Catégorie : Littérature générale

Black Mesa d’Ophélie Roque

Résumé

À peine le père enjambait-il le seuil que le fils, fébrilement, annonçait qu’il avait acheté une terre – à Black Mesa, Arizona – qu’il comptait fichtrement la rejoindre au plus tôt, et que si le vieux voulait pas crever, il avait tout intérêt à le suivre.
« C’est comme si c’te chienne de vie avait décidé à ma place. »
Il fallut un certain temps avant que le père ne réagisse. Titubant légèrement à travers la pièce, il s’approcha de son fils et – pour la toute dernière fois – lui mit une raclée. Les coups s’arrêtèrent aussi soudainement qu’ils avaient commencé. Le souffle court, le vieux s’adossa au chambranle incertain de la cheminée, avant d’annoncer – l’air las – qu’il partirait aussi.
« D’toute façon, y a plus rien pour nous, ici ! »
Mais la terre – là-bas, à l’Ouest – voudrait-elle bien d’eux ?

L’avis de Cassandre

1887, Franck trime à l’abattoir toute la Sainte journée, dans des conditions abjectes, pour quelques malheureuses piécettes. Un jour de trop, il se sectionne un doigt. Il voit cela comme le signe, celui de partir vers l’Ouest, vers une autre vie. D’ailleurs, il vient d’acheter des terres à Black Mesa, en Arizona. Il paraît qu’elles sont hyper fertiles et qu’il deviendra riche. Il ne pourra le vérifier qu’une fois sur place. Il emporte alors son maigre paquetage, son vieux père, Ron et partent en convoi mené par des passeurs. Parviendront-ils à traverser le désert aride, sans mourir de soif, de maladie ou se faire tuer par des bandits ou des indiens ?

Le western n’est pas mon genre de prédilection mais j’aime lire des romans différents et varier les styles. La couverture et le titre ont attiré mon attention et je ne regrette pas du tout cette immersion dans l’Ouest Américain. Ophélie Roque signe un premier roman talentueux. J’ai été happée par sa plume acérée et par ses descriptions très immersives. Elle décrit la pauvreté, le labeur, les pèquenauds, la misère, la puanteur aussi. J’ai été touchée par la relation père-fils, par la dureté, les roustes et les non-dits. Entre les lignes, on devine toutefois un lien fort qui les unit. Notre duo va sérieusement en baver et faire des rencontres saugrenues.

Black Mesa un voyage qui fait écho à tous ceux entrepris par les oubliés des États-Unis. Un récit qui prend aux tripes et qu’on ne lit que d’une seule traite.

Black Mesa d’Ophélie Roque, paru en mars 2023 aux éditions Robert Laffont, 198 pages, 19€

Le portrait de mariage de Maggie O’Farrell

Résumé

C’est un grand jour à Ferrare. On y célèbre les noces du duc Alfonso et de Lucrèce de Médicis. La fête est extravagante et la foule n’a d’yeux que pour le couple.
 La mariée a quinze ans.
 Rien ne l’avait préparée à ce rôle. Elle n’était que la troisième fille du grand duc de Toscane, la discrète, la sensible, celle dont ses parents ne savaient que faire. Mais le décès soudain de sœur aînée a changé son histoire.
 La fête est finie, Lucrèce est seule dans un palais immense et froid. Seule face aux intrigues de la cour. Seule face à cet homme aussi charismatique que terrifiant qu’est son mari.
 Et tandis que Lucrèce pose pour le portrait de mariage qui figera son image pour l’éternité, elle voit se dessiner ce que l’on attend d’elle : donner vie à un héritier. Son propre destin en dépend…

L’avis de Cassandre

J’ai lu presque toute la bibliographie de la talentueuse Maggie O’Farrell, je ne pouvais pas louper cette parution ! Le portrait de mariage est un roman inspiré de faits historiques réels. Il raconte l’histoire de Lucrèce de Médicis, mariée en 1560, à l’âge de quinze ans et qui deviendra alors Duchesse. Un an plus tard, Lucrèce est morte, les rumeurs disent que ce n’est pas la maladie qui l’a tuée mais son mari.

Maggie O’Farrell nous propose une histoire romancée sur la courte vie de l’héroïne. Retrouver la plume de l’écrivaine est un plaisir. Je la trouve talentueuse, poétique et captivante. Je me suis plongée dans l’Italie du XVIème siècle et j’ai pu aisément imaginer la vie de l’adolescente.

Qu’il est difficile de lire un récit abordant la thématique des mariages forcés, surtout quand l’épouse est davantage une enfant qu’une femme. Ce sujet est hélas, toujours d’actualité. J’ai été touchée par Lucrèce, sa différence, sa passion pour l’art et le calvaire qu’elle devra endurer.

Le portrait de mariage est un beau roman écrit avec sensibilité. Qu’attendez-vous pour découvrir la plume de Maggie O’Farrell ?

Le portrait de mariage de Maggie O’Farrell, paru en août 2023 aux éditions Belfond, 416 pages, 23,50€

Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard

Résumé

Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l’optimiste Ursula et le doux Toby.
Comblée, Eleanor vit l’accomplissement d’un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Et si entre Cam et Eleanor la passion n’est plus aussi vibrante, cette vie familiale au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d’imagination, lui offre des joies inespérées. Jusqu’au jour où survient un terrible accident…

L’avis de Cassandre

Il y a des romans dont on pourrait parler durant des heures et celui-ci en fait clairement partie. Le personnage principal s’appelle Eleanor. Nous la suivrons durant plusieurs décennies. Elle est illustratrice d’albums pour enfants et a vingt-ans quand elle achète une ferme, dans un village des États-Unis. Eleanor rencontre Cam et ensemble, ils ont trois enfants. Ils mènent une vie simple mais heureuse et se réjouissent des petits bonheurs du quotidien. Mais on sait que cette vie de famille s’apprête à basculer, car, dans le prologue, Eleanor est divorcée et la relation qu’elle entretenait avec ses enfants a changé.

Joyce Maynard a su me captiver, durant près de 600 pages qui ne m’ont jamais ennuyée. Elle dresse le portrait d’une femme très complet à travers laquelle j’ai pu parfois m’identifier. Eleanor est une femme, une travailleuse, une épouse, une mère et endosse de nombreuses casquettes. Elle porte sa famille à bout de bras et fait tout ce qui est en son pouvoir pour que chacun ne manque de rien, quitte à se sacrifier. Son attachement pour sa maison est fort, elle est son foyer parfaitement imparfait, celui qui a vu naître et grandir ses enfants. Ce foyer qui a été le témoin de beaucoup d’amour aussi.

Je ne pensais pas qu’un roman était capable de me bouleverser à ce point. J’ai trouvé la réflexion de Joyce Maynard très juste. Dans la vie, on craint tous certaines choses. Mais en réalité, il est rare qu’elles se produisent et la vie nous réserve parfois d’autres grands malheurs auxquels rien ne peut nous préparer. L’écrivaine nous fait aussi prendre conscience que rien n’est acquis et que tout peut basculer en une fraction de secondes. Mais si la vie nous reprend parfois certaines choses, elle nous offre aussi des surprises inattendues. L’écrivaine aborde de nombreux sujets tels que le divorce et son impact sur la famille, le féminisme, le handicap, et surtout, le pardon et la résilience.

Vous l’aurez compris, ce roman est un gros coup de cœur et de loin, ma plus belle lecture de l’année.

Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard, paru en août 2022 aux éditions 10-18, 600 pages, 10,10€

L’été où Elodie de Kate Riordan

Résumé

Au cœur d’un été étouffant, marqué par des incendies d’une violence inhabituelle, Sylvie doit quitter Londres pour retourner dans sa maison en Provence, où elle n’a pas mis les pieds depuis dix ans. Accompagnée d’Emma, sa cadette, elle tente de dépasser le sentiment d’effroi que lui inspire cet endroit.
Que s’est-il réellement passé cet été 83 ? Qu’est-il arrivé à Élodie, sa fille aînée ? Élodie qui obtenait toujours ce qu’elle voulait. Élodie que les gens du village comparaient à l’une des « Manson Girls ». Élodie, disparue à l’âge de quatorze ans.
Tandis que le mercure grimpe et que les feux se rapprochent, Sylvie sent poindre une menace bien plus effrayante. Qui pourrait tout changer.

L’avis de Cassandre

Sylvie, divorcée, habite seule à Londres avec son adolescente, Emma. Une lettre l’enjoint de se rendre à la Rêverie, sa maison de campagne en France, où elle n’a pas mis les pieds depuis dix ans et qui a subi des dégradations. Le cœur lourd, Sylvie part donc en Provence avec sa fille. Désormais, elle n’a pas d’autre choix que celui d’affronter son passé. Très vite, le lecteur découvre l’existence d’Elodie, la fille aînée de Sylvie, qui a disparu dans des circonstances dramatiques, il y a dix ans.

Kate Riordan a choisi d’alterner les temporalités. Nous suivons Sylvie et Emma dans le présent, en 1993, et l’histoire d’Elodie, depuis sa naissance, en 1969. L’été où Elodie est un roman très addictif. On se demande ce qui est arrivé à l’adolescente et pourquoi Sylvie redoute tant son retour à la Rêverie. Kate Riordan aborde la maternité de manière singulière et parle d’enfants différents. L’ambiance est lourde, moite, le lecteur espère et redoute l’orage qui arrive, sans pouvoir anticiper ses conséquences. Ce récit a su me surprendre et me toucher. J’aurais juste souhaité une fin plus détaillée. J’ai trouvé qu’elle arrivait trop rapidement et qu’il manquait quelques explications.

Pour conclure, un roman noir idéal pour l’été et un écrivaine que j’espère retrouver prochainement !

L’été où Elodie de Kate Riordan, paru en juin 2023 aux éditions 10-18, 408 pages, 8,90€

Les sirènes de Malibu de Taylor Jenkins Reid

Résumé

Malibu, samedi 27 août 1983. La ville entière vibre d’excitation : ce soir, Nina Riva donne sa grande fête annuelle, l’événement le plus notoirement décadent de la côte ouest auquel tout le monde rêve d’être invité, stars du show-biz comme anonymes. La seule personne à ne pas partager cet enthousiasme est peut-être Nina, justement. Après des années à porter sa célèbre famille à bout de bras, elle se passerait bien de jouer une fois de plus les hôtesses parfaites.
Livrés à eux-mêmes dès leur plus jeune âge, les enfants Riva ont réussi à devenir des modèles de succès qui fascinent aujourd’hui l’Amérique. Mais sous cette belle façade, Nina, Jay, Hud et Kit cachent chacun leurs propres secrets. Et si à minuit la fête bat son plein, au matin, leur palais de verre sera en flammes.
Des côtes escarpées de Malibu aux plages de sable fin du Pacifique, en passant par l’emblématique Pacific Coast Highway, le portrait envoûtant d’une fratrie aux prises avec ses rêves et son histoire familiale.

L’avis de Cassandre

Août 1983, Nina Riva, vingt-cinq ans, s’apprête à donner sa fête annuelle, dans sa villa à Malibu. Nina est connue pour ses photos en bikini et calendriers où elle pose en tant que surfeuse. Elle est aussi célèbre car elle est mariée à un tennisman de renom qui vient juste de se faire la malle avec une autre joueuse… En soi, Nina n’est pas impatiente d’accueillir ses convives mais impossible d’annuler, tout le gratin n’attend que ça et viendra coûte que coûte.

Détrompez-vous, il ne s’agit nullement d’un roman léger sur la jet-set ! On y parle avant tout de portraits de femmes, en particulier Nina, l’aînée d’une fratrie de quatre enfants et leur mère, June. Nous les suivons chacune à leur tour, à la manière d’un miroir, tant leurs vies se ressemblent. J’ai été à la fois émue en assistant à leur dévouement sans faille et attristée tant elles s’oublient elles-mêmes.

Les sirènes de Malibu est un roman qui parle du patriarcat, de tromperie, d’engagement, de fuite et de lâcheté, entre autres. Impossible de ne pas être touché par la famille Riva, par ces deux frères et ces deux sœurs qui grandissent tant bien que mal, motivés par une passion commune, le surf. L’histoire se déroule sur 24 heures, le jour de la fameuse fête aux airs de cocote minute, prête à imploser. On se doute que rien ne se passera comme prévu et que la soirée changera le destin de chacun à jamais. Ne vous faites pas avoir par le titre, ici, on ne parle pas de sirènes comme les belles créatures aquatiques mais plutôt comme les sirènes d’alarme qui se déclencheront probablement après une telle soirée.

J’ai eu un coup de cœur pour la plume de Taylor Jenkins Reid qui dissèque la complexité des liens familiaux. Une histoire fascinante qui se conclue par un final jubilatoire !

Les sirènes de Malibu de Taylor Jenkins Reid, paru en mai 2023 aux éditions 10-18, 480 pages, 9,60€

Ce qu’elle a laissé derrière elle d’Ellen Marie Wiseman

Résumé

New York, 1929. Clara Cartwright, 18 ans, est prise en étau entre ses parents autoritaires et son amour pour un jeune immigrant italien. Furieux qu’elle ait rejeté un mariage arrangé, son père l’envoie dans un asile pour « malades nerveux ».
1995. L’asile Willard a bien vieilli. Par un dimanche brumeux, la jeune Isabelle en découvre les arbres torturés, les murs décrépits… Elle-même hantée par son passé, Izzy ne tarde pas à dénicher, dans les décombres, cette malle à l’abandon et le journal intime qu’elle contient…
Ce que l’une a laissé derrière elle sera l’occasion, pour l’autre, d’avancer enfin dans sa vie.

L’avis de Cassandre

L’an passé, j’ai lu et adoré La vie qu’on m’a choisie. Je n’ai eu aucune hésitation avant de me plonger dans cette autre histoire. Là encore, nous suivons deux femmes, à deux époques différentes, aux États-Unis. D’un côté, il y a Clara, dix-huit ans en 1929. Elle est la fille de parents bourgeois qui voient d’un mauvais œil son histoire d’amour avec Bruno, un immigré italien. Le ton monte sérieusement et le père de Clara a une solution toute trouvée : la faire interner à Willard, l’asile public. L’autre femme que nous suivons est Izzie, dix-sept ans, en 1995. Elle traîne de grosses casseroles niveau familial et se retrouve ballotée de foyer en foyer. Ses parents adoptifs actuels sont plutôt sympas et lui proposent de s’investir dans un projet de musée sur l’ancien asile local, Willard. Izzie découvre un journal intime et des effets personnels ayant appartenu à Clara. Qu’est-il arrivé à la jeune femme ?

J’ai toujours été intéressée par la thématiques des asiles, en particulier sur les femmes saines d’esprit qu’on internait pour les faire taire ou parce qu’elles avaient des « mœurs légères », par exemple. Ce roman est entièrement fictif. Pourtant, Ellen Marie Wiseman dépeint parfaitement le portrait d’une femme internée de force par sa famille. Cette histoire est terrible, entre l’injustice, les mauvais traitements, les punitions, la malnutrition, les sévices, les traitements médicamenteux. Impossible de ne pas avoir la nausée. Cela relève presque du film d’horreur. Et pourtant, c’est le sort vécu par de nombreuses femmes…

Si le texte est dur et nous tord le ventre, j’ai eu un coup de cœur pour cette lecture. Un coup de cœur pour ces deux femmes qui affrontent des démons différents et se montrent fortes. Un coup de cœur pour l’écriture et pour cet hommage retentissant, à toutes ces femmes à qui ont a brisé la vie. J’ai lu cette histoire en une petite journée, avec avidité et soif de justice. Un récit inoubliable que je recommande à 200%.

Ce qu’elle a laissé derrière elle d’Ellen Marie Wiseman, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 496 pages, 9,50€

Super bien, merci de Monica Helsey

Résumé

608 jours.
C’est la durée du mariage de Maggie, assistante de recherche à Toronto. À même pas trente ans, elle entame une procédure de divorce avec Jon : Jon, qu’elle a rencontré à l’université et qu’elle pensait sincèrement être « le bon ».
À part ça, Maggie va bien. Super bien, même – selon ses dires.
Fauchée et célibataire pour la première fois depuis sa majorité, Maggie embrasse son statut de jeune divorcée et débute une nouvelle vie : burgers à 4 heures du matin, achats compulsifs, hobbies divers et variés… et retour maladroit dans le monde du flirt.
Face à un avenir incertain mais épaulée par ses amis de longue date, sa nouvelle amie divorcée et même sa cheffe, Maggie se pose toutes les questions : pourquoi se marie-t-on ? Un mariage peutil échouer avant même d’avoir commencé ? Combien de burgers faut-il manger avant d’atteindre le bonheur ?

L’avis de Cassandre

Super bien, merci, est un roman qui a été présenté comme LE livre de l’été. Entre le titre, la couverture audacieuse et le résumé alléchant, difficile pour moi de ne pas craquer.

De quoi ça parle ? De Maggie, vingt-huit ans, qui a rencontré Jon il y a une petite dizaine d’années et s’est rapidement mise en ménage. Ils se sont aimés, ils se sont mariés (il y a moins de deux ans), se sont (trop) disputés et aujourd’hui, ils divorcent. Si c’est Maggie qui a suggéré la séparation, désormais, elle s’en mord méchamment les doigts. La jeune femme est au bout du rouleau. Au début, son entourage se montre attentionné, compréhensif et au fil des mois, ils commencent à se lasser…

Il faut dire que Maggie est une femme compliquée et difficile. Elle se plaint et se lamente à longueur de temps, envoie des mails et des SMS à Jon quotidiennement sans que celui-ci ne lui réponde (oui, elle le harcèle !) et est insensible à ce qui se passe autour d’elle. J’ai trouvé difficile de m’attacher à une personne aussi égocentrique. Au fil des chapitres, Maggie va trop loin et s’enlise de plus en plus. Je ne vous cache pas que la première moitié du roman m’a laissé dubitative, en raison de cette personnalité compliquée. Mais j’aimais le style d’écriture, l’humour (souvent cru) et les personnages secondaires. J’ai donc persévéré et j’ai fini par comprendre et tolérer la jeune femme qui souffre énormément et ne se rend pas compte du mal qu’elle fait.

La seconde partie du roman est une vraie bonne surprise. J’ai pris plaisir à voir Maggie évoluer, se remettre en question et renouer avec elle-même. Monica Helsey aborde de nombreuses thématiques : le mariage, le divorce, les rencontres Tinder, le surpoids, la dépression, la dépendance aux réseaux sociaux etc.. Ce roman n’est pas aussi léger qu’il y paraît !

Pour conclure, ce n’était pas gagné après ce début de lecture tumultueux mais la suite en vaut vraiment la peine et je suis finalement contente d’avoir découvert ce titre !

Super bien, merci de Monica Helsey, paru en juin 2023 aux éditions Robert Laffont, 480 pages, 22€

L’affaire Sophie M. de Lionel Abbo et Yohan Perez

Résumé

16 décembre 2022, 6h du matin. Le corps de de la chanteuse Sophie M. est retrouvé, sans vie, dans la chambre de son appartement. Victoire Miller, en charge de l’affaire, ne constate aucune effraction ou objet dérobé, pas la moindre trace ADN, juste un objet étrange qui semble n’avoir rien à faire sur une scène de crime : un exemplaire de Sophie la girafe, ce jouet en latex que mâchouillent habituellement les nourrissons…

« Est-il possible d’oublier un enfant sur le chemin de ses vacances, comme on égare une glacière ou une vulgaire valise ? Est-il concevable de vouloir un bébé puis de changer d’avis et de l’abandonner, soit qu’il ne soit pas à son goût, trop bruyant, trop envahissant, malodorant ou pire, mal voyant, soit que son enfante.ment fût le fruit du hasard ? Que dit la société des parents qui préfèrent le couple à la famille ? Pourquoi, au mois de décembre 1951, Mr et Mme Rampeau ont-ils quitté la France pour le Kenya, accompagné de leur jeune ange de neuf mois, et en sont revenus, un mois plus tard, les mains vides ? La véritable raison, nulle ne la connaît. » 

L’avis de Cassandre

Nom d’une girafe, la célèbre chanteuse, Sophie Marsault est retrouvée assassinée à son domicile ! A ses côtés, le tueur a laissé un exemplaire du non moins célèbre jouet en caoutchouc, Sophie la girafe. Pendant que la France pleure, Victoire se retrouve en charge de l’enquête criminelle.

L’affaire Sophie M. est un roman aussi addictif qu’original. J’ai adoré l’intrigue, absolument loufoque et l’humour des auteurs, Lionel Abbo et Yohan Perez. On y trouve de nombreux jeux de mots et des clins d’œil à des célébrités qui existent réellement. J’ai trouvé ce roman rafraîchissant. Le genre de lecture fluide et sans prise de tête !

Le personnage de Victoire m’a bien plu, en particulier son côté tête brûlée. Elle va faire équipe avec Gabriel, que j’ai trouvé énigmatique. J’ai très envie d’en savoir plus sur ce drôle de duo. La bonne nouvelle est qu’une suite est prévue pour bientôt ! En attendant, laissez-vous tenter par ce joli roman jaune. Vous ne verrez plus jamais Sophie la girafe de la même façon !

L’affaire Sophie M. de Lionel Abbo et Yohan Perez, paru en juillet 2023 aux éditions Hugo Publishing, 256 pages, 19,95€

Qui sème des graines de folie croque la vie de Charlotte Léman

Résumé

Marie court, tout le temps. Elle jongle entre l’intendance du quotidien, un travail prenant et deux ados qu’elle élève seule : Marie est une Wonder Woman des temps modernes. Mais sa mécanique s’enraye lorsqu’elle perd son emploi du jour au lendemain. Elle décide de profi ter de son infortune pour prendre un nouveau départ, loin du tumulte de la vie parisienne.
Alors que Marie commence à se demander si elle n’a pas fait une erreur en quittant ses repères, une voisine l’invite à rejoindre le Cercle des Floralies, un groupe de femmes atypiques qui cultivent la joie de vivre. Et, un événement arrivant rarement seul, elle découvre une mystérieuse missive dans sa boîte aux lettres.
Et s’il était temps pour Marie de lâcher prise et de semer « des graines de folie » ?

L’avis de Cassandre

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je suis une inconditionnelle de la collection Instants Suspendus des éditions L’Archipel ! De surcroît, j’avais adoré le précédent roman de Charlotte Léman, La délicieuse imposture du chant des sirènes. Impossible pour moi de louper cette parution !

Dans ce nouveau roman, j’ai rencontré Marie, 45 ans, qui occupe un emploi à responsabilités dans la logistique à Paris. Mais voilà que la DRH la convoque et l’informe de son licenciement. Notre héroïne, mère-célibataire, est contrainte de quitter la capitale pour la campagne. Au programme, envoi de candidatures et rendez-vous démoralisants au Pôle Emploi. Pour couronner le tout, ses adolescents sont franchement insupportables (voire même ingrats, des ados quoi !). Heureusement, Marie va faire la connaissance d’un groupe de femmes qui se réunit chaque jeudi. L’occasion pour elle de s’intégrer !

Une nouvelle fois, il s’agit d’un roman que j’ai lu très rapidement. J’ai adoré Marie, cette femme surmenée qui a perdu confiance en elle et qui fait tellement pour les autres qu’elle s’oublie elle-même. Son groupe d’amies est juste génial, j’ai ri et été touchée par leurs rencontres hebdomadaires. Et puis, il y a l’amour bien sûr ! Marie reçoit des lettres d’un admirateur secret. Elle qui pensait que les relations amoureuses étaient loin derrière elle !

Charlotte Léman nous offre un roman réconfortant qui traite de sujets qui m’ont plu : le chômage, le manque de confiance, la charge mentale et l’amitié. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de lecture !

Qui sème des graines de folie croque la vie de Charlotte Léman, paru en juin 2023 aux éditions L’Archipel, 384 pages, 20€

Une pluie de septembre d’Anna Bailey

Résumé

Après une soirée arrosée dans la forêt de Tall Bones, Abigail Blake, dix-sept ans, est portée disparue.
Dans la communauté pieuse qui l’a vue grandir, les rumeurs vont bon train. A-t-elle fui une famille notoirement déséquilibrée où le père règne en maître sur une femme et des enfants terrorisés ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre au mauvais endroit ? Un assassin se cache-t-il dans cette petite ville du Colorado ? Ce qui est certain, c’est que les bois de Tall Bones renferment de nombreux secrets, à commencer par les pages déchirées du journal intime d’Abigail…

L’avis de Cassandre

Emma et Abigail sont adolescentes et meilleures amies. Elles vivent dans un village perdu du Colorado. Un soir, elles participent toutes les deux à une fête dans les bois. Le lendemain matin, Emma découvre qu’Abigail n’est jamais rentrée chez elle. Est-ce qu’il lui est arrivé malheur ? Est-elle simplement partie ?
Emma, l’un des personnages principaux de l’histoire, est bien déterminée à découvrir ce qui est arrivée à son amie. Et c’est peut-être bien la seule…

J’ignore pourquoi le titre de la version française s’intitule ainsi. Pendant ma lecture, ce n’est pas la pluie (ou l’eau) que j’ai pu ressentir. Au contraire, c’est plutôt le feu. Le feu de la colère, de la violence et de la haine, le feu qui détruit tout sur son passage, le feu des enfers. Whistle Ridge est bel est bien un lieu de désolation. Les habitants sont pauvres, voire très pauvres, l’avenir est incertain, la drogue fait rage et surtout, il y a une communauté religieuse dont fait partie la famille d’Abigail, les Blake. Cette famille est d’ailleurs bien sordide. Un père qui a fait le Viêt Nam et qui se réfugie dans l’alcool et dans la violence. Une mère soumise et absente. Et des frères complètement brisés. Mon cœur s’est serré à de nombreuses reprises et je craignais de découvrir le calvaire des enfants Blake.

L’intrigue concernant Abigail est reléguée au second plan, au profit de l’histoire autour de cette communauté et ses déboires. Cela ne m’a pas dérangée, j’ai toujours apprécié les histoires sur l’Amérique profonde, celles des laissés pour comptes, ceux que le rêve Américain a oubliés…
Anna Bailey est une très jeune autrice et s’est inspirée de son expérience personnelle au sein d’une secte religieuse pour écrire son premier roman. J’ai trouvé l’histoire intéressante mais assez décousue. Il y a de nombreux retours en arrière et des répétitions. La multitude de personnages que l’on suit par chapitre m’a parfois perdue. De ce fait, ma lecture a manqué de fluidité et a parfois été laborieuse.

Pour conclure, j’ai trouvé quelques points négatifs, en particulier liés à la jeunesse de l’écrivaine mais cela reste un bon roman !

Une pluie de septembre d’Anna Bailey, paru en février 2023 aux éditions Pocket, 448 pages, 9,20€