Catégorie : Policier et Thriller

Du fond des âges de René Manzor

Résumé

Nouvelle-Zélande. Un petit garçon court à perdre haleine dans les rues de Christchurch, poursuivi par un homme armé. Des coups de feu éclatent. À l’hôpital, on découvre que l’enfant a été porté disparu il y a trois ans. Il s’appelle Nateo, c’est le fils du célèbre explorateur Marcus Taylor. Pourquoi le retrouve-t-on maintenant ? Était-il séquestré ? S’est-il enfui ? Et qui peut vouloir tuer un enfant de huit ans ?
Un an auparavant, le glaciologue Marcus Taylor dirige une mission de scientifiques envoyés dans une base implantée en plein milieu de l’Antarctique. Quand ils arrivent sur place, ils découvrent des bâtiments saccagés et déserts. L’équipe précédente a disparu sans laisser de trace.
Quel lien y a-t-il entre la réapparition de l’enfant et cette expédition qui tourne au cauchemar ?
Une chose est sûre. Il est trop tard pour avoir peur…

L’avis de Cassandre

Dans ce nouveau thriller signé René Manzor, direction la Nouvelle-Zélande ! L’histoire s’ouvre sur une scène invraisemblable et cruelle : un enfant fuit un homme armé qui n’hésite pas à faire feu sur lui. Rescapé, les forces de l’ordre découvre qu’il s’agit de Nateo, un enfant porté disparu il y a trois ans.

Un an auparavant, nous suivons Marcus Taylor, un célèbre explorateur et glaciologue et aussi le père de Nateo. Il s’apprête à mener une expédition scientifique en Antarctique, sur les traces d’une bactérie très ancienne. Quel est le rapport entre ces deux histoires ? Vous ne le découvrirez qu’à la fin de ce passionnant page-turner.

J’ai adoré cette épopée au bout du monde et cette expédition glaciale et effrayante ! J’ai eu le souffle coupé plus d’une fois en découvrant certains rebondissements inattendus. J’ai aimé le mélange scientifique, fantastique et parfois ésotérique de l’histoire. Ces ingrédients sont savamment équilibrés entre eux.

Pour conclure, j’ai dévoré Du fond des âges, un thriller très efficace et original !

Du fond des âges de René Manzor, paru en janvier 2024 aux éditions Pocket, 416 pages, 8,60€

Sève d’Olivier Gallien

Résumé

De retour en Corse sur ses terres familiales, Ghjulia est accueillie par son cousin Jean, accompagné d’une jeune femme à la beauté hypnotisante. La joie des retrouvailles est de courte durée. Bientôt, Ghjulia se sent épiée, et des douilles de fusil apparaissent à proximité de la maison. Dans la torpeur d’une fin d’été caniculaire, les esprits s’échauffent et les perceptions se faussent. Les secrets profondément enfouis dans le maquis refont surface et la végétation environnante ne suffit plus à abriter Ghjulia du danger qui gronde. Sur ces terres arides, la mort rôde et la violence s’apprête à éclater.

L’avis de Cassandre

Comme son prénom le laisse présupposer, Ghjulia est Corse. La quadragénaire a cependant fui l’île de beauté pour la grisaille parisienne. Peut-on réellement couper les ponts avec ses origines ? Suite à la mort brutale de son frère, Antoine, Ghjulia doit revenir dans le domaine familial. La maison, laissée à l’abandon, est mollement occupée par le cousin Jean. Rapidement, l’héroïne découvre des douilles de fusil sur ses terres. Elle se sent épiée. Le malaise grandit.

Sève est un roman noir particulier. Il est très court et intense à la fois. Il y a peu de personnages : Ghjulia, Jean, une jeune cousine éloignée, Julie et quelques tierces personnes et cela suffit. On se retrouve sur des chemins escarpés et dangereux. L’été est moite, étouffant. L’ambiance devient vite poisseuse. On pressent une catastrophe, un point de non-retour mais lesquels ?

J’ai dévoré ce roman en quelques heures et je l’ai trouvé marquant. Il parle notamment du poids des origines, de celles dont on ne peut jamais tout à fait se défaire. Le titre est d’ailleurs bien trouvé, la sève qui coule dans nos veines et qui nous définit, au fond. L’écriture d’Olivier Gallien est rythmée et percutante. On est happé dans ce récit et à la fin, profondément sonné. Une excellente surprise !

Sève d’Olivier Gallien, paru en janvier 2024 aux éditions Robert Laffont, 192 pages, 18€

La preuve des contraires de Caitlin Wahrer

Résumé

Mensonges, crimes, obsessions : ne vous fiez pas surtout pas au visage paisible des banlieues américaines.

Octobre 2015. Le téléphone sonne chez Julia et Tony Hall, qui vivent une existence paisible dans leur grande maison du Maine. Le petit frère de Tony, Nick, vient d’être admis aux urgences après avoir été violemment agressé la veille par un inconnu rencontré dans un bar. Le monde de Tony s’effondre. Et plus encore lorsque l’inspecteur Rice, chargé de l’enquête, commence à douter du témoignage de Nick. Si Tony est prêt à tout pour sauver son frère, Julia, elle, est prête à tout pour sauver son mari à la dérive.
 
Février 2019. Le téléphone sonne à nouveau chez les Hall. Au bout du fil, l’inspecteur Rice, à qui Julia n’a pas parlé depuis des années. À la retraite, malade, celui-ci demande à la voir. Il a des révélations à lui faire sur cette affaire qui n’a cessé de l’obséder, des révélations qui vont remettre en question toutes les apparences.

L’avis de Cassandre

Julia, Tony Hall et leurs enfants forment une parfaite petite famille. Ils ont plutôt bien réussi leur vie et mènent un quotidien assez simple et heureux. Un jour de 2015, un terrible coup de fil retentit et leur vie vole en éclat. Nick, le jeune demi-frère de Tony, âgé de vingt ans, a été victime d’une grave agression sexuelle. Hospitalisé et méchamment battu, il souhaite porter plainte. Et c’est tout le système judiciaire américain qui se met en branle.

Caitlin Wahrer aborde un sujet très peu traité dans la littérature voire même souvent tabou. La preuve des contraires n’est pas vraiment un polar car l’action est assez faible. Il s’agit plutôt d’un roman psychologique mêlé de roman noir. L’écrivaine s’attarde sur le poids de l’agression et sur ses conséquences physiques et psychologiques. Comment est-elle vécue au sein d’un foyer ? Comment peut se sentir la victime ? N’a-t-elle d’ailleurs pas envie de ne pas être décrite comme une victime ? Il y a aussi l’aspect journalistique, les personnes qui prennent partie, les critiques terribles et emplies de préjugés sur Internet…

J’ai trouvé ce roman captivant et bien traité. Nous alternons entre 2015, au moment des faits et 2019 où Julia s’entretient à nouveau avec John Rice, le policier en charge de l’enquête. Il semblerait que tout n’ait pas encore été dit. La fin est à la hauteur du récit et clôture bien le récit. Une histoire puissante qui a pour socle la famille, dans ses meilleurs et ses pires moments.

La preuve des contraires de Caitlin Wahrer, paru en novembre 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Les Malvenus d’Audrey Brière

Résumé

1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d’un excès de froid, de faim ou de vin, comme d’autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C’est le cas de l’inspecteur de police Matthias Lavau : recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Son talent ? Il se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.
La victime aussi est un ancien des Ursulines : Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté… C’est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.
Dans l’atmosphère crépusculaire de l’hiver interminable qui s’est abattu sur la région, Matthias et son assistante Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Cœur.

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule en 1917, dans le village reculé de Haut-de-Coeur, en Bourgogne. Thomas Sorel, dit TS, est retrouvé sauvagement assassiné. Pour tous, TS était une raclure et sa mort, une bénédiction. Étant donné qu’il s’agit d’un meurtre, une enquête est ouverte. Sont sur le coup, Mathias Lavau et son assistante, Esther Louve. Ce duo mal accordé et détonnant fera cependant des étincelles !

J’étais impatiente de lire ce polar et j’avoue me l’être gardé au chaud pour les longues soirées d’hiver (et j’ai bien fait !). Cette histoire se déroule dans une ambiance glaciale : froid mordant, neige qui n’en finit plus et une forêt sombre et pleine de mystère. Dans ce village, se trouve le Couvent des Ursulines où les bonnes sœurs recueillent les orphelins depuis des décennies. Nombreux sont les habitants qui y sont liés. On comprend rapidement qu’il y aura un lien entre ce lieu Saint et l’enquête.

J’ai eu un coup de cœur pour ce polar atypique. L’ambiance apporte un vrai plus à l’histoire. On flirte souvent avec le surnaturel, ce que j’ai grandement apprécié. Les personnages sont délicieux, à la fois énigmatiques et insaisissables. L’époque est intéressante pour plusieurs raisons. D’abord, la guerre qui décime, ampute et appauvrit. D’autre part, pour les avancées scientifiques concernant les enquêtes policières. On en est aux balbutiements des relevés d’empreintes, des autopsies etc.. Audrey Brière réussit parfaitement à intégrer cela à son enquête de grande ampleur qui est extrêmement bien maîtrisée. Enfin, le dernier point et le plus important, c’est bien sûr l’écriture de la nouvelle autrice. Je suis sous le charme de sa plume, son style singulier et ses répliques implacables.

Un premier roman brillant et j’espère, le début d’une longue liste de polars !

Les Malvenus d’Audrey Brière, paru en février 2023 aux éditions du Seuil, 352 pages, 19,90€

Tu mens comme tu respires de Harriet Tyce

Résumé

Par amour pour sa fille, Sadie quitte sa maison et le père de Robin puis part avec elle à Londres. Mais elle ne peut pas lui partager la haine qu’elle éprouve à l’idée de revivre dans la maison où est décédée sa mère, ni lui dire la vérité sur sa nouvelle école. Mais les mensonges s’accumulent et, malgré ses bonnes intentions, Sadie n’a pas toutes les cartes en mains pour protéger sa fille.

L’avis de Cassandre

Suite à une violente séparation avec son mari, Sadie quitte les États-Unis avec sa fille, Robin et regagne son Angleterre natale. Elles vont loger dans la maison de la défunte mère de Sadie, dont elle a hérité à condition que Robin intègre la prestigieuse école où l’héroïne a étudié. On pourrait y voir un nouveau départ mais la maison et l’école regorgent de mauvais souvenirs que Sadie aurait préféré oublier. Pour Robin, les changements sont pesants et il est difficile pour la fillette de dix ans de s’intégrer en cours d’année. Sadie, quant à elle, souhaiterait retrouver l’emploi de juriste qu’elle a quitté lorsqu’elle est tombée enceinte. Mais rien ne se passe comme prévu et l’ambiance se fait vite oppressante.

Si vous aimez les thrillers domestiques, ce roman est fait pour vous ! Au programme, mesquineries entre parents d’élèves, rivalités, mensonges et coups bas. Les mères peuvent être si impitoyables entre elles ! J’ai été touchée par Sadie et Robin qui peinent à s’intégrer et prendre un nouveau départ. Elles sont souvent malmenées et devront trouver la force de se défendre. Le lecteur sent la tension monter et le drame qui menace de se produire. Que va-t-il réellement arriver ? Pourquoi ? Quels secrets cachent les différents protagonistes ? Vous ne le découvrirez qu’à la toute fin du livre.

Il est vrai que j’aurais souhaité plus d’action et des révélations un peu plus originales pour un roman de ce genre. J’ai parfois trouvé certaines scènes peu crédibles (les parents d’élèves sont assez caricaturaux) et j’aurais été certainement moins patiente que Sadie. Malgré quelques points négatifs, j’ai passé un bon moment de lecture. J’ai été happée par l’histoire et j’ai aimé l’univers pénal et l’affaire sur laquelle va travailler Sadie. Une lecture sympathique !

Tu mens comme tu respires de Harriet Tyce, paru en novembre 2023 aux éditions Robert Laffont, 432 pages, 22€

La Reine du noir de Julia Bartz

Résumé

Bienvenue à Blackbriar !

Pour beaucoup de lectrices, Roza Vallo est une romancière de génie, et peut-être plus encore, une sorte de gourou. Grâce à elle et à son livre La Langue du démon, nombre de jeunes filles et de femmes ont cessé de se considérer comme de petites créatures fragiles pour explorer leur côté sombre, pulsionnel, sexuel. Aussi, quand la grande prêtresse du roman d’horreur féministe décide d’offrir à cinq d’entre elles un séminaire d’écriture dans son manoir de Blackbriar, isolé au milieu des monts Adirondacks, les candidatures affluent. Peu importe que Vallo soit une figure controversée et que l’endroit traîne une sinistre réputation. Lorsqu’elle est sélectionnée, Alex, une jeune autrice, y voit la chance de sa vie. Mais quand Roza Vallo décide d’instaurer une compétition acharnée, les tensions sont rapidement exacerbées entre les concurrentes. Jusqu’au jour où l’une d’entre elles disparaît…

L’avis de Cassandre

A tout juste trente ans, Alex rêve de publier son premier roman. Depuis de nombreuses années, elle est très investie dans la sphère littéraire et multiplie les ateliers d’écriture, les soirées de lancement etc.. Mais depuis un an, à la suite d’un fâcheux incident survenu avec sa meilleure amie Wren, Alex souffre du syndrome de la page blanche. Quand notre héroïne se voit proposer une retraite littéraire avec Roza Vallo, romancière à succès qu’elle admire, elle n’hésite pas à sauter sur l’occasion.

Alex et quatre autres jeunes femmes sont invitées à Blackbriar, le manoir isolé de Roza Vallo. Celui-ci a été le théâtre d’une affaire meurtrière non résolue, il y a de nombreuses années. Alex et ses concurrentes devront écrire un roman en un mois, la meilleure se verra publiée et récompensée grassement. Mais rapidement, on sent qu’il y a quelque chose de pas net dans l’atmosphère.

J’étais impatiente de débuter ce roman dont le résumé me faisait furieusement envie. J’ai trouvé cette lecture très addictive et j’ai eu du mal à le reposer. J’ai ressenti de la sympathie pour Alex, une jeune femme qui souffre et se sent très seule. Roza Vallo n’a suscité que mon aversion. Cette femme, totalement imbue de sa personne souffle le froid et le chaud. On se demande ce qu’elle a derrière la tête. J’ai aimé l’ambiance gothique et l’univers de la littérature qui est omniprésent. Le suspense s’installe progressivement et nous nous sentons de plus en plus oppressés dans ce lieu sordide. J’ai cependant été moins convaincue par la tournure que prenaient les événements. J’ai trouvé certains points trop peu crédibles et que l’histoire partait parfois trop loin. J’ai toutefois aimé les toutes dernières lignes qui clôturent le roman avec noirceur.

Pour conclure, certains points m’ont chagrinée mais j’ai trouvé cette lecture addictive et j’ai apprécié l’univers de Blackbriar. Un premier roman plutôt prometteur !

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La Reine du noir de Julia Bartz, paru en novembre 2023 aux éditions Sonatine, 448 pages, 24,50€

Les poupées d’Alexis Laipsker

Résumé

Sous le soleil de Provence, un reflet accroche le regard : pourquoi ce cadenas flambant neuf posé sur une chapelle abandonnée, en pleine garrigue ? De plus près, c’est l’odeur qui prend à la gorge, puis une nuée de mouches qui annonce la couleur. Six morts. Un carnage. Pour le commissaire Venturi, en délicatesse avec l’IGPN, ce n’est pas le moment de jouer au « cow-boy », comme on l’appelle. L’assistance d’une jeune criminologue, Olivia Montalvert, ne sera pas de trop. D’autant qu’à en juger par l’état des cadavres, déguisés, perruqués, le malade qui a commis ces crimes aime jouer à la poupée. Et ne demande qu’à recommencer…

L’avis de Cassandre

En pleine opération pour arrêter un duo d’Arméniens à la tête d’un trafic, les policiers ne s’attendaient sûrement pas à faire une macabre découverte. Dans une chapelle abandonnée, six corps sont retrouvés, en position fœtale et entièrement glabres. Qui sont les victimes ? Qui est le tueur ? Quel est son mobile ? Victor Venturi alias le Cow-Boy sera en charge de l’affaire. Il sera accompagné de la psychologue, Olivia, surnommée « Menthe à l’eau ».

J’ai été conquise par les deux premiers polars d’Alexis Laipsker, j’ai alors débuté Les Poupées les yeux fermés. Comme avec ses précédents titres, j’ai trouvé ce roman très addictif. Les personnages m’ont entièrement convaincu. Ce duo improbable marche très bien, j’ai été touchée par leur complicité et leur complémentarité. L’intrigue est captivante, cela fait longtemps que je n’avais pas lu un polar sur un serial killer. Sa psychologie est bien explicitée, un gros bon point à mes yeux !

Concernant le dénouement, je dois avouer que j’avais compris l’identité du coupable assez tôt. C’est le seul bémol que je peux noter. Cela ne m’a cependant pas dérangée, tant j’ai trouvé ma lecture prenante. L’ambiance sanglante et morbide est délicieusement plaisante !

Alexis Laipsker est une étoile montante du genre littéraire. Je vous recommande chaudement ses romans. Mais attention, âmes sensibles, s’abstenir !

Les poupées d’Alexis Laipsker, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 432 pages, 8,60€

L’Aigle Noir de Jacques Saussey

Résumé

Un sorcier vaudou décide de fonder une obscure église loin de son Togo natal. Un homme meurt dans une terrible attaque de requin. Une petite fille se replie sur sa détresse de jour en jour. L’île de la Réunion, malgré ses paysages entre lagons turquoise et montagnes luxuriantes, n’a rien du paradis auquel Paul Kessler s’attendait. Ancien commandant de police, il reprend du service sur demande d’un riche industriel de l’île : son fils vient de se tuer en hélicoptère, et il ne croit pas à la thèse de l’accident. Pour faire la lumière sur cette mort suspecte, Paul devra plonger au cœur des vérités les plus sombres.

L’avis de Cassandre

Bienvenue à l’île de la Réunion, ses plages paradisiaques, ses décors de cartes postales… Et non ! Dans l’Aigle Noir, l’île est surtout synonyme d’attaques de requins, de drogue et d’affaires criminelles vite expédiées…

Paul Kessler a pris une retraite anticipée dans la Police, suite à un drame personnel. L’ex-enquêteur chevronné a été repéré par Hubert Bourdonnais, un riche industriel, pour résoudre une affaire personnelle. Son fils, à la tête de la vanilleraie réunionnaise familiale, s’est crashé en hélicoptère. La police locale a conclu à un accident, le père n’y a jamais cru. Paul part enquêter sur l’île, et côté surprises, il risque d’être servi !

L’Aigle Noir est mon tout premier polar de Jacques Saussey et une excellente surprise. La thématique principale de l’enquête que je n’évoquerai pas ici est difficile mais très bien abordée. J’ai apprécié le personnage de Paul et la manière dont l’ex-flic doit désormais enquêter de manière informelle. L’île de la Réunion est fascinante, elle est aussi belle que dangereuse. Elle peut aussi se montrer impitoyable, à l’image du Piton de la Fournaise. Jacques Saussey nous dévoile une autre réalité des DOM-TOM, loin des plages de sables blancs et des lagons bleus.

Un polar original sur fond de croyances vaudoues, une excellente surprise !

L’Aigle Noir de Jacques Saussey, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 600 pages, 9,70€

Précipice de Céline Denjean

Résumé

« Donner l’alerte, hurler de toutes ses forces ! On allait l’entendre… Mais le cri mourut dans sa bouche, un chaos d’idées se fracassa dans son esprit, une déferlante d’effroi. »

Quel est le prix à payer pour dissimuler l’inavouable ? Lorsque la vérité met vingt ans à remonter à la surface, le désir de vengeance n’en est que plus dévastateur… Guidée par son instinct, Louise Caumont, de la brigade de recherches de Tarbes, se lance dans une course contre la mort : qui sera la prochaine cible et pourquoi ?

L’avis de Cassandre

J’étais impatiente de me plonger dans ce nouveau polar de Céline Denjean. On retrouve l’équipe présente dans Matrices, chapeautée par la Major Louise Caumont. Direction le sud-ouest où Valériane, médecin légiste a été sauvée à temps d’une tentative de meurtre (merci le livreur de pizzas !). Quand un autre meurtre aboutit cette fois, avec le même mode opératoire, il devient urgent de débusquer le coupable. Pour ce faire, il va falloir fouiller dans le passé des victimes.

Nous suivons à la fois l’enquête, située dans le présent et l’adolescence des victimes, vingt ans plus tôt. Qu’est-ce que ces jeunes ont pu bien faire de si grave pour qu’il y ait des répercussions aujourd’hui ? Mes impressions sur ce polar ? Waouh ! Je l’ai dévoré aussi vite que les flammes de sa couverture. Ce n’est pas l’enquête la plus originale de Céline Denjean mais elle est hautement efficace. J’ai aimé le suspense, on devine certains éléments mais l’autrice a toujours un coup d’avance et le final a su me surprendre ! La brigade est cette fois un peu à la traîne mais leur ténacité leur permettra de résoudre l’affaire (ouf !).

Ce polar avait tous les ingrédients pour me plaire et confirme le talent de Céline Denjean qu’il me tarde de retrouver dans une nouvelle enquête !

Précipice de Céline Denjean, paru en février 2023 aux éditions Michel Lafon, 496 pages, 20,95€

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict

Résumé

« Lily chérie, J’ai bien conscience que tu n’as aucune envie de remettre les pieds à Endgame. Je sais qu’hériter du manoir ne t’intéresse pas mais je t’implore de participer. Il est grand temps que tu apprennes la vérité et elle te sera révélée par le jeu de piste de Noël. »
En recevant cette lettre de sa tante, Lily Armitage n’hésite pas longtemps. Depuis vingt ans que la mort de sa mère la hante, voilà l’occasion d’en connaître l’assassin. Direction Endgame – ses cousins cupides, son labyrinthe d’indices et son Cluedo de Noël, plus vrai que nature…

L’avis de Cassandre

Que faites-vous pour Noël ? Le programme de Lily est déjà tout trouvé. La trentenaire a perdu sa tante qui l’élevait depuis la mort tragique de sa mère. Et cette fameuse tante a laissé des directives s’il lui arrivait quelque chose : organiser un jeu de piste de Noël à Endgame, la demeure familiale. Les cousins et cousines de la jeune femme se réunissent alors pour déjouer douze énigmes (une par jour) avec, en jeu, les clés d’Endgame. Pour Lily, la propriété lui importe peu. Elle espère surtout faire lumière sur les circonstances floues de la mort de sa mère.

Ce roman m’a fait énormément de bien alors que j’étais en panne de lecture. J’ai adoré l’ambiance ! Imaginez un Noël qui mêle intrigues, meurtres et vilains secrets de famille. Très vite, nous nous retrouvons dans un huis-clos glacial, coupés de la civilisation. La neige abondante, le froid, les personnages dont on ne peut que se méfier et Mrs Castle, la gouvernante lugubre.

Alexandra Benedict est passionnée de jeux de mots et elle nous régale avec ses énigmes. J’ai adoré suivre Lily en train de les résoudre et nous expliquer la solution. Ce roman n’est pas sans défauts, il y a un peu trop de meurtres à mon goût et le final manque peut-être de crédibilité. Ce n’est cependant pas gênant et cela n’a pas entaché le plaisir ressenti durant ma lecture.

Une vraie bonne surprise, un roman à lire idéalement pendant les froides soirées d’hiver !

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 456 pages, 9€