Catégorie : Policier et Thriller

Le Plan de Fabrice Rose

Résumé

En cavale à Barcelone, Marc Man monte son prochain coup façon billard à trois bandes, escomptant un bénéfice maximal.
D’abord se venger de ceux qui ont osé s’attaquer à sa fille.
Où qu’ils soient, il les retrouvera. Pas de pitié. Ça va saigner.
Puis kidnapper un fils de dictateur et criminel particulièrement taré, qui prend plaisir à mutiler puis à assassiner ses conquêtes.
Et, cerise sur le gâteau, récupérer une énorme rançon.
Un plan parfait, verrouillé avec de grands pros. Mais deux petits délinquants piquent la Bentley du taré, et c’est le grand dérapage…

L’avis de Cassandre

Le Plan est la suite de Tel père, telle fille et le deuxième tome d’une trilogie (la suite est déjà annoncée !). Vous n’êtes toutefois pas obligés de les lire dans l’ordre, le récit est parfaitement compréhensible mais c’est tout de même préférable pour vivre l’histoire à 100%.

Nous retrouvons Marc Man, un père très très en colère qui a soif de vengeance. Il souhaite faire payer à ceux qui s’en sont pris à sa fille, Alex, dans le tome précédent. En parallèle, il a pour but de kidnapper Théodore Sawatondo, le fils d’un Président africain et d’obtenir une jolie rançon. Pour ce faire, il a un plan. Mais comme tous les plans, il y a toujours une part d’imprévu ! Il faut dire que le fameux Théodore est sacrément timbré !

Fabrice Rose est un ancien braqueur qui a passé de nombreuses années en prison avant de se ranger, pour sa fille. L’ex-taulard est devenu écrivain et s’inspire de la vie qu’il a menée pour écrire ses romans (sans que ceux-ci ne soient autobiographiques). Ce lourd passé se ressent dans son écriture. Fabrice Rose sait de quoi il parle. Ses personnages, bourrés de testostérone, les courses poursuites, les faux-plans et les alliances douteuses, le lecteur ne peut qu’être dans le feu de l’action !

J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de Fabrice Rose qui parvient à nous provoquer de nombreuses montées d’adrénaline. On s’attache à ses personnages et on espère secrètement qu’ils atteindront leur objectif sans se faire attraper ! Il me tarde de lire la suite !

Le Plan de Fabrice Rose, paru en mai 2022 aux éditions Robert Laffont, 336 pages, 19€

Nos âmes au diable de Nathalie Hug et Jérôme Camut

Résumé

Mi-juillet, Sixtine, dix ans, disparaît sur une plage de l’île d’Oléron. Pour Jeanne, sa mère, c’est tout son monde qui s’écroule. Elle s’en veut d’avoir été trop accaparée par son métier. Elle en veut à son mari, qui aurait dû surveiller leur petite brune aux yeux bleus, mais qui a failli, trop occupé à donner un énième coup de canif dans leur contrat de mariage.
Lorsque les recherches conduisent finalement à un multirécidiviste connu par la justice pour le viol de quatre fillettes, Jeanne comprend que rien ne sera jamais plus comme avant. Et son travail de résilience s’annonce d’autant plus long que le corps de Sixtine n’a jamais été retrouvé.
Une absence qui laisse planer comme une incertitude… Et si la vérité s’avérait plus sordide et glaciale encore que la mort d’un enfant ?

L’avis de Cassandre

Si je vous dis « île d’Oléron », vous penserez sûrement aux vacances, à l’Océan, aux huîtres et au pineau des Charentes. Vous ne penserez peut-être pas « enlèvement d’enfant ». Pourtant, c’est ce qui va arriver à Sixtine, la fille de Jeanne, âgée de dix ans. La petite fille passait les vacances d’été chez ses grands-parents paternels en compagnie de son père. Jeanne devait les rejoindre après avoir terminé un gros dossier dans son agence de publicité. Mais un après-midi, Sixtine a tout bonnement disparu, sans laisser de traces.

En lisant le résumé, vous vous direz peut-être « encore une histoire d’enlèvement d’enfant ». Je vous arrête tout de suite, ce thriller, dans la construction de son intrigue n’a rien d’un classique du genre. Le duo d’auteurs Hug et Camut malmène son lectorat. Il nous balade continuellement et nous achève à coup de rebondissements en pagaille. Comme Jeanne, nous subissons sans moufter et rien ne peut nous préparer à la vérité.

Difficile de vous parler de ce thriller hors normes et d’une noirceur sans limite sans en dévoiler. Mais hors de question de vous gâcher le suspense ! Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai adoré la manière dont l’intrigue est traitée. J’ai également aimé l’ambiance, qui s’assombrit au fil du récit, nous rendant captifs à notre tour.

Pour conclure, j’ai adoré ce titre et je me suis pris une grosse claque en découvrant le dénouement. Âmes sensibles s’abstenir !

Nos âmes au diable de Nathalie Hug et Jérôme Camut, paru en janvier 2023 aux éditions Pocket, 400 pages, 8,60€

Layla de Colleen Hoover

Résumé

Lorsque Leeds fait la connaissance de Layla lors du mariage de la soeur de la jeune femme, c’est le coup de foudre. L’alchimie est parfaite entre eux. Ils s’aiment tout simplement.
Mais leur belle histoire va vite tourner au drame lorsque Layla est grièvement blessée par arme à feu.
Elle se remet lentement et lorsqu’elle sort de l’hôpital, Leeds lui propose de séjourner dans le lieu de leur rencontre, là où tout a commencé. Son atmosphère paisible sera parfaite pour la jeune femme encore fragile et leur permettra se retrouver.
Car Layla a changé. Sans doute à cause de ce qui s’est passé.
Mais loin d’apporter à Leeds la sérénité qu’il attendait, cet endroit le trouble. Il s’y produit des évènements étranges, qui remettent en cause toutes ses certitudes.
Sur Layla et sur qui elle est vraiment.

L’avis de Cassandre

Colleen Hoover est une écrivaine qui sait à chaque fois me transporter avec ses histoires d’amour inoubliables et ses personnages hauts en couleurs. Je n’ai pas eu l’occasion de la lire depuis quelques années, j’étais alors impatiente et curieuse de me plonger dans Layla.

Dans ce roman, nous suivons un seul point de vue, celui de Leeds. Le jeune homme est bassiste dans un groupe assez peu connu. Un soir, il joue pour un mariage lorsqu’il rencontre Layla, la sœur de la mariée. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Si bien que Layla décide d’accompagner Leeds dans le cadre de ses tournées et de ne plus le quitter ! Si c’est le début d’une belle histoire, on comprend rapidement que quelque chose a mal tourné. Dans le prologue, Layla est attachée dans leur chambre à l’étage et Leeds est au rez-de-chaussée avec un homme qui lui demande d’expliquer tous les « problèmes » survenus dans leur maison. On sent qu’il y a un sérieux malaise entre eux et on se demande comment ils ont pu en arriver là.

Layla est un roman très différent de ce que je peux lire habituellement. L’intrigue est très originale et Colleen Hoover a su m’emmener là où je ne m’y attendais absolument pas. J’ai adoré les révélations distillées au fil du récit et encore plus le final qui est une vraie et bonne surprise. L’autrice se renouvelle clairement avec ce type de récit.

Concernant les personnages, j’ai été très touchée par Layla qui subit des événements difficiles et marquants. J’ai moins accroché avec Leeds, je l’ai trouvé opportuniste et je n’ai pas adhéré à ses (mauvais) choix.

Pour conclure, j’ai moins aimé le personnage masculin de cette histoire mais j’ai adoré l’intrigue et les rebondissements. Colleen Hoover se renouvelle, pour notre plus grand plaisir !

Layla de Colleen Hoover, paru en novembre 2022 aux éditions Hugo & Cie, 395 pages, 7,90€

Rendez-vous avec le diable de Julia Chapman

Résumé

LA MORT FAIT SON INTÉRESSANTE
​Le huitième tome de la série best-seller Les Détectives du Yorkshire.

Un vent de panique souffle sur Bruncliffe : plusieurs vols sont recensés et un terrible incendie provoque l’explosion d’une caravane.
Pour couronner le tout, Mme Lister débarque à l’Agence de recherche des Vallons pour déclarer la disparition de son fils Stuart.
Incendie criminel, vols, disparition inexpliquée : tous ces incidents convergent vers un dangereux multirécidiviste. Samson et Delilah,
les deux détectives les plus respectés des Vallons, mènent l’enquête…

L’avis de Cassandre

Je ne suis pas une grande adepte des séries, mais il y en a deux pour lesquelles je ne manque aucune parution et l’une d’entre elles est la série de Julia Chapman.

Samson et Delilah forment mon duo de détectives préféré. J’adore retrouver Bruncliffe et ses habitants pour qui j’ai une réelle sympathie. Difficile de vous indiquer mes préférés mais je dirais qu’Ida, la femme de ménage qui joue les détectives par intérim m’amuse toujours autant, entre son franc-parler et ses bourdes, impossible de ne pas rire ! J’ai aussi un petit coup de cœur pour la bande de retraités, toujours prête à donner un petit ou grand coup de pouce. Et je n’oublie pas Samson et Delilah qui me font fondre davantage au fil des tomes. Leur histoire commune avance à grands pas, pour notre plus grand plaisir.

Ce roman est différent des précédents et ne contient pas réellement une intrigue majeure avec un ou plusieurs meurtres. Dans les tomes précédents, Julia Chapman nous offrait différents éléments concernant une enquête de grande ampleur sans que cela aille plus loin. Ce huitième opus compile toutes les pièces du puzzle et nous apporte tous les éléments de réponses que nous attendions. Sans vous gâcher le suspense, cela marque un réel tournant dans la série !

Si le tome précédent, Rendez-vous avec la menace est indéniablement mon préféré, Rendez-vous avec le diable m’a beaucoup plu. Le rythme ne s’essouffle pas et j’ai, encore une fois, dévoré ce roman. Il me tarde de découvrir ce que Julia Chapman nous réservera dans le neuvième opus !

Les Détectives du Yorkshire tome 8 : Rendez-vous avec le diable de Julia Chapman, paru en novembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 456 pages, 14,90€

L’énigmatique Madame Dixon d’Alexandra Andrews

Résumé

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vivre la vie dont vous avez toujours rêvé ?

Parce que Mississippi Foxtrot, le bestseller de l’année, a projeté Maud Dixon au sommet des meilleures ventes, la jeune et ambitieuse Florence Darrow n’a pas hésité longtemps à accepter ce poste d’assistante personnelle de l’écrivaine à succès. Seulement voilà. Ladite romancière, aussi imprévisible qu’arrogante, tient farouchement à son anonymat. Quelques semaines d’isolement à la campagne, puis un voyage au Maroc : peu à peu, les apparences se font plus opaques, les identités, plus troubles… Qui est vraiment madame Dixon ? Jeu de miroirs et duel à mort…

L’avis de Cassandre

L’énigmatique Madame Dixon est un titre que je n’avais pas repéré avant sa parution au format poche. Le titre et sa couverture m’ont immédiatement interpellée. Le résumé, quant à lui, a achevé de me convaincre de le lire.

J’ai d’abord rencontré Florence, une jeune femme qui rêve de devenir écrivaine et qui, en attendant, est assistante éditoriale. Elle est surtout la sous-fifre d’une éditrice qui ne la considère pas. Elle va cependant avoir une chance immense, devenir l’assistante personnelle de Maud Dixon, une écrivaine à succès dont personne ne connaît la véritable identité. Ce poste est donc très particulier, Florence ne peut en parler à personne et doit vivre, recluse, en compagnie de Maud Dixon qui s’appelle, en réalité, Helen. Très vite, des tensions apparaissent et le lecteur ressent un malaise.

J’adore les thrillers psychologiques qui se déroulent en huis clos. On ignore qui de Florence ou d’Helen est la vraie « méchante » de l’histoire. Le roman n’est qu’apparences et tromperies, c’est ce qui m’a le plus plu. On n’a qu’une seule envie au cours de notre lecture, deviner qui tire réellement les ficelles. L’intrigue est bien ficelée, les rebondissements sont bien dosés et la fin est à la hauteur du roman.

J’ai aussi aimé l’univers de l’édition et l’anonymat de certains auteurs qui me rappelle le mystère autour de l’identité d’Elena Ferrante ou d’artiste(s) comme Banksy. Pour conclure, L’énigmatique Madame Dixon est un très bon thriller psychologique !

L’énigmatique Madame Dixon d’Alexandra Andrews, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket, 464 pages, 8,30€

Black Bird de James Keene et Hillel Levin

Résumé

Infiltré auprès d’un tueur en série : quand la réalité dépasse toutes les fictions !

James Keene avait tout pour réussir. Fils d’une famille influente de la banlieue de Chicago, star de l’équipe de football, fêtard invétéré aux revenus confortables, sa trajectoire semble auréolée de succès. Mais en 1996, ce joli mensonge s’écroule : James est jugé pour trafic de drogue et condamné à dix ans de prison. Le FBI lui propose alors un deal complètement fou : sa peine sera annulée s’il aide les fédéraux à piéger un serial killer, Larry Hall. Soupçonné d’une vingtaine d’assassinats, le tueur a été inculpé pour un seul d’entre eux lors d’un procès qui risque fort d’être révisé en appel. Et son intelligence est redoutable. La mission de James ? Amener Larry Hall à se confesser pour le faire tomber, définitivement. Keene hésite, puis accepte de relever le défi. Quelques jours plus tard, il est transféré dans l’unité psychiatrique de la prison de haute sécurité dévolue aux criminels les plus dangereux, où Hall est détenu. Seuls le directeur et le psychiatre en chef sont au courant de sa mission. Là, au milieu des psychopathes, il va devoir gagner la confiance du plus inquiétant d’entre eux pour lui faire avouer où il a caché le corps de ses victimes.

L’avis de Cassandre

Black Bird est une réédition de l’ouvrage Avec le diable, paru en 2010. Les éditions Sonatine ont choisi de le rééditer suite à l’adaptation en série télévisée (disponible sur Apple TV+) par Denis Lehane. Pour ma part, il s’agit d’une totale découverte.

Ce livre est à mi-chemin entre le documentaire, le témoignage et le thriller. Il s’agit de l’histoire vraie de James Keene. Enfant, James avait tout pour réussir mais il a rapidement choisi de sortir du droit chemin. Devenu jeune adulte, il multiplie les petits délits avant de se lancer dans un sérieux trafic de drogues. Au bout de quelques années de deal, il se fera pincer par la police et écopera de dix longues années d’emprisonnement. Il faut le dire, dix ans, c’est beaucoup dans une vie. James est un prisonnier modèle et il n’est pas choisi au hasard par le FBI qui lui fait une proposition déconcertante, après deux ans de peine. Le FBI lui demande d’infiltrer une unité psychiatrique afin de copiner avec Larry Hall, soupçonné d’avoir tué une vingtaine de femmes. En effet, les fédéraux n’ont pu prouver qu’un seul meurtre mais sont persuadés que Larry Hall est un tueur en série. Si James arrive à le faire avouer et révéler l’endroit où sont enterrés les cadavres, le FBI annulera sa peine et le libérera.

On pourrait croire que cette histoire est digne d’Hollywood et pourtant, elle est belle et bien réelle. Dans ce livre, on suit l’histoire de James à la manière d’un documentaire. Une grande partie est d’ailleurs consacrée à Larry Hall et à son portrait psychologique. J’avoue avoir eu des frissons en lisant son histoire, son enfance, ses hobbies, ce qui l’a poussé à tuer et ses manières d’agir. Tout cela est effroyable. En parallèle, on suit James qui noue progressivement un lien avec Larry. On ressent une forte tension durant la lecture. James doit parvenir à le faire parler sans que Larry ne comprenne qu’il est infiltré.

Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture addictive et cette histoire absolument hors du commun. J’ai grandement apprécié les choix narratifs et l’aspect très journalistique.

Black Bird de James Keene et Hillel Levin, paru en octobre 2022 aux éditions Sonatine, 288 pages, 21€

Son espionne royale et le baron irlandais (tome 10) de Rhys Bowen

Résumé

Une nouvelle mission pour Georgie : se marier à tout prix !
Entre Downton Abbey et Miss Marple, une série d’enquêtes royales so British !

Irlande, 1934.
Lady Georgie est sur un petit nuage : le beau Darcy O’Mara l’a finalement demandée en mariage. Mais rien n’est simple pour une princesse d’Angleterre… Georgie doit obtenir une autorisation de la reine pour épouser son fiancé.
Avant même que les tourtereaux puissent officialiser leur union, une nouvelle épreuve se dresse sur leur chemin : le père de Darcy est suspecté de meurtre. Il est impensable pour une héritière royale d’épouser le fils d’un criminel ! Prête à tout pour innocenter son beau-père, Georgie décide de rejoindre le château familial des O’Mara… au risque de déterrer des secrets de famille bien cachés.

L’avis de Cassandre

Incroyable mais vrai, Son espionne royale et le baron irlandais est déjà la dixième tome de la série. Comme le temps passe vite en compagnie de Lady Georgiana et de son charmant Darcy O’Mara ! Leur histoire d’amour était sur le point d’avancer sérieusement quand un crime a été commis et ce n’est autre que le père de Darcy qui est accusé de ce meurtre. Georgie prend la route vers l’Irlande, bien décidée à faire lumière sur cette affaire.

Vous l’aurez compris, ce tome s’attarde sur l’univers de Darcy, pour notre plus grand plaisir. Ce personnage, très mystérieux, nous livre enfin quelques secrets. La relation qu’il entretient avec son père est difficile voire houleuse. Ce dernier reproche notamment à son fils d’avoir survécu à la maladie, contrairement à son épouse. Depuis, le Baron trouve un peu trop régulièrement refuge dans l’alcool, ce qui nuit en sa faveur puisqu’il ne se souvient plus de la nuit du meurtre. La rencontre entre Georgie et sa belle-famille est donc loin d’être idéale !

Ce que j’ai apprécié, c’est retrouver nos personnages préférés tels que Queenie, l’indécrottable femme de chambre, Belinda (même si on la voit peu) mais surtout, le fait de rencontrer de nouvelles personnes comme la Princesse Zamanska, qu’on surnomme Zou Zou. Celle-ci est très moderne, passionnée d’automobile et d’aéroplane, presque excentrique !

Pour conclure, cette nouvelle intrigue est rythmée, captivante et la romance avance presque comme on l’espérait. Vivement la suite !

Son espionne royale et le baron irlandais (tome 10) de Rhys Bowen, paru en octobre 2022 aux éditions Robert Laffont, 396 pages, 14,90€

Les mares-noires de Jonathan Gaudet

Résumé

Sous la douce lumière d’un matin d’été aux Mares-Noires, au beau milieu du Québec, une femme berce son bébé près d’une fenêtre, en fixant le coyote qui s’approche trop près de leur petite maison. Soudain, à la radio, un flash spécial : une explosion est survenue à la centrale nucléaire. Un bâtiment est en flammes, sept employés sont coincés à l’intérieur. Parmi eux, le mari de cette femme. Le cri qu’elle pousse alors ébranle toute la forêt. Les autorités se veulent rassurantes, mais la femme sait que le pire va arriver. Qu’il est trop tard.
 
Treize ans ont passé, la femme a refait sa vie et son bébé est devenue une adolescente rebelle. Si le drame qui les a touchées semble derrière elles, les fantômes ne sont pas loin. Encombrée de tensions, de silences, d’indicibles secrets, leur relation est une bombe à retardement aussi imprévisible que menaçante…

L’avis de Cassandre

Ce qui m’a donné envie de découvrir ce roman, c’est tout d’abord sa magnifique couverture. Celle-ci est sombre, noire et belle à la fois. Elle laisse présager un roman où le danger guette. Les Mares-Noires est un roman très court, de seulement 176 pages. Mais ne pensez pas que vous pouvez le lire en quelques heures. En effet, il est très dense et revenir sur certains chapitres peut s’avérer judicieux.

Les Mares-Noires désignent un village canadien, à l’écart, anciennement habité par les Indiens. Mais depuis quelques temps, les usines s’installent et même, une centrale nucléaire. L’intrigue prend place dans un endroit isolé, pollué et sinistre. Les personnages sont peu nombreux : une jeune mère, son bébé et son mari qui travaille à la centrale. A la radio, elle apprend qu’une explosion s’est produite à la centrale nucléaire. Celle-ci ne lui donne aucune information par téléphone. La femme patiente devant les flashs télévisés, le temps s’étire. Et le mari, David, ne revient pas…

Nous retrouvons la mère, Catherine et sa fille, Émilie, devenue adolescente, des années plus tard. Les chapitres concernent différentes époques et différents personnages. Jonathan Gaudet instille un profond malaise, une menace qui plane en permanence comme si la centrale pouvait exploser à nouveau… Les Mares-Noires n’est pas un thriller mais bel et bien un roman noir. Il y a certes des surprises mais ce roman contient peu d’action. Au contraire, Jonathan Gaudet est subtile, utilise des non-dits et des évocations. C’est à mon goût le point fort de ce livre et ce que j’ai le plus apprécié.

Pour conclure, cette histoire est terrible et s’achève sur un final glaçant. Une belle découverte !

Les Mares-Noires de Jonathan Gaudet, paru en octobre 2022 aux éditions Belfond, 176 pages, 20€

Les chroniques d’octobre

Bonjour à tous,
Le mois d’octobre s’achève et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été prolifique ! J’ai beaucoup lu, fait de belles découvertes et j’ai aussi un peu craqué en librairie (j’étais obligée !). Voici mes chroniques du mois :

Dans le bleu de Joyce Carol Oates

Jenna est une adolescente de quinze ans comme les autres jusqu’à ce qu’un accident de voiture où elle était passagère et sa mère conductrice tue cette dernière sur le coup. Jenna est grièvement blessée mais s’en sort tant bien que mal. Comment survivre lorsqu’on a perdu l’être qu’on aimait le plus au monde ? Comment redonner un sens à sa vie ? Jenna refuse de vivre chez son père qui a refait sa vie il y a quelques années et à qui elle n’a jamais pardonné d’être parti du cocon familial. C’est donc sa tante qui va la recueillir. Difficile d’accepter la situation et dans le fond, d’accepter d’être aimée. Jenna se réfugie « dans le bleu » c’est-à-dire, dans l’univers cotonneux des opiacés. Dans le bleu est un roman que j’ai trouvé réaliste. Il parle d’accident, de deuil, d’addiction et surtout, d’adolescence. Quand on est adolescent, on voit le monde à travers un filtre. On fait des choix, pas toujours bons et on peine à trouver sa place. Notre héroïne va devoir changer de lycée, tisser des liens et survivre à la tragédie qui lui tombe dessus. Elle est profondément en colère, parfois odieuse envers ceux qui l’aiment et veulent l’aider. Joyce Carol Oates tisse un portrait fidèle de l’adolescence, brute et brutale. Âmes sensibles d’abstenir, ce roman comporte des scènes difficiles mais hélas, réalistes. Un roman que j’ai aimé pour sa franchise et son côté « sans filtres ».

Dans le bleu de Joyce Carol Oates, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€

Hell de Magali Inguimbert

Lorsque nous faisons la rencontre de Jessie, l’adolescente se fait envoyer manu militari en avion chez sa tante par sa mère, dans un autre état des États-Unis. Jessie a obtenu des résultats scolaires médiocres et pour sa mère, il s’agit du dernier recours. Jessie est une jeune femme sombre, solitaire et qui préfère la compagnie de la musique à celle de ses pairs. On ressent immédiatement une profonde souffrance mais nous ignorons quels secrets elle cache en elle. Fort heureusement, notre héroïne solitaire va rencontrer Austin, un garçon de son âge qui la prend sous son aile et va l’aider à aller mieux. J’ai immédiatement accroché aux personnages, aussi bien Jessie qu’Austin. Les deux adolescents ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent. J’ai aussi apprécié la tante, l’oncle et les cousins de Jessie. La cohabitation n’est pas facile et fait souvent des étincelles. Cependant, on sent qu’ils ont vraiment envie d’aider Jessie mais ne la comprennent pas. La musique prend une place importante dans ce roman et j’ai adoré cette ambiance. Enfin, Magali Inguimbert aborde des sujets difficiles avec beaucoup de délicatesse. Hell est un joli roman avec des personnages attachants et une belle romance qui prend son temps.

Hell de Magali Inguimbert, paru en août 2022 aux éditions Hugo Publishing, 398 pages, 7,90€

La maison aux miroirs de Cristina Caboni

J’adore la littérature italienne et les romans qui se déroulent dans ce pays. Ce critère et la sublime couverture m’ont convaincue de lire ce roman. Milena est une jeune femme qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. Sa grand-mère est partie et a laissé son grand-père Michele seul avec sa fille (la mère de Milena) qui était encore bébé. La maman de Milena est décédée relativement jeune. Notre héroïne n’a donc pour famille que son grand-père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son père qui habite loin d’elle. Michele et Milena sont très complices et elle lui rend souvent visite à Positano dans sa villa surnommée La maison aux miroirs. Michele étant fragilisé et diminué, il fait faire des travaux, notamment dans son jardin. C’est durant le terrassement qu’ils découvrent un squelette, enfoui depuis des décennies. Que cache Michele ? Pourquoi sa femme est-elle réellement partie et qu’est-elle devenue ? Pour Milena, cette macabre trouvaille va aussi déterrer de sombres secrets. La maison aux miroirs avait tout pour me plaire : du suspense, des secrets de famille, les décors italiens et un début de romance. Pourtant, j’en ressors assez déçue. J’ai eu du mal à m’attacher à Milena, j’ai trouvé ce personnage plein de candeur et elle manquait pour moi de profondeur et de consistance. J’ai préféré Michele, ce grand-père qui a vécu trop de drames sans sa vie. J’ai aussi trouvé que le suspense ne prenait pas assez de place dans le roman. L’enquête piétine et les personnages secondaires ne cessent de dissuader Milena de déterrer les fantômes du passé. Cela manquait pour moi de crédibilité. Enfin, les thématiques sont trop nombreuses dans un roman assez court et ne sont donc que survolées, ce que je trouve vraiment dommage. Il s’agit malheureusement d’un rendez-vous manqué avec l’Italie pour moi !

La maison aux miroirs de Cristina Caboni, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 368 pages, 7,70€

1991 de Franck Thilliez

J’ai découvert Franck Thilliez avec Le Syndrome E en 2010. Je n’ai pas (encore) lu toute sa bibliographie mais je me suis toujours régalée avec ses romans. Franck Sharko, l’un de ses deux personnages principaux me plaît énormément, je prends un réel plaisir à le suivre dans ses enquêtes. 1991 est l’année de la première enquête de Franck Sharko au 36 quai des orfèvres. Il est à l’époque âgé de 30 ans et considéré comme un bleu. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé, gravement mutilé et dans une macabre mise en scène, c’est l’occasion pour Sharko de montrer de quoi il est capable. Ne soyez pas impressionnés par les quelques 550 pages que contiennent ce roman, je vous garantis que vous ne verrez pas le temps passer ! J’ai adoré me replonger dans les années 1990, sans Internet, sans téléphone portable et à éplucher les relevés France Télécom avec les enquêteurs. A cette époque, on commence seulement à parler d’ADN ! J’ai trouvé l’enquête passionnante, elle parle (entre autres) de magie, de mentalisme mais aussi d’identité. L’intrigue ne contient aucun temps mort et il m’a été difficile de reposer ce livre. J’ai aimé rencontrer ce jeune Sharko en début de carrière et le voir prendre de l’assurance au fil des pages. Encore une réussite signée Franck Thilliez !

1991 de Franck Thilliez, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 552 pages, 8,50€

Ma réputation de Gaël Aymon

Ce qui différencie Laura, quinze ans, des autres adolescentes de son âge, c’est peut-être le fait de traîner avec les garçons. Elle a plus d’affinités avec eux qu’avec les filles. Quand Sofiane, qui fait partie de sa bande, tente de l’embrasser et que Laura repousse ses avances, son monde s’écroule. Sa bande d’amis la rejette et Sofiane répand des rumeurs terribles sur elle. Très rapidement, elle devient la risée de tous et une véritable paria au sein de son lycée. Elle se retrouve complètement seule, moquée et insultée au quotidien. Et quand d’autres rumeurs apparaissent sur les réseaux sociaux, la situation devient rapidement incontrôlable. Chaque lycéen peut être confronté de près ou de loin au harcèlement scolaire. Ce roman, très court, en parle de manière concrète. On s’identifie aisément à Laura et ce qu’elle vit nous serre le cœur. Elle m’a fait beaucoup de peine et j’ai été touchée par le fait qu’elle ne parvient pas à parler à ses parents ni à ses professeurs. Gaël Aymon cerne bien les différentes catégories d’élèves confrontés aux problèmes : les harceleurs, les victimes et les lâches qui préfèrent se rallier aux harceleurs pour ne pas être harcelés. Un roman coup de poing qui dénonce le harcèlement scolaire !

Ma réputation de Gaël Aymon, paru en août 2022 aux éditions Gallimard, 144 pages, 6,40€

Napoli mon amour d’Alessio Forgione

La littérature italienne a toujours su me faire voyager et rien que la couverture de ce roman était un dépaysement. Amoresano, le narrateur, que tout le monde appelle par son nom de famille est âgé de 30 ans et a été marin pendant plusieurs années. Il s’est enrichi mais la terre napolitaine lui manquait trop. De retour chez ses parents, Amoresano se laisse vivre. Son pécule se réduit comme peau de chagrin. Il jette un œil nonchalant sur les offres d’emploi et préfère faire des grasses matinées, écumer les bars avec son ami Russo et assister à des matchs de football. Il déambule dans Naples, ville qui le captive jusqu’à rencontrer une jolie jeune femme, Nina, où le coup de foudre est réciproque. Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au narrateur, désabusé et sans aucun projet personnel et professionnel. J’ai trouvé le récit trop plat et relativement déprimant. Si je n’ai pas apprécié l’histoire d’Amoresano, j’ai néanmoins apprécié Naples, une ville que je rêve de découvrir pour ses ruelles, ses monuments et sa gastronomie.

Napoli mon amour d’Alessio Forgione, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,40€

L’amour de ma vie de Rosie Walsh

Emma et Leo forment un couple très uni. Ils sont mariés depuis plusieurs années et les heureux parents d’une adorable petite fille. Emma est une biologiste reconnue et Leo, un journaliste spécialisé dans la rédaction de nécrologies de personnes célèbres. Quand la maladie touche Emma, Leo décide de conjurer le sort en rédigeant la nécrologie anticipée de son épouse. Rapidement, Leo détecte des incohérences dans le passé d’Emma. Qui est réellement la femme qu’il a épousée ? Si l’histoire peut sembler assez classique en reposant sur des secrets et des mensonges, ce roman cache en réalité des thématiques singulières que je ne citerai pas, pour ne pas gâcher le suspense. J’ai adoré suivre nos deux personnages, Leo dans sa quête de la vérité et Emma qui porte sur ses épaules des secrets douloureux et indicibles. En parallèle, j’ai apprécié découvrir leurs univers et notamment leurs professions atypiques. L’amour de ma vie est un roman qui se dévore, notamment grâce à son suspense et à son alternance de points de vue. La fin est à la hauteur de mes attentes et de l’intrigue. J’ai passé un excellent moment de lecture ! Je remercie Babelio et les éditions Les Escales pour cette découverte !

L’amour de ma vie de Rosie Walsh, paru en octobre 2022 aux éditions Les Escales, 448 pages, 22€

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai

J’ai reçu ce titre dans le cadre de la Rentrée Littéraire organisée par Lecteurs.com, je remercie donc leur équipe ainsi que les éditions Charleston pour cet envoi. L’Histoire n’a jamais été mon point fort, je me rattrape donc en lisant régulièrement des romans historiques. Celui-ci me faisait de l’oeil depuis sa sortie, je n’avais encore jamais lu de roman sur le Vietnam. Nous faisons la rencontre de Huong, douze ans dans les années 1970 et de sa grand-mère, Diêu-Lan. Celles-ci tentent de survivre aux bombardements et espèrent le retour de leur famille (dont les parents de Huong), partie combattre sur le front. Nous suivons les deux personnages féminins dans les années 1970 mais ces chapitres sont entrecoupés par des passages sur la jeunesse de Diêu-Lan, racontés à sa petite-fille. Ces périodes concernent les années 1930 à 1950 en particulier. Ces retours dans le passé permettent de mieux comprendre l’Histoire du Vietnam. Nguyễn Phan Quế Mai nous expose les conflits, la famine, la réforme agraire et la guerre du Vietnam. Je ne vous le cache pas, ce récit, bien que fictif, repose sur des faits historiques et il s’agit donc d’un texte difficile et parfois éprouvant. Le peuple vietnamien a vécu une succession d’atrocités dont j’ignorais la plupart. Huong et sa grand-mère sont des personnages très attachants et pleins de bonté et de sagesse. Même quand advint le pire, elles sont capables de faire preuve de pardon et de reconnaissance. Nguyễn Phan Quế Mai est une écrivaine talentueuse, une véritable conteuse d’histoire. Je recommande ce roman qui ne vous laissera pas indemne.

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai, paru en août 2022 aux éditions Charleston, 448 pages, 22,50€

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan (avis d’Audrey)

En commençant cette lecture, je dois avouer que je n’étais pas sûre du tout d’apprécier ce roman. Nous découvrons Elisabeth, une écrivaine, mariée et jeune maman d’un adorable petit garçon, Gil. Les premiers mois sont difficiles, éreintants et notre héroïne se sent déprimée. Désireuse de reprendre l’écriture de son troisième roman et de soulager sa charge mentale, elle recrute Sam, une étudiante, en tant que baby-sitter. Ces deux femmes n’ont pas le même âge, pas le même quotidien ni le même « statut social ». Pourtant, elles se lient rapidement d’amitié. Chacune arrive à un tournant de sa vie, en proie à des doutes et leurs présences mutuelles vont leur permettre de se confier. J’ai trouvé le début de ce roman assez long, c’est l’arrivée de Sam qui va heureusement donner une dynamique au récit. Les affinités sélectives n’est pas juste un roman d’amitié. Il parle de l’Amérique au sens large et de la lutte des classes. Les plus pauvres sont toujours plus pauvres et vice versa avec les plus riches. Le rêve américain n’existe plus depuis bien longtemps. L’époque actuelle est à l’uberisation et aux influenceurs des réseaux sociaux. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’une grande lucidité et avec un final réaliste.

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan, paru en mai 2022 aux éditions Les Escales, 560 pages, 23€

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid

Je ne connaissais pas Charlie Haid avant de lire cet ouvrage. Le mentalisme est une pratique qui m’a toujours intriguée et je n’ai pas hésité à me plonger dedans, afin d’en savoir plus ! Mon souhait a été exaucé, ce titre est une vraie mine d’informations. On y parle de mentalisme, de tours de magie, d’astuces pour booster sa mémoire (et enfin retenir des numéros de téléphone, par exemple). On a une partie plutôt théorie et une autre, basée sur la pratique. Vous pourrez tester des expériences avec vos proches. Celles-ci sont simples et bien détaillées. Vous allez pouvoir bluffer votre entourage, en un claquement de doigts ! Enfin, j’ai aimé l’humour de Charlie Haid et le côté ludique de son livre. Un ouvrage accessible et utile !

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid, paru en octobre 2022 aux éditions Albin Michel, 14,90€

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi

Keith Haring, le street art ou la vie, est le second roman graphique de la nouvelle collection de Hugo Publishing que je lis (le premier étant Looking for Banksy). Keith Haring est un artiste connu et je suis certaine que vous connaissez, a minima, ses petits bonhommes colorés, sans visages et en mouvements. Dans ce roman graphique, nous suivons Keith Haring de son enfance jusqu’à la fin de sa vie. L’artiste est né dans une petite ville de Pennsylvanie, à la fin des années 1950. Il a toujours adoré dessiner et l’art, en général. Dans sa jeunesse, il a côtoyé une secte religieuse puis, la drogue, avant de reprendre le « droit chemin » en partant pour New York et son école d’art. Il y fait des rencontres décisives et inspirantes. Keith va multiplier les expositions et les performances et commencer à être connu. A la fin des années 1980, il est frappé par une maladie qui explose aux Etats-Unis : le SIDA. Il décède en 1990, des complications liées à la maladie, à l’âge de 31 ans. Keith Haring a eu une carrière aussi courte que foisonnante. Paolo Parisi lui rend un très bel hommage à travers un roman graphique ultra coloré. L’univers graphique de l’auteur colle parfaitement avec l’univers de l’artiste. Un titre à découvrir !

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni

Tout le monde a déjà entendu parler de méthode Montessori, de jouets ou encore d’école. En revanche, trop peu de personnes connaissent Maria Montessori. Elle est née en 1870, en Italie. A cette époque, peu de femmes travaillent et lorsqu’elles le font, elles exercent essentiellement des professions d’enseignantes, leurs perspectives étant très limitées. Maria est très intelligente et avant-gardiste. Elle n’a que faire des critiques et veut devenir médecin. Évidemment, le chemin sera semé d’embûches mais à 26 ans, elle est diplômée en médecine, et plus spécialement, en psychiatrie. Elle va travailler dans différentes cliniques et se rendre compte que ce qui l’anime, c’est de venir en aide aux enfants déficients mentaux. Quand ses pairs voient en eux des causes perdues et les isolent, Maria, invente, crée des outils et des jeux et une véritable pédagogie. Son but est de leur faire apprendre à leur rythme et à leur initiative et les amener vers la réussite. Maria Montessori ne s’arrête jamais, elle apprend constamment, fabrique, forme, voyage et ouvre de nombreuses écoles à travers le monde, jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme est épatante et un véritable modèle. Elle a consacré sa vie aux droits des femmes et des enfants et n’a jamais cédé face aux difficultés. Cette biographie est absolument captivante et contient de très jolies illustrations.

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni, paru en septembre 2022 aux éditions Marabout, 176 pages, 20,95€

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin

J’écoute, je trouve, est une collection des éditions Usborne qui nous plaît beaucoup. Mon fils de dix-huit mois adore les livre et est en pleine période des « livres sonores ». Celui-ci ne déroge pas à la règle, on l’aime beaucoup. L’histoire se déroule le jour d’Halloween. Les personnages, qui sont des animaux, se déguisent et se réunissent pour faire la fête. Sur chaque double-page, nous rencontrons un nouvel animal déguisé et une pastille sonore permet de leur faire faire un bruit : un hululement, un cri de sorcière ou encore, un hurlement de loup. Cet album est très amusant et nous avons apprécié l’univers de la nuit. En plus, il y a un petit jeu qui consiste à retrouver les citrouilles cachées sur les différentes pages. Un bel album sonore !

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin, paru en septembre 2022, 10 pages, 9,95€

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin

Faire découvrir un grand compositeur à un bébé ? Je suis totalement pour ! Cet album s’adresse aux tout-petits de 10 mois et plus. On y suit un orchestre d’animaux qui jouent des œuvres de Bach. Nous avons en tout cinq extraits que l’enfant peut écouter librement en appuyant sur une puce ronde. Les extraits choisis sont diversifiés et plairont au plus grand nombre. Les illustrations sont superbes, c’est toujours un plaisir pour l’enfant de reconnaître les animaux. Cet album plaira également aux enfants plus âgés car les personnages donnent des informations sur Bach. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres albums sur d’autres compositeurs comme Beethoven et Mozart !

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin, paru en septembre 2022 aux éditions Usborne, 10 pages, 13,95€

C’est la fin de ce joli mois d’octobre, j’espère que vous aurez fait des découvertes en lisant cet article ! Quel a été votre coup de coeur du mois ?

Les chroniques d’août

Bonjour à tous,
Ça y est, les vacances sont terminées, place à la rentrée ! J’ai passé un très bel été, visité des librairies et craqué (un peu trop). J’ai adoré mes lectures du mois d’août que je vous laisse découvrir :

Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe

On ne présente plus la très célèbre série Lore Olympus, qui est une réécriture contemporaine de la mythologie grecque. Dans cet opus, nous retrouvons Hadès et Perséphone. Ils sont attirés l’un par l’autre mais de nombreux personnages ne l’entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour les séparer. J’ai adoré cette suite et surtout, voir l’évolution entre les personnages principaux. Les dessins et l’univers me plaisent énormément, en particulier les scènes qui se déroulent dans les Enfers. Le choix des couleurs est un vrai plus. Au sujet du rythme, je l’ai trouvé assez lent. Ce second tome ne se déroule que sur quelques jours seulement. Certains passages sont donc un peu plus longs, notamment les scènes et dialogues qui durent. Pour conclure, j’ai apprécié cette suite mais j’espère trouver un peu plus d’action dans le troisième opus !

Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe, paru en juillet 2022 aux éditions Hugo Publishing, 24,95€

Freshkills de Lucie Taïeb

Tout d’abord, je tiens à remercier Lecteurs.com et les éditions Pocket pour l’envoi de ce titre.
Il s’agit d’un essai ayant pour inspiration, la décharge de Fresh Kills, située dans l’arrondissement de Staten Island, dans la ville de New York. Cette décharge à ciel ouvert a été active de 1947 à 2001 et dont la superficie était de près de 900 hectares et sa taille, en 2001, dépassait celle de la Statue de la Liberté. Je vous laisse imaginer ce tas d’immondices, cette pollution visuelle et olfactive pour les habitants…
Aujourd’hui, les États-Unis ont lancé le projet de recréer un immense parc au-dessus de toutes ces ordures. Les déchets, eux, ne vont pas disparaître mais seront transférés dans un autre État…
Lucie Taïeb nous offre un documentaire fourni qui nous ouvre les yeux et nous force à réfléchir sur la notion même du déchet. Vous vous dîtes certainement que vous triez vos déchets et faites un geste pour la planète mais, savez-vous ce qui est réellement recyclé et ce qu’il advient de ce qui ne l’est pas ? Peut-on faire quelque chose pour diminuer le contenu de nos poubelles ?
Un récit coup de poing actuel à lire urgemment !

Freshkills de Lucie Taïeb, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 128 pages, 5,95€

Les cinq règles du mensonge de Ruth Ware

J’ai lu tous ces romans traduits en France de Ruth Ware et j’étais impatiente de découvrir Les cinq règles du mensonge. Le jeu du mensonge est l’activité préférée d’Isa et de sa bande : Kate, Fatima et Thea. Les adolescentes sont lycéennes dans un pensionnat et mentent comme elles respirent. Seize ans ont passé et les amies se sont perdues de vue, jusqu’au jour où Kate les appelle, elle a besoin d’elles. Isa, l’héroïne du roman, n’hésite pas une seconde avant de prendre le premier train. Que réservent ces retrouvailles ? Qu’arrive-t-il à Kate ? Et surtout, que s’est-il réellement passé seize ans plus tôt pour que les amies s’éloignent ? J’ai trouvé ce roman addictif et j’ai adoré l’atmosphère. Kate réside dans un vieux moulin en décrépitude, en marge d’un petit village anglais. On sent que les habitants ne voient pas la bande d’un bon œil et on s’interroge sur leurs (affreux) petits secrets. Malgré son gros volume, ce roman se dévore et a occupé mes soirées d’été. Lire Ruth Ware est l’assurance de passer un excellent moment, rempli de suspense !

Les cinq règles du mensonge de Ruth Ware, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 560 pages, 8,50€

Âge tendre de Clémentine Beauvais

Valentin Lemonnier est un élève de quatorze ans. Comme tous les jeunes Français de son âge, il doit effectuer un Service Public Obligatoire (SPO). La demande se fait un peu comme sur Parcours Sup, on renseigne ses vœux sur une plateforme et on obtient son affectation, quelques mois plus tard. Valentin va avoir la (mauvaise) surprise d’être affecté dans une unité Alzheimer atypique à Boulogne-sur-mer, loin de chez lui. Comme le dit si bien le dicton « Dans le Nord, on pleure deux fois, quand on arrive et quand on repart ! ». Que vous dire si ce n’est que j’ai tout aimé dans ce roman ? Valentin est un personnage singulier, sensible, consciencieux et malicieux à la fois. J’ai adoré sa répartie, son grand cœur et sa candeur de jeune adolescent. L’univers m’a mis du baume au cœur. Notre héros intègre un drôle de centre. Les pensionnaires, atteints de la maladie d’Alzheimer, évoluent dans un village reconstitué qui les rassurent car il leur rappelle leur enfance. Valentin rejoint l’unité des années 1960-1970. Il ne restera pas longtemps insensible à Françoise Hardy et à cette belle époque. Enfin, j’ai adoré la forme du récit : un rapport de stage où Valentin confie ses émotions et prend du recul, analyse certains moments-clés de cette expérience qui le changera à jamais. Un roman très bien écrit, addictif et une magnifique histoire de partage et de transmission. Pour ma part, c’est un coup de cœur !

Âge tendre de Clémentine Beauvais, paru en juin 2022 aux éditions J’ai lu, 416 pages, 8,40€

Doucement renaît le jour de Delphine Giraud

Connie est fleuriste. Depuis quelques temps, elle fait son jogging. Mais ce matin, un cycliste manque la percuter et cet incident fait remonter des bribes de souvenirs datant de sa petite enfance. Connie sent qu’il y a quelque chose et qu’il va falloir creuser. Elle va rapidement découvrir qu’elle n’est pas fille unique mais qu’elle a un frère, plus jeune, qu’un accident a laissé lourdement handicapé. Ce frère retrouvé s’appelle Mat et vit dans un institut. Comment ses parents ont-ils pu lui cacher dissimuler une chose pareille ? Connie va réapprendre à connaître Mat, celui qu’elle avait oublié. Doucement renaît le jour est une très belle histoire qui parle des secrets de famille qui nous rongent, du pardon, de la reconstruction et de l’acceptation. J’ai été très touchée par cette histoire lumineuse qui parle du handicap avec pudeur et délicatesse. Je suis ravie d’avoir pu découvrir la jolie plume de Delphine Giraud.

Doucement renaît le jour de Delphine Giraud, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 416 pages, 7,95€

La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine

En cette rentrée littéraire, j’ai eu le plaisir de lire La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine. On y rencontre Alexandre Dreamsen, un astronome en pleine mission. Avec une poignée d’autres scientifiques, une infirmière, une cuisinière et un conducteur de dameuse surnommé Shogun, la petite équipe vit dans une station d’observation alpine, a plus de 2000 mètres d’altitude. Problème : les conditions météorologiques sont catastrophiques et il se pourrait que l’équipe ne puisse pas redescendre à la date prévue. J’ai aimé l’univers de l’astronomie, des étoiles et l’environnement du roman : les personnages sont isolés, en haute montagne et sous une neige des plus abondantes. Je m’imaginais dans cette espèce de capsule, coupée du monde et où le temps y est suspendu. En revanche, j’ai moins aimé le personnage principal, j’ai peiné à éprouver de l’empathie pour lui. Alexandre est âgé de 50 ans, il vient de divorcer après avoir commis un adultère et ne semble éprouver aucun regret. Il se remet peu en question et se lamente beaucoup. Il va heureusement tirer certains enseignements de Shogun, que j’ai adoré pour son franc parler. Enfin, j’ai aimé l’écriture de Maxence Fermine, toujours poétique et l’intérêt suscité pour l’astronomie, en particulier un événement rare, le vortex polaire, très bien explicité. Pour conclure, un roman qui sort des sentiers battus et qui m’a offert une parenthèse lactée.

La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine, paru en août 2022, 208 pages, 17,95€

Le goût des mochis au Kouign Amann de Mary Ann P. Mikael

Voilà un roman que j’avais hâte de débuter et que j’ai décidé d’emporter avec moi… en Bretagne ! J’y ai rencontré deux personnages. Louisa, une trentenaire proche du burn-out et qui décide de profiter de ses congés imposés par son patron pour rejoindre sa soeur qui a émigré au Japon. Emmanuel, lui, a vécu un drame et se retrouve embarqué de force par sa nièce, au Japon. J’ai beaucoup aimé les personnages qui vivent chacun un moment difficile et ont besoin de se ressourcer. Leurs nièces (Française pour Emmanuel et Japonaise pour Louisa), sont adorables et lumineuses. Ce roman est un joli voyage japonisant qui permet aussi de prendre du recul face à certains problèmes de la vie courante. J’ai adoré les rencontres que font les personnages au fil des chapitres et imaginer la beauté des paysages. Un roman court et addictif qui m’a fait beaucoup de bien.

Le goût des mochis au Kouign Amann de Mary Ann P. Mikael, paru en juillet 2022 aux éditions Hugo Publishing, 281 pages, 16,95€

Quel a été votre coup de cœur de l’été ?