Catégorie : Les avis de Cassandre

Somb de Max Monnehay

Résumé

Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour, il emprunte à moto le pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour, il écoute des détenus lui confier des crimes atroces. Mais c’est la découverte d’un cadavre sur une plage proche de chez lui qui va provoquer une totale déflagration dans sa vie. Car il connaissait bien la victime, Julia, l’épouse de son meilleur ami, Jonas Somb.

L’avis de Cassandre

Vous connaissez ma passion pour les polars et encore plus lorsqu’ils sont français. J’ai lu énormément de critiques positives des romans de Max Monnehay et j’ai débuté la série Victor Caranne avec impatience.

Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Il se trimballe un certains nombres de casseroles et certaines de ses blessures n’ont jamais cicatrisé. Comme si cela ne suffisait pas, Julia, la femme qu’il aime depuis plus d’un an est retrouvée assassinée. Quel est le lien avec Jonas Somb, le meilleur ami de Victor ? Vous le découvrirez très vite.

Somb est un polar qui tient ses lecteurs en haleine. Il s’agit d’une lecture addictive où l’action s’enchaîne et laisse peu de place aux temps morts. J’ai adoré le personnage de Victor Caranne. Il exerce un métier dangereux et difficile mais aussi passionnant. L’intrigue est efficace. Jusque dans les toutes dernières lignes, Max Monnehay nous réserve des rebondissements.

Enfourchez la Honda de Victor et partez mener l’enquête de La Rochelle à l’Île de Ré, plaisir garanti !

Somb de Max Monnehay, paru en mars 2022 aux éditions Points, 312 pages, 8,30€

Mon cœur d’Antoine Guilloppé

Résumé

Une BD tout en douceur pour explorer et accueillir ses émotions

Même dans le Grand Nord, chacun cherche son Cœur !

La collection Minibulle : 

  • Les petits entrent naturellement dans les livres par les images : sans le soutien du texte, les images portent toutes les étapes du récit sans ellipse narrative
  • Sans texte, chacun est libre de se raconter l’histoire comme il le souhaite : à partir des images, l’enfant passe à l’oral et fait des phrases pour vous raconter l’histoire ou lire seul. 

L’avis de Cassandre

Les éditions Nathan ont récemment lancé la collection Mini Bulles, à destination des enfants de 3 à 5 ans. Sa particularité ? Les bandes dessinées ne contiennent aucun texte !
Mais alors, quel est leur intérêt ? Faire lire l’enfant grâce aux vignettes, lui permettre de se créer sa propre histoire.

Mon cœur est un très bel album monochrome. Le personnage principal est un ours polaire qui va faire de drôles de rencontres sur la banquise. Les animaux sont tout en rondeur, on a envie de les câliner et de partir à l’aventure avec eux. Il n’y a pas trop de détails en terme de décors, l’enfant peut se concentrer aisément sur les personnages. Je trouve le principe de la BD sans texte original et ludique. Il permet de développer la créativité. Il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse, l’interprétation est libre. Ainsi, l’enfant peut se créer une histoire qui lui sera propre. Cet album est idéal pour favoriser l’autonomie et pouvoir créer du partage avec le parent. Pour conclure, un premier titre qui a su convaincre toute la famille !

Mon cœur d’Antoine Gallioppé, paru en février 2024 aux éditions Nathan, 32 pages, 8,50€

La double vie de Dina Miller de Zoe Brisby

Résumé

Qui pourrait croire en voyant cette jeune femme gracile qu’elle vient de tuer l’un des plus grands criminels ?

1961, en pleine guerre froide, Kennedy lance le programme Mercury, point de départ de la conquête spatiale. Huntsville, Alabama, bat au rythme de son Centre spatial et de la toute jeune NASA. Dans le quartier huppé de Rocket District, où vivent les scientifiques et leurs familles, Dina Miller s’installe avec une mission : faire justice. Si les jolies maisons aux façades colorées et au gazon immaculé sont parfaitement entretenues, elles cachent pourtant bien des secrets… Ces brillants chercheurs qui œuvrent au futur radieux de l’Amérique, citoyens exemplaires, époux et pères de famille respectables, sont-ils aussi irréprochables qu’ils le prétendent ?

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Zoe Brisby avec son roman précédent, Les mauvaises épouses, qui m’avait entièrement convaincue. Je la retrouve aujourd’hui dans La double vie de Dina Miller qui est dans la même veine.

Dina Miller est une jeune femme de vingt-cinq ans qui n’a plus rien à perdre. Engagée par le Mossad, elle débute une nouvelle mission en Alabama. L’histoire se déroule en 1961, dans une ambiance de guerre froide. La Russie a envoyé Youri Gagarine dans l’espace. La NASA compte bien riposter. Dina s’installe à Rocket District, un quartier huppé où vivent les scientifiques, leurs épouses parfaites et leurs enfants merveilleux. Un décor fait de carton-pâte avec des pelouses vertes et tondues, un club d’épouses idéales et des maisons à la Desperate Housewives. La mission de Dina est d’exfiltrer le mari de l’une d’elle, suspecté d’être un ancien médecin nazi.

Une nouvelle fois, Zoe Brisby nous offre un roman qui se dévore. J’ai adoré Dina, cette femme, agent du Mossad qui travaille sous couverture. Elle prend de nombreux risques et ne reculera devant rien pour réussir. En parallèle, il s’agit d’une héroïne féministe qui éveille les consciences. S’il s’agit d’une oeuvre de fiction, elle est basée sur des faits réels, notamment les expériences des Nazis menées sur les populations juives pendant la guerre. Ou pire, celles des américains menées sur les minorités, en particulier noires, dans les années 1960…

Si vous ne connaissez pas encore Zoe Brisby, je ne peux que vous recommander de découvrir sa plume et de vous laisser embarquer dans cette ambiance américaine si particulière !

La double vie de Dina Miller de Zoe Brisby, paru en mars 2024 aux éditions Albin Michel, 272 pages, 19,90€

Des ronds dans l’eau de Morgane Alvès

Résumé

Un matin, l’esprit de Joséphine s’emballe lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte. En l’absence de son mari, Vincent, en déplacement pour le week-end, son cœur se gonfle de ce bonheur à venir. Elle n’est sûre de rien, se dit qu’il est trop tôt pour se réjouir mais imagine déjà un monde plus grand. Elle attend Vincent, encore et encore le dimanche soir. Il ne rentrera pas.
Sans lui, la jeune femme perd pied. Devant la cruelle synchronisation des événements, elle ne sait plus si elle est prête à accueillir un bébé. Pour la première fois de sa vie, elle choisit l’inconnu et part pour la Bretagne, à Locmariaquer, dans cette vieille maison en ruine que Vincent voulait à tout prix conserver en mémoire de son grand-père. Joséphine s’enfuit, n’emportant rien d’autre que son chat Georges, et laisse à Paris sa vie, son métier, ses amis, espérant trouver face à la mer un nouveau souffle.

L’avis de Cassandre

Joséphine et Vincent forment un couple fusionnel et très complice. Un quotidien sans vague, jusqu’au weekend qui marquera l’Avant et l’Après. Vincent part avec ses amis et laisse Joséphine seule à Paris. La trentenaire découvre qu’elle est enceinte. Vincent, quant à lui, ne reviendra jamais…

Des ronds dans l’eau est un roman des plus bouleversants. Il est écrit à la troisième personne et Joséphine en est son personnage principal. On la suit dans les différentes étapes du deuil et dans la découverte de la maternité. Ces deux événements parfaitement incompatibles, vont pourtant devoir cohabiter. Comment peut-on penser à devenir mère quand son univers tout entier s’écroule ? Comment survivre à l’absence de l’autre ? Comment accepter l’inacceptable et se tourner vers l’avenir ?

L’histoire de Joséphine m’a profondément émue. J’ai aimé la suivre dans son processus de reconstruction, notamment à son projet de retaper leur maison de vacances en Bretagne. J’ai aussi été conquise par les rencontres solaires que fera la jeune femme.

Pour conclure, une lecture à la fois touchante et lumineuse écrite par une jeune plume emplie de pudeur et sensibilité.

Des ronds dans l’eau de Morgane Alvès, paru en avril 2023 aux éditions Flammarion, 448 pages, 21,90€

La fille qui prenait les armes d’Amy Harmon

Résumé

Massachusetts, 1780. Depuis la petite ferme isolée du Massachusetts où elle travaille comme servante depuis ses dix ans, Deborah Samson rêve de Boston, de New York et de Philadelphie, de découvrir des endroits qui n’ont pas encore de nom… À vingt et un ans, elle attend impatiemment le jour où elle pourra enfin goûter à la liberté et explorer le monde. Alors, quand la guerre pour l’indépendance des colonies éclate, elle trouve dans la cause américaine, opposée à l’oppression anglaise, un écho singulier à sa propre situation. Enflammée par les rêves de liberté d’un pays tout entier, Deborah bande sa poitrine, enfile un uniforme et s’enrôle dans l’armée continentale. Sa taille élancée fait d’elle un soldat convaincant, mais les risques sont considérables et, confrontée à l’horreur du champ de bataille, elle devra lutter pour garder son identité secrète… Inspirée d’une histoire vraie, une fresque saisissante de la guerre d’indépendance américaine portée par une héroïne forte et libre qui s’émancipe de tous les carcans de son temps.

L’avis de Cassandre

Deborah Samson est âgée de vingt et un ans en 1780. Elle a grandi dans le Massachussetts et a toujours rêvé grand. Elle aimerait voyager, découvrir le monde, courir comme un garçon, s’accomplir. Ce qui n’est pas compatible quand on est embauchée dans une famille en tant qu’aide-ménagère. Quand la guerre d’Indépendance est déclarée et que les dix garçons de la famille sont progressivement enrôlés, Deborah n’a plus vraiment sa place. Elle décide alors de braver tous les interdits et de se faire passer pour un jeune homme pour rejoindre les forces armées…

Deborah Samson a réellement existé. Elle a été incroyablement courageuse et s’est battue avec bravoure. Amy Harmon a décidé de la faire connaître et lui rendre hommage à travers une histoire fictionnelle mais basée sur des faits réels. J’ai été bluffée par ce personnage hors du commun. J’ai trouvé Deborah intelligente, féministe, avant-gardiste et très inspirante. J’ai adoré la suivre dans ses aventures aux multiples rebondissements.

La fille qui prenait les armes
est un roman qui se dévore malgré son grand nombre de pages. Il y a aussi une dimension romantique qui m’a énormément plu. Les autres personnages sont touchants, en particulier le Général John Paterson.

Pour conclure, je suis ravie d’avoir découvert l’histoire de Deborah Samson à travers la jolie plume d’Amy Harmon !

La fille qui prenait les armes d’Amy Harmon, paru en octobre 2023 aux éditions Charleston, 512 pages, 22,90€

Pleurer pour un rien, c’est déjà beaucoup de Chloé Lume

Résumé

Le chemin en vers d’une jeune fille d’aujourd’hui tombée enceinte sans le vouloir

Il y a deux secrets dans la vie d’Adèle :

• un secret bien à elle : elle est enceinte de son amoureux, Nilo ;

• et un drame familial qui les dévore tous et s’apprête à ressurgir.

Alors, entre amour malmené, amitié combattive, drame familial et regard de la société, Adèle a-t-elle vraiment la place d’exister pour elle ?

Un premier roman en vers d’une maestria lumineuse.

L’avis de Cassandre

Adèle et Nilo, dix-sept ans, s’aiment profondément. Le couple s’est formé il y a quelques années et les deux adolescents sont très soudés. Jusqu’au jour où Adèle a un retard de règles, un doute croissant et puis, les deux traits verticaux sur le test de grossesse, tel un bouton « pause ». Le monde d’Adèle s’écroule. La jeune fille est perdue, ne sait pas quoi faire, ni à qui parler.

Dans la littérature Young Adult, il existe de nombreux livres qui abordent la thématique de grossesse non désirée. J’ai trouvé celui-ci particulièrement brillant et réussi. Premièrement, j’ai été conquise par la forme, il s’agit de prose en vers libres. On y trouve des pensées, des calligrammes, des échanges de SMS, aussi. Ce style me plaît car la lecture est rapide mais pas moins intense.

J’ai été touchée par Adèle, Nilo mais aussi par la famille d’Adèle qui est écrasée par le poids des non-dits et des blessures anciennes qu’on a voulu taire. L’interêt de ce roman n’est pas tant le choix final mais plutôt le cheminement pour y parvenir. Adèle se retrouve face à un choix qu’elle aurait voulu ne jamais avoir à faire. Chloé Lume retranscrit les émotions de la jeune fille avec beaucoup de sensibilité. Elle nous montre que choisir de poursuivre ou non sa grossesse est un choix définitif et extrêmement difficile. J’ai apprécié la documentation et la bienveillance autour de ce sujet sensible.

Pour conclure, j’ai dévoré ce roman en quelques heures et j’ai été bouleversée par la tempête que traverse le couple d’adolescents. J’ai grandement apprécié la présence de l’entourage et les précieux conseils qui leur sont prodigués. Une lecture essentielle et une plume douce et poétique. Un sans faute !

Pleurer pour un rien, c’est déjà beaucoup de Chloé Lume, paru en février 2024 aux éditions Sarbacane, 336 pages, 17€

Avec mes mains de Gwendoline Raisson et Ella Charbon

Résumé

​Jeux de mains, jeux de malins ! 
Avec mes mains, je me cache et je caresse, je donne, je reçois et je lis, je joue et j’applaudis…

  • Un livre original qui allie simplicité et interactivité pour les tout-petits !
  • Un moment complice et ludique avec votre enfant

L’avis de Cassandre

Quelle belle découverte que cet album découpé en forme de mains ! A chaque double page, l’enfant découvre une paire de mains qui mime une action. Il y a les mains qui donnent des friandises, celles qui envoient des baisers, celles qui se cachent, celles qui applaudissent et bien d’autres encore. En tournant les pages, c’est une nouvelle surprise qui se révèle. J’ai aimé le côté ludique où l’enfant peut reproduire par mimétisme. Ce sont des gestes du quotidien qu’on peut refaire aisément chez soi (ou ailleurs !).

L’objet est joli. Il s’agit d’un album coloré aux pages épaisses et cartonnées. Les bords sont arrondis et il n’y a pas de risque de se blesser. Cet album peut plaire aux tout-petits dès 18 mois environ. Mon enfant de 2 ans et demi a beaucoup apprécié et c’est un plaisir de partager ce moment de lecture et de jeu avec lui.

Avec mes mains de Gwendoline Raisson et Ella Charbon, paru en février 2024 aux éditions Nathan, 32 pages, 10,90€

Châtiment de Céline Denjean

Résumé

« Depuis qu’un fou furieux a tué maman, la rage qui couvait au fond de moi est sortie de ses gonds. Je la sens, là, qui enfle, gronde, bouillonne. Elle ressemble à un monstre qui me soulève le ventre. »

Une violence sourde ronge la très respectable famille Bellegarde dont la mère, Marie-France, a été sauvagement assassinée. Les fondations de l’édifice familial vacillent. La major Louise Caumont trouvera-t-elle la faille pour percer à jour les secrets du clan ?

L’avis de Cassandre

Je suis une inconditionnelle des polars de Céline Denjean. Je les ai presque tous lus et je n’hésite jamais avant de m’offrir ses dernières parutions. Une fois encore, je ressors conquise de ma lecture !

Dans Châtiment, nous retrouvons la major Louise Caumont et son équipe, que nous connaissons depuis quelques opus déjà. Toutefois, vous pouvez parfaitement lire les histoires dans le désordre. La gendarmerie vient de retrouver un serial killer décédé à son domicile depuis des mois. Il a tué une vingtaine de femmes et se faisait surnommer Le Thanatopracteur (la couleur est tout de suite annoncée). Le hic, c’est que la dernière victime a été retrouvée morte il y a deux mois et que le tueur serait décédé bien avant. Soit il s’agit d’un complice, soit d’un imitateur. Pour enquêter, Louise et son équipe vont d’abord s’intéresser à la famille de la défunte, les Bellegarde qui sont de fervents catholiques. Qu’est-ce qui se cache sous le vernis de la famille parfaite ?

Si j’ai adoré les précédents romans de Céline Denjean, avec Châtiment, la Louve du Polar place la barre encore plus haut. J’ai aimé l’atmosphère pesante et malaisante et l’univers fermé des écoles privées catholiques. Aussi, nous alternons les chapitres et les points de vue. Celui de Louise et de son enquête, bien sûr. Mais aussi celui de Philippe Georgel, détective privé. Il est mandaté par un homme dont la tante a mystérieusement disparu. Évidemment, l’ensemble est lié par une intrigue diabolique ! Si j’avais quelques doutes sur certains personnages, j’étais à mille lieues de comprendre l’issue finale de l’enquête !

Pour conclure, Châtiment est un polar addictif et brillant qui confirme, une fois encore, le talent de Céline Denjean !

Châtiment de Céline Denjean, paru en février 2024 aux éditions Michel Lafon, 400 pages, 20,95€

L’Art et le Chat de Philippe Geluck

Résumé

À travers 80 pages de dessins, peintures et sculptures, Le Chat et Philippe Geluck

revisitent l’art en rendant hommage aux plus grands artistes depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Avec ces deux-là, l’art n’est plus jamais austère. Au contraire, ils nous prennent par la main et nous aident, en nous faisant rire, à mieux comprendre ce qu’ont voulu nous dire Picasso, Rodin, Warhol et les autres. Cette réédition constitue l’édition définitive de l’album.

L’avis de Cassandre

Dans cet album, Geluck et son Chat nous emmènent dans leur galerie d’art. Au programme, pas moins de 80 œuvres souvent connues et iconiques : La Laitière, Le Cri de Munch, les portraits d’Arcimboldo, les peintures de Soulages ou encore, le Discobole. J’ai aimé cette visite privée, redécouvrir des œuvres mythiques, en découvrir d’autres. Philippe Geluck agrémente notre visite d’informations et d’anecdotes en tous genres. Et Le Chat, dans tout ça ? Il est présent à chaque double-page, soit sous forme de vignettes de bandes dessinées, de sculptures et autres.

J’ai aimé l’humour omniprésent, les jeux de mots et calembours. Quel plaisir que de retrouver la plume de Geluck et son animal mythique mêlés à l’Art ! J’ai trouvé le mélange parfaitement dosé. Cet album s’adresse à tous, nul besoin d’être passionné d’art pour apprécier, bien au contraire.

Pour conclure, L’Art et Le Chat a eu un effet madeleine de Proust sur moi et m’a rappelé certaines oeuvres étudiées à l’école et d’autres, déjà admirées dans les musées. Je suis aussi ravie d’avoir retrouvé Le Chat et son maître ! Je remercie les éditions Casterman et Babelio pour l’envoi de ce titre, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

L’Art et le Chat de Philippe Geluck, paru en mars 2023 aux éditions Casterman, 80 pages, 15,95€

Le Silence de Dennis Lehane

Résumé

En cet été de 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat Fennessy mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble. D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare. Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.

L’avis de Cassandre

Si j’ai vu plusieurs des adaptations cinématographiques des romans de Dennis Lehane, Le Silence est le tout premier que je lis du grand auteur. Et certainement pas le dernier.

L’histoire se déroule en 1974, dans un quartier irlandais de Boston. Pour lutter contre le racisme, un plan de déségrégation est mis en place. A Boston, on parle du Busing. L’idée est de tirer au sort des élèves du lycée « Blanc » et d’autres du lycée « Noir » et de les envoyer en bus dans l’autre lycée. Cela créera des manifestations et de grandes tensions. Revenons à l’histoire. On y rencontre Mary Pat, quarante-deux ans, Irlandaise qui élève seule sa fille Jules, depuis la mort de son fils aîné. Voilà qu’un soir, Jules, seulement âgée de dix-sept ans ne rentre pas. Sa mère semble être la seule personne à réellement la chercher. Pressentant que quelque chose de dramatique est arrivé, Mary Pat n’a rien à perdre et soulèvera des montagnes pour découvrir la vérité.

Je ne pensais pas ressentir autant d’émotions en lisant ce roman. Mary Pat est une anti-héroïne. Elle est violente, raciste, mal dégrossie aussi. Elle jure comme un charretier, file des gnons et dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Elle n’a que faire de l’opinion des autres. Mais elle est aussi une mère, a été une épouse, a soif de vérité. Elle s’embarque dans un combat où toutes les portes se ferment autour d’elle mais elle ne recule devant rien. Si elle a de nombreux défauts, on s’attache irrémédiablement à elle. Elle nous touche pour sa détermination, sa gouaille, tout l’amour qu’elle porte à sa fille même si elle peine à le verbaliser.

S’il y a une enquête policière, Le Silence ne se limite pas à ce genre. C’est avant tout un grand roman américain. Un roman qui parle d’une époque qui marque un tournant dans l’Histoire des États-Unis. Un roman sur la vengeance, sur la ségrégation, sur la lutte des classes et les oubliés du rêve américain. Je pourrais vous parler de ce livre pendant des heures mais je préfère vous conseiller de le lire. C’est un immense coup de cœur porté par la plume talentueuse de Dennis Lehane. Je n’oublierai jamais le personnage de Mary Pat, aussi fictif soit-il !

Le Silence de Dennis Lehane, paru en avril 2023 aux éditions Gallmeister, 448 pages, 25,40€