, 6,40€
Napoli mon amour d’Alessio Forgione
La littérature italienne a toujours su me faire voyager et rien que la couverture de ce roman était un dépaysement. Amoresano, le narrateur, que tout le monde appelle par son nom de famille est âgé de 30 ans et a été marin pendant plusieurs années. Il s’est enrichi mais la terre napolitaine lui manquait trop. De retour chez ses parents, Amoresano se laisse vivre. Son pécule se réduit comme peau de chagrin. Il jette un œil nonchalant sur les offres d’emploi et préfère faire des grasses matinées, écumer les bars avec son ami Russo et assister à des matchs de football. Il déambule dans Naples, ville qui le captive jusqu’à rencontrer une jolie jeune femme, Nina, où le coup de foudre est réciproque. Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au narrateur, désabusé et sans aucun projet personnel et professionnel. J’ai trouvé le récit trop plat et relativement déprimant. Si je n’ai pas apprécié l’histoire d’Amoresano, j’ai néanmoins apprécié Naples, une ville que je rêve de découvrir pour ses ruelles, ses monuments et sa gastronomie.
Napoli mon amour d’Alessio Forgione, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,40€
L’amour de ma vie de Rosie Walsh
Emma et Leo forment un couple très uni. Ils sont mariés depuis plusieurs années et les heureux parents d’une adorable petite fille. Emma est une biologiste reconnue et Leo, un journaliste spécialisé dans la rédaction de nécrologies de personnes célèbres. Quand la maladie touche Emma, Leo décide de conjurer le sort en rédigeant la nécrologie anticipée de son épouse. Rapidement, Leo détecte des incohérences dans le passé d’Emma. Qui est réellement la femme qu’il a épousée ? Si l’histoire peut sembler assez classique en reposant sur des secrets et des mensonges, ce roman cache en réalité des thématiques singulières que je ne citerai pas, pour ne pas gâcher le suspense. J’ai adoré suivre nos deux personnages, Leo dans sa quête de la vérité et Emma qui porte sur ses épaules des secrets douloureux et indicibles. En parallèle, j’ai apprécié découvrir leurs univers et notamment leurs professions atypiques. L’amour de ma vie est un roman qui se dévore, notamment grâce à son suspense et à son alternance de points de vue. La fin est à la hauteur de mes attentes et de l’intrigue. J’ai passé un excellent moment de lecture ! Je remercie Babelio et les éditions Les Escales pour cette découverte !
L’amour de ma vie de Rosie Walsh, paru en octobre 2022 aux éditions Les Escales, 448 pages, 22€
Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai
J’ai reçu ce titre dans le cadre de la Rentrée Littéraire organisée par Lecteurs.com, je remercie donc leur équipe ainsi que les éditions Charleston pour cet envoi. L’Histoire n’a jamais été mon point fort, je me rattrape donc en lisant régulièrement des romans historiques. Celui-ci me faisait de l’oeil depuis sa sortie, je n’avais encore jamais lu de roman sur le Vietnam. Nous faisons la rencontre de Huong, douze ans dans les années 1970 et de sa grand-mère, Diêu-Lan. Celles-ci tentent de survivre aux bombardements et espèrent le retour de leur famille (dont les parents de Huong), partie combattre sur le front. Nous suivons les deux personnages féminins dans les années 1970 mais ces chapitres sont entrecoupés par des passages sur la jeunesse de Diêu-Lan, racontés à sa petite-fille. Ces périodes concernent les années 1930 à 1950 en particulier. Ces retours dans le passé permettent de mieux comprendre l’Histoire du Vietnam. Nguyễn Phan Quế Mai nous expose les conflits, la famine, la réforme agraire et la guerre du Vietnam. Je ne vous le cache pas, ce récit, bien que fictif, repose sur des faits historiques et il s’agit donc d’un texte difficile et parfois éprouvant. Le peuple vietnamien a vécu une succession d’atrocités dont j’ignorais la plupart. Huong et sa grand-mère sont des personnages très attachants et pleins de bonté et de sagesse. Même quand advint le pire, elles sont capables de faire preuve de pardon et de reconnaissance. Nguyễn Phan Quế Mai est une écrivaine talentueuse, une véritable conteuse d’histoire. Je recommande ce roman qui ne vous laissera pas indemne.
Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan (avis d’Audrey)
En commençant cette lecture, je dois avouer que je n’étais pas sûre du tout d’apprécier ce roman. Nous découvrons Elisabeth, une écrivaine, mariée et jeune maman d’un adorable petit garçon, Gil. Les premiers mois sont difficiles, éreintants et notre héroïne se sent déprimée. Désireuse de reprendre l’écriture de son troisième roman et de soulager sa charge mentale, elle recrute Sam, une étudiante, en tant que baby-sitter. Ces deux femmes n’ont pas le même âge, pas le même quotidien ni le même « statut social ». Pourtant, elles se lient rapidement d’amitié. Chacune arrive à un tournant de sa vie, en proie à des doutes et leurs présences mutuelles vont leur permettre de se confier. J’ai trouvé le début de ce roman assez long, c’est l’arrivée de Sam qui va heureusement donner une dynamique au récit. Les affinités sélectives n’est pas juste un roman d’amitié. Il parle de l’Amérique au sens large et de la lutte des classes. Les plus pauvres sont toujours plus pauvres et vice versa avec les plus riches. Le rêve américain n’existe plus depuis bien longtemps. L’époque actuelle est à l’uberisation et aux influenceurs des réseaux sociaux. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’une grande lucidité et avec un final réaliste.
Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan, paru en mai 2022 aux éditions Les Escales, 560 pages, 23€
Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid
Je ne connaissais pas Charlie Haid avant de lire cet ouvrage. Le mentalisme est une pratique qui m’a toujours intriguée et je n’ai pas hésité à me plonger dedans, afin d’en savoir plus ! Mon souhait a été exaucé, ce titre est une vraie mine d’informations. On y parle de mentalisme, de tours de magie, d’astuces pour booster sa mémoire (et enfin retenir des numéros de téléphone, par exemple). On a une partie plutôt théorie et une autre, basée sur la pratique. Vous pourrez tester des expériences avec vos proches. Celles-ci sont simples et bien détaillées. Vous allez pouvoir bluffer votre entourage, en un claquement de doigts ! Enfin, j’ai aimé l’humour de Charlie Haid et le côté ludique de son livre. Un ouvrage accessible et utile !
Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi
Keith Haring, le street art ou la vie, est le second roman graphique de la nouvelle collection de Hugo Publishing que je lis (le premier étant Looking for Banksy). Keith Haring est un artiste connu et je suis certaine que vous connaissez, a minima, ses petits bonhommes colorés, sans visages et en mouvements. Dans ce roman graphique, nous suivons Keith Haring de son enfance jusqu’à la fin de sa vie. L’artiste est né dans une petite ville de Pennsylvanie, à la fin des années 1950. Il a toujours adoré dessiner et l’art, en général. Dans sa jeunesse, il a côtoyé une secte religieuse puis, la drogue, avant de reprendre le « droit chemin » en partant pour New York et son école d’art. Il y fait des rencontres décisives et inspirantes. Keith va multiplier les expositions et les performances et commencer à être connu. A la fin des années 1980, il est frappé par une maladie qui explose aux Etats-Unis : le SIDA. Il décède en 1990, des complications liées à la maladie, à l’âge de 31 ans. Keith Haring a eu une carrière aussi courte que foisonnante. Paolo Parisi lui rend un très bel hommage à travers un roman graphique ultra coloré. L’univers graphique de l’auteur colle parfaitement avec l’univers de l’artiste. Un titre à découvrir !
Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni
Tout le monde a déjà entendu parler de méthode Montessori, de jouets ou encore d’école. En revanche, trop peu de personnes connaissent Maria Montessori. Elle est née en 1870, en Italie. A cette époque, peu de femmes travaillent et lorsqu’elles le font, elles exercent essentiellement des professions d’enseignantes, leurs perspectives étant très limitées. Maria est très intelligente et avant-gardiste. Elle n’a que faire des critiques et veut devenir médecin. Évidemment, le chemin sera semé d’embûches mais à 26 ans, elle est diplômée en médecine, et plus spécialement, en psychiatrie. Elle va travailler dans différentes cliniques et se rendre compte que ce qui l’anime, c’est de venir en aide aux enfants déficients mentaux. Quand ses pairs voient en eux des causes perdues et les isolent, Maria, invente, crée des outils et des jeux et une véritable pédagogie. Son but est de leur faire apprendre à leur rythme et à leur initiative et les amener vers la réussite. Maria Montessori ne s’arrête jamais, elle apprend constamment, fabrique, forme, voyage et ouvre de nombreuses écoles à travers le monde, jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme est épatante et un véritable modèle. Elle a consacré sa vie aux droits des femmes et des enfants et n’a jamais cédé face aux difficultés. Cette biographie est absolument captivante et contient de très jolies illustrations.
Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni, paru en septembre 2022 aux éditions Marabout, 176 pages, 20,95€
J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin
J’écoute, je trouve, est une collection des éditions Usborne qui nous plaît beaucoup. Mon fils de dix-huit mois adore les livre et est en pleine période des « livres sonores ». Celui-ci ne déroge pas à la règle, on l’aime beaucoup. L’histoire se déroule le jour d’Halloween. Les personnages, qui sont des animaux, se déguisent et se réunissent pour faire la fête. Sur chaque double-page, nous rencontrons un nouvel animal déguisé et une pastille sonore permet de leur faire faire un bruit : un hululement, un cri de sorcière ou encore, un hurlement de loup. Cet album est très amusant et nous avons apprécié l’univers de la nuit. En plus, il y a un petit jeu qui consiste à retrouver les citrouilles cachées sur les différentes pages. Un bel album sonore !
Faire découvrir un grand compositeur à un bébé ? Je suis totalement pour ! Cet album s’adresse aux tout-petits de 10 mois et plus. On y suit un orchestre d’animaux qui jouent des œuvres de Bach. Nous avons en tout cinq extraits que l’enfant peut écouter librement en appuyant sur une puce ronde. Les extraits choisis sont diversifiés et plairont au plus grand nombre. Les illustrations sont superbes, c’est toujours un plaisir pour l’enfant de reconnaître les animaux. Cet album plaira également aux enfants plus âgés car les personnages donnent des informations sur Bach. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres albums sur d’autres compositeurs comme Beethoven et Mozart !
Bonjour à tous, Le mois de septembre représente pour moi un tournant dans l’année, c’est le mois de la reprise, de la rentrée (dont littéraire), de l’automne également. Pour une raison que j’ignore, j’ai toujours trouvé cette période un peu stressante. Mais c’est aussi l’occasion de repartir sur de bonnes bases, de se lancer de nouveaux objectifs. Pour ma part, je me suis réinscrite au sport et je me rends compte que cela m’avait beaucoup manqué durant le COVID. Côté lecture, ma résolution est d’être plus assidue, notamment sur Instagram (@romansurcanape) et de vous parler davantage littérature via ce réseau. Trêve de bavardages, place à mes lectures du mois :
Le champion nu de Barry Graham
Je n’avais pas entendu parler du roman Le champion nu lors de sa parution à la rentrée littéraire 2021. De nature curieuse, j’ai eu envie de le découvrir à sa sortie en format de poche. Billy est le narrateur de l’histoire. Ancien boxeur écossais, il est devenu journaliste, spécialisé dans cette discipline. Billy a un projet : écrire un livre sur son ami et il l’espère, futur champion, Ricky Mallon. Billy va le suivre durant toute sa préparation jusqu’au fameux combat catégorie poids plumes. Le champion nu n’est pas seulement roman sur la boxe mais avant tout un roman sur la vie. Notre personnage principal fuit son quotidien, en particulier sa compagne qui souffre d’une maladie mentale grave. Il s’échappe de sa propre vie, rêve d’une relation amoureuse avec sa voisine. La boxe est finalement une métaphore de la vie courante : les combats, les coups, les victoires et les défaites. Le champion nu est un roman captivant, court mais avec des personnages profonds malgré tout. J’ai aimé le style d’écriture, brut, incisif, un véritable uppercut.
Le champion nu de Barry Graham, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 216 pages, 7,10€
Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore
Le 31 décembre 1982, Oona va célébrer le Nouvel An et son dix-neuvième anniversaire, simultanément. Elle participe à une soirée, entourée de son petit-ami et de ses amis. Rien ne se passe comme on le pourrait penser car, lorsqu’elle rouvre les yeux, elle se réveille dans le corps d’une Oona de cinquante et un ans, en 2015. A ses côtés, Kenzie, son assistant lui explique qu’à chaque anniversaire, Oona se réveille dans le passé ou dans le futur, durant une année. Cette situation relève purement et simplement du cauchemar. Nous allons donc suivre Oona, Kenzie et Madeleine, la mère de notre héroïne à différents stades de leur vie. Si j’ai eu un peu de mal à m’attacher à Oona, en particulier car je l’ai trouvée distante du lecteur et profondément seule, j’ai adoré la thématique du roman. A chaque anniversaire, comme Oona, on ne sait pas dans quelle année nous allons atterrir et encore moins, ce qu’elle nous réserve. Chaque année réserve son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. Oona essaye de modifier son destin mais finalement, est-ce réellement bien nécessaire ? Chaque action apporte des résultats en conséquence mais rien n’est jamais « parfait », on ne peut pas faire d’omelette sans casser d’œufs. Ce titre est une belle leçon de vie qui nous pousse à profiter de l’instant présent et à retenir le positif.
Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore, paru en août 2022 aux éditions de l’Archipel, 512 pages, 22€
Riposte de Louisa Reid
Lorsque Babelio m’a proposé de recevoir Riposte de Louisa Reid dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée, je n’ai pas hésité une seule seconde. Il y a trois raisons à cela : un résumé alléchant qui promettait une histoire forte sur une thématique importante, la couverture très jolie qui révèle une héroïne qui se bat et enfin, le fait que Clémentine Beauvais en soit la traductrice. Aussitôt reçu, aussitôt commencé. Le style du roman n’est pas traditionnel, il s’agit de textes courts en vers libres aux titres évocateurs. Lily en est la principale autrice bien qu’on suive en parallèle le point de vue de sa mère, Bernadette. Lily est une adolescente de seize ans très malheureuse. Elle vit dans un foyer modeste où on survit plus qu’on ne vit. En surpoids, elle est la risée de son lycée et ne peut compter sur personne d’autre qu’elle-même. Elle est victime de harcèlement scolaire et ne peut plus sortir de chez elle sans se faire insulter et même pire. Lorsque la goutte de trop fait déborder le vase, le père de Lily l’inscrit à la boxe pour qu’elle puisse à la fois se défendre et retrouver confiance en elle. On pourrait penser qu’avec aussi peu de texte, on ne pourrait pas s’attacher pleinement à Lily. Et bien, il n’en est rien. Le choix de Louisa Reid est judicieux, chaque mot a son importance et nous nous attachons immédiatement à Lily. Je me suis sentie très en colère durant cette lecture. En colère contre la bêtise humaine, le système scolaire dans lequel elle évolue et cette terrible injustice. Ce roman comporte des scènes difficiles que vivent malheureusement de nombreux élèves. Louisa Reid aborde avec sensibilité le harcèlement scolaire et la grossophobie. J’ai également été très touchée par Benardette, cette mère aimante qui culpabilise d’exister et par son mari qui fera l’impossible pour protéger sa fille. Riposte est un roman important qui permettra, je l’espère, de changer les mentalités et prouver aux filles qu’elles existent et doivent se battre. Je remercie Babelio et les éditions Bayard pour cette touchante découverte.
Riposte de Louisa Reid, paru en septembre 2022 aux éditions Bayard, 256 pages, 14,90€
C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune
Tout commence par un bête accident. Une jeune femme entre dans une boulangerie en laissant son bébé dans la voiture, elle n’en a que pour cinq minutes. Pendant ces cinq malheureuses minutes, un véhicule va percuter le sien, stationné et le bébé sera grièvement blessé. Ce roman est scindé en deux parties. Dans la première, nous suivons tous les protagonistes touchés de près ou de loin par l’accident : la boulangère, le pompier, l’infirmier, l’assistante sociale, l’ex-compagnon, et bien d’autres. Chacun a son point de vue, souvent péjoratif concernant la jeune femme, prénommée Marie. Ils ne connaissent pas Marie ou alors très peu et apportent un jugement, tel une sentence. D’autres ont joué un rôle dans la vie de la jeune femme, sans jamais vraiment la connaître. Il faut dire que Marie est une femme mystérieuse, d’une grande beauté et les personnages, tour à tour, mettent leur petit grain de sel. Moins on connaît la personne et plus on a de préjugés envers elle ! Dans la seconde partie, c’est Marie qui parle. Elle narre son enfance, ses premiers émois, ses choix de vie qui font qu’elle est là aujourd’hui. Il s’agit presque d’un roman miroir car elle parle d’une majorité des personnages présents dans la première partie. En tant que lecteur, nous rassemblons les deux versions afin de nous constituer notre propre avis. Marie est une femme touchante qui a vécu des événements difficiles et qui a subi plutôt que d’avoir été actrice de sa propre vie. Les pages se tournent avec une rapidité déconcertante. J’ai trouvé ce roman choral original et captivant et j’ai adoré son dénouement !
C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune, paru en septembre 2022 aux éditions de l’Archipel, 272 pages, 18€
Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat
Caroline et Valentin, deux trentenaires, ont formé un couple durant six ans. Séparés depuis deux ans, ils ont pratiquement coupés les ponts. Mais un beau jour, Valentin propose à Caroline de partir en voyage, en Grèce, en souvenir du bon vieux temps. Intriguée, Caroline accepte rapidement. Ce roman contient plusieurs parties. La première est consacrée au voyage, nos personnages renouent, le temps y est comme suspendu. Dans un second temps, nous faisons marche arrière et nous nous attardons sur la rencontre du couple, les premiers émois, la passion et puis, la routine, la lassitude, la distanciation avant l’inévitable rupture. Enfin, la dernière partie concerne le retour de Grèce, l’Après. J’ai aimé suivre ces deux personnages, pleins de qualités et de défauts découvrir ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, dans les bons comme les mauvais moments. Caroline et Valentin m’ont plu, j’ai su m’identifier à eux et à ce qu’ils traversent. Ce roman n’est pas simplement une histoire d’amour, il parle de sujets graves et bien amenés. Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure et je dois dire avoir apprécié les choix de l’auteur qui sortent des sentiers battus. Un roman qui a su me conquérir !
Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat, paru en avril 2021 aux éditions Robert Laffont, 324 pages, 20€
Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi
Banksy est une véritable énigme contemporaine. Depuis la fin des années 90, l’artiste (ou groupe d’artistes ?) crée des œuvres urbaines. S’il y a plusieurs hypothèses plausibles, on ignore encore sa véritable identité. Looking for Banksy est un roman graphique qui se penche sur ce mystère. On rencontre une jeune femme, passionnée par Banksy qui arpente les rue londoniennes le soir, dans l’espoir de le démasquer. Un soir, ce n’est pas Banksy qu’elle rencontre mais un jeune tagueur. Ils se font arrêter par la police et écopent de travaux d’intérêt général. Nos deux héros se lient par la force des choses et la jeune femme va tout apprendre à son comparse sur l’artiste. Ce roman graphique permet à ses lecteurs de découvrir l’artiste de street art, en particulier ses techniques innovantes et ses engagements forts. J’ai trouvé très intéressant de découvrir des œuvres que je ne connaissais pas de l’artiste ainsi que le message qu’il a souhaité faire passer derrière. J’ai particulièrement aimé Slave Labour qui dénonce le travail des enfants et Flower Thrower où on voit un manifestant qui ne lance ni un projectile, ni un cocktail Molotov mais un bouquet de fleurs. Cette œuvre est un appel à la paix. Côté illustrations, j’ai trouvé qu’elles s’adaptaient parfaitement à l’univers de Banksy, un univers sombre et nocturne ainsi que des personnages qui rappellent les Comics. Pour conclure, une très belle découverte qui renforce mon attrait pour cet artiste hors normes.
Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€
L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan
J’ai lu de nombreux titres qui parlent de la Ségrégation et c’est une thématique qui m’intéresse fortement. J’ai découvert L’unique goutte de sang grâce à sa parution en format de poche. La fameuse « goutte de sang » fait référence à l’une des sordides lois Jim Crow qui part du principe qu’une seule personne de couleur noire dans l’arbre généalogique suffit à condamner toute la descendance à être considérée comme « colored » même si on a la peau blanche. Cette loi montre clairement la haine, l’absurdité et le profond racisme de cette Amérique de 1917. Sidney est un brave adolescent noir de Chattanooga. Il est victime d’une fausse accusation provenant de deux jeunes filles blanches. L’occasion est toute trouvée pour lyncher l’ensemble de la famille. Ses parents et ses sœurs meurent dans d’atroces souffrances tandis que lui réchappe à un destin funeste, grâce à un shérif qui n’approuve pas la Ségrégation. L’épopée de Sidney ne fait que commencer et elle sera semée d’embûches. L’unique goutte de sang est un roman difficile qui comprend des scènes insoutenables et malheureusement, elles ont existé. Le racisme n’a jamais disparu et le combat pour l’égalité n’est pas encore gagné. J’ai apprécié ce texte et certaines de ses scènes poétiques malgré leur noirceur. Un récit utile, pour ne jamais oublier…
L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 272 pages, 7,40€
Faites votre glucose révolution de Jessie Inchauspé
Vous allez peut-être vous dire « tiens, encore un livre sur les régimes ? » et bien, pas du tout ! Jessie Inchauspé est biochimiste et chercheuse en nutrition. Elle a mené des expériences sur le glucose, notamment grâce à un capteur de glucose implanté à l’arrière du bras et qui permet d’indiquer son taux de glycémie à l’instant T. Ce merveilleux outil a permis de mieux comprendre ce que le sucre provoque dans notre corps. J’ai appris des choses pertinentes sur le sujet comme le fait que l’ordre dans lequel on mange nos aliments a un impact sur notre glycémie. Ou encore, comment réaliser un bon petit-déjeuner qui permet d’éviter les pics de glycémie et nous donner de l’énergie. Ces conseils sont intéressants et on peut les mettre en application très facilement. Ce livre m’a permis de prendre conscience de l’impact du sucre sur mon quotidien et comment faire pour améliorer mon alimentation sans restrictions particulières. Un titre très utile et pas du tout rébarbatif !
Bonjour à tous, Ça y est, les vacances sont terminées, place à la rentrée ! J’ai passé un très bel été, visité des librairies et craqué (un peu trop). J’ai adoré mes lectures du mois d’août que je vous laisse découvrir :
Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe
On ne présente plus la très célèbre série Lore Olympus, qui est une réécriture contemporaine de la mythologie grecque. Dans cet opus, nous retrouvons Hadès et Perséphone. Ils sont attirés l’un par l’autre mais de nombreux personnages ne l’entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour les séparer. J’ai adoré cette suite et surtout, voir l’évolution entre les personnages principaux. Les dessins et l’univers me plaisent énormément, en particulier les scènes qui se déroulent dans les Enfers. Le choix des couleurs est un vrai plus. Au sujet du rythme, je l’ai trouvé assez lent. Ce second tome ne se déroule que sur quelques jours seulement. Certains passages sont donc un peu plus longs, notamment les scènes et dialogues qui durent. Pour conclure, j’ai apprécié cette suite mais j’espère trouver un peu plus d’action dans le troisième opus !
Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe, paru en juillet 2022 aux éditions Hugo Publishing, 24,95€
Freshkills de Lucie Taïeb
Tout d’abord, je tiens à remercier Lecteurs.com et les éditions Pocket pour l’envoi de ce titre. Il s’agit d’un essai ayant pour inspiration, la décharge de Fresh Kills, située dans l’arrondissement de Staten Island, dans la ville de New York. Cette décharge à ciel ouvert a été active de 1947 à 2001 et dont la superficie était de près de 900 hectares et sa taille, en 2001, dépassait celle de la Statue de la Liberté. Je vous laisse imaginer ce tas d’immondices, cette pollution visuelle et olfactive pour les habitants… Aujourd’hui, les États-Unis ont lancé le projet de recréer un immense parc au-dessus de toutes ces ordures. Les déchets, eux, ne vont pas disparaître mais seront transférés dans un autre État… Lucie Taïeb nous offre un documentaire fourni qui nous ouvre les yeux et nous force à réfléchir sur la notion même du déchet. Vous vous dîtes certainement que vous triez vos déchets et faites un geste pour la planète mais, savez-vous ce qui est réellement recyclé et ce qu’il advient de ce qui ne l’est pas ? Peut-on faire quelque chose pour diminuer le contenu de nos poubelles ? Un récit coup de poing actuel à lire urgemment !
Freshkills de Lucie Taïeb, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 128 pages, 5,95€
Les cinq règles du mensonge de Ruth Ware
J’ai lu tous ces romans traduits en France de Ruth Ware et j’étais impatiente de découvrir Les cinq règles du mensonge. Le jeu du mensonge est l’activité préférée d’Isa et de sa bande : Kate, Fatima et Thea. Les adolescentes sont lycéennes dans un pensionnat et mentent comme elles respirent. Seize ans ont passé et les amies se sont perdues de vue, jusqu’au jour où Kate les appelle, elle a besoin d’elles. Isa, l’héroïne du roman, n’hésite pas une seconde avant de prendre le premier train. Que réservent ces retrouvailles ? Qu’arrive-t-il à Kate ? Et surtout, que s’est-il réellement passé seize ans plus tôt pour que les amies s’éloignent ? J’ai trouvé ce roman addictif et j’ai adoré l’atmosphère. Kate réside dans un vieux moulin en décrépitude, en marge d’un petit village anglais. On sent que les habitants ne voient pas la bande d’un bon œil et on s’interroge sur leurs (affreux) petits secrets. Malgré son gros volume, ce roman se dévore et a occupé mes soirées d’été. Lire Ruth Ware est l’assurance de passer un excellent moment, rempli de suspense !
Valentin Lemonnier est un élève de quatorze ans. Comme tous les jeunes Français de son âge, il doit effectuer un Service Public Obligatoire (SPO). La demande se fait un peu comme sur Parcours Sup, on renseigne ses vœux sur une plateforme et on obtient son affectation, quelques mois plus tard. Valentin va avoir la (mauvaise) surprise d’être affecté dans une unité Alzheimer atypique à Boulogne-sur-mer, loin de chez lui. Comme le dit si bien le dicton « Dans le Nord, on pleure deux fois, quand on arrive et quand on repart ! ». Que vous dire si ce n’est que j’ai tout aimé dans ce roman ? Valentin est un personnage singulier, sensible, consciencieux et malicieux à la fois. J’ai adoré sa répartie, son grand cœur et sa candeur de jeune adolescent. L’univers m’a mis du baume au cœur. Notre héros intègre un drôle de centre. Les pensionnaires, atteints de la maladie d’Alzheimer, évoluent dans un village reconstitué qui les rassurent car il leur rappelle leur enfance. Valentin rejoint l’unité des années 1960-1970. Il ne restera pas longtemps insensible à Françoise Hardy et à cette belle époque. Enfin, j’ai adoré la forme du récit : un rapport de stage où Valentin confie ses émotions et prend du recul, analyse certains moments-clés de cette expérience qui le changera à jamais. Un roman très bien écrit, addictif et une magnifique histoire de partage et de transmission. Pour ma part, c’est un coup de cœur !
Âge tendre de Clémentine Beauvais, paru en juin 2022 aux éditions J’ai lu, 416 pages, 8,40€
Doucement renaît le jour de Delphine Giraud
Connie est fleuriste. Depuis quelques temps, elle fait son jogging. Mais ce matin, un cycliste manque la percuter et cet incident fait remonter des bribes de souvenirs datant de sa petite enfance. Connie sent qu’il y a quelque chose et qu’il va falloir creuser. Elle va rapidement découvrir qu’elle n’est pas fille unique mais qu’elle a un frère, plus jeune, qu’un accident a laissé lourdement handicapé. Ce frère retrouvé s’appelle Mat et vit dans un institut. Comment ses parents ont-ils pu lui cacher dissimuler une chose pareille ? Connie va réapprendre à connaître Mat, celui qu’elle avait oublié. Doucement renaît le jour est une très belle histoire qui parle des secrets de famille qui nous rongent, du pardon, de la reconstruction et de l’acceptation. J’ai été très touchée par cette histoire lumineuse qui parle du handicap avec pudeur et délicatesse. Je suis ravie d’avoir pu découvrir la jolie plume de Delphine Giraud.
Doucement renaît le jour de Delphine Giraud, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 416 pages, 7,95€
La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine
En cette rentrée littéraire, j’ai eu le plaisir de lire La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine. On y rencontre Alexandre Dreamsen, un astronome en pleine mission. Avec une poignée d’autres scientifiques, une infirmière, une cuisinière et un conducteur de dameuse surnommé Shogun, la petite équipe vit dans une station d’observation alpine, a plus de 2000 mètres d’altitude. Problème : les conditions météorologiques sont catastrophiques et il se pourrait que l’équipe ne puisse pas redescendre à la date prévue. J’ai aimé l’univers de l’astronomie, des étoiles et l’environnement du roman : les personnages sont isolés, en haute montagne et sous une neige des plus abondantes. Je m’imaginais dans cette espèce de capsule, coupée du monde et où le temps y est suspendu. En revanche, j’ai moins aimé le personnage principal, j’ai peiné à éprouver de l’empathie pour lui. Alexandre est âgé de 50 ans, il vient de divorcer après avoir commis un adultère et ne semble éprouver aucun regret. Il se remet peu en question et se lamente beaucoup. Il va heureusement tirer certains enseignements de Shogun, que j’ai adoré pour son franc parler. Enfin, j’ai aimé l’écriture de Maxence Fermine, toujours poétique et l’intérêt suscité pour l’astronomie, en particulier un événement rare, le vortex polaire, très bien explicité. Pour conclure, un roman qui sort des sentiers battus et qui m’a offert une parenthèse lactée.
Le goût des mochis au Kouign Amann de Mary Ann P. Mikael
Voilà un roman que j’avais hâte de débuter et que j’ai décidé d’emporter avec moi… en Bretagne ! J’y ai rencontré deux personnages. Louisa, une trentenaire proche du burn-out et qui décide de profiter de ses congés imposés par son patron pour rejoindre sa soeur qui a émigré au Japon. Emmanuel, lui, a vécu un drame et se retrouve embarqué de force par sa nièce, au Japon. J’ai beaucoup aimé les personnages qui vivent chacun un moment difficile et ont besoin de se ressourcer. Leurs nièces (Française pour Emmanuel et Japonaise pour Louisa), sont adorables et lumineuses. Ce roman est un joli voyage japonisant qui permet aussi de prendre du recul face à certains problèmes de la vie courante. J’ai adoré les rencontres que font les personnages au fil des chapitres et imaginer la beauté des paysages. Un roman court et addictif qui m’a fait beaucoup de bien.
Bonjour à tous, L’été est là, pour mon plus grand bonheur. J’adore lire et profiter du beau temps dans mon jardin. Pour les beaux jours, j’ai choisi quelques thrillers, romances, livres graphiques et pratiques. Je vous présente ma sélection :
Son espionne royale et les conspirations du palais (tome 9) de Rhys Bowen
Son espionne royale est ma série « cosy mystery » préférée. Je suis fan de l’héroïne, Georgiana, une jeune femme pétillante, perspicace et qui ne manque pas de répartie. L’univers dans lequel elle évolue me laisse toujours rêveuse, les grands voyages, la royauté, les châteaux. Enfin, j’adore les enquêtes et la manière dont elles sont traitées. Dans ce tome, Georgiana est envoyée par la Reine au château de Kensington. Sa mission : chaperonner et faire découvrir la ville à la princesse Marina, future épouse du Prince Georges. Si le séjour s’annonce plutôt divertissant au premier abord, il se pourrait bien qu’un nouveau meurtre ait lieu ! Ce tome m’a autant conquise que les précédents. J’ai pris plaisir à retrouver certains personnages comme Quennie, l’indécrottable femme de chambre qui cumule les bourdes ou Belinda, qu’on découvre sous un nouveau jour. Bien entendu, le charmant Darcy n’est jamais bien loin ! Une série que je recommande à 200% !
Rendors-toi, tout va bien, s’ouvre sur une scène d’action. Une femme roule sur l’autoroute comme si elle avait le Diable aux trousses. Elle ne prête pas attention aux appels de phares et coups de klaxon des autres, elle ne pense qu’à une chose : fuir. Sa conduite dangereuse ne peut l’amener qu’à l’accident. Mais avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse femme, Agnès Laurent rembobine cette journée jusqu’au matin-même. A Sète, au lever du jour, Guillaume Dumont, père de famille se fait arrêter par les gendarmes. La journée va être longue, très longue. Dans ce roman noir, Agnès Laurent dissèque un couple normal, presque « médiocre ». On découvre Christelle Dumont, une femme qui n’a pas grand chose pour elle, ni physiquement, ni intellectuellement. Il faut dire que la vie ne lui a fait aucun cadeau. Son mari, Guillaume, occupe un poste à responsabilités. Enfin, il y a les filles, Noémie et Sophie. Nous suivons plusieurs membres de cette famille ainsi que des personnages secondaires comme la voisine ou la belle-sœur. Chacun vit l’histoire à sa manière, en apnée jusqu’au dénouement. Rendors-toi, tout va bien, est l’autopsie d’un couple, de la famille « tout le monde ». J’ai trouvé ce premier roman remarquable et effroyable à la fois. Le sujet principal est bien amené et traité à la perfection. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant aimé un thriller, une réussite !
La vie qu’on m’a choisie met en scène deux personnages féminins qui vivent dans le même lieu, Blackwood Manor, aux États-Unis, mais à une époque différente. Lilly a neuf ans en 1931. Son univers se restreint à sa chambre, dans le grenier de Blackwood Manor. Elle n’en est jamais sortie, ses parents la retenant captive à cause d’une différence physique qui fait d’elle un monstre à leurs yeux. Un beau jour, elle sort enfin mais pour connaître un sort atroce : elle est vendue par sa mère à un cirque… 25 ans plus tard, en 1956, Julia, une jeune femme, a elle aussi grandi à Blackwood Manor. Elle a rapidement fui le domicile familiale pour voler de ses propres ailes. Mais un beau jour, elle hérite de ce domaine et va devoir se confronter à son passé. J’ai adoré suivre ces deux personnages féminins qui vont vivre des événements dramatiques. J’ai ressenti une forte empathie pour Lilly qui va jouer un rôle de bête de foire dans ce Freak Show. On se demande sans cesse ce qui va lui arriver et on prie pour qu’elle connaisse la paix. Julia, quant à elle, n’est guerre mieux lotie. Elle a eu une enfance malheureuse, sans amour et a connu la misère et la faim en quittant le domicile familial. Son retour à Blackwood Manor risque de lui faire découvrir d’affreux secrets. Ellen Marie Wiseman nous offre une histoire difficile et nous fait réfléchir sur la famille, le poids des secrets, l’univers du cirque et la condition des hommes et des animaux qui y travaillent. Ce roman m’a parfois fait penser à l’excellent De l’eau pour les éléphants. Un roman passionnant et très bien écrit que je conseille absolument.
La vie qu’on m’a choisie d’Ellen Marie Wiseman, paru en mars 2022 aux éditions Pocket, 528 pages, 8,50€
La brillante destinée d’Elizabeth Zott de Bonnie Garmus
Qui est Elizabeth Zott ? Je la qualifierais comme un OVNI. Elizabeth vit dans les années 1960, aux États-Unis. Elle n’est pas femme au foyer, non, c’est une véritable chimiste, travaillant dans un Institut de Recherche. Pour l’époque, ce n’est pas commun. Bien entendu, elle est régulièrement victime d’injustices et de machisme absolu, les femmes étant plutôt attendues au secrétariat… Vous l’aurez compris, notre héroïne consacre toute son énergie à la science jusqu’à ce qu’elle ne fasse la rencontre de Calvin Evans, chercheur de renom. Entre eux, c’est le coup de foudre. Mais ce roman n’est pas qu’une histoire d’amour, il est bien plus. Elizabeth Zott a plusieurs vies et on ne sait jamais où va nous emmener Bonnie Garmus. Ce roman est décalé, parfois drôle mais finalement assez profond sur la condition féminine. J’ai adoré Elizabeth, son intelligence, sa répartie, son côté asocial et atypique. Les personnages secondaires m’ont plu, surtout le chien, baptisé Six-Trente qui est personnifié. Un premier roman aussi brillant que son héroïne !
Le duo Christina Lauren est toujours une valeur sûre en matière de romance. J’étais impatiente de lire Twice in a blue moon. L’histoire se déroule sur deux périodes bien distinctes. Dans la première, nous rencontrons Tate, une jeune américaine qui célèbre ses dix-huit ans avec sa grand-mère, en Angleterre. Elle y rencontre Sam, vingt ans, lui aussi en séjour avec son grand-père. Le coup de foudre est quasi immédiat. Leur histoire est très intense sur un court laps de temps. Pourtant, ils ont le sentiment de se connaître depuis toujours. Hélas, un événement vient tout chambouler. 14 ans plus tard, Tate est devenue une grande actrice et s’apprête à tourner un film important pour sa carrière. Et si le Destin offrait une seconde chance à Tate et Sam ? Le duo d’autrices a encore su me surprendre avec cette jolie romance. J’ai adoré les deux personnages, leur personnalité, leurs forces et leurs faiblesses. L’univers du cinéma m’a captivée également. Pour conclure, une jolie romance très addictive.
Twice in a blue moon de Christina Lauren, paru en avril 2022 aux éditions Hugo Publishing, 395 pages, 17€
Come find me de Megan Miranda
Je n’avais jamais entendu parler de Come find me avant de recevoir une proposition de Babelio pour le lire dans le cadre d’une Masse critique privilégiée. Je les remercie donc ainsi que les éditions Bayard pour cet envoi. Ce roman, du genre Young Adult, met en scène deux personnages que nous suivons par chapitres alternés. D’une part, Kennedy, une adolescente qui a vécu un événement traumatique et Nolan, dont le grand-frère a disparu il y a deux ans. Chacun a connu un drame qui a bouleversé le cours de sa vie. Ils ne se connaissent pas encore, mais un événement va les réunir, et celui-ci a tout d’un phénomène paranormal. Come find me est un savant mélange de thriller et de roman ésotérique. J’ai adoré l’ambiance mystérieuse et surnaturelle. On se demande où va nous emmener Megan Miranda et je dois dire que je suis satisfaite de ses choix. Kennedy et Nolan sont des adolescents courageux qui mettront tout en oeuvre pour faire éclater la vérité, qu’importent les conséquences. L’intrigue est bien menée et je ne m’attendais pas à un tel dénouement. Pour conclure, une belle découverte jeunesse qui change de mes lectures habituelles. Et en prime, la couverture est très jolie !
Come find me de Megan Miranda, paru en juin 2022 aux éditions Bayard, 432 pages, 17,90€
En slip ! de Jacob Grant
Pablo est le jeune protagoniste de l’histoire. Aujourd’hui est un jour spécial, Pablo et son papa vont se rendre à une fête. Alors, on prend son petit-déjeuner, on se brosse les dents, on passe aux toilettes et on s’habille ! Sauf que Pablo ne l’entend pas de cette oreille et aimerait partir en slip ! S’ensuit un débat animé entre l’enfant et son papa. Évidemment, cela crée des situations assez cocasses ! Cet album a vraiment tout pour plaire. Le sujet est original, très drôle et le final inattendu et bien trouvé. Les illustrations sont très belles, pleines de rondeurs et aux jolies couleurs. J’ai trouvé Pablo très attachant et sa répartie très amusante. En slip ! est un album drôle et original.
En slip ! de Jacob Grant, paru en février 2022 aux éditions Père Fouettard, 40 pages, 14€
Après les vagues de Sandrine Kao
Après les vagues est un album au format rectangulaire qui rappelle celui des bandes dessinées. La couverture est très jolie avec son titre en relief et son univers onirique. Dans cet ouvrage, deux personnages qui sont de mignons petits animaux (qui rappellent les pandas) se rencontrent. Ils vont s’apprivoiser au fil des pages et partir à l’aventure. Cet album contient très peu de texte, il est très imagé et beaucoup de choses sont implicites. L’univers m’a plu, celui d’une île déserte où on se perd, on se retrouve et où on se rapproche. Les illustrations et le choix des couleurs m’ont beaucoup plu. Malgré le texte minimaliste, de nombreux sentiments transpercent de ces pages : l’amour, l’amitié, la famille, le courage etc.. Je suis ravie d’avoir découvert l’univers atypique de Sandrine Kao !
Après les vagues de Sandrine Kao, paru en avril 2022 aux éditions Grasset, 40 pages, 18,90€
Donner du plaisir à un homme de Belinda Sans Tabous
Belinda Sans Tabous est une « love coach » très présente sur les réseaux sociaux. Comme son pseudo l’indique, elle parle ouvertement de sujets intimes en faisant tomber les barrières. Dans cet ouvrage, elle nous expose des témoignages, des questions qu’elle reçoit fréquemment et qu’elle traite sans détours ainsi que ses propres expériences. Dans cet opus, elle donne la parole aux hommes. Au fond, qu’est-ce qu’ils aiment ? Que pensent-ils des différents sujets abordés ? J’ai trouvé ce titre intéressant à lire en étant une femme. On se met à la place à des hommes et on se rend compte que nous avons beaucoup d’idées reçues ! Belinda Sans Tabous est une coach pleine d’humour qui parle de l’intime sans retenue et sans tomber dans la vulgarité pour autant. Un ouvrage idéal pour se coucher moins bête (sans mauvais jeu de mots !).
On the Verge est le nom du podcast d’Anne-Laure Parmantier, lancé en 2019. Le but ? Donner la parole aux hommes de tout âge et les laisser s’exprimer. Chacun des chapitres s’intéresse à un homme, sous couvert d’anonymat et parle d’un sujet. Cela peut être l’asexualité, l’infidélité, le sexe quand on est « senior », le BDSM, l’homosexualité, la bisexualité et bien d’autres ! Ces témoignages sont aussi intéressants que précieux. Ils permettent de mieux comprendre les hommes et leur rapport à la sexualité. On se rend compte que beaucoup de problèmes résultent d’un problème de communication au sein du couple. Un très bon ouvrage sans aucun jugement qui m’a donné envie d’écouter le podcast !
On the Verge de Anne-Laure Parmantier, paru en avril 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€
J’espère que vous avez apprécié cette sélection. Je vous souhaite un bel été et de bonnes lectures !