Apparition de Viktor Vincent

Résumé

Alexander Kreskine est l’un des plus grands illusionnistes du monde. Ce qu’il présente est à la limite de la sorcellerie, et certains pensent même qu’il est le diable en personne. Ils n’ont peut-être pas tout à fait tort. De passage à Paris lors de sa tournée européenne, il rencontre le jeune Sam, obsédé par l’art de l’illusion, et devient son mentor. Sam saisit cette chance et ne reculera devant aucun sacrifice pour percer ses secrets et prendre sa place, ignorant la vraie nature de son maître. Un jeu dangereux s’installe dès lors entre les deux hommes, mêlant illusions et réalité, dans lequel l’un devient le reflet de l’autre, jusqu’à la destruction.

L’avis de Cassandre

L’histoire débute en Russie, dans les années 1960. Alexander découvre sa mère inconsciente, dans sa baignoire et décide de ne pas la sauver et de repartir comme si de rien n’était. Orphelin, il est confié à son oncle et devient rapidement ouvreur dans un théâtre. Il prend vite goût aux spectacles et est passionnée par les magiciens et illusionnistes. Des années plus tard, il deviendra célèbre à son tour. On le retrouve en 2008, en plein spectacle à Paris. Sam, un jeune homme qui est ouvreur dans le théâtre va faire sa rencontre et le supplier de le former. La descente aux enfers ne fait que commencer.

L’univers des illusionnistes me fascine et j’ai pris plaisir à me plonger dans cette atmosphère particulière. Les personnages sont très sombres, on pressent qu’un drame va survenir, sans parvenir à en deviner les contours. Je me suis sentie oppressée, comme si j’étais enfermée dans une boîte et qu’on allait me trancher la tête (enfin, vous voyez le genre !).

Apparition est un thriller qui se lit très vite et avec fascination. Viktor Vincent signe un premier roman difficile à lâcher. Alors, prêts pour le spectacle ?

Apparition de Viktor Vincent, paru en avril 2023 aux éditions Pocket, 256 pages, 7,70€

Memphis de Tara M. Stringfellow

Résumé

Dans la chaleur étouffante de l’été 1995, après un énième débordement de colère de son père, Joan North trouve refuge avec sa mère et sa jeune soeur dans la majestueuse maison qui a vu les femmes de sa famille grandir. Tapissé de lierre et de chèvrefeuille où nichent colibris, abeilles et papillons, ce verdoyant havre de paix semble raconter sa propre histoire. En poussant la gigantesque porte de bois, Joan sait qu’elle va découvrir d’innombrables fantômes. Celui de son grand-père, lynché après être devenu le premier inspecteur noir de la ville. Celui de sa grand-mère qui, guidée par une rage incandescente, transforma son salon en lieu de rassemblement du mouvement révolutionnaire noir de Memphis. Et sa propre terreur, qui la submerge en même temps que ses souvenirs lorsqu’elle passe le seuil de la véranda.

Confrontée aux tragédies des générations qui l’ont précédée dans cette demeure, Joan devine intimement, du haut de ses dix ans, que la violence n’est jamais loin…

Le portrait bouleversant de trois générations de femmes noires, qui célèbre la complexité de ce qui se transmet au sein d’une famille, d’une communauté et d’une nation tout entière.

L’avis de Cassandre

Voilà un roman que j’aurais décidément dû sortir de ma PAL bien avant, tant je l’ai aimé. Memphis est l’histoire de trois générations de femmes afro-américaines, ayant vécu dans la même maison. Nous suivons donc Hazel, la grand-mère, ses filles Miriam et August ainsi que Joan et Mya, les filles de Miriam. Nous alternons aussi bien les personnages que les époques, oscillant entre les années 1940 jusqu’au début des années 2000.

De quoi parle ce roman ? De la condition des femmes et surtout, des femmes noires aux États-Unis, mais pas que. Memphis traite surtout de violences, celle faite aux femmes, aux Noirs, aux enfants, la ségrégation, le racisme, le viol aussi. Pour ces raisons, l’histoire comporte des chapitres difficiles mais ô combien nécessaires.

Tara M. Stringfellow m’a émue. Ses personnages sont attachants et m’ont beaucoup fait réfléchir. Elles refusent d’être des victimes et se battent pour leurs droits, pour leur famille et pour elles-mêmes. La vie ne leur a pas fait de cadeaux, elles ont souffert et vécu l’indicible mais elles vont tirer des leçons de leurs malheurs et en faire une force.

Memphis est un roman qui prend aux tripes, qui fait pleurer aussi. Derrière les nuages, se cache tout de même une belle lueur d’espoir. J’ai apprécié la dimension historique du récit, on y trouve d’ailleurs des faits réels comme l’assassinat de Martin Luther King, les différentes guerres qui ont marqué les États-Unis, l’attaque terroriste de 2001. L’écrivaine s’est également inspirée de sa propre histoire familiale.

Pour conclure, il s’agit d’un gros coup de cœur, une belle leçon de courage, de féminisme et de pardon aussi. Lisez ce roman !

Memphis de Tara M. Stringfellow, paru en janvier 2023 aux éditions Charleston, 368 pages, 22,90€

Mille battements de cœur de Kiera Cass

Résumé

La princesse Annika a vécu sa vie entière dans le confort et le luxe, mais elle n’est pas maîtresse de sa destinée. Le roi son père a prévu de la marier à un homme qu’elle n’aime pas.
À des milliers de kilomètres de là, Lennox mène une existence rude. Il a voué sa vie à l’armée dahrainienne, animé par l’espoir de parvenir un jour à récupérer le trône qui a été volé aux siens.
Mais quand, contre toute attente, l’amour vient frapper à leur porte, Annika et Lennox ne peuvent que suivre son appel…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la saga La Sélection au moment de sa sortie et il s’agissait d’un gros coup de cœur. La Sélection, c’est un peu ma Madeleine de Proust littéraire, celle qui me renvoie à mon adolescence. J’étais très impatiente de découvrir Mille battements de cœur et de retrouver les ingrédients qui me plaisaient tant : amour, têtes couronnées et un tas d’embûches.

J’ai rencontré deux personnages que tout oppose : Annika et Lennox. Annika est une princesse qui s’apprête à se marier à son cousin, pour répondre aux souhaits de son père, le Roi. Cette nouvelle est difficile à avaler, il faut dire que le cousin en question l’étouffe et l’empêche d’être elle-même. Annika rêvait tant d’un mariage d’amour… Lennox, lui, est soldat et vit au sein d’une communauté de marginaux. Son beau-père en est le chef et il lui en fait très sérieusement baver. Le but de cette communauté ? Récupérer le trône volé par la famille d’Annika. Vous l’aurez compris, nos personnages principaux vont rapidement se rencontrer !

J’ai adoré suivre Annika et Lennox, chacun mène un combat au quotidien. Annika doit se battre pour exister et être maîtresse de son destin. Lennox a déjà fait couler du sang et vu de nombreuses atrocités, il rêve que la guerre s’arrête et d’être libre. Les personnages secondaires sont très attachants également : le frère d’Annika, sa camériste, les compagnons d’armes de Lennox. L’histoire se lit très facilement, difficile de quitter l’univers de l’écrivaine. S’il m’a manqué la petite étincelle pour que cette lecture soit un coup de cœur, je suis ravie d’avoir retrouvé la plume de Kiera Cass et rencontré des personnages captivants !

Mille battements de cœur de Kiera Cass, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 553 pages, 19€

Les oubliés d’Alexandra Davis

Résumé

Des États-Unis à la Corée du Nord, de la Russie au Bangladesh, cet album est un voyage autour du monde à la découverte d’histoires vraies extraordinaires, mêlant détermination et résilience. 

L’auteure a enquêté, telle une journaliste d’investigation, pour interviewer ces héros ou leurs proches. Tous se sont livrés avec beaucoup de générosité et d’humilité.

À travers leurs épreuves vécues, ces hommes et ces femmes hors normes nous transportent au cœur de leurs destins, guidés uniquement par leur grand courage et leur volonté de vivre.

L’avis de Cassandre

Alexandra Davis, autrice et illustratrice, a choisi de dresser le portrait de seize hommes et femmes importants mais souvent méconnus. Ces portraits sont récents et mettent en lumière des personnes venues des quatre coins du monde. Difficile de ne pas être touché par leur histoire. Il y a ceux qui se battent pour les droits de l’homme, des femmes, des enfants. Ceux qui militent pour que le mariage des filles, le travail des enfants, les guerres cessent. Ceux qui se battent contre l’homophobie et qui font de la prévention contre le sida, contre les viols dans le domaine du sport et qui œuvrent pour la paix dans le monde. Enfin, il y a ceux, qui font preuve de courage et de résilience, qui risquent leur vie pour changer le cours des choses.

Si j’en connaissais certains, je suis ravie d’avoir découvert d’autres héros. J’ai aimé les illustrations et la manière dont les personnages sont dépeints. Cet album rappelle la série Culottées de Pénélope Bagieu. Pour conclure, un titre qui peut plaire à tous et qui nous donne envie de nous battre pour un avenir meilleur. Le petit plus à la fin : vous pouvez suivre certaines personnalités présentes sur les réseaux sociaux.

Les oubliés d’Alexandra Davis, réédité en mars 2023 aux éditions Michel Lafon, 152 pages, 21,95€

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes

Résumé

Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.

L’avis de Cassandre

Bizarre, vous avez dit bizarre ? C’est ce que Martin Vaas, officier de police et sa brigade se disent en découvrant des pieds, dans des baskets liées entre elles par un lacet et flottant dans la Seine. Trois paires de pieds ainsi qu’un pied solitaire, et pas de cadavres. Voilà qui est bien intrigant. Surtout que le mode opératoire semble coller avec des affaires anciennes dont une résolue. Erreur judiciaire ou imitateur ? C’est ce que la brigade va tenter de comprendre.

Au programme : du macabre, du sordide, de vilains petits secrets, des mises en scène diaboliques ! J’ai pris plaisir à me plonger (c’est le cas de le dire) dans cette nouvelle enquête de Sandrine Destombes. J’ai adoré cette sombre histoire et la manière dont l’intrigue est menée. J’ai aussi apprécié les personnages, des policiers avec leurs secrets et leur part d’ombre. Le final est à la hauteur de mes attentes, aussi glaçant que l’histoire globale !

Je ne peux que recommander ce polar mais attention, ne vous plaignez pas de passer une nuit blanche !

Les disparus de la Durance de Sandrine Destombes, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 400 pages, 19,95€

Le gardien de l’inoubliable de Marie-Laure de Cazotte

Résumé

Doté d’une imagination débordante, menteur invétéré, enfant révolté et fugueur, Tristan vit avec monsieur Kurosawa, son ami intérieur, et porte à son cou « le gardien de l’inoubliable », un galet prodigieux découvert sur une plage. Devenu étudiant, chargé de faire des recherches dans les archives d’un artiste disparu depuis un siècle, il se lance imprudemment sur les traces d’un étrange faussaire.

L’avis de Cassandre

Tristan est enfant lorsque nous faisons sa rencontre au début du livre. Il souffre de solitude et d’un manque d’attention et d’amour de la part de ses parents. Pour compenser le vide, il a un ami imaginaire japonais et surtout, il ment comme il respire. Devenu adulte, Tristan ment toujours (mais moins) et s’intéresse à l’art. Il va trouver un job étudiant dans une galerie et étudier le travail d’un artiste appelé Lorme. Rapidement, il se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond…

Le moins qu’on puisse dire est que cette lecture est très singulière. J’ai été touchée par Tristan, un garçon puis un jeune homme qui souffre et qui est incompris. J’ai aimé les personnages secondaires, en particulier sa grand-mère chez qui il s’installe pour ses études ainsi que ses voisins parisiens. L’histoire est pleine de surprises et de rebondissements, on ne devine pas où Marie-Laure de Cazotte nous emmènera.

Pour conclure, j’ai apprécié cette histoire, très différente de mes lectures habituelles, presque mystique.

Le gardien de l’inoubliable de Marie-Laure Cazotte, paru en mai 2023 aux éditions Albin Michel, 288 pages, 20,90€

Mes premières questions : Pourquoi j’ai peur ?

Résumé

De sympathiques grenouilles sont confrontées à des difficultés que les enfants reconnaîtront bien et qu’elles apprennent à surmonter, en partie grâce aux conseils qu’elles reçoivent au fil des pages.

L’avis de Cassandre

La peur est une émotion difficilement contrôlable, surtout quand on est petit. Des peurs, il en existe une multitude et elles peuvent effrayer l’enfant. Cet album basé sous forme de questions-réponses (avec des rabats à soulever) permettra de mieux les appréhender.

Chaque double-page réunit des questions-réponses autour d’un thème plus ciblé : pourquoi j’ai peur ? Que ressent-on quand on a peur ? Pourquoi j’ai encore plus peur la nuit ? etc.. Les personnages de l’album sont une adorable famille de grenouilles qui rassureront le jeune lecteur. Les illustrations sont douces et agréables. Un album important et réconfortant qui apprendra à l’enfant à dompter ses peurs et à se montrer courageux.

Mes premières questions : Pourquoi j’ai peur ? de Katie Daynes et Christine Pym, paru en mars 2023 aux éditions Usborne, 12 pages, 10,95€

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud

Résumé

Se dressant sur une île bretonne, la Kea est une maison qui a abrité les jours heureux d’une famille unie. Au fil des années, ses pierres se sont érodées, et le foyer s’est disloqué.
Il ne reste entre ses murs que la fille cadette, Susanne, et son enfant, Clara. L’autre sœur, Thaïs, est partie depuis longtemps vivre ses rêves de danseuse étoile à Paris.
Le jour où l’Opéra contraint Thaïs à quitter la scène en prenant des vacances forcées, elle décide de revenir dans la demeure de son enfance. Mais vingt ans de rancœurs devront être dénoués, et la passion de sa nièce pour la danse, tempérée.
Les deux sœurs se retrouvent face à face jusqu’à ce que les fatalités de la vie les rattrapent…

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule à Saint-Guirec, une petite île des Côtes d’Armor. Dans une grande bâtisse familiale surnommée La Kea, vivent Suzanne, enseignante et sa fille, Clara, une collégienne douce et rêveuse. Les parents de Suzanne sont décédés brutalement il y a cinq ans et malgré les importants travaux de rénovation qu’elle ne peut se permettre de financer, elle tient à rester dans cette maison le plus longtemps possible. Thaïs, elle, vit à Paris et est une danseuse étoile de renom. Mise à l’écart en raison d’un désaccord avec le metteur en scène du prochain ballet, Thaïs décide de retourner à Saint-Guirec, où elle n’a pas posé ses ballerines depuis de longues années.

La vie ne se danse jamais seul est un roman qui met les femmes sur le devant de la scène. Suzanne et Thaïs sont des sœurs qui ne se sont ni vues ni adressé la parole depuis bien longtemps. Leurs retrouvailles risquent d’être houleuses. Quels secrets dissimulent-elles ? Vous ne le saurez qu’en lisant ce roman.

Je me suis beaucoup attachée aux deux sœurs, qui ne sont pas si différentes qu’on pourrait le penser. Clara est une adolescente curieuse, lumineuse et passionnée par la danse comme sa tante qu’elle va apprendre à connaître. Les personnages secondaires apportent aussi de la chaleur au roman : Henry, l’ami de la famille, Jing, le partenaire de danse et meilleur ami de Thaïs. Enfin, Marie Joudinaud a choisi de personnifier La Kea qui s’exprime à plusieurs moments du récit, j’ai adoré.

Si vous pensez qu’il ne s’agit « que » d’un roman sur les rancœurs familiales et la sororité, vous vous trompez. L’écrivaine nous réserve quelques surprises dont un passage très imprévisible. Pour conclure, cette histoire prend pleinement sa place au sein de la superbe collection « Instants suspendus ». J’ai adoré l’écriture, les personnages, l’histoire mais aussi le côté nostalgique qu’elle a fait remonter en moi. Petite confidence : j’ai versé ma petite larme à la fin ! 

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud, paru en avril 2023 aux éditions L’Archipel, 336 pages, 20€

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac

Résumé

Quand la commandant Virginie Sevran reçoit un appel à deux heures du matin, elle sait qu’elle doit s’attendre au pire. Rien, pourtant, ne peut la préparer à ce que lui réserve la vieille bâtisse dans laquelle les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre, à cette découverte du cadavre d’une gamine, derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’abattre. Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières. Que s’est-il réellement passé dans la maison des Mesnuls, aussitôt rebaptisée la maison de l’horreur par les médias ?

L’avis de Cassandre

Ce troisième polar signé Cécile Cabanac commence fort. Pio Achenza trime la journée et réalise de gros travaux dans la maison qu’il vient d’acquérir avec sa femme. En abattant un mur, il fait une macabre découverte : les corps de trois enfants, emmurés depuis des années. La commandant de police Virginie Sevran et son équipe vont enquêter sur l’affreuse maison des horreurs, et ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Si j’ai aimé les deux premiers polars de l’écrivaine, j’ai trouvé qu’avec celui-ci, elle montait encore d’un cran. Dès les premières lignes, j’ai été happée dans l’histoire, que j’ai lue presque d’une seule traite. On y parle de sujets qui m’ont profondément bouleversée comme les enfants confiés à l’ASE et ses nombreux dysfonctionnements (et encore, le mot est on ne peut plus faible). On évoque les enfances brisées, les maltraitance, les déviances, la misère aussi. Cela m’a rappelé les reportages sordides sur l’ASE, diffusés sur France Télévision, que je ne pourrai jamais oublier tant ils m’ont révoltée.

En parallèle du côté « policier », ce roman bouscule et fait réfléchir sur ses enfances brisées et sur leur avenir précaire. Cécile Cabanac parvient à nous tenir en haleine du début à la fin, sans temps mort. On rencontre une multitude de personnages et pourtant, jamais on ne se perd. Cela donne une bonne dynamique à notre lecture et un vrai plus au niveau de la psychologie des personnages.

Que dire de plus ? J’ai adoré, c’est noir, sombre, sordide et le final m’a mis un coup de massue, pas forcément pour les raisons qu’on pourrait penser ! Oserez-vous franchir les portes de la maison des horreurs ?

La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Panique en Armorique de Dominique Sylvain

Résumé

Finistère sud. Une nuit épaisse de novembre, un incendie criminel détruit un élevage de poulets en batterie. Quand l’attentat est revendiqué par des militants déjantés de la cause animale, l’enquête revient au (charmant) capitaine Chauvigny.
Non loin, la commissaire retraitée Lola Jost et sa meilleure amie, la jeune strip-teaseuse américaine Ingrid Diesel, sont en vacances. Intrigué par les événements, et histoire de s’occuper un peu, le duo décide de jouer les détectives sous le nez des gendarmes.
Mais très vite la tension monte : le P-DG de Poulets Dorés est retrouvé mort, pendu par les pieds et électrocuté comme ses volailles…

L’avis de Cassandre

Dans la collection La bête noire, je demande Ingrid et Lola ! Ingrid est une trentenaire américaine, masseuse le jour et danseuse dans un cabaret la nuit. Son amie Lola est une commissaire de police à la retraite, qui n’a jamais vraiment raccroché avec son métier et qui aime un peu trop la bonne chaire. Les deux femmes partent en vacances en Bretagne où Ingrid fait rénover sa résidence secondaire. A leur arrivée, elles découvrent que la ferme voisine a été incendiée. Et il semblerait que les ennuis ne fassent que commencer !

J’ai adoré le duo d’amies aussi improbable que complémentaire. Ingrid a su m’amuser avec ses petites fautes de français qui changent tout le sens de ses phrases. Lola est attachante et perspicace. Ensemble, elles vont faire lumière sur ce qui se passe en Armorique ! Dominique Sylvain a décidément beaucoup d’humour et nous amuse tout au long de son polar. Mais derrière l’humour, on parle de sujets bien sérieux comme l’élevage intensif, la maltraitance animale et les militants antispéciste. Un roman court qui se lit d’une seule traite ! Prêts à embarquer à bord du side-car d’Ingrid ?

Panique en Armorique de Dominique Sylvain, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 264 pages, 15,90€