Catégorie : Policier et Thriller

Pasternoster de Julia Richard

Résumé

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.

Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?

Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?

L’avis de Cassandre

Quand Dana rencontre Basil, c’est le coup de foudre. Avec lui, Dana se sent exister, il est sa bouée de sauvetage, sa bouffée d’oxygène. Les mois passent et Basil lui propose de rencontrer ses parents et de séjourner deux semaines dans leur maison de campagne. Il la prévient, ses parents sont spéciaux. Dana est loin d’imaginer à quel point.

Le début m’a beaucoup fait penser à Get Out, un film que j’ai adoré. Dana a des origines algériennes dont elle a honte et qui la gênent par rapport à sa belle-famille bourgeoise et blanche. Leur attitude est souvent raciste, misogyne et réductrice. Vous l’aurez compris, ces vacances sont loin d’être une sinécure. Dès le début, le malaise est palpable et on se sent mal. Notre héroïne devient tour à tour une proie et une victime. J’aurais aimé qu’elle soit moins passive à certains moments mais c’est toujours facile à dire quand on ne vit pas ce genre de situations.

Paternoster fait réfléchir sur les sacrifices que font les femmes pour entrer dans le moule, ne pas faire de vagues, jusqu’à renoncer totalement à leur identité. Ce roman est addictif, effrayant et a su me bousculer. Prêts à passer des vacances originales en famille ?

Pasternoster de Julia Richard, paru en mai 2023 aux éditions HSN, 256 pages, 21,90€

Les beaux mensonges de Céline de Roany

Résumé

Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.

L’avis de Cassandre

Les beaux mensonges est la seconde enquête de Céleste Ibar mais la première que je lis. Anne Arnotte, PDG de la biscuiterie familiale nantaise est retrouvée morte dans son lit. La thèse du suicide ne colle pas, Céleste Ibar se voit confier cette nouvelle enquête. Tout le monde aimait Anne, une femme droite, pieuse, dévouée, une Sainte, en somme. Mais qui se cache réellement sous ce masque ? Céleste et son équipe ne sont pas au bout de leurs surprises…

Les beaux mensonges est un roman polyphonique qui permet de suivre l’intrigue sous tous ses angles : les enquêteurs, Anne, son entourage etc.. Céline de Roany nous plonge dans l’univers de la bourgeoisie, où tout n’est pas toujours tout rose, loin de là. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, ce polar en est la parfaite illustration.

J’ai adoré la manière dont l’intrigue est traitée et les thématiques importantes telles que les violences faites aux femmes, le sexisme, la vengeance. Je me suis facilement attachée à Céleste et son coéquipier, un duo aussi détonant qu’efficace ! La fin est à la hauteur de mes attentes, surprenante jusque dans ses toutes dernières lignes. Je suis ravie d’avoir découvert cette autrice, membre du collectif des Louves du Polar ! Il me tarde de retrouver Céleste Ibar dans une prochaine enquête !

Les beaux mensonges de Céline de Roany, paru en février 2023 aux éditions Pocket, 552 pages, 9,50€

Apparition de Viktor Vincent

Résumé

Alexander Kreskine est l’un des plus grands illusionnistes du monde. Ce qu’il présente est à la limite de la sorcellerie, et certains pensent même qu’il est le diable en personne. Ils n’ont peut-être pas tout à fait tort. De passage à Paris lors de sa tournée européenne, il rencontre le jeune Sam, obsédé par l’art de l’illusion, et devient son mentor. Sam saisit cette chance et ne reculera devant aucun sacrifice pour percer ses secrets et prendre sa place, ignorant la vraie nature de son maître. Un jeu dangereux s’installe dès lors entre les deux hommes, mêlant illusions et réalité, dans lequel l’un devient le reflet de l’autre, jusqu’à la destruction.

L’avis de Cassandre

L’histoire débute en Russie, dans les années 1960. Alexander découvre sa mère inconsciente, dans sa baignoire et décide de ne pas la sauver et de repartir comme si de rien n’était. Orphelin, il est confié à son oncle et devient rapidement ouvreur dans un théâtre. Il prend vite goût aux spectacles et est passionnée par les magiciens et illusionnistes. Des années plus tard, il deviendra célèbre à son tour. On le retrouve en 2008, en plein spectacle à Paris. Sam, un jeune homme qui est ouvreur dans le théâtre va faire sa rencontre et le supplier de le former. La descente aux enfers ne fait que commencer.

L’univers des illusionnistes me fascine et j’ai pris plaisir à me plonger dans cette atmosphère particulière. Les personnages sont très sombres, on pressent qu’un drame va survenir, sans parvenir à en deviner les contours. Je me suis sentie oppressée, comme si j’étais enfermée dans une boîte et qu’on allait me trancher la tête (enfin, vous voyez le genre !).

Apparition est un thriller qui se lit très vite et avec fascination. Viktor Vincent signe un premier roman difficile à lâcher. Alors, prêts pour le spectacle ?

Apparition de Viktor Vincent, paru en avril 2023 aux éditions Pocket, 256 pages, 7,70€

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes

Résumé

Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.

L’avis de Cassandre

Bizarre, vous avez dit bizarre ? C’est ce que Martin Vaas, officier de police et sa brigade se disent en découvrant des pieds, dans des baskets liées entre elles par un lacet et flottant dans la Seine. Trois paires de pieds ainsi qu’un pied solitaire, et pas de cadavres. Voilà qui est bien intrigant. Surtout que le mode opératoire semble coller avec des affaires anciennes dont une résolue. Erreur judiciaire ou imitateur ? C’est ce que la brigade va tenter de comprendre.

Au programme : du macabre, du sordide, de vilains petits secrets, des mises en scène diaboliques ! J’ai pris plaisir à me plonger (c’est le cas de le dire) dans cette nouvelle enquête de Sandrine Destombes. J’ai adoré cette sombre histoire et la manière dont l’intrigue est menée. J’ai aussi apprécié les personnages, des policiers avec leurs secrets et leur part d’ombre. Le final est à la hauteur de mes attentes, aussi glaçant que l’histoire globale !

Je ne peux que recommander ce polar mais attention, ne vous plaignez pas de passer une nuit blanche !

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 400 pages, 19,95€

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac

Résumé

Quand la commandant Virginie Sevran reçoit un appel à deux heures du matin, elle sait qu’elle doit s’attendre au pire. Rien, pourtant, ne peut la préparer à ce que lui réserve la vieille bâtisse dans laquelle les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre, à cette découverte du cadavre d’une gamine, derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’abattre. Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières. Que s’est-il réellement passé dans la maison des Mesnuls, aussitôt rebaptisée la maison de l’horreur par les médias ?

L’avis de Cassandre

Ce troisième polar signé Cécile Cabanac commence fort. Pio Achenza trime la journée et réalise de gros travaux dans la maison qu’il vient d’acquérir avec sa femme. En abattant un mur, il fait une macabre découverte : les corps de trois enfants, emmurés depuis des années. La commandant de police Virginie Sevran et son équipe vont enquêter sur l’affreuse maison des horreurs, et ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Si j’ai aimé les deux premiers polars de l’écrivaine, j’ai trouvé qu’avec celui-ci, elle montait encore d’un cran. Dès les premières lignes, j’ai été happée dans l’histoire, que j’ai lue presque d’une seule traite. On y parle de sujets qui m’ont profondément bouleversée comme les enfants confiés à l’ASE et ses nombreux dysfonctionnements (et encore, le mot est on ne peut plus faible). On évoque les enfances brisées, les maltraitance, les déviances, la misère aussi. Cela m’a rappelé les reportages sordides sur l’ASE, diffusés sur France Télévision, que je ne pourrai jamais oublier tant ils m’ont révoltée.

En parallèle du côté « policier », ce roman bouscule et fait réfléchir sur ses enfances brisées et sur leur avenir précaire. Cécile Cabanac parvient à nous tenir en haleine du début à la fin, sans temps mort. On rencontre une multitude de personnages et pourtant, jamais on ne se perd. Cela donne une bonne dynamique à notre lecture et un vrai plus au niveau de la psychologie des personnages.

Que dire de plus ? J’ai adoré, c’est noir, sombre, sordide et le final m’a mis un coup de massue, pas forcément pour les raisons qu’on pourrait penser ! Oserez-vous franchir les portes de la maison des horreurs ?

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Panique en Armorique de Dominique Sylvain

Résumé

Finistère sud. Une nuit épaisse de novembre, un incendie criminel détruit un élevage de poulets en batterie. Quand l’attentat est revendiqué par des militants déjantés de la cause animale, l’enquête revient au (charmant) capitaine Chauvigny.
Non loin, la commissaire retraitée Lola Jost et sa meilleure amie, la jeune strip-teaseuse américaine Ingrid Diesel, sont en vacances. Intrigué par les événements, et histoire de s’occuper un peu, le duo décide de jouer les détectives sous le nez des gendarmes.
Mais très vite la tension monte : le P-DG de Poulets Dorés est retrouvé mort, pendu par les pieds et électrocuté comme ses volailles…

L’avis de Cassandre

Dans la collection La bête noire, je demande Ingrid et Lola ! Ingrid est une trentenaire américaine, masseuse le jour et danseuse dans un cabaret la nuit. Son amie Lola est une commissaire de police à la retraite, qui n’a jamais vraiment raccroché avec son métier et qui aime un peu trop la bonne chaire. Les deux femmes partent en vacances en Bretagne où Ingrid fait rénover sa résidence secondaire. A leur arrivée, elles découvrent que la ferme voisine a été incendiée. Et il semblerait que les ennuis ne fassent que commencer !

J’ai adoré le duo d’amies aussi improbable que complémentaire. Ingrid a su m’amuser avec ses petites fautes de français qui changent tout le sens de ses phrases. Lola est attachante et perspicace. Ensemble, elles vont faire lumière sur ce qui se passe en Armorique ! Dominique Sylvain a décidément beaucoup d’humour et nous amuse tout au long de son polar. Mais derrière l’humour, on parle de sujets bien sérieux comme l’élevage intensif, la maltraitance animale et les militants antispéciste. Un roman court qui se lit d’une seule traite ! Prêts à embarquer à bord du side-car d’Ingrid ?

Panique en Armorique de Dominique Sylvain, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 264 pages, 15,90€

L’île des souvenirs de Chrystel Duchamp

Résumé

Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation en écumant bars et boîtes de nuit. Au cours d’une soirée, elle suit une ombre mystérieuse jusqu’à sa voiture…
Quand elle se réveille dans une maison abandonnée, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière.
L’enquête confiée à la Crim’ n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Qui est cet homme en noir, qui hante les souvenirs confus d’une des captives ? Pourra-t-on exhumer de sa mémoire les fragments qui mèneront au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales, et un épilogue aussi glaçant que retors !

L’avis de Cassandre

Delphine, vingt-deux ans est une étudiante lyonnaise. Elle a grandi dans un foyer bourgeois mais peu aimant où seules primaient la réussite et la religion catholique. Depuis qu’elle est à l’université, Delphine profite à fond et cumule les excès, loin de ses parents oppressants. Mais cette nouvelle liberté va aussi la conduire au pire : après une soirée arrosée, elle se réveille séquestrée. Qui est son geôlier ? Qu’attend-il d’elle ?

L’île des souvenirs est mon tout premier polar de Chrystel Duchamp et sincèrement, il dépote ! Il est découpé en différentes parties, chacune consacrée à un protagoniste : victimes, enquêteur, profiteur, psychologue spécialisée en traumatismes et pourquoi pas un écureuil ? Cela permet de suivre l’histoire et de reconstituer l’enquête à la manière d’un puzzle.

J’ai adoré la thématique du traumatisme et des mécanismes du cerveau permettant de protéger la victime. On y parle aussi d’art, d’orientation sexuelle et d’intelligence artificielle. En somme, un joli cocktail ! Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture très addictive et son final détonnant. Mon premier et certainement pas le dernier de l’écrivaine !

L’île des souvenirs de Chrystel Duchamp, paru en mars 2023 aux éditions L’Archipel, 240 pages, 20€

Le passager de trop de James S. Murray et Darren Wearmouth

Résumé

Maria Fontana, psychologue renommée, est jurée lors du procès de Wyatt Butler, accusé de plusieurs meurtres effroyables. Tout indique qu’il est coupable, mais le vote du jury n’est pas unanime : Butler est libéré, les médias se déchaînent et la vie de Maria est bouleversée.
Pour s’éloigner de la tempête, elle décide de s’offrir, ainsi qu’à sa famille, une croisière transatlantique. Mais dès le navire en haute mer, disparitions et découvertes macabres se succèdent selon un schéma qu’elle ne connaît que trop bien.
Wyatt Butler serait-il monté à bord ? Serait-elle enfermée dans ce bâtiment avec lui qui, cela lui semble de plus en plus clair, voudrait l’assassiner, elle et ses enfants ?
Suspense et angoisse garantis. Âmes sensibles s’abstenir.

L’avis d’Audrey

J’ai repéré Le passager de trop à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux et c’est un thriller que j’attendais avec impatience. Je remercie Babelio et les éditions Calmann Lévy pour cet envoi lors de la dernière opération Masse Critique.

Maria Fontana est l’héroïne du roman. Elle a été jurée lors du procès de Wyatt Butler, suspect numéro un dans différentes affaires de meurtres d’enfants. Le procès a été difficile pour tout le monde. L’un des jurés a douté et l’a déclaré non coupable. Butler est alors libéré car les votes n’étaient pas unanimes. Depuis, les jurés vivent un calvaire, sont harcelés, insultés, menacés à cause du déferlement médiatique. Quelques mois plus tard, Maria saisit l’opportunité de réaliser une croisière en famille avec son conjoint et ses enfants. Mais très vite, la tension monte…

Le passager de trop est un thriller dont les ingrédients avaient, de prime abord, toutes les raisons de me convaincre. Et pourtant, c’est un gros « plouf ». J’ai peiné à m’identifier à Maria qui me semble peu réaliste. Elle a souvent des accès de colère qui semblent parfois peu crédibles et « too much ». Même si je comprends qu’elle a vécu une épreuve des plus éprouvantes, elle reste un peu trop caricaturale. Le côté intrigue n’a pas su me convaincre non plus. On trouve certes des assassinats, des mises en scène mais la façon dont ils sont explicités n’est pas convaincante. De même, j’aurais aimé que la psychologie du tueur soit plus creusée. Enfin, je suis déçue du manque de surprise global de ce roman et du style d’écriture du duo d’auteurs. Pour conclure, ce titre n’a pas su me convaincre, il plaira davantage aux personnes qui lisent peu de thrillers qu’aux férus, comme moi.

Le passager de trop de James S. Murray et Darren Wearmouth, paru en mars 2023 aux éditions Calmann Lévy, 300 pages, 21,50€

Ego – Libère-moi de Maxime Girardeau

Résumé

Dans les décombres d’un carambolage en plein Paris, la police découvre des morceaux de corps affreusement mutilés. Contrairement à ses collègues, la capitaine Laurence Milhau doute que ces morts soient liées à un règlement de comptes. Dans le même temps, le commissaire Franck Somerset refait surface après des mois d’absence pour lui demander un service : identifier officieusement un jeune inconnu mêlé à la disparition suspecte du fondateur d’une startup nommée EGO. Pourquoi tant de mystère ? 
Pour Milhau et Somerset, c’est une étrange affaire qui s’annonce, faite de manipulation et de mensonges, de propagande et de vérités alternatives, qui les mettra sur la piste d’une invention tout aussi extraordinaire que dangereuse si elle venait à tomber entre de mauvaises mains…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Persona, premier roman de l’auteur et j’avais beaucoup aimé. J’étais impatiente de me plonger dans Ego – Libère-moi. S’il s’agit de deux enquêtes différentes, nous retrouvons les mêmes personnages. Il s’agit d’une suite se déroulant deux ans après la précédente.

L’intrigue démarre sur les chapeaux de roues. Un grand-père est victime d’un accident de la route mortel. Dans sa voiture, sont retrouvés des morceaux de corps humains. Qui ont-ils ? Pourquoi ont-ils été démembrés ? Par qui ? L’enquête soulève de nombreuses questions sans réponses. En parallèle, nous retrouvons Elga, une jeune femme informaticienne chez Microsoft, qui jouait un rôle important dans Persona. Elga est très inquiète car son compagnon, Nicolas, ne donne plus signe de vie depuis son arrivée aux États-Unis. Ce dernier a créé EGO, une intelligence artificielle capable d’analyser le profil psychologique d’une personne via les réseau sociaux. Cet outil avant-gardiste pourrait bien susciter bien des convoitises…

Très rapidement, je me suis plongée dans l’histoire et j’ai eu du mal à reposer mon livre. Le roman est découpé en différentes parties mettant en scène plusieurs protagonistes. J’ai apprécié le fait de pouvoir vivre l’intrigue sous tous les angles. La thématique de l’intelligence artificielle est fascinante. Les GAFAM et la technologie sont très présents.

EGO est un savant mélange de thriller technologique et politique. J’ai aimé la manière dont l’intrigue est menée et retrouver certains personnages de Persona. L’écriture de Maxime Girardeau me plaît toujours autant. J’apprécie le regard qu’il porte sur la société. Pour conclure, un roman qui fait réfléchir sur les enjeux et menaces de l’intelligence artificielle, glaçant !

Ego – Libère-moi de Maxime Girardeau, paru en janvier 2023 aux éditions Pocket, 496 pages, 9€

La gare du Nord est singulière. Elle a quelque chose que les six autres gares parisiennes abritant de grandes lignes ne possèdent pas. C’est un lieu à l’atmosphère mélancolique, triste par endroits, pessimiste à d’autres. Et puis, il y a un foisonnement, une effervescence incontrôlée, une surtension qui se propage de corps en corps. Cette gare constitue un temple bipolaire.

Nous étions les reines de Laurie Elizabeth Flynn

Résumé

Il y a dix ans, quelqu’un avait payé le prix fort de leurs jeux malsains.Aujourd’hui, c’est à elles de rendre des comptes.

À l’université, Ambrosia aurait fait n’importe quoi pour impressionner Sloane, cette amie fascinante. Sous son influence, elle s’est laissé entraîner dans les fêtes endiablées et s’est prêtée à des jeux cruels. Mais un soir, ce qui devait n’être qu’une plaisanterie a tourné au drame…

Dix ans plus tard, Ambrosia mène une vie rangée, très loin de ces mauvais souvenirs. Elle n’a donc nullement l’intention de répondre à l’invitation à des retrouvailles d’anciens élèves qui arrive par la poste. Mais elle réalise que ses secrets ne sont plus en sécurité quand elle reçoit aussi une note anonyme: «Nous devons parler de ce que nous avons fait cette nuit-là.»

L’avis de Cassandre

La narratrice du roman se nomme Ambrosia, mais ses proches la surnomment Amb. Un jour, elle reçoit un carton d’invitation à un week-end de retrouvailles entre les anciens étudiants de la promotion 2007 de son université. Notre héroïne n’a aucune envie d’y aller, loin de là. Manque de chance, son mari découvre l’invitation et elle ne peut plus reculer.

Le récit alterne entre aujourd’hui et il y a quatorze ans, en 2007. Que s’est-il passé cette année-là ? Rapidement, on pressent qu’un grand malheur est arrivé et qu’Ambrosia n’y est pas pour rien… On rencontre différents protagonistes tels que Sully, une jeune femme malsaine mais qui attire Amb comme un aimant. A l’inverse, Flora, sa colocataire, est une personne joviale, généreuse et d’une grande bonté. Elle donnerait tout ce qu’elle a à Ambrosia, sans rien attendre en retour. J’avoue avoir eu du mal à m’attacher à l’héroïne qui cumule les mauvais choix et qui ne regrette jamais. On a le sentiment qu’elle n’a jamais mauvaise conscience et qu’elle est prête à tout pour briller, surtout aux yeux de Sully.

Si le sujet n’est pas novateur, j’avoue être entrée très rapidement dans l’histoire. Les chapitres s’enchaînent aisément et on ne peut qu’avoir envie de découvrir la vérité. Attachez vos ceintures, ce roman secoue et remue. L’écrivaine met en scène un sacré jeu de manipulation. Qui tire réellement les ficelles ? J’ai grandement apprécié la fin, osée et surprenante à la fois.

Pour conclure, un roman qui se lit facilement avec des personnages féminins qui n’ont aucune limite. Mais attention, tôt ou tard, il faudra répondre de leurs actes !

Nous étions les reines de Laurie Elizabeth Flynn, paru en janvier 2023 aux éditions Hugo Publishing, 512 pages, 8,90€