Étiquette : seconde guerre mondiale

Derrière le rideau Sara del Giudice

Résumé

À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie, croquent la vie à pleines dents. Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie. Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée !

Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper. La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion.

L’avis de Cassandre

Ce roman graphique débute en 1938. Yaël et Emilie sont sœurs et vivent une enfance assez normale. Leur mère est juive, leur père est un « goy », c’est à dire un non-juif. Un jour, leur mère tombe gravement malade et ne survit pas. Et puis, la guerre arrive et leur père est mobilisé. Les blagues sur les juifs se propagent puis, les lois anti-juifs, les dénonciations, les déportations.

La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne. Le fait qu’il s’agisse d’un roman graphique, d’autant plus. On pense en savoir beaucoup sur le sujet, et pourtant, il ne se tarit jamais. Le rideau est une symbolique forte dans ce récit. Le rideau qui cache ce qu’on ne veut pas voir, le rideau derrière lequel on se cache pour jouer. Le rideau qui permet d’entrevoir une réalité ou qui dissimule les secrets les plus terribles. Celui de Sara del Giudice ouvre et referme cette sombre histoire.

Derrière le rideau est un gros coup de cœur, une claque dont on ne peut pas se remettre. Yaël devient adolescente dans une France en guerre. Elle grandit et comprend peu à peu que sa vie et celle de sa sœur sont menacées. Nous vivons la guerre à travers leurs yeux d’enfants, avec une certaine candeur. J’ai trouvé ce récit fictif d’une incroyable justesse. On n’y parle pas que de la guerre d’ailleurs. On parle d’identité, de deuil, de la peur d’oublier un être qui nous a quitté, de ne plus parvenir à se souvenir de son regard, de sa voix.

Le final de ce roman graphique m’a coupée le souffle et m’a laissée pensive. En bref, ne passez pas à côté de cette histoire bouleversante et de ces très belles illustrations. Nous avons le devoir de ne jamais oublier ! Merci à Lecteurs.com pour cette lecture (et pour cette claque !).

Derrière le rideau de Sara del Giudice, paru en avril 2022 aux éditions Dargaud, 140 pages, 19€

La promesse de Marie De Lattre

Résumé

Marie grandit dans un appartement semé de cachettes, car on ne sait jamais. Dans la table de nuit parentale, une étoile jaune prend la poussière. Aux murs figurent des tableaux muets.
Jacques, son père, est médecin. Il a la gaieté angoissée. Pour évoquer son enfance, il s’enferme dans un silence intransigeant. Pourquoi ?
Lorsqu’il disparaît, Marie hérite d’une enveloppe. Dedans, des lettres d’amour à l’orthographe incertaine, et une supplique, griffonnée au crayon, en 1943 : « N’oublie pas l’enfant. » Qui l’a écrite ? Et à qui s’adresse-t-elle ?
 Quatre destins se rencontrent dans ce récit. Un secret les lie qui, aujourd’hui encore, stupéfie.
La Promesse dit l’amour filial, l’instinct de survie, la violence née du silence, et la réconciliation entre des générations.

L’avis de Cassandre

Marie De Lattre a treize ans quand son père, Jacques, lui confie un secret. Il lui explique que ses parents, Pierre et Madeleine (les grands-parents de Marie), sont en réalité ses parents adoptifs. Ses vrais parents, Kogan et Frieda étaient juifs et ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Jacques demande à sa fille de ne jamais révéler ce secret. A cet âge-là, Marie ne comprend pas. Ce secret est abstrait, flou et elle décide de le placer dans un tiroir mental. Ce tiroir, elle l’ouvrira quelques vingt années plus tard, après la mort de son père, lorsque sa mère lui confie des lettres lui appartenant. Marie décide de retracer la vie de son père, de Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine.

On ressent cette ambivalence : l’envie irrépressible de savoir freinée par la peur de mettre en lumière des secrets trop lourds à porter. La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne et qui est à mes yeux très important. Marie De Lattre nous raconte une histoire dans l’Histoire et plus particulièrement, son histoire. Si elle n’a pas vécu la Shoah, on la sent intrinsèquement liée à cette sombre période. Elle en fait un devoir de mémoire, son chemin de croix et honore ainsi sa famille, biologique et adoptive.

La Promesse est une histoire d’amour(s), de filiation, de sacrifices et de dévouement. Marie De Lattre brise la promesse faite à son père pour lui faire, le plus beau des cadeaux : un touchant hommage posthume à celui qui s’est tu toute sa vie. Un récit empli d’amour, pour ne jamais oublier.

La promesse de Marie De Lattre, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 240 pages, 20€

Il lui a donné un nom et tous ses biens. Mais en lui interdisant son enfance. En lui refusant toute parole sur cette période. Il lui a sauvé la vie, mais au prix d’un silence assourdissant que mon père n’a pas su rompre avec nous, l’enfermant dans une solitude terrible.

Mon père était souvent au centre de nos discussions, mais les Kogan l’étaient davantage encore. Il étaient notre point commun. Aucun de nous ne les avait connus. Et aucun de nous ne porterait leur nom. Nous portons tous les trois un nom que nous n’aurions pas dû porter. A chacun de nous il a légué ce leurre, ce double-fond dissimulé sous notre apparente histoire sociale.

La fièvre de l’aube de Péter Gárdos

Résumé
1945, Suède. Jeune Hongrois rescapé des camps, tuberculeux, Miklós a six mois à vivre, et prend une folle décision : se marier et guérir. Parmi les cent dix-sept réfugiées à qui il écrit : Lili Reich, survivante elle aussi. Bravant un monde où le bonheur semble impossible, ils soulèveront des montagnes pour se retrouver… À leur fils, Péter Gardos, de conter le roman vrai de cet amour fou. Un roman incroyable et incroyablement beau, où vibrent l’Histoire, terrible, et l’Amour, lumineux. (suite…)

Amon, mon grand-père m’aurait tuée de Jennifer Teege et Nikola Sellmair

9782264063656Résumé

Abandonnée par sa mère à tout juste un mois, ce n’est qu’à 38 ans, et par le plus grand des hasards, que Jennifer Teege découvre le secret de sa famille : elle est la petite-fille du commandant de camp de concentration Amon Göth, bien connu grâce au film de Steven Spielberg La liste de Schindler. Cette brute est le rival du héros sauveur des Juifs, Oskar Schindler. Responsable de la mort de milliers de personnes, Amon Göth a été pendu en 1946. Sa compagne, Ruth Irene, la grand-mère chérie de Jennifer, s’est suicidée en 1983. Jennifer Teege est la fille d’une Allemande – la fille d’Amon Göth – et d’un Nigérien. Élevée dans une famille adoptive, elle a fait ses études en Israël. Avec cette découverte, elle est soudain confrontée à un secret qui ne la quitte pas un instant : comment vivre avec cet héritage familial ? Que dire à ses amis juifs ? À ses propres enfants ? Elle entame alors un profond travail de mémoire et reprend contact avec sa mère. Secondée par la journaliste Nikola Sellmair, elle part à la recherche de son histoire, se rend en Pologne, en Israël. Pas à pas, le choc que lui a causé la découverte des tréfonds du passé familial se transforme en une libération. Le récit de cet incroyable secret de famille décrit brillamment les conséquences dévastatrices des actes des nazis sur leurs enfants et leurs petits-enfants. Un témoignage bouleversant et une réflexion indispensable sur la mémoire.

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La mémoire est une chienne indocile d’Elliot Perlman

la mémoire perlmanRésumé

New York, aujourd’hui. Ex-taulard en probation dans un hôpital, Lamont, jeune Noir du Bronx, se lie d’amitié avec un patient, rescapé des camps. Uptown, Adam Zignelik, professeur d’histoire en pleine crise existentielle, exhume un document inédit : les premiers témoignages sonores de survivants de l’Holocauste. Dans le creux de cette mémoire ravivée, leurs destins vont s’entremêler. D’un ghetto à l’autre, dans une myriade de voix et une narration virtuose, ce roman poignant interroge l’Histoire du XX.e.

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A la mesure de nos silences de Sophie Loubière

a la mesure de nos silencesRésumé

« – Deux jours de ta vie. Deux jours pour changer les choses » Jamais Antoine n’aurait pensé que son grand-père puisse agir ainsi : il y a quelques heures à peine, l’adolescent sortait du lycée, s’apprêtant royalement à raté sont bac. Kidnappé par papi à bord d’un vieux coupé Volvo, il roule à présent vers l’inconnu, privé de son iPhone. A 82 ans, François Valent, journaliste brillant, aura parcourut le monde et couvert tous les conflits du globe sans jamais flancher. S’il a conclu un marché avec son petit fils, c’est pour tenter de le convaincre de ne pas lâcher ses études. Mais ce voyage improvisé ne se fera pas sans heurs. La destination vers laquelle le vieil homme conduit Antoine – La ville de Villefranche-de-Rouergue, où il a grandit – a ce parfum particulier de remords. C’est là que l’enfance de François a trébuché. Lors d’un drame sanglant de la Seconde Guerre mondiale dont l’Histoire a gardé le secret. A la fois quête du souvenir et voyage initiatique, cette échappée belle les révélera l’un à l’autre. La vraie vie n’est jamais là où on l’attend.

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Les amants de Samaroux de Natasha Farrant

Couv - Les Amants de SamarouxRésumé

France, 1944 . Arianne et Luc, deux jeunes habitants du petit village de Samaroux tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Mais comment s’aimer quand la guerre fait rage alentour ? Est-ce que ces amants purs, au seuil de leur vie d’adulte, peuvent résister à l’Histoire et aux troupes allemandes aux portes de leur village ? Luc désire redorer l’image de sa famille entachée par la collaboration de son grand-père avec la Gestapo ; il décide de s’engager dans la Résistance. Arianne, elle, va tout faire pour protéger celui qu’elle aime, sans un regard pour cet autre qui est secrètement amoureux d’elle. Quelqu’un est prêt à tout pour séparer les amants de Samaroux à jamais…

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