Catégorie : Les avis de Cassandre

Belles à tout prix de Valérie Pineau-Valencienne

Résumé

Au Spa Alfonso, niché au cœur de l’Andalousie, une équipe de professionnels de la santé prend soin d’une clientèle cosmopolite grâce à des techniques vivifiantes.

Marie-Claude Le Goff, sexagénaire active, énarque et autoritaire, y rumine sa rage d’avoir été plaquée par son mari. Elle se lie d’amitié avec une autre curiste, Isabelle Kurland, veuve inconsolable, rêveuse et romantique. Les deux femmes vont s’apercevoir qu’au lieu de rajeunir certains clients y laissent leur peau. Elles s’improvisent alors détectives pour dénicher le responsable de ces mystérieuses disparitions… Crime et comédie font vite bon ménage au pays d’Almodovar, d’autant que la coriace Marie-Claude a l’œil aux aguets !

L’avis de Cassandre

Bienvenue au Spa Alfonso, en plein cœur de L’Andalousie. Au programme, du repos dans un cadre idyllique, cure minceur, massages et même, un programme novateur pour rajeunir. Que rêver de mieux ? La clientèle y est très sélect. Marie-Claude et Isabelle vont se rencontrer là-bas et ont, à priori, pas grand chose en commun. Mais lorsqu’un client décède brutalement, les deux femmes vont s’allier pour faire lumière sur cette dramatique histoire.

L’été, j’aime lire des romans de saison. Belles à tout prix me faisait de l’oeil pour ses aspects comédie et enquête qui sont étroitement liés. Si le début m’a plu, en particulier l’humour de Valérie Pineau-Valencienne et ses personnages hauts en couleur, je n’ai pas su entrer pleinement dans l’histoire. Je dirais que cela est dû à une trop grande palette de personnages, parfois trop caricaturaux. Je n’ai finalement pas su m’attacher à eux. L’intrigue en elle-même est sympathique mais un peu trop longue à se mettre en place.

Malgré quelques points négatifs, j’ai apprécié la thématique de la jeunesse et des sacrifices que nous sommes prêts à faire pour y accéder. Jusqu’où pouvons-nous aller ? Et l’éthique dans tout ça ? Voilà qui donne à réfléchir !

Belles à tout prix de Valérie Pineau-Valencienne, paru en juin 2023 aux éditions Albin Michel, 352 pages, 21,90€

Le soleil de minuit partie 2 de Lylyblabla

Résumé

20 septembre, 18 h 13 Deux ans, huit mois, une heure et cinquante-trois minutes. C’est le temps qu’il aura fallu à nos deux étoiles pour se retrouver De retour en région parisienne pour de bon, Milann n’a qu’une hâte : commencer enfin sa nouvelle vie ici. Et qu’importe si elle se trouve si proche de la maison de son père. Elle est déterminée à vivre cette grande aventure à cent pour cent, en dépit des cicatrices du passé. Et les quelques lignes griffonnées sur le bout de papier qui ne la quitte jamais sont la promesse qu’elle ne sera pas seule Aaron a passé les dernières années à remettre de l’ordre dans sa vie. Et c’est grâce à Milann et à ses mots, comme des pansements pour le coeur, qu’il a trouvé le courage de faire son deuil et d’envisager enfin un futur moins nuageux. À l’aube de leurs retrouvailles tant attendues, il n’a plus qu’une idée en tête : l’accueillir et lui offrir la place qu’elle mérite. Dans son quotidien et dans son coeur. Durant près de trois ans, ils ont espéré se retrouver. Mais, tout ce temps, la vie a suivi son cours. Et leur réalité ne sera finalement pas si rose que ce qu’ils espéraient.

L’avis de Cassandre

Je n’avais jamais enchaîné deux tomes d’une duologie avant Le soleil de minuit. Le premier opus était si addictif qu’il ne pouvait en être autrement !

Nous retrouvons nos héros, Milann et Aaron, plus de deux ans après. Ils ne se sont jamais recontactés entre-temps et vont reprendre leur histoire là où elle s’est arrêtée, ou presque ! J’ai trouvé que les deux protagonistes avaient vraiment gagné en maturité tout en restant eux-mêmes. Milann emménage à Paris et elle est heureuse de retrouver le bel Aaron et sa bande de copains, drôles et adorables. J

’ai apprécié que Lylyblabla aborde des thématiques difficiles mais hélas réalistes et donne une dimension un peu plus dramatique à son histoire. Bien sûr, la romance occupe une place centrale dans les deux romans. J’ai trouvé ce second tome aussi addictif que le premier voire davantage. J’ai été conquise par les personnages principaux ainsi que les personnages secondaires, Chloé et Chris.

Cette duologie m’a profondément émue, je ne peux que la recommander !

Le soleil de minuit partie 2 de Lylyblabla, paru en mars 2023 aux éditions Hugo Publishing, 7,90€

Derrière le rideau Sara del Giudice

Résumé

À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie, croquent la vie à pleines dents. Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie. Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée !

Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper. La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion.

L’avis de Cassandre

Ce roman graphique débute en 1938. Yaël et Emilie sont sœurs et vivent une enfance assez normale. Leur mère est juive, leur père est un « goy », c’est à dire un non-juif. Un jour, leur mère tombe gravement malade et ne survit pas. Et puis, la guerre arrive et leur père est mobilisé. Les blagues sur les juifs se propagent puis, les lois anti-juifs, les dénonciations, les déportations.

La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne. Le fait qu’il s’agisse d’un roman graphique, d’autant plus. On pense en savoir beaucoup sur le sujet, et pourtant, il ne se tarit jamais. Le rideau est une symbolique forte dans ce récit. Le rideau qui cache ce qu’on ne veut pas voir, le rideau derrière lequel on se cache pour jouer. Le rideau qui permet d’entrevoir une réalité ou qui dissimule les secrets les plus terribles. Celui de Sara del Giudice ouvre et referme cette sombre histoire.

Derrière le rideau est un gros coup de cœur, une claque dont on ne peut pas se remettre. Yaël devient adolescente dans une France en guerre. Elle grandit et comprend peu à peu que sa vie et celle de sa sœur sont menacées. Nous vivons la guerre à travers leurs yeux d’enfants, avec une certaine candeur. J’ai trouvé ce récit fictif d’une incroyable justesse. On n’y parle pas que de la guerre d’ailleurs. On parle d’identité, de deuil, de la peur d’oublier un être qui nous a quitté, de ne plus parvenir à se souvenir de son regard, de sa voix.

Le final de ce roman graphique m’a coupée le souffle et m’a laissée pensive. En bref, ne passez pas à côté de cette histoire bouleversante et de ces très belles illustrations. Nous avons le devoir de ne jamais oublier ! Merci à Lecteurs.com pour cette lecture (et pour cette claque !).

Derrière le rideau de Sara del Giudice, paru en avril 2022 aux éditions Dargaud, 140 pages, 19€

La société royale de Robert J. Lloyd

Résumé

Londres, 1678. Le corps d’un jeune garçon est retrouvé sur les rives de la Fleet River, entièrement vidé de son sang. À ses côtés, un étrange cryptogramme, qui suscite nombre d’interrogations. Complot religieux ? Politique ? Tueur isolé ? Dépêché sur les lieux, Robert Hooke, éminent scientifique de la Société royale de Londres, doit faire face à une enquête aussi délicate que complexe.

L’avis de Cassandre

Je lis peu de romans historiques mais qu’en je me plonge dans un titre du genre, j’y prends plaisir. La société royale de Robert J. Lloyd est un mélange de roman historique et de roman policier. Un mélange de genres qui m’a tout de suite tentée. En effet, l’auteur nous emmène à Londres au XVII ème siècle. Harry Hunt, personnage fictif et observateur à la Société Royale, est amené à enquêter sur un crime. Un jeune garçon a été retrouvé mort, entièrement vidé de son sang. Près du cadavre, se trouve une lettre cryptée. Qui a bien pu commettre l’effroyable et surtout, pourquoi ? Harry sera accompagné d’autres personnages, cette fois historiques comme Robert Hook pour résoudre l’enquête.

Qu’ai-je pensé de cette lecture ? J’avoue en ressortir mitigée. D’un côté, j’ai aimé découvrir Londres en plein hiver, à cette époque que je ne connais que trop peu. J’ai apprécié la Société Royale et les recherches de ses scientifiques. L’idée de mêler l’Histoire à cette enquête m’a plu. L’auteur a fourni un immense travail de recherche pour proposer cet ouvrage. Malheureusement, j’ai trouvé ce roman trop dense. L’enquête est très lente et passe souvent au second plan, au profit des conflits politiques et religieux. De ce fait, j’ai trouvé certains passages laborieux, j’aurais préféré plus de rebondissements et d’avancées sur l’enquête.

Pour conclure, La Société Royale reste un roman intéressant du point de vue historique et scientifique mais qui aurait gagné à être plus dynamique. Dommage !

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cette opération masse critique privilégiée.

La société royale de Robert J. Lloyd, paru en mai 2023 aux éditions Sonatine, 496 pages, 24,50€

Le souffle des rêves de Clarisse Sabard

Résumé

New York, 1987. Entre son emploi de chroniqueuse musicale et les pressions de son mari pour avoir un enfant, Abigail suffoque. Pourquoi ne pas faire un tour en Irlande, le pays de sa grand-mère, décédée quelques mois plus tôt ? Celui de sa mère, aussi, une comédienne qui ne l’a pas élevée…
Là-bas, à Cork, Abby fait bientôt la découverte d’un lot de cassettes audio enregistrées naguère par Granny : la vieille dame y raconte son passé méconnu, trouble, son arrivée à New York en 1910, la prohibition, la guerre des gangs… Et en filigrane, ce qui unit ces trois femmes d’un même sang : un seul et même rêve, et qui souffle encore.

L’avis de Cassandre

J’ai lu de nombreux romans de Clarisse Sabard et ceux-ci me plaisent tellement que je les débute sans même lire le résumé !

En 1987, nous rencontrons Abby, une journaliste qui vit à New York avec son mari Michael, un éminent avocat. Ce dernier et la belle-famille d’Abby exercent sur elle une forte pression et attendent d’elle le Graal : un enfant. Abby, elle, rêve surtout de faire carrière et de donner du sens à sa vie. Leur mariage bat de l’aile et sur un coup de tête, elle prend le premier vol direction l’Irlande. Ce voyage n’est pas anodin, sa mère s’y trouve et Abby va pouvoir renouer avec ses racines irlandaises. Ce roman choral s’étend sur plusieurs époques, des années 1910 à nos jours.

Il s’agit d’une saga familiale sur trois générations de femmes. Lucy, la grand-mère de notre héroïne, aujourd’hui disparue, lui a laissé une valise pleine de cassettes et de lettres lui racontant sa vie. La jeune femme va découvrir l’extraordinaire histoire de sa Granny. Lucy a grandi en Irlande et a émigré aux Etats-Unis en 1910, à l’âge de dix ans. Là-bas, ils vont connaître la pauvreté, la violence, les gangs. Le rêve américain est déjà bien loin. J’ai aimé découvrir cette époque et les suivantes. Clarisse Sabard nous captive et nous fait voyager, de la campagne irlandais à la Grosse Pomme. Le côté historique m’a plu : le naufrage du Titanic, la Prohibition, le conflit Nord-Irlandais etc..

Je me suis fortement attachée à ces femmes fortes, qui se sont battues pour s’élever et s’affranchir. J’ai été particulièrement touchée par les liens entre elles et par la thématique de la transmission.
Clarisse Sabard signe un roman très réussi, êtes-vous prêts pour le voyage ?

Le souffle des rêves de Clarisse Sabard, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Pasternoster de Julia Richard

Résumé

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.

Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?

Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?

L’avis de Cassandre

Quand Dana rencontre Basil, c’est le coup de foudre. Avec lui, Dana se sent exister, il est sa bouée de sauvetage, sa bouffée d’oxygène. Les mois passent et Basil lui propose de rencontrer ses parents et de séjourner deux semaines dans leur maison de campagne. Il la prévient, ses parents sont spéciaux. Dana est loin d’imaginer à quel point.

Le début m’a beaucoup fait penser à Get Out, un film que j’ai adoré. Dana a des origines algériennes dont elle a honte et qui la gênent par rapport à sa belle-famille bourgeoise et blanche. Leur attitude est souvent raciste, misogyne et réductrice. Vous l’aurez compris, ces vacances sont loin d’être une sinécure. Dès le début, le malaise est palpable et on se sent mal. Notre héroïne devient tour à tour une proie et une victime. J’aurais aimé qu’elle soit moins passive à certains moments mais c’est toujours facile à dire quand on ne vit pas ce genre de situations.

Paternoster fait réfléchir sur les sacrifices que font les femmes pour entrer dans le moule, ne pas faire de vagues, jusqu’à renoncer totalement à leur identité. Ce roman est addictif, effrayant et a su me bousculer. Prêts à passer des vacances originales en famille ?

Pasternoster de Julia Richard, paru en mai 2023 aux éditions HSN, 256 pages, 21,90€

Tout Ella de Sara Emilie Simone

Résumé

Le jeudi, je passe mon permis.
Le vendredi, j’ai les résultats du bac et ma mère italienne tombe dans les pommes pour un demi-point au rattrapage.
Le samedi, je pars en Bretagne avec mes meilleurs amis dans une voiture volée empruntée pour aller chercher Zaza, ma grand-mère, qui a soudain disparu.
Le dimanche je me réveille la tête dans le sable, je me suis embrouillée avec tout le monde et j’ai 45 appels en absence de ma mère italienne.

Ouhlà, Ella, qu’est-ce que t’as encore fait comme dinguerie ?

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la collection Exprim’ à l’adolescence et elle m’a toujours beaucoup plu. Avec cette couverture pétillante et ce résumé alléchant, difficile de ne pas craquer.

Ella a dix-huit ans et vient de passer l’examen du permis de conduire. Demain, elle découvrira ses résultats du Baccalauréat. Contrairement à ses amis, elle n’est pas réellement stressée. Ce qui l’angoisse, c’est que Zaza, sa grand-mère avec qui elle est fusionnelle, ne lui répond pas au téléphone. Et s’il lui était arrivé quelque chose ?

Tout Ella est avant tout un petit Road-trip de Paris à la Bretagne qui ne se déroule qu’en quelques jours. Ella n’est pas un personnage très sympathique, elle est parfois égoïste, un peu menteuse mais dans le fond, elle souffre d’un réel mal-être depuis le décès de son père. Elle cache sa souffrance sous son air détaché et ses blagues à répétition. Finalement, elle devient touchante et on ne peut que compatir à ce qu’elle traverse.

J’ai aimé ses amis, Maya qui rêve d’intégrer la plus grande école de cinéma et Ben qui n’ose pas faire son coming-out. Et puis, il y a la maman d’Ella, une italienne surprotecrice et l’attachante Zaza. J’ai pris plaisir à suivre ce voyage cocasse et les péripéties qui en découlent. Le thème du passage à l’âge adulte est bien traité. Pas facile de grandir et s’émanciper !

Un roman frais idéal pour les beaux jours. Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cet envoi !

Tout Ella de Sara Emilie Simone, paru en mai 2023 aux éditions Sarbacane, 224 pages, 16€

Londres de Sam Taplin et Jean Claude

Résumé

Big Ben sonne l’heure, les bus rouges à impériale circulent, les pigeons de Trafalgar Square roucoulent… En appuyant sur les boutons sonores de ce livre, les tout-petits découvriront dix enregistrements qui donnent vie aux scènes imagées représentant les sites les plus célèbres de Londres.

L’avis de Cassandre

Londres est un superbe album au format carré et aux bouts arrondis doté de puces sonores. Nous avons adoré cette thématique autour de la capitale anglaise. On y retrouve des monuments iconiques et des caractéristiques typiques de la grande ville. Au programme : défilé de la garde royale devant le palais de Buckingham, descente de l’avenue du Mall par le cortège, feu d’artifice sur la Tamise et bien d’autres encore.

Cet album est très joli, coloré, et renvoie une belle image de Londres. Le tout-petit peut apprécier les couleurs chatoyantes et interagir grâce à des puces sonores qui provoquent différents bruits de la ville : le klaxon du bus anglais, le son de cloche de Big Ben, le bruit des sabots des chevaux, l’eau de la fontaine de Trafalgar Square etc..

Pour conclure, je trouve cet album très réussi et parfaitement adapté aux petites mains. Franc succès à la maison !

Londres de Sam Taplin et Jean Claude, paru en avril 2023 aux éditions Usborne, 10 pages, 13,95€

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim

Résumé

Sensuelle, tragique, absolue… une histoire d’amour bouleversante. Par la plume à fleur de peau, libre et forte, de Shaine Cassim.

Patricia est une jeune femme entière, singulière, rebelle sans le savoir. Julian est un écorché vif, régulièrement assailli par la vague noire, une angoisse qui le mine dangereusement. Entre eux deux, l’attirance est magnétique. Mais l’amour fou et inquiet qui les lie leur permettra-t-il de donner un sens à la phrase de Blaise Cendrars tatouée sur le bras de Julian « Qu’est-ce qu’on fout ici»?

L’avis de Cassandre

La collection Scripto fait partie de celles dont je lis rarement les résumés avant de craquer pour un titre. Je la lis depuis une bonne quinzaine d’années et je suis une véritable inconditionnelle !

Ce titre et sa couverture en disent peu et beaucoup à la fois sur son contenu. Le roman est divisé en plusieurs parties dédiées à un personnage pour lequel nous avons son point vue. Nous débutons avec Patricia, 19 ans, une rousse passionnée par le cyclisme, qui essaie de se remettre d’une rupture amoureuse. Elle a envie de vivre quelque chose et drague ouvertement Julian. Julian, lui, est un beau garçon, passionné par la littéraire et par Blaise Cendrars.

Au début du roman, nous savons qu’un an et demi après leur rencontre, leur histoire est terminée. Pourquoi ? Vous ne le saurez qu’à la toute fin du livre. Ce titre n’est pas une histoire d’adolescents ou d’amour classique, c’est beaucoup plus complexe que ça. On suit des personnages torturés, qui manquent de confiance en eux, qui veulent vivre des sensations fortes tout en ayant peur à la fois. Ils souhaitent vivre leur amour simplement, sans aborder l’engagement qui les effraie. Leur âge leur donne des ailes, ils se pensent parfois invincibles et testent dangereusement leurs limites. Il est vrai que je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages, peut-être car Shaïne Cassim met une certaine distance avec son lectorat. Toutefois, je me suis souvent reconnue dans leurs pensées. Ce qui fait la force de ce roman, c’est le style très littéraire et hautement poétique de l’autrice. Les références littéraires sont très présentes également.

Un roman assurément singulier qui offre une fin qui ne vous laissera pas indemnes.

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim, paru en janvier 2023 aux éditions Gallimard Jeunesse, 240 pages, 12,90€

La tempête de Marino Neri

Résumé

Une fin d’été torride, près d’un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l’un des passagers en profite pour s’esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu’un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l’héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation.  La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d’une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée.

L’avis de Cassandre

En premier lieu, je tiens à remercier Babelio et les éditions Casterman pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La couverture reliée, est absolument magnifique. Dans ce roman graphique, j’ai fait la rencontre de Manuel, le personnage principal du récit. En partance dans les Alpes italiennes, son bus tombe en panne et il décide de parcourir les derniers kilomètres qui le séparent de sa destination, à pied. La chaleur est accablante, l’atmosphère lourde, pesante. Il rencontre quelques villageois, erre dans les rues. Et puis, la pluie commence à tomber, l’orage se rapproche et Manuel trouve refuge dans une villa contemporaine. Le couple qui y vit décide de lui offrir le gîte, à contrecœur. Quelque chose ne tourne pas rond, l’ambiance s’alourdit encore. Enfin, l’orage éclate, que va-t-il advenir ?

La tempête est l’histoire d’un drame. L’histoire se déroule presque exclusivement en huis-clos, ce que j’aime beaucoup. Il y a peu de personnages, peu de dialogues et pourtant, l’histoire est riche. Marino Neri arrive à faire passer de nombreux messages à travers les expressions et attitudes de ses personnages, ses choix de couleurs et son atmosphère particulière. La violence occupe une place toute particulière dans ce roman graphique : les violences conjugales, les violences envers les étrangers, la violence de l’orage…

Pour conclure, j’ai trouvé ce graphique passionnant et qualitatif, une histoire implacable qui risque de vous faire passer une belle nuit blanche !

La tempête de Marino Neri, paru en mai 2023 aux éditions Casterman, 152 pages, 25€