Catégorie : Policier et Thriller

Les dévorés de Thibaut Solano

Résumé

Fin 2018, une étrange ambiance plane à Clermont-Ferrand. Le corps d’un homme est retrouvé dans le coffre de sa voiture. Une fillette disparaît en plein marché de Noël. Une femme, identifiée par plusieurs témoins, rôde dans une voiture noire. Un lien unit ces tragédies, Simon Magny en est certain. Journaliste local, célibataire endurci et accro aux somnifères, il se lance à corps perdu dans la traque de ce prédateur. Alors que la psychose s’empare des esprits, et que les tensions enflent sur fond de soulèvement des Gilets Jaunes, Simon tente de démêler les fausses pistes et de garder la tête froide…

L’avis de Cassandre

De Thibaut Solano, j’avais lu et adoré Les noyés du Clain. Je poursuis ma découverte de l’auteur avec Les dévorés, dans le cadre du Prix Nouvelles voix du Polar des éditions Pocket.

Simon est journaliste à L’éclair, la gazette de Clermont-Ferrand. Nous sommes en plein mois de décembre et l’esprit n’est pas à la fête. Le corps d’un enseignant vient d’être découvert dans une voiture abandonnée. Quelques jours plus tard, c’est une fillette qui est kidnappée. Les villageois sont tendus, il règne un climat d’angoisse sur fond de gilets jaunes (nous sommes en 2018). En clair, tout le monde est sur les nerfs et l’équipe de police n’avance guère. C’est pour cela que Simon et ses acolytes journalistes mènent leur propre enquête.

Simon est décrit comme un anti-héros : un physique désavantageux, un penchant pour la boisson, des rencontres amoureuses qui ne mènent à rien… Mais on s’attache à lui et on a envie de le voir percer les mystères de l’enquête.

J’ai apprécié ce polar où la police est reléguée au second plan. L’intrigue est bien menée et l’immersion dans cette ambiance glaciale se fait aisément. La fin m’a plu, je l’ai trouvée assez réaliste et convaincante. Pour conclure, un polar local très prenant, j’espère retrouver Simon Magny dans une prochaine intrigue !

Les dévorés de Thibaut Solano, paru en janvier 2024 aux éditions Pocket, 384 pages, 8,60€

On dirait des hommes de Fabrice Tassel

Résumé

La juge d’instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu’à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd’hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas.
De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d’amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d’un couple, la culpabilité d’un homme à n’avoir pu sauver sa famille. C’est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n’arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l’aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l’a appris, les histoires simples, ça n’existe pas. Alors, elle va tout reprendre.

L’avis de Cassandre

Thomas et Anna sont les parents de Gabriel, dix ans. Un jour, Thomas et Gabriel font une sortie sur les côtes bretonnes, l’océan est déchaîné. Gabriel court sur la jetée et trébuche, il bascule dans l’eau et se noie. Si l’accident ne fait aucun doute, les parents choisissent tout de même de porter plainte, certains que l’anneau d’amarrage présent sur la jetée n’était pas aux normes et a provoqué l’accident. Et lorsqu’il y a une plainte, il y a par conséquent une enquête. La juge d’instruction, Dominique Bontet va rouvrir le dossier et reprendre l’affaire du début…

J’ai immédiatement accroché à cette histoire et il m’a été très difficile de reposer mon livre avant d’en connaître le dénouement. Il ne s’agit pas d’un thriller aux multiples rebondissements. Il s’agit plutôt d’un roman noir, de l’histoire d’un drame et d’une enquête sur l’ossature d’un couple, d’une famille. J’ai aimé l’aspect psychologique et le fait de suivre Thomas, le père et Dominique, la juge d’instruction. En parallèle, nous suivons d’ailleurs une autre de ses affaires qui lui tient à cœur.

On dirait des hommes est un roman court et bien écrit. Fabrice Tassel nous dépeint les hommes tels qu’ils sont, avec leur part de ténèbres et de médiocrité. Il parle aussi du métier de juge d’instruction, cette quête de la vérité, ces affaires bien plus complexes qu’il n’y paraît. Un roman qui raconte les drames de la vie, la violence, le deuil et aussi la reconstruction. Une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !

On dirait des hommes de Fabrice Tassel, paru en avril 2024 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,70€

Prenez-moi pour une conne… de Guillaume Clicquot

Résumé

« Je m’appelle Orane de Lavallière, j’ai 58 ans. J’ai sacrifié tous mes diplômes pour me dévouer à ma famille et à la réussite de mon mari, Xavier. Ma mission de mère au foyer accomplie, ce salopard m’a quittée pour une jeunette. Une histoire banale. Il m’a prise pour une conne, et il n’avait pas tort. Endormie par mon confort de vie et aveuglée par mes certitudes de petite bourgeoise naïve et coincée, je n’ai rien vu venir. Xavier m’a détruite. Je me suis relevée. Pourtant son souvenir m’obsède, son existence me ronge. Je me sens impuissante. À moins que… »

L’avis de Cassandre

Orane De Lavallière a 58 ans. Elle est issue d’un milieu privilégié. Elle est mariée depuis plus de trente ans à Xavier, ils ont trois enfants et d’adorables petits-enfants. Une famille parfaite ou presque. En effet, Xavier quitte sa femme par e-mail, le lendemain du mariage de leur fille et de surcroît pour une femme plus jeune. Orane voit rouge. À vrai dire, elle commence à en avoir marre qu’on la prenne pour une conne. Et si c’était l’occasion pour elle de s’en servir pour se venger ?

Accrochez vos ceintures, la tornade Orane va tout emporter sur son passage ! J’ai adoré cette femme qui pense avoir tout perdu car elle n’existait qu’à travers son mari. Elle va dégringoler pour mieux se relever, notamment grâce à sa précieuse psychologue, à ses amis et ses enfants. Mais ne sous-estimez pas cette mère au foyer presque sexagénaire, Xavier risque de regretter amèrement son acte !

Prenez-moi pour une conne… est un roman jubilatoire et drôle qui m’a fait le plus grand bien ! On navigue entre plusieurs genres littéraires : roman policier, psychologique et humoristique. Impossible de le reposer avant d’avoir lu le dénouement, entièrement jouissif ! Une pépite !

Prenez-moi pour une conne de Guillaume Clicquot, paru en mai 2024 aux éditions Pocket, 336 pages, 8,60€

Glory B. enquête : Frayeur en Louisiane de Danielle Arceneaux

Résumé

Rien n’arrête Glory Broussard ! Pas même la moiteur de la Louisiane… Comme tous les dimanches, attablée au café du coin, Glory prend des paris sous le manteau afin d’arrondir ses fins de mois. Mais, ce matin-là, tout déraille : on a retrouvé le cadavre de sa meilleure amie, une bonne soeur très respectée dans le quartier de Lafayette.
Lorsque la police conclut au suicide, Glory n’en croit pas un mot. Épaulée de sa fille, une brillante avocate, elle décide de mener l’enquête. Il leur faudra redoubler d’ingéniosité pour échapper aux magnats du pétrole, aux commères du quartier et même à une prêtresse vaudoue !

L’avis de Cassandre

J’adore les parutions de la collection La bête noire des éditions Robert Laffont et j’ai immédiatement été tentée par ce premier tome d’une nouvelle série de Cosy Mystery !

Glory Broussard est une quinquagénaire noire qui fait partie de la paroisse et en parallèle, prend des paris illégaux dans son café fétiche pour arrondir ses fins de mois. Immédiatement, on se rend compte que cette femme a de la poigne, ne mâche pas ses mots et ne se laissera jamais dicter sa conduite. Quand sa meilleure amie nonne, Amity, est retrouvée pendue, Glory ne croit pas une seconde au suicide. Il ne lui reste qu’une chose à faire : mener sa propre enquête. Et c’est accompagnée de sa fille Delphine, avocate, qu’elle pourra résoudre ce mystère.

J’ai passé un excellent moment avec cette enquête. J’ai particulièrement aimé le personnage principal. Glory est bourrée de défauts et c’est ce qui fait son charme. Ses répliques nous amusent et font mouche. J’ai aussi apprécié le voyage en Louisiane, totalement dépaysant. Mais il s’agit aussi d’un État profondément raciste où la mort d’une femme noire n’affecte (presque) personne.

L’enquête est prenante, différentes pistes s’offrent au lecteur avant le dénouement final.

Pour conclure, un premier opus qui ouvre une série très prometteuse. Il me tarde de retrouver Glory dans la suite de ses aventures !

Glory B. enquête : Frayeur en Louisiane de Danielle Arceneaux, paru en mai 2024 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 14,90€

Je te mens de Maxime Girardeau

Résumé

Max est un célèbre écrivain, divorcé depuis peu et poursuivi par une enfance malheureuse. Souffrant du syndrome de la page blanche, son inspiration resurgit lorsqu’il aperçoit son voisin d’en face fumer à sa fenêtre. Une soudaine obsession pour la vie de Nathan s’empare de lui et il fait appel à ChatGPT, qu’il rebaptise Loïe, pour combler les lacunes de son roman, découvrant une vérité inattendue.

L’avis d’Audrey

On n’a jamais autant parlé de l’intelligence artificielle qu’aujourd’hui où elle est un enjeu d’avenir autant qu’elle effraie. DansJe te mens, Maxime Girardeau en a fait un personnage à part entière. L’histoire débute par une intrigue en apparence classique. Le corps d’une femme est retrouvé dans l’appartement d’un écrivain. Qui est-elle ? Pourquoi a-t-elle été tuée ? Où est passé l’écrivain ? En parallèle, nous remontons le fil de l’histoire en suivant l’écrivain, quelques mois plus tôt. Victime du syndrome de la page blanche, Max , auteur à succès, décide d’utiliser ChatGPT en tant qu’intelligence artificielle générative. Il surnommera l’IA Loïe et elle deviendra très vite sa Muse. D’abord curieux, Max tombe rapidement dans une dépendance et dans des événements qui pourraient devenir incontrôlables…

Pour écrire ce roman, Maxime Girardeau s’est réellement appuyé sur ChatGPT et a laissé les dialogues intacts. Max l’écrivain est en quelque sorte son miroir (maléfique ?). Je dois avouer que le résultat est bluffant et également effrayant. Cela donne un roman à suspense novateur et captivant. Je n’ai d’ailleurs pas vu venir la fin, le rythme s’accélère et les révélations sont nombreuses et surprenantes.

J’ai beaucoup apprécié Je te mens, un polar original qui fait froid dans le dos ! Je remercie Babelio et les éditions Istya & Cie pour cet envoi !

Je te mens de Maxime Girardeau, paru en mars 2024 aux éditions Istya & Cie, 19€

Hurlements d’Alexis Laipsker

Résumé

« J’ai enlevé cinq femmes. Je les fais souffrir. Lentement. Avec une savante cruauté. Ce n’est que le début. »
C’est par cette glaçante menace que le célèbre commissaire Venturi se voit défier par un criminel machiavélique qui n’a négligé aucun détail pour concevoir sa machination morbide.
La dernière victime, sauvée de peu, n’est autre qu’Olivia Montalvert, la criminologue avec qui le vieux briscard revenu de tout fait équipe, si tant est qu’il ne soit pas mis sur la touche par la police des polices ! Cet éternel insatisfait, plus pressé que jamais, se lance dans une course contre la montre où l’erreur n’est pas permise.
De son côté, le lieutenant Julien Dastray découvre une femme affreusement mutilée sur la scène d’un théâtre abandonné. Dastray se jette dans une traque infernale. Mais pour quelle raison ce flic solitaire se trouvait-il sur les lieux ? Se pourrait-il que le criminel exerce une emprise sur lui ?
N’a-t-il pas tout prévu ?
Depuis le début…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Alexis Laipsker il y a quelques années et je ne loupe aucune de ses parutions. Dans le précédent polar intitulé Les poupées, nous avons rencontré un drôle de duo : Victor Venturi, commissaire accompagné d’Olivia Montalvert, criminologue surnommée Menthe à l’eau. Nous les retrouvons à nouveau dans une enquête toute fraîche.

Dans cet opus, le corps d’une femme est découvert dans un théâtre désaffecté. La victime a été atrocement mutilée et la pauvre est toujours en vie, ses souffrances sont inimaginables. Le sadique qui a commis cela a revendiqué d’autres disparitions et a prévenu Venturi : le jeu ne fait que commencer !

Dans Hurlements, nos personnages principaux vont devoir s’armer de patience et faire preuve de jugeote pour arrêter un détraqué. Ce polar est particulièrement sombre et sanglant, il faudra avoir le cœur et les tripes bien accrochés ! J’ai été totalement bernée, à mille lieues de me douter de l’identité du méchant (vraiment très méchant). J’ai également adoré la partie psychologie du coupable qu’Olivia parvient à cerner au fil de l’intrigue.

Une fois de plus, Alexis Laipsker nous offre un véritable page-turner. Je suis heureuse d’avoir retrouvé notre duo perspicace et complémentaire dans une enquête aussi diabolique. Il ne me reste plus qu’à me jeter sur la suite !

Hurlements d’Alexis Laipsker, paru en mars 2024 aux éditions Pocket, 432 pages, 8,60€

Entre toutes les mères d’Ashley Audrain

Résumé

Blythe Connor n’a qu’une seule idée en tête : ne pas reproduire ce qu’elle a vécu. Lorsque sa fille, Violet, naît, elle sait qu’elle lui donnera tout l’amour qu’elle mérite. Tout l’amour dont sa propre mère l’a privée. Mais les nouveau-nés ne se révèlent pas forcément être le fantasme qu’on s’est imaginé. Violet est un bébé agité, qui ne sourit jamais. Très vite, Blythe se demande ce qui ne va pas. Ce qu’elle fait mal. Si le problème, c’est sa fille. Ou elle. Puisque Violet se comporte différemment avec son père, ce dernier met les doutes de sa femme sur le compte de l’épuisement. Sûrement parce qu’il ne peut imaginer ce qu’elle a vécu enfant. Peut-être parce que personne ne peut l’imaginer.

L’avis de Cassandre

Blythe est le personnage principal de ce roman. Pendant ses études, elle rencontre Fox, un homme intelligent et fou d’elle. Ils se marient et plusieurs années plus tard, Blythe tombe enceinte. Si fonder une famille peut sembler anodin, pour la jeune femme, cela fait remonter de grandes fêlures de l’enfance. Sa mère l’a abandonnée quand elle était jeune ado, elle-même ayant vécu une enfance chaotique et maltraitée. De mères en filles, le destin de ces femmes semble être une maternité vouée à l’échec. Blythe fait de son mieux pour être une bonne mère mais Violet, sa fille, lui donne dès le début du fil à retordre, tant que la jeune mère se demande s’il n’y a pas un problème chez elle…

Entre toutes les mères est un roman qui a su me tenir en haleine durant quelques heures. Il soulève des questionnements sensibles, des choses qu’on n’ose pas toujours s’avouer quand on devient parents. Dans ce récit, nous sommes loin de la famille parfaite, de la maternité idéalisée. Très rapidement, notre héroïne culpabilise, s’épuise, se perd. Entre le poids écrasant de sa propre enfance, les injonctions de son entourage et de la société pour qu’elle soit une bonne mère, Blythe sombre chaque jour un peu plus. Est-ce sa faute ? La faute de son enfant ? Celle de son mari ? Ou un peu de tous à la fois ?

Ce roman se lit comme un thriller psychologique. Le malaise ressenti par le lecteur est grandissant. Avec le seul point de vue de Blythe, on se demande quelle est la part de vérité dans ce qu’elle vit et comment peut se terminer une histoire aussi sombre. A vrai dire, Entre toutes les mères ne se limite pas à un simple thriller. Il traite avec brio de la thématique de la maternité, de l’héritage et de toutes les attentes qui pèsent sur les épaules des femmes. Un coup de cœur pour ce récit glaçant et réaliste, un premier roman remarquable !

Entre toutes les mères d’Ashley Audrain, paru en mars 2022 aux éditions Le livre de poche, 384 pages, 8,90€

Bandit de Jean-Charles Chapuzet

ON L’APPELLE BANDIT DEPUIS TOUJOURS. CE SURNOM L’AURAIT-IL PRÉDESTINÉ AU DRAME ?

Bandit vit dans une caravane. Son quotidien s’organise autour de son chien, de la pêche, de ses amis du Central – le bar du coin –, et de son atlas,… Bandit vit dans une caravane. Son quotidien s’organise autour de son chien, de la pêche, de ses amis du Central – le bar du coin –, et de son atlas, avec lequel il aime à agrandir son monde. Une existence de marginalité somme toute bien rangée.
Jusqu’au jour où déboule l’irrésistible… Bandit vit dans une caravane. Son quotidien s’organise autour de son chien, de la pêche, de ses amis du Central – le bar du coin –, et de son atlas, avec lequel il aime à agrandir son monde. Une existence de marginalité somme toute bien rangée.
Jusqu’au jour où déboule l’irrésistible Mimsy.
Mimsy et ses rêves de logis, Mimsy et son yoga, Mimsy et son naturisme, Mimsy et son emprise… Oie blanche ou veuve noire ? La mort s’invite peu à peu dans la vie de Bandit, qui est bientôt soupçonné du pire.

Un roman sombre, inquiétant, tendre, aussi. Car sous certains angles, le noir peut être lumineux.

L’avis de Cassandre

Surnommé Bandit depuis l’enfance, notre protagoniste principal n’en a finalement que le nom. Bandit, c’est presque affectueux, un peu comme un faux méchant. Notre anti-héros est âgé de cinquante ans. Il vit dans deux caravanes, une pour dormir et une pour le coin salon-cuisine. Il travaille de temps en temps, sans jamais conserver un emploi, ni son permis de conduire. Mais surtout, Bandit est incapable de voir le mal, il ne doute pas, pardonne beaucoup (trop). Quand un couple subit un accident de la route et que Bandit lui vient en aide, c’est le début de la fin…

A bord de la voiture accidentée, il y avait Mimsy, une femme envoûtante. Bandit ne verra que par elle, qu’importent les conséquences désastreuses… Jean-Charles Chapuzet s’est très librement inspiré d’un fait divers pour écrire ce roman sombre. Sa force réside surtout en son personnage qui nous touche en plein cœur. On connaît tous un Bandit, et c’est pour cela que ce roman peut résonner en chaque lecteur. Il s’agit de l’histoire d’un drame à travers une plume poétique.

Pour conclure, Bandit est un roman noir teinté de lumière et à l’atmosphère singulière.

Bandit de Jean-Charles Chapuzet, paru en mars 2024 aux éditions Robert Laffont, 336 pages, 20€

Duel de Frank Leduc

Résumé

Un fait divers sans précédent ébranle la France. Voilà une semaine que deux cars scolaires ont disparu, avec à leur bord soixante-six enfants qui partaient en classe de neige. Aucune trace, aucune piste, rien.
Pour les chaînes d’info, cette affaire hors normes est du pain bénit. Pour le commissaire Shepherd, chargé de l’enquête, c’est une énigme qui défie la raison. Jusqu’à cet appel du ravisseur.
Affable, séducteur, ce dernier ne veut parler qu’à la négociatrice Talia Sorel, nouvelle recrue du Raid Une exigence qui ne plaît pas aux équipes de police, en particulier à Shepherd. Cette jeune femme sans expérience a-t-elle les épaules pour mener une telle affaire ? Saura-t-elle déjouer les pièges de ce manipulateur dangereux et parfaitement organisé qui tient toute l’opinion publique dans sa main ? Et d’ailleurs, qui peut garantir que Sorel n’est pas une taupe ?

L’avis de Cassandre

Deux bus scolaires en partance pour la classe de neige qui disparaissent, ce n’est pas anodin. Quand l’enquête piétine depuis une semaine et qu’il n’y a aucune revendication ni demande de rançon, c’est carrément inédit. Les forces de l’ordre sont sur les dents. Quand l’un des commanditaires se manifeste enfin, il exige de parler à Talia Sorel, négociatrice au Raid.

Nous suivons alors Talia, une femme brillante au parcours atypique et irréprochable. J’ai tout de suite été convaincue par cette femme aux multiples ressources et par son métier hors normes. Elle et son équipe vont devoir se montrer rusés et infaillibles pour sortir vainqueurs de ce terrible duel.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un thriller aussi captivant. L’intrigue est audacieuse et ne laisse aucun répit à son lectorat. J’ai été fascinée par le quotidien du Raid, une unité d’élite de la police nationale dont je ne connaissais pas grand chose. Alors, quand il est de surcroît représenté par une femme, je ne peux aimer que d’autant plus.

Frank Leduc nous angoisse avec cette course contre la montre où chaque faux pas peut condamner des innocents. Le plan des méchants de l’histoire est aussi brillant que diabolique. Le final est à la hauteur et m’a parfaitement convaincue.

Pour conclure, je suis ravie d’avoir découvert Frank Leduc dans ce thriller survolté et machiavélique. J’espère le retrouver très bientôt dans une nouvelle enquête !

Duel de Frank Leduc, paru en mars 2024 aux éditions Belfond, 384 pages, 20€

La première sœur de Will Dean

Résumé

La première-née meurt en premier.
 
Les sœurs Raven sont les deux faces d’une même pièce. L’aînée de quelques minutes, Katie est la face lumineuse, drôle, extravertie. Sa jumelle Molly, physiquement identique, est tout le contraire : agoraphobe, elle vit recluse dans un studio londonien dont elle ne sort qu’après avoir pris mille précautions. De son côté, Katie, aventurière, a rejoint New York pour y finir ses études. Mais le jour où son corps est retrouvé près de Central Park, la vie de Molly se brise net.
 
Qui pour assassiner sa sœur si charmante et parfaite ? Comment accepter d’être celle qui reste ? Comment tenir sans sa moitié, sa complice, son indéfectible alliée ?
 
Afin de comprendre ce qui est arrivé à Katie, Molly se lance dans un véritable combat contre elle-même pour rejoindre la cité tentaculaire… et découvrir les nombreux visages que lui cachait celle qu’elle pensait connaître mieux qu’elle-même.

L’avis de Cassandre

Je ne connaissais pas Will Dean avant de découvrir La première sœur. Avec un titre aussi prometteur, j’ai bien envie de me rattraper !

Molly et Katie Raven sont sœurs jumelles. Si leur physique est strictement identique, côté personnalité, on ne peut pas faire plus opposées. Katie est lumineuse, charismatique, promise à un brillant avenir à New York où elle est étudiante boursière. Molly, elle, est renfermée et restée en Angleterre où elle exerce un job sans prétention. Elle a abandonné ses études et a peur du moindre danger, tant que c’en est maladif. Mais quand Katie est retrouvée assassinée, Molly va devoir prendre sur elle et traverser l’Atlantique en avion, pendant la durée de l’enquête.

Il existe de nombreux romans traitant de la gémellité et le sujet est si passionnant que je ne m’en lasse pas. La première sœur est toutefois un thriller différent. Nous suivons l’histoire du point de vue de Molly, une jeune femme recroquevillée, qui multiplie les phobies et devra passer au-dessus pour faire avancer l’enquête.

Will Dean nous réserve de nombreuses surprises. Je ne m’attendais pas à des rebondissements aussi étourdissants. J’ai été conquise par la noirceur du récit et le déroulement de l’intrigue. Le final finit de nous achever, pour notre plus grand plaisir.

La première sœur est un thriller efficace et implacable, que vous soyez novice ou expert du genre littéraire, il devrait vous plaire !

La première sœur de Will Dean, paru en février 2024 aux éditions Belfond, 352 pages, 22€