Catégorie : Les avis de Cassandre

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud

Résumé

Se dressant sur une île bretonne, la Kea est une maison qui a abrité les jours heureux d’une famille unie. Au fil des années, ses pierres se sont érodées, et le foyer s’est disloqué.
Il ne reste entre ses murs que la fille cadette, Susanne, et son enfant, Clara. L’autre sœur, Thaïs, est partie depuis longtemps vivre ses rêves de danseuse étoile à Paris.
Le jour où l’Opéra contraint Thaïs à quitter la scène en prenant des vacances forcées, elle décide de revenir dans la demeure de son enfance. Mais vingt ans de rancœurs devront être dénoués, et la passion de sa nièce pour la danse, tempérée.
Les deux sœurs se retrouvent face à face jusqu’à ce que les fatalités de la vie les rattrapent…

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule à Saint-Guirec, une petite île des Côtes d’Armor. Dans une grande bâtisse familiale surnommée La Kea, vivent Suzanne, enseignante et sa fille, Clara, une collégienne douce et rêveuse. Les parents de Suzanne sont décédés brutalement il y a cinq ans et malgré les importants travaux de rénovation qu’elle ne peut se permettre de financer, elle tient à rester dans cette maison le plus longtemps possible. Thaïs, elle, vit à Paris et est une danseuse étoile de renom. Mise à l’écart en raison d’un désaccord avec le metteur en scène du prochain ballet, Thaïs décide de retourner à Saint-Guirec, où elle n’a pas posé ses ballerines depuis de longues années.

La vie ne se danse jamais seul est un roman qui met les femmes sur le devant de la scène. Suzanne et Thaïs sont des sœurs qui ne se sont ni vues ni adressé la parole depuis bien longtemps. Leurs retrouvailles risquent d’être houleuses. Quels secrets dissimulent-elles ? Vous ne le saurez qu’en lisant ce roman.

Je me suis beaucoup attachée aux deux sœurs, qui ne sont pas si différentes qu’on pourrait le penser. Clara est une adolescente curieuse, lumineuse et passionnée par la danse comme sa tante qu’elle va apprendre à connaître. Les personnages secondaires apportent aussi de la chaleur au roman : Henry, l’ami de la famille, Jing, le partenaire de danse et meilleur ami de Thaïs. Enfin, Marie Joudinaud a choisi de personnifier La Kea qui s’exprime à plusieurs moments du récit, j’ai adoré.

Si vous pensez qu’il ne s’agit « que » d’un roman sur les rancœurs familiales et la sororité, vous vous trompez. L’écrivaine nous réserve quelques surprises dont un passage très imprévisible. Pour conclure, cette histoire prend pleinement sa place au sein de la superbe collection « Instants suspendus ». J’ai adoré l’écriture, les personnages, l’histoire mais aussi le côté nostalgique qu’elle a fait remonter en moi. Petite confidence : j’ai versé ma petite larme à la fin ! 

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud, paru en avril 2023 aux éditions L’Archipel, 336 pages, 20€

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac

Résumé

Quand la commandant Virginie Sevran reçoit un appel à deux heures du matin, elle sait qu’elle doit s’attendre au pire. Rien, pourtant, ne peut la préparer à ce que lui réserve la vieille bâtisse dans laquelle les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre, à cette découverte du cadavre d’une gamine, derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’abattre. Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières. Que s’est-il réellement passé dans la maison des Mesnuls, aussitôt rebaptisée la maison de l’horreur par les médias ?

L’avis de Cassandre

Ce troisième polar signé Cécile Cabanac commence fort. Pio Achenza trime la journée et réalise de gros travaux dans la maison qu’il vient d’acquérir avec sa femme. En abattant un mur, il fait une macabre découverte : les corps de trois enfants, emmurés depuis des années. La commandant de police Virginie Sevran et son équipe vont enquêter sur l’affreuse maison des horreurs, et ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Si j’ai aimé les deux premiers polars de l’écrivaine, j’ai trouvé qu’avec celui-ci, elle montait encore d’un cran. Dès les premières lignes, j’ai été happée dans l’histoire, que j’ai lue presque d’une seule traite. On y parle de sujets qui m’ont profondément bouleversée comme les enfants confiés à l’ASE et ses nombreux dysfonctionnements (et encore, le mot est on ne peut plus faible). On évoque les enfances brisées, les maltraitance, les déviances, la misère aussi. Cela m’a rappelé les reportages sordides sur l’ASE, diffusés sur France Télévision, que je ne pourrai jamais oublier tant ils m’ont révoltée.

En parallèle du côté « policier », ce roman bouscule et fait réfléchir sur ses enfances brisées et sur leur avenir précaire. Cécile Cabanac parvient à nous tenir en haleine du début à la fin, sans temps mort. On rencontre une multitude de personnages et pourtant, jamais on ne se perd. Cela donne une bonne dynamique à notre lecture et un vrai plus au niveau de la psychologie des personnages.

Que dire de plus ? J’ai adoré, c’est noir, sombre, sordide et le final m’a mis un coup de massue, pas forcément pour les raisons qu’on pourrait penser ! Oserez-vous franchir les portes de la maison des horreurs ?

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Panique en Armorique de Dominique Sylvain

Résumé

Finistère sud. Une nuit épaisse de novembre, un incendie criminel détruit un élevage de poulets en batterie. Quand l’attentat est revendiqué par des militants déjantés de la cause animale, l’enquête revient au (charmant) capitaine Chauvigny.
Non loin, la commissaire retraitée Lola Jost et sa meilleure amie, la jeune strip-teaseuse américaine Ingrid Diesel, sont en vacances. Intrigué par les événements, et histoire de s’occuper un peu, le duo décide de jouer les détectives sous le nez des gendarmes.
Mais très vite la tension monte : le P-DG de Poulets Dorés est retrouvé mort, pendu par les pieds et électrocuté comme ses volailles…

L’avis de Cassandre

Dans la collection La bête noire, je demande Ingrid et Lola ! Ingrid est une trentenaire américaine, masseuse le jour et danseuse dans un cabaret la nuit. Son amie Lola est une commissaire de police à la retraite, qui n’a jamais vraiment raccroché avec son métier et qui aime un peu trop la bonne chaire. Les deux femmes partent en vacances en Bretagne où Ingrid fait rénover sa résidence secondaire. A leur arrivée, elles découvrent que la ferme voisine a été incendiée. Et il semblerait que les ennuis ne fassent que commencer !

J’ai adoré le duo d’amies aussi improbable que complémentaire. Ingrid a su m’amuser avec ses petites fautes de français qui changent tout le sens de ses phrases. Lola est attachante et perspicace. Ensemble, elles vont faire lumière sur ce qui se passe en Armorique ! Dominique Sylvain a décidément beaucoup d’humour et nous amuse tout au long de son polar. Mais derrière l’humour, on parle de sujets bien sérieux comme l’élevage intensif, la maltraitance animale et les militants antispéciste. Un roman court qui se lit d’une seule traite ! Prêts à embarquer à bord du side-car d’Ingrid ?

Panique en Armorique de Dominique Sylvain, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 264 pages, 15,90€

The kiss quotient de Helen Hoang

Résumé

Stella Lane est une jeune femme brillante pour qui les chiffres n’ont aucun secret. Si sa carrière professionnelle est parfaitement épanouie, sa vie personnelle est plutôt un échec. Elle est affectée du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, qui la tient éloignée des autres. Comment se faire des amis lorsqu’on cumule une grande timidité et une franchise un peu brutale ? Quant à sa vie amoureuse Elle est inexistante. Stella comprend mal l’intérêt d’avoir un homme dans sa vie mais, curieuse et poussée par sa mère qui se désespère de la voir célibataire, elle décide de résoudre ce problème comme une équation mathé matique : avec méthode et détermination. Elle sollicite les services d’un escort boy pour qu’il lui apprenne les bases des relations amoureuses. Michael loue son corps, à contrecoeur, aux femmes sensibles à son charme. Quand il fait la connaissance de Stella, il est stupéfait : pourquoi une si jolie jeune femme, tellement brillante, a-t-elle besoin de ses services ? Il va vite découvrir sa timidité, ses craintes. Ensemble, ils vont apprendre à les dompter, à vaincre le mur qui se dresse entre Stella et le bonheur. « Adorable, sexy et intelligent le livre que j’avais envie de lire ! » Christina Lauren

L’avis de Cassandre

Stella est une trentenaire, jolie, brillante mais très solitaire. L’héroïne de ce roman est atteinte du syndrome d’Asperger, ce qui rend ses relations avec les autres assez compliquées. Elle n’a jamais eu de petit-ami, seulement quelques aventures décevantes. Ses parents souhaiteraient qu’elle trouve l’amour et s’épanouisse. Se sentant trop inexpérimentée, elle décide de chercher un escort sur Internet afin d’y remédier. L’application va lui permettre de rencontrer Michael, et ce premier rendez-vous risque de profondément bousculer son quotidien.

J’avais envie de romance et de légèreté après plusieurs lectures assez sombres, ce roman a parfaitement répondu à mes attentes. J’ai adoré le côté romance, la relation qui se tisse entre deux personnages qui auraient pu ne jamais se rencontrer. J’ai été touchée par Stella qui manque de confiance en elle, n’arrive pas toujours à décrypter les codes sociaux et à « rentrer dans le moule ». Michael, quant à lui, est un séduisant jeune homme contraint de vendre ses charmes pour se sortir de lourds problèmes financiers.

J’ai trouvé les deux personnages complémentaires et j’ai adoré voir évoluer leur idylle. J’ai aussi apprécié le thème de l’autisme et pouvoir mieux appréhender cette différence. L’autrice et sa fille sont d’ailleurs personnellement touchées par Asperger. En somme, une jolie comédie romantique, des personnages attachants et des scènes à la fois drôles et touchantes !

The kiss quotient de Helen Hoang, paru en février 2023 aux éditions Hugo Publishing, 457 pages, 7,90€

L’île des souvenirs de Chrystel Duchamp

Résumé

Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation en écumant bars et boîtes de nuit. Au cours d’une soirée, elle suit une ombre mystérieuse jusqu’à sa voiture…
Quand elle se réveille dans une maison abandonnée, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière.
L’enquête confiée à la Crim’ n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Qui est cet homme en noir, qui hante les souvenirs confus d’une des captives ? Pourra-t-on exhumer de sa mémoire les fragments qui mèneront au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales, et un épilogue aussi glaçant que retors !

L’avis de Cassandre

Delphine, vingt-deux ans est une étudiante lyonnaise. Elle a grandi dans un foyer bourgeois mais peu aimant où seules primaient la réussite et la religion catholique. Depuis qu’elle est à l’université, Delphine profite à fond et cumule les excès, loin de ses parents oppressants. Mais cette nouvelle liberté va aussi la conduire au pire : après une soirée arrosée, elle se réveille séquestrée. Qui est son geôlier ? Qu’attend-il d’elle ?

L’île des souvenirs est mon tout premier polar de Chrystel Duchamp et sincèrement, il dépote ! Il est découpé en différentes parties, chacune consacrée à un protagoniste : victimes, enquêteur, profiteur, psychologue spécialisée en traumatismes et pourquoi pas un écureuil ? Cela permet de suivre l’histoire et de reconstituer l’enquête à la manière d’un puzzle.

J’ai adoré la thématique du traumatisme et des mécanismes du cerveau permettant de protéger la victime. On y parle aussi d’art, d’orientation sexuelle et d’intelligence artificielle. En somme, un joli cocktail ! Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture très addictive et son final détonnant. Mon premier et certainement pas le dernier de l’écrivaine !

L’île des souvenirs de Chrystel Duchamp, paru en mars 2023 aux éditions L’Archipel, 240 pages, 20€

Là où est les arbres rencontrent les étoiles de Glendy Vanderah

Résumé

Au cœur des forêts de l’Illinois, rien que le chant des oiseaux… Chaque matin, Joanna note, recense, balise, cartographie – s’enfonçant chaque jour davantage dans la forêt. Loin des tourments du monde, la jeune biologiste apprécie la solitude de cette routine. Jusqu’à ce qu’un jour, une enfant surgisse des sous-bois et vienne bousculer cet équilibre… Perdue, pieds nus, loin de chez elle ? Ou « tombée des étoiles » ? C’est ce que prétend Ursa, la petite fille en pyjama, laquelle a bien l’intention de nicher chez Jo et, peut-être, réenchanter sa vie…

L’avis de Cassandre

Jo, une jeune chercheuse et doctorante dans le domaine de l’ornithologie vit seule dans une petite habitation, en pleine forêt. Son quotidien se résume à baliser, cartographier, recenser les nids, une activité qui lui tient à coeur. Lorsqu’une fillette d’environ neuf ans se retrouve dans son jardin, pieds nus et en pyjama, Jo est inquiète. Que fait-elle ici, toute seule ? Où est sa famille ? Ce qui est le plus déroutant est qu’elle déclare s’appeler Ursa et venir d’une autre planète. De plus, la gamine compte bien rester auprès de notre héroïne.

Nous suivons en parallèle l’histoire de Gabe, qui réside à proximité de Jo. Cette dernière l’appelle au début Egg-man car il vend des œufs sur la départementale. La petite Ursa va leur permettre de se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire !

Je souhaitais lire ce roman depuis sa sortie et je suis très heureuse d’avoir pu le faire grâce à cette très belle éditions au format poche. Une fois commencé, impossible de m’arrêter ! J’ai adoré les trois personnages principaux que tout oppose au premier abord, et pourtant. Ce roman est nettement moins léger qu’il n’y paraît. Il aborde de nombreux sujets : la violence, les secrets de famille, les maladies physiques et mentales, l’égalité homme/femme et bien d’autres encore.

Pour conclure, un roman poignant et des personnages difficilement oubliables.

Là où est les arbres rencontrent les étoiles de Glendy Vanderah, paru en janvier 2023 aux éditions Pocket, 448 pages, 9€

Les jours heureux ne s’oublient pas de Gavin’s Clemente Ruiz

Résumé

Lorsqu’il débarque en Espagne, où son père est censé avoir refait sa vie, Gontran découvre un veuf esseulé, écrasé par le poids des souvenirs et du chagrin. Le fils décide d’aider le père. Mais comment le soutenir et combler le vide laissé par la femme qui rendait à l’un et à l’autre la vie si extraordinaire ?

L’avis de Cassandre

Gontran, marié et papa d’un adolescent prénommé Léo a presque tout pour être heureux. Presque, car il y a six ans, sa mère est décédée, laissant un manque immense. Quant à son père, depuis le décès, leurs liens se sont distendus. Lorsque Gontran reçoit un appel lui indiquant que la santé de son père est inquiétante, il prend le premier avion en partance pour l’Espagne. Dès son arrivée, leurs rapports sont immédiatement conflictuels. Ils ne se comprennent pas et ne semblent pas avoir grand chose en commun…

J’ai été surprise de lire ce roman aussi vite, presque sans prendre le temps de respirer ! L’écriture de Gavin’s Clemente Ruiz est très prenante, les chapitres défilent à toute allure. J’ai été touchée par les thèmes abordés : les rapports père-fils, le deuil, le poids des non-dits. Le père de Gontran est difficilement appréciable de prime abord : il est casanier, bourru, ne fait pas beaucoup d’efforts. Gontran a le sentiment de n’avoir aucun point commun avec lui, et pourtant… Sous ses airs d’ours mal léché, son père pourrait bien dissimuler de profonds sentiments. Le problème est qu’il ne sait pas les verbaliser.

Avec ce roman, vous allez rire, sourire, être ému (et peut-être pleurer ?). Derrière un humour certain et des tirades dignes de punchlines, se cachent de réels questionnement. Pourquoi craint-on de ressembler à ses parents ? Que sait-on vraiment d’eux, eux qui savent (presque) tout de nous ? Pourquoi est-ce si difficile de parler d’amour ? En bref : un roman qui fait beaucoup de bien.

Les jours heureux ne s’oublient pas de Gavin’s Clemente Ruiz, paru en avril 2023 aux éditions Albin Michel, 18,90€

Elle m’avait dit : « Lis. Tu comprendras quand tu seras grand. » Aujourd’hui je comprends, mais il est trop tard.

Elle a tes yeux mon amour de Typhanie Moiny

Résumé

La vie d’Amandine, 34 ans, est bouleversée à la mort d’Olivier, son compagnon. Il emporte avec lui leur dernier espoir de fonder une famille.
Seuls restent la peine, les regrets et le souvenir de cet homme plus âgé et bienveillant. Amandine tente de survivre au deuil comme elle le peut lorsqu’elle fait la connaissance de Mathilde, fi le du défunt, de douze ans sa cadette, qu’elle croise pour la première fois aux funérailles d’Olivier. Un caractère de cochon, mais les yeux de son père.
À chaque rencontre, des étincelles. Et pourtant, ces deux femmes devront apprendre à communiquer car, bien qu’elles ne le sachent pas encore, elles sont liées… et pas au bout de leurs surprises !

L’avis de Cassandre

Quand j’ai envie de me faire du bien avec un roman, c’est souvent vers la collection Instants suspendus que je me tourne. C’est clairement une valeur sûre !

Amandine est une trentenaire qui vit une histoire d’amour forte avec Olivier, un papa divorcé plus âgé qu’elle. Leur relation n’est pas facile, elle n’a jamais pu rencontrer ses grands enfants, a le sentiment de vivre un peu dans l’ombre de son ex-femme et surtout, elle souhaite un enfant et pas lui. Mais nos deux protagonistes s’aiment et sont prêts à affronter bien des tempêtes ensemble. Celle qu’Amandine n’avait pas prévu, c’est le décès brutal d’Olivier. Le monde de notre héroïne s’effondre. Elle a tout perdu et va devoir apprendre à se reconstruire.

Ce roman n’est pas facile et aborde le douloureux sujet du deuil : le choc, l’injustice, l’incompréhension, la colère et puis, l’acceptation. J’ai adoré le personnage d’Amandine, je l’ai trouvée tellement humaine. Elle est à la fois simple, franche, aimante et souvent drôle à ses dépens. Beaucoup peuvent se reconnaître à travers cette héroïne attachante. Sa famille est clairement azimutée, surtout les femmes qui n’ont aucun filtre ! Les personnages secondaires apportent un vent de fraîcheur à l’histoire et nous amusent beaucoup.

L’intrigue n’est pas forcément très surprenante mais j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. Pour conclure, Typhanie Moiny parvient à aborder un sujet difficile et à faire du bien à ses lecteurs dans un seul roman. Pari réussi !

Elle a tes yeux mon amour de Typhanie Moiny, paru en février 2023 aux éditions L’Archipel, 400 pages, 20€

Tu devrais manger davantage, Amandine ! Tu es sec comme un haricot et blanche comme un cul de Parisien sur la plage le premier jour des congés payés.

Partir quand même de Yiyun Li

Résumé

À quatre-vingt-un ans, Lilia a enterré trois maris, élevé cinq enfants et vu naître dix-sept petits-enfants. L’heure est venue de vivre un peu pour elle. Et de se plonger dans un livre qui l’intrigue : le journal d’un certain Roland Bouley, un auteur resté obscur mais qui occupe une place particulière dans son existence.
 
Et pour cause, Lilia l’a connu en 1945, quand Roland était vaguement en poste aux Nations unies. Quand ce séducteur invétéré papillonnait de l’une à l’autre en promettant le mariage à toutes. Quand Lilia vivait dans une ferme avec son père veuf et ses nombreux frères et sœurs. Elle avait seize ans, elle était vive et délurée. Elle voulait échapper à sa vie, et Roland est arrivé.
 
Aujourd’hui, Lilia est curieuse de découvrir le journal de celui qu’elle n’a jamais oublié. De découvrir aussi ce que ce journal dit de sa vie à elle, de la vie qu’ils auraient pu avoir et de la vie qu’elle a menée, malgré tout…

L’avis de Cassandre

Lilia est la narratrice du roman. Cette vieille dame fait aujourd’hui le bilan de sa vie et se concentre sur deux personnes qui l’ont marquée : Roland, celui avec qui elle a eu une aventure amoureuse à l’âge de seize ans et qui ignorait qu’elle était tombée enceinte à son départ. Et il y a Lucy, leur fille qu’elle a élevée avec Gilbert, son mari et qui s’est suicidée à l’âge de 28 ans.

Lilia porte un regard lucide sur sa vie et sur ceux qui l’ont entourée. J’ai été très touchée par la plume de Yiyun Li et ses mots extrêmement justes. Elle parle d’amour, de désir, de famille, du lien mère/enfant (et surtout mère/fille) et de nombreux autres sujets encore.

En revanche, j’ai été moins convaincue par l’histoire, qui reste assez plate. Dans ce livre, nous oscillons entre les extraits de journal intime de Roland, publié à sa mort et les commentaires de Lilia. J’ai trouvé certains passages assez longuets et j’attendais un sursaut qui n’est pas venu.

Pour conclure, un récit en demi-teinte qui m’a toutefois fait découvrir une très belle plume.

Partir quand même de Yiyun Li, paru en février 2023 aux éditions Belfond, 368 pages, 22€

Voici une leçon : ne devenez pas victime du comportement négligent des autres. Si quelqu’un est déterminé à vous faire du mal ou à vous détruire, vous devez au moins le respecter. Mais le plus souvent, les gens vous font du mal par étourderie. Ils vous bousculent, ils vous poussent, parce qu’il ne leur vient jamais à l’idée que vous puissiez exister dans cet espace-là.

La petite boutique aux poisons de Sarah Penner

Résumé

« Je jure solennellement devant Dieu, Créateur de toutes choses, de ne jamais administrer de poisons… » A ce serment prêté jadis par les apothicaires, Nella ne souscrit plus depuis longtemps. Belladone, ellébore, arsenic : on peut se procurer toutes sortes de poisons dans sa boutique du 3, Back Alley – à condition qu’un homme violent en soit la victime… Et il y en beaucoup, des hommes violents, dans le Londres de 1791…
Deux siècles plus tard, une mystérieuse petite fiole ressurgit dans la boue de la Tamise aux pieds de Caroline, une Américaine au cœur brisé. Et avec elle, toute une histoire de femmes, trop longtemps oubliée…

L’avis de Cassandre

J’ai entendu beaucoup de bien de ce roman depuis sa parution en grand format. Avec une aussi jolie couverture et un titre prometteur, difficile pour moi de ne pas craquer !

Nous suivons deux femmes, à deux époques différentes et de manière alternée. D’une part, il y a Nella, une apothicaire qui vit à Londres en 1791. Sa spécialité ? Empoisonner les hommes sur demandes des femmes, en toute discrétion. D’autre part, nous rencontrons Caroline, une Américaine en séjour à Londres. Son histoire d’amour de dix ans semble se terminer d’une manière assez brutale. En balade, elle trouve une fiole, rejetée par la Tamise. Celle-ci l’obsède : elle veut à tout prix découvrir son histoire.

Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que j’affectionne les romans mettant en scène des femmes et qui alternent les époques. La petite boutique aux poisons a fait mouche : je l’ai lu en une seule soirée et c’est assez rare pour être souligné. Les chapitres défilent rapidement et on a envie de connaître l’histoire unique de Nella. J’ai aimé les thématiques de l’apothicaire, des potions, des poisons mais aussi de la transmission. Sarah Penner parvient à captiver son lectorat avec une écriture fluide et addictive.

Pour conclure, un roman avec lequel j’ai passé un bon moment. Un premier roman prometteur !

La petite boutique aux poisons de Sarah Penner, paru en janvier 2023 aux éditions Pocket, 416 pages, 9€