Résumé
Lorsqu’il débarque en Espagne, où son père est censé avoir refait sa vie, Gontran découvre un veuf esseulé, écrasé par le poids des souvenirs et du chagrin. Le fils décide d’aider le père. Mais comment le soutenir et combler le vide laissé par la femme qui rendait à l’un et à l’autre la vie si extraordinaire ?
L’avis de Cassandre
Gontran, marié et papa d’un adolescent prénommé Léo a presque tout pour être heureux. Presque, car il y a six ans, sa mère est décédée, laissant un manque immense. Quant à son père, depuis le décès, leurs liens se sont distendus. Lorsque Gontran reçoit un appel lui indiquant que la santé de son père est inquiétante, il prend le premier avion en partance pour l’Espagne. Dès son arrivée, leurs rapports sont immédiatement conflictuels. Ils ne se comprennent pas et ne semblent pas avoir grand chose en commun…
J’ai été surprise de lire ce roman aussi vite, presque sans prendre le temps de respirer ! L’écriture de Gavin’s Clemente Ruiz est très prenante, les chapitres défilent à toute allure. J’ai été touchée par les thèmes abordés : les rapports père-fils, le deuil, le poids des non-dits. Le père de Gontran est difficilement appréciable de prime abord : il est casanier, bourru, ne fait pas beaucoup d’efforts. Gontran a le sentiment de n’avoir aucun point commun avec lui, et pourtant… Sous ses airs d’ours mal léché, son père pourrait bien dissimuler de profonds sentiments. Le problème est qu’il ne sait pas les verbaliser.
Avec ce roman, vous allez rire, sourire, être ému (et peut-être pleurer ?). Derrière un humour certain et des tirades dignes de punchlines, se cachent de réels questionnement. Pourquoi craint-on de ressembler à ses parents ? Que sait-on vraiment d’eux, eux qui savent (presque) tout de nous ? Pourquoi est-ce si difficile de parler d’amour ? En bref : un roman qui fait beaucoup de bien.
Les jours heureux ne s’oublient pas de Gavin’s Clemente Ruiz, paru en avril 2023 aux éditions Albin Michel, 18,90€
Elle m’avait dit : « Lis. Tu comprendras quand tu seras grand. » Aujourd’hui je comprends, mais il est trop tard.