Catégorie : Policier et Thriller

Ce qu’il faut de haine de Jacques Saussey

Résumé

Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien dans la campagne environnante. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse le village de Pierre-Perthuis, une scène terrible lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac : un corps écartelé entre quatre arbres et grouillant de vers. Alors que les enquêteurs chargés de l’affaire font d’étranges découvertes lors de l’autopsie et se confrontent à de nombreux témoignages décrivant la victime comme une femme prétentieuse et impitoyable, Alice, de son côté, est incapable de renouer avec l’insouciance de sa vie étudiante. Hantée par les images de ce cadavre, elle aussi va avoir besoin de réponses pour avancer, au risque de trop attirer l’attention…

L’avis de Cassandre

Alice est étudiante en médecine, à Paris. Le week-end, elle rentre chez ses parents dans le Morvan. Lors de son jogging matinal en compagnie de son chien, la jeune femme découvre un cadavre dans un état qui dépasse l’entendement. Très vite, un lien est fait avec une quinquagénaire DRH spécialisée dans les PSE et pas franchement sympathique… Qui l’a tuée ? Et surtout, pourquoi ?

Ce qu’il faut de haine est un polar noir (même très très noir). Nous suivons Alice qui, profondément ébranlée, a envie d’enquêter de son côté. Nous avons aussi d’autres points de vue : celui de Jacques, son père, celui des enquêteurs mais aussi celui du meurtrier ! Mais il faudra patienter jusqu’à la fin pour connaître son mobile et le lien avec la victime. Heureusement, Jacques Saussey sait nous tenir en haleine et les pages défilent à toute allure.

J’aime beaucoup les polars qui se déroulent à la campagne, dans un petit village tranquille où tout le monde se connaît (ou presque). Vous y ajoutez un meurtre atroce, du mauvais temps, des villageois plutôt taiseux et le tour est joué ! L’ambiance est angoissante, on se sent presque en huis clos. Les chapitres sont courts et percutants. Une très bonne lecture !

Ce qu’il faut de haine de Jacques Saussey, paru en octobre 2024 aux éditions 10-18, 432 pages, 9,20€

L’heure bleue de Paula Hawkins

Résumé

Après son décès, Vanessa Chapman, artiste à la renommée mondiale, laisse à la postérité des peintures, des sculptures et beaucoup de questions. Pour quelle raison avait-elle décidé d’acheter Eris, une île écossaise accessible uniquement à marée basse, et d’y vivre recluse dans sa grande demeure ? Qu’est-il arrivé à son mari, mystérieusement disparu vingt ans plus tôt ? Quels étaient les liens véritables entre Vanessa et Grace Haswell, son amie et exécutrice testamentaire, qui vit toujours sur Eris ? Lorsqu’une étrange découverte conduit James Becker, un expert en œuvres d’art, sur l’île, il est loin de s’imaginer tous les secrets auxquels il va être confronté.

L’avis de Cassandre

Après un excellent premier roman, La fille du train, j’étais ravie de pouvoir découvrir ce nouveau titre de Paula Hawkins. James Becker travaille pour une fondation en charge des œuvres de la défunte Vanessa Chapman. Quand James est contacté car l’une des œuvres artistiques de Vanessa contiendrait un os humain, celui-ci va devoir plonger dans le passé de l’artiste. Celle-ci vivait depuis de nombreuses années sur l’île d’Eris, uniquement accessible à marée basse. Il va rencontrer Grace, l’amie et exécutrice testamentaire de Vanessa. Nous suivons ces deux personnages ainsi que Vanessa, via des extraits de journaux intimes.

Quand j’ai débuté ce roman, je m’attendais à un thriller. Je pensais qu’il y aurait de nombreux rebondissements sur une île à l’atmosphère inquiétante. J’ai été assez déroutée par cette lecture. D’un côté, j’ai trouvé la première partie assez addictive. Je me suis rapidement prise au jeu, j’avais envie d’embarquer sur l’île et découvrir les secrets de cette artiste. Mais la lenteur du récit a finalement alourdi ma lecture. Il y a très peu d’action, l’essentiel se situant dans les tous derniers chapitres. Il s’agit avant tout d’un roman d’ambiance.

Du côté des personnages, j’ai peiné à m’attacher à eux. Je n’ai pas ressenti d’empathie pour leurs histoires personnelles, il m’a manqué quelque chose.

Pour conclure, un roman dont je ressors plutôt déçue. Une ambiance froide, intrigante mais je suis restée en surface, dommage ! Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour cette lecture.

L’heure bleue de Paula Hawkins, paru en octobre 2024 aux éditions Sonatine, 384 pages, 23€

La mort dans l’âme de Mathieu Lecerf

Résumé

Le corps d’une femme est découvert sur une péniche à proximité du pont d’Iéna. Le légiste est formel : la dépouille présente des blessures similaires à celles d’autres victimes, des cold cases qui remontent au début des années 1990. Meurtre sauvage et mise en scène macabre : Urizen, le tueur en série qui a terrorisé Paris pendant des années, semble signer son grand retour.
Le capitaine Manuel de Almeida sait que, pour mettre fin une bonne fois pour toutes à la trajectoire sanglante d’Urizen, il doit s’entourer des meilleurs : sa partenaire Esperanza qui a rendu son badge à la suite de la mort de sa fille, et son frère Cristian, ancien journaliste devenu romancier. Mais répondre à l’appel, c’est accepter de se confronter à leurs propres démons. Y parviendront-ils ?

L’avis de Cassandre

La mort dans l’âme est le dernier tome de la trilogie de Mathieu Lecerf. Je me suis régalée avec les deux précédents opus, il me tardait de lire ce petit dernier !

Nous retrouvons nos personnages principaux : Manny, le capitaine de police, sa collègue Esperanza et Cristian, le frère journaliste de Manny. Dans ce tome, le trio traque Urizen, un tueur en série qui sévit depuis de nombreuses années. Celui-ci vient de tuer une femme et de la mutiler. Le mode opératoire est toujours le même et une chose est sûre, il va récidiver.

Une fois encore, ce tome est très addictif. J’ai aimé son rythme, ses chapitres qui se dévorent. On alterne les points de vue et cela crée une bonne dynamique. Ce polar est aussi plus personnel, on en apprend davantage sur nos héros. L’intrigue est captivante, on a hâte de découvrir l’identité du serial killer et Mathieu Lecerf joue avec nos nerfs ! Le final est une claque, je ne l’avais pas vu venir. Quel dommage de devoir déjà quitter ces protagonistes auxquels je m’étais fortement attachée !

La mort dans l’âme de Mathieu Lecerf, paru en juin 2024 aux éditions Pocket, 368 pages, 8,60€

Lettres d’amour à un tueur en série de Tasha Coryell

Résumé

Hannah Wilson est une fille normale : elle a un travail inintéressant,
des relations amoureuses décevantes et un compte en banque dans le rouge. Surtout, elle adore les forums de faits divers, où elle peut jouer les justicières féministes.
Aussi, quand un tueur en série est arrêté à l’autre bout du pays, elle se fait un devoir de lui envoyer des lettres accusatrices. Elle  est loin de s’attendre à ce qu’il lui réponde.
Ou même à tomber amoureuse de lui…

L’avis de Cassandre

Hannah est une trentenaire américaine dont la vie est médiocre. Elle travaille dans une association où elle est payée au lance-pierre et enchaîne les relations amoureuses décevantes. Elle a peu d’ambition, une vie sociale réduite et la seule chose qui l’anime, c’est un forum où les internautes essaient de résoudre des enquêtes. Très vite, elle se passionne pour le meurtre non-résolu d’Annaleigh. De fil en aiguille, un suspect est incarcéré, dans l’attente de son jugement. Hannah décide de lui envoyer une lettre en prison. Quand William lui répond, l’engrenage est lancé…

Pourquoi les tueurs en série suscitent-ils la fascination de certaines femmes qui leur écrivent, les aiment, ont des relations amoureuses et charnelles voire même des enfants d’eux ? Hannah va devenir « l’une de ses femmes », complètement aveuglée par William.

J’ai très vite accroché à ce roman qui parle d’un sujet qui m’intrigue et m’interpelle. Hannah est une héroïne cruche, je n’ai eu aucune sympathie pour elle. Elle s’enlise chaque fois un peu plus, jusqu’au point de non-retour. Et c’est d’ailleurs tout l’intérêt du roman ! À vrai dire, on aime détester Hannah et on se demande comment l’histoire peut se terminer.

Au niveau de l’intrigue, j’avoue avoir deviné les points essentiels, sans que cela ne gâche mon plaisir de la lecture. Le suspense n’est pas l’essentiel. Il s’agit surtout d’un roman empli d’humour qui permet de mieux comprendre l’ampleur du phénomène. Un roman qui se lit tout seul et avec lequel j’ai passé un agréable moment.

Lettres d’amour à un tueur en série de Tasha Coryell, paru en juin 2024 aux éditions Robert Laffont, 384 pages, 20,90€

Après minuit de Gillian McAllister

Résumé

Nous sommes le 30 octobre 2022, il est tout juste minuit. Dans la banlieue de Liverpool, Jen Brotherhood guette par la fenêtre le retour de son fils. Pourtant Todd a dix-huit ans, et la permission de sortie jusqu’à 1 heure du matin. Mais quelle mère ne se laisse pas gagner par l’angoisse tant que son enfant n’est pas rentré ? Alors, quand son fils apparaît enfin dans la rue, Jen sent le soulagement la gagner. Un soulagement rapidement remplacé par l’incompréhension, puis la terreur, tandis qu’elle se précipite à l’extérieur : Todd vient de poignarder un inconnu sous ses yeux. Quand la police emmène son fils menotté, toutes les certitudes de Jen vacillent. Lorsqu’elle se réveille le lendemain, Todd est dans sa chambre, comme si rien ne s’était passé. Nous sommes le 28 octobre, il est tout juste 8 heures. Et Jen commence seulement à comprendre à quel point son monde a basculé.

L’avis de Cassandre

Le 30 octobre, alors que Jen préparait une citrouille pour Halloween, la soirée vire brusquement au cauchemar. Son fils Todd, dix-huit ans, vient d’être arrêté pour le meurtre d’un parfait inconnu et a plaidé coupable. Qu’est-ce qui a pu conduire un élève brillant à tuer de sang froid ?

L’intrigue peut sembler assez classique à première vue et elle l’est. Mais détrompez-vous, ce thriller est en réalité très novateur dans sa construction. En effet, quand Jen se réveille le lendemain, on est le 29 octobre, la veille du meurtre. Chaque matin, l’héroïne se réveille dans le passé et remonte le fil d’une histoire qui s’étend sur une longue période. Vous l’aurez compris, Jen va devoir mener sa propre enquête et empêcher le meurtre de se produire.

Ce thriller est un gros coup de cœur ! Je l’ai trouvé brillant, intelligent et prenant. Il révolutionne vraiment le genre à mes yeux. J’ai été conquise par la boucle temporelle dans laquelle est coincée Jen. On résout l’affaire à l’envers et c’est absolument génial ! L’intrigue se tient et j’ai trouvé la fin à la hauteur, la cerise sur le gâteau.

Après minuit est un thriller qui sort du lot, je suis ravie d’avoir découvert la plume de Gillian McAllister. C’était mon premier et sûrement pas le dernier !

Après minuit de Gillian McAllister, paru en avril 2024 aux éditions Sonatine, 400 pages, 23€

Bien sous tous rapports de Louise Candlish

Résumé

Qui ne rêverait pas de vivre dans un quartier bon chic bon genre ? Vous savez, celui où le prix du mètre carré vous garantit pelouse au cordeau, voisins polis et entre-soi rassurant.
Pour les habitants de Lowland Way, une banlieue aisée de Londres, ce « rêve » est une réalité. Jusqu’à ce que l’adorable grand-mère du quartier décède en laissant pour seul héritier son neveu, qui s’empresse d’investir la maison inoccupée avec sa compagne.
Un nouvel arrivant non désiré est une chose, mais comment gérer la musique qui résonne jour et nuit, le bruit des marteaux-piqueurs et la vulgarité à peine dissimulée du couple ? Alors, quand un crime horrible ébranle le quartier et que les policiers commencent à enquêter, les voisins sont unanimes : « Ce sont eux les coupables. » Mais est-ce pour autant la vérité ?

L’avis de Cassandre

Bienvenue à Lowland Way, quartier résidentiel de Londres tranquille et huppé. Un beau jour, une résidente âgée décède et sa maison est héritée par Darren Booth, un quinquagénaire et sa compagne. Très vite, Darren apparaît comme un voisin nuisible. Il retape sa maison le jour, tient un garage de réparation automobile à même la rue et écoute du hard rock la nuit. Il est désagréable, n’a que faire des règles et va faire de la vie de ses voisins un enfer. Mais ces derniers ne comptent pas se laisser faire, la guerre est déclarée !

Bien sous tous rapports est un thriller domestique qui se lit rapidement. J’ai aimé l’atmosphère qui s’alourdit, devient oppressante. On suit tour à tour les points de vue des différents voisins. On les voit peu à peu perdre patience, devenir de plus en plus violents. J’ai aimé suivre cette perte de contrôle graduelle. On se demande jusqu’où tout cela va nous mener. On se doute que ce ne peut pas bien se terminer !

J’ai beaucoup aimé le dénouement qui s’avère assez diabolique ! Un bon thriller qui a su me tenir en haleine jusqu’à la fin !

Bien sous tous rapports de Louise Candlish, paru en juin 2024 aux éditions Pocket, 480 pages, 9,20€

Emily a disparu de Catherine Steadman

Résumé

Mia Eliot veut percer à Hollywood. Elle y croit et est prête à tout pour y parvenir. Au cours d’une audition, elle tisse des liens avec une certaine Emily mais celle-ci disparaît peu après. Alors quand, quelques jours plus tard, une autre femme se présente en prétendant être Emily, Mia ne sait plus que croire.
N’écoutant que son instinct, la jeune comédienne se lance dans une enquête désespérée et dangereuse, allant jusqu’à remettre en cause sa propre santé mentale. Entre paillettes et faux-semblants, où trouver la vérité ?

L’avis de Cassandre

Mia est une actrice londonienne qui s’est fait connaître grâce à une série à succès. Mais côté cœur, elle vient de se faire larguer par son compagnon. L’occasion pour elle de se consacrer à sa carrière. Mia va traverser l’Atlantique direction Hollywood, où elle enchaîne les castings. Elle rencontre d’ailleurs Emily lors d’une audition. Le hic, c’est qu’Emily disparaît dès le lendemain.

Je recherchais un thriller addictif pour l’été et j’avoue qu’entre le résumé prometteur et cette couverture estivale, je ne pouvais que succomber. J’étais intriguée par l’univers des acteurs, Hollywood, la saison des pilotes etc.. J’ai trouvé que l’environnement était bien décrit : Los Angeles où il fait toujours beau, les rivalités, le luxe, les faux-semblants…

Côté personnages, j’ai peiné à m’attacher à Mia. J’ai trouvé qu’elle manquait parfois de profondeur, on a du mal à la cerner. J’ai en revanche aimé sa volonté de faire lumière sur ce qui est arrivé à Emily, quitte à se mettre en danger.

Au niveau intrigue, j’ai trouvé que l’action mettait du temps à arriver et que le suspense n’était pas réellement au rendez-vous. J’imaginais plus de rebondissements, un frisson qui n’est pas venu. Malgré des points négatifs, j’ai lu ce roman rapidement et j’ai trouvé le style d’écriture agréable. Une lecture sympathique pour les vacances mais dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.

Emily a disparu de Catherine Steadman, paru en juin 2024 aux éditions Pocket, 416 pages, 9€

Les dévorés de Thibaut Solano

Résumé

Fin 2018, une étrange ambiance plane à Clermont-Ferrand. Le corps d’un homme est retrouvé dans le coffre de sa voiture. Une fillette disparaît en plein marché de Noël. Une femme, identifiée par plusieurs témoins, rôde dans une voiture noire. Un lien unit ces tragédies, Simon Magny en est certain. Journaliste local, célibataire endurci et accro aux somnifères, il se lance à corps perdu dans la traque de ce prédateur. Alors que la psychose s’empare des esprits, et que les tensions enflent sur fond de soulèvement des Gilets Jaunes, Simon tente de démêler les fausses pistes et de garder la tête froide…

L’avis de Cassandre

De Thibaut Solano, j’avais lu et adoré Les noyés du Clain. Je poursuis ma découverte de l’auteur avec Les dévorés, dans le cadre du Prix Nouvelles voix du Polar des éditions Pocket.

Simon est journaliste à L’éclair, la gazette de Clermont-Ferrand. Nous sommes en plein mois de décembre et l’esprit n’est pas à la fête. Le corps d’un enseignant vient d’être découvert dans une voiture abandonnée. Quelques jours plus tard, c’est une fillette qui est kidnappée. Les villageois sont tendus, il règne un climat d’angoisse sur fond de gilets jaunes (nous sommes en 2018). En clair, tout le monde est sur les nerfs et l’équipe de police n’avance guère. C’est pour cela que Simon et ses acolytes journalistes mènent leur propre enquête.

Simon est décrit comme un anti-héros : un physique désavantageux, un penchant pour la boisson, des rencontres amoureuses qui ne mènent à rien… Mais on s’attache à lui et on a envie de le voir percer les mystères de l’enquête.

J’ai apprécié ce polar où la police est reléguée au second plan. L’intrigue est bien menée et l’immersion dans cette ambiance glaciale se fait aisément. La fin m’a plu, je l’ai trouvée assez réaliste et convaincante. Pour conclure, un polar local très prenant, j’espère retrouver Simon Magny dans une prochaine intrigue !

Les dévorés de Thibaut Solano, paru en janvier 2024 aux éditions Pocket, 384 pages, 8,60€

On dirait des hommes de Fabrice Tassel

Résumé

La juge d’instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu’à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd’hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas.
De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d’amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d’un couple, la culpabilité d’un homme à n’avoir pu sauver sa famille. C’est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n’arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l’aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l’a appris, les histoires simples, ça n’existe pas. Alors, elle va tout reprendre.

L’avis de Cassandre

Thomas et Anna sont les parents de Gabriel, dix ans. Un jour, Thomas et Gabriel font une sortie sur les côtes bretonnes, l’océan est déchaîné. Gabriel court sur la jetée et trébuche, il bascule dans l’eau et se noie. Si l’accident ne fait aucun doute, les parents choisissent tout de même de porter plainte, certains que l’anneau d’amarrage présent sur la jetée n’était pas aux normes et a provoqué l’accident. Et lorsqu’il y a une plainte, il y a par conséquent une enquête. La juge d’instruction, Dominique Bontet va rouvrir le dossier et reprendre l’affaire du début…

J’ai immédiatement accroché à cette histoire et il m’a été très difficile de reposer mon livre avant d’en connaître le dénouement. Il ne s’agit pas d’un thriller aux multiples rebondissements. Il s’agit plutôt d’un roman noir, de l’histoire d’un drame et d’une enquête sur l’ossature d’un couple, d’une famille. J’ai aimé l’aspect psychologique et le fait de suivre Thomas, le père et Dominique, la juge d’instruction. En parallèle, nous suivons d’ailleurs une autre de ses affaires qui lui tient à cœur.

On dirait des hommes est un roman court et bien écrit. Fabrice Tassel nous dépeint les hommes tels qu’ils sont, avec leur part de ténèbres et de médiocrité. Il parle aussi du métier de juge d’instruction, cette quête de la vérité, ces affaires bien plus complexes qu’il n’y paraît. Un roman qui raconte les drames de la vie, la violence, le deuil et aussi la reconstruction. Une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !

On dirait des hommes de Fabrice Tassel, paru en avril 2024 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,70€

Prenez-moi pour une conne… de Guillaume Clicquot

Résumé

« Je m’appelle Orane de Lavallière, j’ai 58 ans. J’ai sacrifié tous mes diplômes pour me dévouer à ma famille et à la réussite de mon mari, Xavier. Ma mission de mère au foyer accomplie, ce salopard m’a quittée pour une jeunette. Une histoire banale. Il m’a prise pour une conne, et il n’avait pas tort. Endormie par mon confort de vie et aveuglée par mes certitudes de petite bourgeoise naïve et coincée, je n’ai rien vu venir. Xavier m’a détruite. Je me suis relevée. Pourtant son souvenir m’obsède, son existence me ronge. Je me sens impuissante. À moins que… »

L’avis de Cassandre

Orane De Lavallière a 58 ans. Elle est issue d’un milieu privilégié. Elle est mariée depuis plus de trente ans à Xavier, ils ont trois enfants et d’adorables petits-enfants. Une famille parfaite ou presque. En effet, Xavier quitte sa femme par e-mail, le lendemain du mariage de leur fille et de surcroît pour une femme plus jeune. Orane voit rouge. À vrai dire, elle commence à en avoir marre qu’on la prenne pour une conne. Et si c’était l’occasion pour elle de s’en servir pour se venger ?

Accrochez vos ceintures, la tornade Orane va tout emporter sur son passage ! J’ai adoré cette femme qui pense avoir tout perdu car elle n’existait qu’à travers son mari. Elle va dégringoler pour mieux se relever, notamment grâce à sa précieuse psychologue, à ses amis et ses enfants. Mais ne sous-estimez pas cette mère au foyer presque sexagénaire, Xavier risque de regretter amèrement son acte !

Prenez-moi pour une conne… est un roman jubilatoire et drôle qui m’a fait le plus grand bien ! On navigue entre plusieurs genres littéraires : roman policier, psychologique et humoristique. Impossible de le reposer avant d’avoir lu le dénouement, entièrement jouissif ! Une pépite !

Prenez-moi pour une conne de Guillaume Clicquot, paru en mai 2024 aux éditions Pocket, 336 pages, 8,60€