Catégorie : Les avis de Cassandre

La tempête de Marino Neri

Résumé

Une fin d’été torride, près d’un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l’un des passagers en profite pour s’esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu’un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l’héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation.  La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d’une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée.

L’avis de Cassandre

En premier lieu, je tiens à remercier Babelio et les éditions Casterman pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La couverture reliée, est absolument magnifique. Dans ce roman graphique, j’ai fait la rencontre de Manuel, le personnage principal du récit. En partance dans les Alpes italiennes, son bus tombe en panne et il décide de parcourir les derniers kilomètres qui le séparent de sa destination, à pied. La chaleur est accablante, l’atmosphère lourde, pesante. Il rencontre quelques villageois, erre dans les rues. Et puis, la pluie commence à tomber, l’orage se rapproche et Manuel trouve refuge dans une villa contemporaine. Le couple qui y vit décide de lui offrir le gîte, à contrecœur. Quelque chose ne tourne pas rond, l’ambiance s’alourdit encore. Enfin, l’orage éclate, que va-t-il advenir ?

La tempête est l’histoire d’un drame. L’histoire se déroule presque exclusivement en huis-clos, ce que j’aime beaucoup. Il y a peu de personnages, peu de dialogues et pourtant, l’histoire est riche. Marino Neri arrive à faire passer de nombreux messages à travers les expressions et attitudes de ses personnages, ses choix de couleurs et son atmosphère particulière. La violence occupe une place toute particulière dans ce roman graphique : les violences conjugales, les violences envers les étrangers, la violence de l’orage…

Pour conclure, j’ai trouvé ce graphique passionnant et qualitatif, une histoire implacable qui risque de vous faire passer une belle nuit blanche !

La tempête de Marino Neri, paru en mai 2023 aux éditions Casterman, 152 pages, 25€

Le soleil de minuit tome 1 de Lylyblabla

Résumé

20 janvier, 16h20. Quelque part en région parisienne, deux étoiles filantes entrent en collision Aaron a toujours vécu dans cette petite ville de banlieue. Il y a ses petites habitudes, ses amis, ses secrets Son monde bascule quand il y voit Milann pour la première fois, triste et seule sous la pluie, et qu’il décide d’aller lui parler. Milann a le coeur en miettes, elle est trempée de la tête aux pieds et pétrifiée par le froid. Pourtant, elle ne parvient pas à quitter Aaron du regard, assis à l’arrêt de bus de l’autre côté de la rue depuis une éternité. Ils ne se connaissent pas mais sont inéluctablement attirés l’un par l’autre, comme deux aimants. Leur rencontre était écrite. Le temps d’une soirée, Milann et Aaron sont emportés par un tourbillon d’émotions. Mais qu’adviendra-t-il de leur histoire naissante quand sonnera le dernier coup de minuit ?

L’avis de Cassandre

Voilà une duologie qui me faisait furieusement de l’œil depuis sa sortie et que j’ai enfin la chance de lire. Nous suivons Milann et Aaron, deux jeunes qui ont vingt ans et vont se rencontrer à un arrêt de bus. Milann pleure toutes les larmes de son corps, suite à une immense déception et Aaron attend désespérément son ami censé venir le chercher. Aaron décide d’aborder Milann et leur rencontre provoque rapidement des étincelles.

Ce livre est une vraie romance qui fait du bien. Nos deux protagonistes vont passer une journée ensemble, probablement la plus belle et romantique de leur vie. J’ai adoré cette alchimie qui naît entre eux, cette complémentarité. Ils ne savent presque rien l’un de l’autre et pourtant, c’est comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Au fil des chapitres, on comprend qu’ils portent chacun sur leurs épaules un lourd fardeau. Leur histoire personnelle m’a profondément touchée. J’ai lu ce roman en un après-midi seulement et j’en ressors avec des étoiles dans les yeux.

Quel plaisir de passer un aussi bon moment avec les personnages de Lylyblabla ! Inutile de vous préciser que j’enchaîne immédiatement avec le second tome !

Le soleil de minuit tome 1 de Lylyblabla, paru en février 2023 aux éditions Hugo Publishing, 320 pages, 7,90€

Les beaux mensonges de Céline de Roany

Résumé

Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.

L’avis de Cassandre

Les beaux mensonges est la seconde enquête de Céleste Ibar mais la première que je lis. Anne Arnotte, PDG de la biscuiterie familiale nantaise est retrouvée morte dans son lit. La thèse du suicide ne colle pas, Céleste Ibar se voit confier cette nouvelle enquête. Tout le monde aimait Anne, une femme droite, pieuse, dévouée, une Sainte, en somme. Mais qui se cache réellement sous ce masque ? Céleste et son équipe ne sont pas au bout de leurs surprises…

Les beaux mensonges est un roman polyphonique qui permet de suivre l’intrigue sous tous ses angles : les enquêteurs, Anne, son entourage etc.. Céline de Roany nous plonge dans l’univers de la bourgeoisie, où tout n’est pas toujours tout rose, loin de là. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, ce polar en est la parfaite illustration.

J’ai adoré la manière dont l’intrigue est traitée et les thématiques importantes telles que les violences faites aux femmes, le sexisme, la vengeance. Je me suis facilement attachée à Céleste et son coéquipier, un duo aussi détonant qu’efficace ! La fin est à la hauteur de mes attentes, surprenante jusque dans ses toutes dernières lignes. Je suis ravie d’avoir découvert cette autrice, membre du collectif des Louves du Polar ! Il me tarde de retrouver Céleste Ibar dans une prochaine enquête !

Les beaux mensonges de Céline de Roany, paru en février 2023 aux éditions Pocket, 552 pages, 9,50€

Femlandia de Christina Dalcher

Résumé

Dans un futur proche, les États-Unis ont sombré dans le chaos après une crise économique sans précédent.
Miranda Reynolds a perdu sa maison, son travail et son mari, il ne lui reste plus que sa fille Emma et quelques boîtes de conserve. En proie à l’insécurité dans un monde devenu anarchique, elles n’ont plus qu’un seul espoir : Femlandia.
Miranda avait toujours affirmé qu’elle préfèrerait mourir plutôt que de vivre dans ce paradis autarcique réservé aux femmes, à l’abri de la violence des hommes, mais son instinct de survie ainsi que la présence d’Emma la poussent à franchir le portail surmonté de deux X entrelacés. Et si derrière son apparence idyllique se cachait l’enfer ?

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule dans un avenir proche. Les États-Unis sont victimes d’un immense krach boursier qui engendre des pertes d’emplois, des suicides, des millions de personnes qui se retrouvent à la rue et qui ont faim. Miranda et sa fille en font partie. Elles menaient une vie dorée et ont tout perdu. Leur dernière solution est de rejoindre Femlandia, un groupuscule de femmes qui vivent en autarcie, et surtout, à l’écart des hommes.

J’ai trouvé la première partie (environ un tiers du livre) laborieuse. Elle concerne la vie de Miranda et sa fille avant leur arrivée à Femlandia et on y trouve de nombreux flashs dans le passé qui n’apportent pas forcément beaucoup à l’histoire. Cette partie est relativement longue et redondante. L’arrivée à Femlandia est plus intéressante, plus rythmée et on se rend compte rapidement que cette communauté est sûrement pire que la rue. Femlandia a été créée par la mère de Miranda avec qui elle a coupé les ponts il y a des années. Miranda a toujours perçu Femlandia comme une secte et va vite comprendre qu’il s’agit d’un euphémisme. La communauté réunit des femmes brisées par les hommes. Leur « Mère » se sert de leurs traumatismes pour les monter contre les hommes et les convaincre qu’une vie sans eux est indispensable. Chaque membre est conditionnée. Dès leur arrivée, Miranda ressent un malaise et le besoin de découvrir la vérité, mais à quelle prix ?

Si cette partie est plus intéressante, j’ai trouvé dommage que les actions s’enchaînent aussi rapidement. Le lecteur n’a pas vraiment le temps d’entrer dans le quotidien de la communauté, c’est dommage ! Globalement, j’ai relevé un manque de crédibilité dans certaines péripéties et de nombreux événements trop prévisibles. Les personnages n’ont pas su me convaincre, trop caricaturaux à mon goût. Pour conclure, j’avais beaucoup aimé QI de l’écrivaine et, a contrario, j’ai été très déçue par celui-ci. Une thématique intéressante à l’origine mais qui n’a pas été exploitée comme je l’aurais souhaité.

Femlandia de Christina Dalcher, paru en mars 2023 aux éditions Robert Laffont, 448 pages, 22€

La promesse de Marie De Lattre

Résumé

Marie grandit dans un appartement semé de cachettes, car on ne sait jamais. Dans la table de nuit parentale, une étoile jaune prend la poussière. Aux murs figurent des tableaux muets.
Jacques, son père, est médecin. Il a la gaieté angoissée. Pour évoquer son enfance, il s’enferme dans un silence intransigeant. Pourquoi ?
Lorsqu’il disparaît, Marie hérite d’une enveloppe. Dedans, des lettres d’amour à l’orthographe incertaine, et une supplique, griffonnée au crayon, en 1943 : « N’oublie pas l’enfant. » Qui l’a écrite ? Et à qui s’adresse-t-elle ?
 Quatre destins se rencontrent dans ce récit. Un secret les lie qui, aujourd’hui encore, stupéfie.
La Promesse dit l’amour filial, l’instinct de survie, la violence née du silence, et la réconciliation entre des générations.

L’avis de Cassandre

Marie De Lattre a treize ans quand son père, Jacques, lui confie un secret. Il lui explique que ses parents, Pierre et Madeleine (les grands-parents de Marie), sont en réalité ses parents adoptifs. Ses vrais parents, Kogan et Frieda étaient juifs et ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Jacques demande à sa fille de ne jamais révéler ce secret. A cet âge-là, Marie ne comprend pas. Ce secret est abstrait, flou et elle décide de le placer dans un tiroir mental. Ce tiroir, elle l’ouvrira quelques vingt années plus tard, après la mort de son père, lorsque sa mère lui confie des lettres lui appartenant. Marie décide de retracer la vie de son père, de Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine.

On ressent cette ambivalence : l’envie irrépressible de savoir freinée par la peur de mettre en lumière des secrets trop lourds à porter. La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne et qui est à mes yeux très important. Marie De Lattre nous raconte une histoire dans l’Histoire et plus particulièrement, son histoire. Si elle n’a pas vécu la Shoah, on la sent intrinsèquement liée à cette sombre période. Elle en fait un devoir de mémoire, son chemin de croix et honore ainsi sa famille, biologique et adoptive.

La Promesse est une histoire d’amour(s), de filiation, de sacrifices et de dévouement. Marie De Lattre brise la promesse faite à son père pour lui faire, le plus beau des cadeaux : un touchant hommage posthume à celui qui s’est tu toute sa vie. Un récit empli d’amour, pour ne jamais oublier.

La promesse de Marie De Lattre, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 240 pages, 20€

Il lui a donné un nom et tous ses biens. Mais en lui interdisant son enfance. En lui refusant toute parole sur cette période. Il lui a sauvé la vie, mais au prix d’un silence assourdissant que mon père n’a pas su rompre avec nous, l’enfermant dans une solitude terrible.

Mon père était souvent au centre de nos discussions, mais les Kogan l’étaient davantage encore. Il étaient notre point commun. Aucun de nous ne les avait connus. Et aucun de nous ne porterait leur nom. Nous portons tous les trois un nom que nous n’aurions pas dû porter. A chacun de nous il a légué ce leurre, ce double-fond dissimulé sous notre apparente histoire sociale.

Apparition de Viktor Vincent

Résumé

Alexander Kreskine est l’un des plus grands illusionnistes du monde. Ce qu’il présente est à la limite de la sorcellerie, et certains pensent même qu’il est le diable en personne. Ils n’ont peut-être pas tout à fait tort. De passage à Paris lors de sa tournée européenne, il rencontre le jeune Sam, obsédé par l’art de l’illusion, et devient son mentor. Sam saisit cette chance et ne reculera devant aucun sacrifice pour percer ses secrets et prendre sa place, ignorant la vraie nature de son maître. Un jeu dangereux s’installe dès lors entre les deux hommes, mêlant illusions et réalité, dans lequel l’un devient le reflet de l’autre, jusqu’à la destruction.

L’avis de Cassandre

L’histoire débute en Russie, dans les années 1960. Alexander découvre sa mère inconsciente, dans sa baignoire et décide de ne pas la sauver et de repartir comme si de rien n’était. Orphelin, il est confié à son oncle et devient rapidement ouvreur dans un théâtre. Il prend vite goût aux spectacles et est passionnée par les magiciens et illusionnistes. Des années plus tard, il deviendra célèbre à son tour. On le retrouve en 2008, en plein spectacle à Paris. Sam, un jeune homme qui est ouvreur dans le théâtre va faire sa rencontre et le supplier de le former. La descente aux enfers ne fait que commencer.

L’univers des illusionnistes me fascine et j’ai pris plaisir à me plonger dans cette atmosphère particulière. Les personnages sont très sombres, on pressent qu’un drame va survenir, sans parvenir à en deviner les contours. Je me suis sentie oppressée, comme si j’étais enfermée dans une boîte et qu’on allait me trancher la tête (enfin, vous voyez le genre !).

Apparition est un thriller qui se lit très vite et avec fascination. Viktor Vincent signe un premier roman difficile à lâcher. Alors, prêts pour le spectacle ?

Apparition de Viktor Vincent, paru en avril 2023 aux éditions Pocket, 256 pages, 7,70€

Memphis de Tara M. Stringfellow

Résumé

Dans la chaleur étouffante de l’été 1995, après un énième débordement de colère de son père, Joan North trouve refuge avec sa mère et sa jeune soeur dans la majestueuse maison qui a vu les femmes de sa famille grandir. Tapissé de lierre et de chèvrefeuille où nichent colibris, abeilles et papillons, ce verdoyant havre de paix semble raconter sa propre histoire. En poussant la gigantesque porte de bois, Joan sait qu’elle va découvrir d’innombrables fantômes. Celui de son grand-père, lynché après être devenu le premier inspecteur noir de la ville. Celui de sa grand-mère qui, guidée par une rage incandescente, transforma son salon en lieu de rassemblement du mouvement révolutionnaire noir de Memphis. Et sa propre terreur, qui la submerge en même temps que ses souvenirs lorsqu’elle passe le seuil de la véranda.

Confrontée aux tragédies des générations qui l’ont précédée dans cette demeure, Joan devine intimement, du haut de ses dix ans, que la violence n’est jamais loin…

Le portrait bouleversant de trois générations de femmes noires, qui célèbre la complexité de ce qui se transmet au sein d’une famille, d’une communauté et d’une nation tout entière.

L’avis de Cassandre

Voilà un roman que j’aurais décidément dû sortir de ma PAL bien avant, tant je l’ai aimé. Memphis est l’histoire de trois générations de femmes afro-américaines, ayant vécu dans la même maison. Nous suivons donc Hazel, la grand-mère, ses filles Miriam et August ainsi que Joan et Mya, les filles de Miriam. Nous alternons aussi bien les personnages que les époques, oscillant entre les années 1940 jusqu’au début des années 2000.

De quoi parle ce roman ? De la condition des femmes et surtout, des femmes noires aux États-Unis, mais pas que. Memphis traite surtout de violences, celle faite aux femmes, aux Noirs, aux enfants, la ségrégation, le racisme, le viol aussi. Pour ces raisons, l’histoire comporte des chapitres difficiles mais ô combien nécessaires.

Tara M. Stringfellow m’a émue. Ses personnages sont attachants et m’ont beaucoup fait réfléchir. Elles refusent d’être des victimes et se battent pour leurs droits, pour leur famille et pour elles-mêmes. La vie ne leur a pas fait de cadeaux, elles ont souffert et vécu l’indicible mais elles vont tirer des leçons de leurs malheurs et en faire une force.

Memphis est un roman qui prend aux tripes, qui fait pleurer aussi. Derrière les nuages, se cache tout de même une belle lueur d’espoir. J’ai apprécié la dimension historique du récit, on y trouve d’ailleurs des faits réels comme l’assassinat de Martin Luther King, les différentes guerres qui ont marqué les États-Unis, l’attaque terroriste de 2001. L’écrivaine s’est également inspirée de sa propre histoire familiale.

Pour conclure, il s’agit d’un gros coup de cœur, une belle leçon de courage, de féminisme et de pardon aussi. Lisez ce roman !

Memphis de Tara M. Stringfellow, paru en janvier 2023 aux éditions Charleston, 368 pages, 22,90€

Mille battements de cœur de Kiera Cass

Résumé

La princesse Annika a vécu sa vie entière dans le confort et le luxe, mais elle n’est pas maîtresse de sa destinée. Le roi son père a prévu de la marier à un homme qu’elle n’aime pas.
À des milliers de kilomètres de là, Lennox mène une existence rude. Il a voué sa vie à l’armée dahrainienne, animé par l’espoir de parvenir un jour à récupérer le trône qui a été volé aux siens.
Mais quand, contre toute attente, l’amour vient frapper à leur porte, Annika et Lennox ne peuvent que suivre son appel…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la saga La Sélection au moment de sa sortie et il s’agissait d’un gros coup de cœur. La Sélection, c’est un peu ma Madeleine de Proust littéraire, celle qui me renvoie à mon adolescence. J’étais très impatiente de découvrir Mille battements de cœur et de retrouver les ingrédients qui me plaisaient tant : amour, têtes couronnées et un tas d’embûches.

J’ai rencontré deux personnages que tout oppose : Annika et Lennox. Annika est une princesse qui s’apprête à se marier à son cousin, pour répondre aux souhaits de son père, le Roi. Cette nouvelle est difficile à avaler, il faut dire que le cousin en question l’étouffe et l’empêche d’être elle-même. Annika rêvait tant d’un mariage d’amour… Lennox, lui, est soldat et vit au sein d’une communauté de marginaux. Son beau-père en est le chef et il lui en fait très sérieusement baver. Le but de cette communauté ? Récupérer le trône volé par la famille d’Annika. Vous l’aurez compris, nos personnages principaux vont rapidement se rencontrer !

J’ai adoré suivre Annika et Lennox, chacun mène un combat au quotidien. Annika doit se battre pour exister et être maîtresse de son destin. Lennox a déjà fait couler du sang et vu de nombreuses atrocités, il rêve que la guerre s’arrête et d’être libre. Les personnages secondaires sont très attachants également : le frère d’Annika, sa camériste, les compagnons d’armes de Lennox. L’histoire se lit très facilement, difficile de quitter l’univers de l’écrivaine. S’il m’a manqué la petite étincelle pour que cette lecture soit un coup de cœur, je suis ravie d’avoir retrouvé la plume de Kiera Cass et rencontré des personnages captivants !

Mille battements de cœur de Kiera Cass, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 553 pages, 19€

Les oubliés d’Alexandra Davis

Résumé

Des États-Unis à la Corée du Nord, de la Russie au Bangladesh, cet album est un voyage autour du monde à la découverte d’histoires vraies extraordinaires, mêlant détermination et résilience. 

L’auteure a enquêté, telle une journaliste d’investigation, pour interviewer ces héros ou leurs proches. Tous se sont livrés avec beaucoup de générosité et d’humilité.

À travers leurs épreuves vécues, ces hommes et ces femmes hors normes nous transportent au cœur de leurs destins, guidés uniquement par leur grand courage et leur volonté de vivre.

L’avis de Cassandre

Alexandra Davis, autrice et illustratrice, a choisi de dresser le portrait de seize hommes et femmes importants mais souvent méconnus. Ces portraits sont récents et mettent en lumière des personnes venues des quatre coins du monde. Difficile de ne pas être touché par leur histoire. Il y a ceux qui se battent pour les droits de l’homme, des femmes, des enfants. Ceux qui militent pour que le mariage des filles, le travail des enfants, les guerres cessent. Ceux qui se battent contre l’homophobie et qui font de la prévention contre le sida, contre les viols dans le domaine du sport et qui œuvrent pour la paix dans le monde. Enfin, il y a ceux, qui font preuve de courage et de résilience, qui risquent leur vie pour changer le cours des choses.

Si j’en connaissais certains, je suis ravie d’avoir découvert d’autres héros. J’ai aimé les illustrations et la manière dont les personnages sont dépeints. Cet album rappelle la série Culottées de Pénélope Bagieu. Pour conclure, un titre qui peut plaire à tous et qui nous donne envie de nous battre pour un avenir meilleur. Le petit plus à la fin : vous pouvez suivre certaines personnalités présentes sur les réseaux sociaux.

Les oubliés d’Alexandra Davis, réédité en mars 2023 aux éditions Michel Lafon, 152 pages, 21,95€

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes

Résumé

Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.

L’avis de Cassandre

Bizarre, vous avez dit bizarre ? C’est ce que Martin Vaas, officier de police et sa brigade se disent en découvrant des pieds, dans des baskets liées entre elles par un lacet et flottant dans la Seine. Trois paires de pieds ainsi qu’un pied solitaire, et pas de cadavres. Voilà qui est bien intrigant. Surtout que le mode opératoire semble coller avec des affaires anciennes dont une résolue. Erreur judiciaire ou imitateur ? C’est ce que la brigade va tenter de comprendre.

Au programme : du macabre, du sordide, de vilains petits secrets, des mises en scène diaboliques ! J’ai pris plaisir à me plonger (c’est le cas de le dire) dans cette nouvelle enquête de Sandrine Destombes. J’ai adoré cette sombre histoire et la manière dont l’intrigue est menée. J’ai aussi apprécié les personnages, des policiers avec leurs secrets et leur part d’ombre. Le final est à la hauteur de mes attentes, aussi glaçant que l’histoire globale !

Je ne peux que recommander ce polar mais attention, ne vous plaignez pas de passer une nuit blanche !

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 400 pages, 19,95€