Le café coupe-gorge de Nicki Thornton

Résumé

Seth va enfin devenir magicien ! Toutefois, avant d’obtenir ce titre prestigieux, il lui faut maîtriser sa magie explosive. Pour cela, une seule solution, devenir apprenti sorcier au village de Gamevillie. Mais à peine Seth arrive-t-il sur place que ses camarades tombent comme des mouches, mystérieusement empoisonnés au café Fantastibulicieux. Toujours aidé de Belladone, son chat noir qui parle, Seth devra traquer le meurtrier, l’empêcher de nuire, et, surtout, ne pas échouer à son examen final. Car s’il rate l’épreuve, il sera banni à jamais de la communauté magique…

L’avis de Cassandre

Le café coupe-gorge est le troisième tome des aventures de Seth Seppi, chose que j’ignorais avant de débuter ma lecture. Même s’il est recommandé de lire les tomes dans l’ordre pour mieux comprendre l’histoire personnelle de Seth, vous pouvez tout à fait débuter par celui-ci.

Seth fait ses débuts dans la magie et ceux-ci sont compliqués. Il va devenir apprenti sorcier et devoir passer une épreuve qui lui permettra d’être sorcier. La barrière entre la « bonne magie » et la « magie sombre » est très mince. Et il faut dire que certains personnages pourraient faire pencher la balance du mauvais côté.

Dès les premières lignes, on entre dans un univers plaisant. J’ai aimé l’atmosphère du roman, l’intrigue qui se développe au fil des chapitres et les potions que Seth va apprendre à concocter, car il s’agit de sa spécialité. Ce roman est plein de mystère avec de vraies surprises à la fin. J’ai aimé les personnages, en particulier Belladone, la chatte de Seth dotée de la parole et qui sort toujours des répliques drôles.
Seth est un héros touchant, il peine à trouver sa place, est assez réservé et influençable, ce qui lui joue parfois de mauvais tours. La fin suscite de nouvelles interrogations dont j’aimerais découvrir les réponses dans un prochain tome. Un roman très sympathique !

Le café coupe-gorge de Nicki Thornton, paru en mars 2023 aux édition Michel Lafon, 352 pages, 7€

Tout Ella de Sara Emilie Simone

Résumé

Le jeudi, je passe mon permis.
Le vendredi, j’ai les résultats du bac et ma mère italienne tombe dans les pommes pour un demi-point au rattrapage.
Le samedi, je pars en Bretagne avec mes meilleurs amis dans une voiture volée empruntée pour aller chercher Zaza, ma grand-mère, qui a soudain disparu.
Le dimanche je me réveille la tête dans le sable, je me suis embrouillée avec tout le monde et j’ai 45 appels en absence de ma mère italienne.

Ouhlà, Ella, qu’est-ce que t’as encore fait comme dinguerie ?

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la collection Exprim’ à l’adolescence et elle m’a toujours beaucoup plu. Avec cette couverture pétillante et ce résumé alléchant, difficile de ne pas craquer.

Ella a dix-huit ans et vient de passer l’examen du permis de conduire. Demain, elle découvrira ses résultats du Baccalauréat. Contrairement à ses amis, elle n’est pas réellement stressée. Ce qui l’angoisse, c’est que Zaza, sa grand-mère avec qui elle est fusionnelle, ne lui répond pas au téléphone. Et s’il lui était arrivé quelque chose ?

Tout Ella est avant tout un petit Road-trip de Paris à la Bretagne qui ne se déroule qu’en quelques jours. Ella n’est pas un personnage très sympathique, elle est parfois égoïste, un peu menteuse mais dans le fond, elle souffre d’un réel mal-être depuis le décès de son père. Elle cache sa souffrance sous son air détaché et ses blagues à répétition. Finalement, elle devient touchante et on ne peut que compatir à ce qu’elle traverse.

J’ai aimé ses amis, Maya qui rêve d’intégrer la plus grande école de cinéma et Ben qui n’ose pas faire son coming-out. Et puis, il y a la maman d’Ella, une italienne surprotecrice et l’attachante Zaza. J’ai pris plaisir à suivre ce voyage cocasse et les péripéties qui en découlent. Le thème du passage à l’âge adulte est bien traité. Pas facile de grandir et s’émanciper !

Un roman frais idéal pour les beaux jours. Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cet envoi !

Tout Ella de Sara Emilie Simone, paru en mai 2023 aux éditions Sarbacane, 224 pages, 16€

Londres de Sam Taplin et Jean Claude

Résumé

Big Ben sonne l’heure, les bus rouges à impériale circulent, les pigeons de Trafalgar Square roucoulent… En appuyant sur les boutons sonores de ce livre, les tout-petits découvriront dix enregistrements qui donnent vie aux scènes imagées représentant les sites les plus célèbres de Londres.

L’avis de Cassandre

Londres est un superbe album au format carré et aux bouts arrondis doté de puces sonores. Nous avons adoré cette thématique autour de la capitale anglaise. On y retrouve des monuments iconiques et des caractéristiques typiques de la grande ville. Au programme : défilé de la garde royale devant le palais de Buckingham, descente de l’avenue du Mall par le cortège, feu d’artifice sur la Tamise et bien d’autres encore.

Cet album est très joli, coloré, et renvoie une belle image de Londres. Le tout-petit peut apprécier les couleurs chatoyantes et interagir grâce à des puces sonores qui provoquent différents bruits de la ville : le klaxon du bus anglais, le son de cloche de Big Ben, le bruit des sabots des chevaux, l’eau de la fontaine de Trafalgar Square etc..

Pour conclure, je trouve cet album très réussi et parfaitement adapté aux petites mains. Franc succès à la maison !

Londres de Sam Taplin et Jean Claude, paru en avril 2023 aux éditions Usborne, 10 pages, 13,95€

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim

Résumé

Sensuelle, tragique, absolue… une histoire d’amour bouleversante. Par la plume à fleur de peau, libre et forte, de Shaine Cassim.

Patricia est une jeune femme entière, singulière, rebelle sans le savoir. Julian est un écorché vif, régulièrement assailli par la vague noire, une angoisse qui le mine dangereusement. Entre eux deux, l’attirance est magnétique. Mais l’amour fou et inquiet qui les lie leur permettra-t-il de donner un sens à la phrase de Blaise Cendrars tatouée sur le bras de Julian « Qu’est-ce qu’on fout ici»?

L’avis de Cassandre

La collection Scripto fait partie de celles dont je lis rarement les résumés avant de craquer pour un titre. Je la lis depuis une bonne quinzaine d’années et je suis une véritable inconditionnelle !

Ce titre et sa couverture en disent peu et beaucoup à la fois sur son contenu. Le roman est divisé en plusieurs parties dédiées à un personnage pour lequel nous avons son point vue. Nous débutons avec Patricia, 19 ans, une rousse passionnée par le cyclisme, qui essaie de se remettre d’une rupture amoureuse. Elle a envie de vivre quelque chose et drague ouvertement Julian. Julian, lui, est un beau garçon, passionné par la littéraire et par Blaise Cendrars.

Au début du roman, nous savons qu’un an et demi après leur rencontre, leur histoire est terminée. Pourquoi ? Vous ne le saurez qu’à la toute fin du livre. Ce titre n’est pas une histoire d’adolescents ou d’amour classique, c’est beaucoup plus complexe que ça. On suit des personnages torturés, qui manquent de confiance en eux, qui veulent vivre des sensations fortes tout en ayant peur à la fois. Ils souhaitent vivre leur amour simplement, sans aborder l’engagement qui les effraie. Leur âge leur donne des ailes, ils se pensent parfois invincibles et testent dangereusement leurs limites. Il est vrai que je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages, peut-être car Shaïne Cassim met une certaine distance avec son lectorat. Toutefois, je me suis souvent reconnue dans leurs pensées. Ce qui fait la force de ce roman, c’est le style très littéraire et hautement poétique de l’autrice. Les références littéraires sont très présentes également.

Un roman assurément singulier qui offre une fin qui ne vous laissera pas indemnes.

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim, paru en janvier 2023 aux éditions Gallimard Jeunesse, 240 pages, 12,90€

La tempête de Marino Neri

Résumé

Une fin d’été torride, près d’un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l’un des passagers en profite pour s’esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu’un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l’héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation.  La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d’une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée.

L’avis de Cassandre

En premier lieu, je tiens à remercier Babelio et les éditions Casterman pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La couverture reliée, est absolument magnifique. Dans ce roman graphique, j’ai fait la rencontre de Manuel, le personnage principal du récit. En partance dans les Alpes italiennes, son bus tombe en panne et il décide de parcourir les derniers kilomètres qui le séparent de sa destination, à pied. La chaleur est accablante, l’atmosphère lourde, pesante. Il rencontre quelques villageois, erre dans les rues. Et puis, la pluie commence à tomber, l’orage se rapproche et Manuel trouve refuge dans une villa contemporaine. Le couple qui y vit décide de lui offrir le gîte, à contrecœur. Quelque chose ne tourne pas rond, l’ambiance s’alourdit encore. Enfin, l’orage éclate, que va-t-il advenir ?

La tempête est l’histoire d’un drame. L’histoire se déroule presque exclusivement en huis-clos, ce que j’aime beaucoup. Il y a peu de personnages, peu de dialogues et pourtant, l’histoire est riche. Marino Neri arrive à faire passer de nombreux messages à travers les expressions et attitudes de ses personnages, ses choix de couleurs et son atmosphère particulière. La violence occupe une place toute particulière dans ce roman graphique : les violences conjugales, les violences envers les étrangers, la violence de l’orage…

Pour conclure, j’ai trouvé ce graphique passionnant et qualitatif, une histoire implacable qui risque de vous faire passer une belle nuit blanche !

La tempête de Marino Neri, paru en mai 2023 aux éditions Casterman, 152 pages, 25€

Le soleil de minuit tome 1 de Lylyblabla

Résumé

20 janvier, 16h20. Quelque part en région parisienne, deux étoiles filantes entrent en collision Aaron a toujours vécu dans cette petite ville de banlieue. Il y a ses petites habitudes, ses amis, ses secrets Son monde bascule quand il y voit Milann pour la première fois, triste et seule sous la pluie, et qu’il décide d’aller lui parler. Milann a le coeur en miettes, elle est trempée de la tête aux pieds et pétrifiée par le froid. Pourtant, elle ne parvient pas à quitter Aaron du regard, assis à l’arrêt de bus de l’autre côté de la rue depuis une éternité. Ils ne se connaissent pas mais sont inéluctablement attirés l’un par l’autre, comme deux aimants. Leur rencontre était écrite. Le temps d’une soirée, Milann et Aaron sont emportés par un tourbillon d’émotions. Mais qu’adviendra-t-il de leur histoire naissante quand sonnera le dernier coup de minuit ?

L’avis de Cassandre

Voilà une duologie qui me faisait furieusement de l’œil depuis sa sortie et que j’ai enfin la chance de lire. Nous suivons Milann et Aaron, deux jeunes qui ont vingt ans et vont se rencontrer à un arrêt de bus. Milann pleure toutes les larmes de son corps, suite à une immense déception et Aaron attend désespérément son ami censé venir le chercher. Aaron décide d’aborder Milann et leur rencontre provoque rapidement des étincelles.

Ce livre est une vraie romance qui fait du bien. Nos deux protagonistes vont passer une journée ensemble, probablement la plus belle et romantique de leur vie. J’ai adoré cette alchimie qui naît entre eux, cette complémentarité. Ils ne savent presque rien l’un de l’autre et pourtant, c’est comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Au fil des chapitres, on comprend qu’ils portent chacun sur leurs épaules un lourd fardeau. Leur histoire personnelle m’a profondément touchée. J’ai lu ce roman en un après-midi seulement et j’en ressors avec des étoiles dans les yeux.

Quel plaisir de passer un aussi bon moment avec les personnages de Lylyblabla ! Inutile de vous préciser que j’enchaîne immédiatement avec le second tome !

Le soleil de minuit tome 1 de Lylyblabla, paru en février 2023 aux éditions Hugo Publishing, 320 pages, 7,90€

Les beaux mensonges de Céline de Roany

Résumé

Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.

L’avis de Cassandre

Les beaux mensonges est la seconde enquête de Céleste Ibar mais la première que je lis. Anne Arnotte, PDG de la biscuiterie familiale nantaise est retrouvée morte dans son lit. La thèse du suicide ne colle pas, Céleste Ibar se voit confier cette nouvelle enquête. Tout le monde aimait Anne, une femme droite, pieuse, dévouée, une Sainte, en somme. Mais qui se cache réellement sous ce masque ? Céleste et son équipe ne sont pas au bout de leurs surprises…

Les beaux mensonges est un roman polyphonique qui permet de suivre l’intrigue sous tous ses angles : les enquêteurs, Anne, son entourage etc.. Céline de Roany nous plonge dans l’univers de la bourgeoisie, où tout n’est pas toujours tout rose, loin de là. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, ce polar en est la parfaite illustration.

J’ai adoré la manière dont l’intrigue est traitée et les thématiques importantes telles que les violences faites aux femmes, le sexisme, la vengeance. Je me suis facilement attachée à Céleste et son coéquipier, un duo aussi détonant qu’efficace ! La fin est à la hauteur de mes attentes, surprenante jusque dans ses toutes dernières lignes. Je suis ravie d’avoir découvert cette autrice, membre du collectif des Louves du Polar ! Il me tarde de retrouver Céleste Ibar dans une prochaine enquête !

Les beaux mensonges de Céline de Roany, paru en février 2023 aux éditions Pocket, 552 pages, 9,50€

Femlandia de Christina Dalcher

Résumé

Dans un futur proche, les États-Unis ont sombré dans le chaos après une crise économique sans précédent.
Miranda Reynolds a perdu sa maison, son travail et son mari, il ne lui reste plus que sa fille Emma et quelques boîtes de conserve. En proie à l’insécurité dans un monde devenu anarchique, elles n’ont plus qu’un seul espoir : Femlandia.
Miranda avait toujours affirmé qu’elle préfèrerait mourir plutôt que de vivre dans ce paradis autarcique réservé aux femmes, à l’abri de la violence des hommes, mais son instinct de survie ainsi que la présence d’Emma la poussent à franchir le portail surmonté de deux X entrelacés. Et si derrière son apparence idyllique se cachait l’enfer ?

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule dans un avenir proche. Les États-Unis sont victimes d’un immense krach boursier qui engendre des pertes d’emplois, des suicides, des millions de personnes qui se retrouvent à la rue et qui ont faim. Miranda et sa fille en font partie. Elles menaient une vie dorée et ont tout perdu. Leur dernière solution est de rejoindre Femlandia, un groupuscule de femmes qui vivent en autarcie, et surtout, à l’écart des hommes.

J’ai trouvé la première partie (environ un tiers du livre) laborieuse. Elle concerne la vie de Miranda et sa fille avant leur arrivée à Femlandia et on y trouve de nombreux flashs dans le passé qui n’apportent pas forcément beaucoup à l’histoire. Cette partie est relativement longue et redondante. L’arrivée à Femlandia est plus intéressante, plus rythmée et on se rend compte rapidement que cette communauté est sûrement pire que la rue. Femlandia a été créée par la mère de Miranda avec qui elle a coupé les ponts il y a des années. Miranda a toujours perçu Femlandia comme une secte et va vite comprendre qu’il s’agit d’un euphémisme. La communauté réunit des femmes brisées par les hommes. Leur « Mère » se sert de leurs traumatismes pour les monter contre les hommes et les convaincre qu’une vie sans eux est indispensable. Chaque membre est conditionnée. Dès leur arrivée, Miranda ressent un malaise et le besoin de découvrir la vérité, mais à quelle prix ?

Si cette partie est plus intéressante, j’ai trouvé dommage que les actions s’enchaînent aussi rapidement. Le lecteur n’a pas vraiment le temps d’entrer dans le quotidien de la communauté, c’est dommage ! Globalement, j’ai relevé un manque de crédibilité dans certaines péripéties et de nombreux événements trop prévisibles. Les personnages n’ont pas su me convaincre, trop caricaturaux à mon goût. Pour conclure, j’avais beaucoup aimé QI de l’écrivaine et, a contrario, j’ai été très déçue par celui-ci. Une thématique intéressante à l’origine mais qui n’a pas été exploitée comme je l’aurais souhaité.

Femlandia de Christina Dalcher, paru en mars 2023 aux éditions Robert Laffont, 448 pages, 22€

Pimo & Rex : Epouse-moi si tu peux de Thomas Wellmann

Résumé

Les chevaliers de la Table Ronde peuvent aller se rhabiller !

L’un, aspirant écrivain grand et maigre, est dévoré par une multitude d’angoisses existentielles, et surtout celle de la page blanche. L’autre est un robuste épicurien, jamais en panne d’inspiration pour concocter un plat réconfortant pour ceux qu’il aime. Et comme les contraires s’attirent, Pimo et Rex sont les meilleurs amis du monde. Et des collègues de travail : dans la vie, ils sont chevaliers, ce qui consiste globalement à dévaler des bois magiques sur leurs fidèles destriers, à la recherche d’une quête… eh bien, chevaleresque : libérer une muse réfractaire emprisonnée par un mage noir qui s’essaye sans succès à la peinture abstraite, ou encore affronter un terrifiant suprabibliothécaire prêt à tout pour récupérer un livre emprunté et jamais rendu…

Mais assez parlé boulot : Rex se marie avec Léo et compte bien oublier, le temps de ce week-end de festivités, monstres, sorcellerie et autres soucis du quotidien ! Sauf que les forces du mal ne prennent pas de jours de repos, elles…

L’avis dAudrey

La couverture de cette bande dessinée annonce la couleur : aventure loufoque en vue ! Pimo et Rex sont meilleurs amis, unis comme les doigts de la main. Rex, qui est écrivain, annonce son mariage avec Léo à Pimo et lui demande d’être son témoin. Fou de joie, il accepte. Les deux amis sont loin de se douter que l’événement ne se passera pas du tout comme prévu.

J’ai adoré l’univers déjanté de Thomas Wellmann. Ses personnages ne ressemblent pas à grand-chose et c’est ce qui fait leur charme. Ils sont bariolés et disproportionnés, ce qui peut tout d’abord surprendre (en bien). Les personnages évoluent dans un monde loufoque où s’invitent les monstres, la magie, la cartomancie et j’en passe !

Je me suis facilement laissé prendre au jeu de cette bande dessinée. L’humour est très présent et les dialogues et comiques de situation m’ont bien amusée. J’ai particulièrement aimé Pimo qui multiplie les bourdes, rendant les scènes hilarantes.

Si vous aimez les histoires et personnages complètement barrés, cette bande dessinée est pour vous ! Je remercie Babelio et les éditions Sarbacane pour l’envoi de ce titre avec lequel je suis sortie de ma zone de confort, pour le meilleur !

Pimo & Rex : Epouse-moi si tu peux de Thomas Wellmann, paru en mars 2023 aux éditions Sarbacane, 160 pages, 17,90€

La promesse de Marie De Lattre

Résumé

Marie grandit dans un appartement semé de cachettes, car on ne sait jamais. Dans la table de nuit parentale, une étoile jaune prend la poussière. Aux murs figurent des tableaux muets.
Jacques, son père, est médecin. Il a la gaieté angoissée. Pour évoquer son enfance, il s’enferme dans un silence intransigeant. Pourquoi ?
Lorsqu’il disparaît, Marie hérite d’une enveloppe. Dedans, des lettres d’amour à l’orthographe incertaine, et une supplique, griffonnée au crayon, en 1943 : « N’oublie pas l’enfant. » Qui l’a écrite ? Et à qui s’adresse-t-elle ?
 Quatre destins se rencontrent dans ce récit. Un secret les lie qui, aujourd’hui encore, stupéfie.
La Promesse dit l’amour filial, l’instinct de survie, la violence née du silence, et la réconciliation entre des générations.

L’avis de Cassandre

Marie De Lattre a treize ans quand son père, Jacques, lui confie un secret. Il lui explique que ses parents, Pierre et Madeleine (les grands-parents de Marie), sont en réalité ses parents adoptifs. Ses vrais parents, Kogan et Frieda étaient juifs et ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Jacques demande à sa fille de ne jamais révéler ce secret. A cet âge-là, Marie ne comprend pas. Ce secret est abstrait, flou et elle décide de le placer dans un tiroir mental. Ce tiroir, elle l’ouvrira quelques vingt années plus tard, après la mort de son père, lorsque sa mère lui confie des lettres lui appartenant. Marie décide de retracer la vie de son père, de Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine.

On ressent cette ambivalence : l’envie irrépressible de savoir freinée par la peur de mettre en lumière des secrets trop lourds à porter. La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne et qui est à mes yeux très important. Marie De Lattre nous raconte une histoire dans l’Histoire et plus particulièrement, son histoire. Si elle n’a pas vécu la Shoah, on la sent intrinsèquement liée à cette sombre période. Elle en fait un devoir de mémoire, son chemin de croix et honore ainsi sa famille, biologique et adoptive.

La Promesse est une histoire d’amour(s), de filiation, de sacrifices et de dévouement. Marie De Lattre brise la promesse faite à son père pour lui faire, le plus beau des cadeaux : un touchant hommage posthume à celui qui s’est tu toute sa vie. Un récit empli d’amour, pour ne jamais oublier.

La promesse de Marie De Lattre, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 240 pages, 20€

Il lui a donné un nom et tous ses biens. Mais en lui interdisant son enfance. En lui refusant toute parole sur cette période. Il lui a sauvé la vie, mais au prix d’un silence assourdissant que mon père n’a pas su rompre avec nous, l’enfermant dans une solitude terrible.

Mon père était souvent au centre de nos discussions, mais les Kogan l’étaient davantage encore. Il étaient notre point commun. Aucun de nous ne les avait connus. Et aucun de nous ne porterait leur nom. Nous portons tous les trois un nom que nous n’aurions pas dû porter. A chacun de nous il a légué ce leurre, ce double-fond dissimulé sous notre apparente histoire sociale.