Pourquoi partir ? Se retrouver ? Vivre différemment ? Découvrir ses origines ? Apprendre et se sentir utile ? Rompre avec la routine ? Cinq femmes qui ont fait le choix de partir et de revenir nous entraînent dans le sillage de leur voyage à travers un road-BD inspirant !
Césure est une réflexion sur le voyage à travers les parcours croisés de cinq femmes. Chacune a ses raisons de vouloir partir et en revient transformée. Découpés en 6 chapitres, les portraits d’Emilie, Laurence, Maylis, Elena et Victoire, évoquent successivement leur jeunesse, la préparation de leur périple, la communication et leurs difficultés sur place et enfin le retour.
Cette BD replace les femmes au coeur de leurs initiatives, les confrontent à leurs difficultés tout en les réconciliant avec leurs origines, leurs familles et elles-mêmes.
L’avis de Cassandre
Elles s’appellent Emilie, Laurence, Maylis, Elena et Victoire. Elles ne se connaissent pas mais ont une passion commune : Voyager. Césure est un roman graphique où chacune des cinq femmes est dessinée par une illustratrice différente. Le livre est séparé en chapitres thématiques tels que leur enfance, la préparation de leur voyage, les difficultés rencontrées sur place ou encore, le retour en France métropolitaine. On alterne ainsi les différents points de vues de nos héroïnes.
Césure est un titre qui m’a fait beaucoup de bien. Je me suis attachée à ces femmes différentes mais qui partagent tant en commun. Elles nous expliquent leur passion pour le voyage, leurs choix de vie, ce que voyager leur apporte. Césure est aussi un message aux femmes qui nous montre qu’on peut voyager seule et qu’on ne devrait pas avoir peur, au contraire. Ce roman graphique donne envie de tout plaquer, de découvrir le monde qui nous entoure et de s’émanciper. J’ai aussi aimé l’invitation à la déconnexion et au lâcher prise, pouvoir se laisser porter, prendre du recul, s’émerveiller et pourquoi pas méditer ?
J’ai également adoré les illustrations, très actuelles et qui correspondent toutes à l’univers de chacune des protagonistes. L’objet-livre est superbe, une jolie couverture colorée et reliée.
Pour conclure, un livre qui donne envie de faire ses valises sur le champ !
Marie grandit dans un appartement semé de cachettes, car on ne sait jamais. Dans la table de nuit parentale, une étoile jaune prend la poussière. Aux murs figurent des tableaux muets. Jacques, son père, est médecin. Il a la gaieté angoissée. Pour évoquer son enfance, il s’enferme dans un silence intransigeant. Pourquoi ? Lorsqu’il disparaît, Marie hérite d’une enveloppe. Dedans, des lettres d’amour à l’orthographe incertaine, et une supplique, griffonnée au crayon, en 1943 : « N’oublie pas l’enfant. » Qui l’a écrite ? Et à qui s’adresse-t-elle ? Quatre destins se rencontrent dans ce récit. Un secret les lie qui, aujourd’hui encore, stupéfie. La Promesse dit l’amour filial, l’instinct de survie, la violence née du silence, et la réconciliation entre des générations.
L’avis de Cassandre
Marie De Lattre a treize ans quand son père, Jacques, lui confie un secret. Il lui explique que ses parents, Pierre et Madeleine (les grands-parents de Marie), sont en réalité ses parents adoptifs. Ses vrais parents, Kogan et Frieda étaient juifs et ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Jacques demande à sa fille de ne jamais révéler ce secret. A cet âge-là, Marie ne comprend pas. Ce secret est abstrait, flou et elle décide de le placer dans un tiroir mental. Ce tiroir, elle l’ouvrira quelques vingt années plus tard, après la mort de son père, lorsque sa mère lui confie des lettres lui appartenant. Marie décide de retracer la vie de son père, de Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine.
On ressent cette ambivalence : l’envie irrépressible de savoir freinée par la peur de mettre en lumière des secrets trop lourds à porter. La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne et qui est à mes yeux très important. Marie De Lattre nous raconte une histoire dans l’Histoire et plus particulièrement, son histoire. Si elle n’a pas vécu la Shoah, on la sent intrinsèquement liée à cette sombre période. Elle en fait un devoir de mémoire, son chemin de croix et honore ainsi sa famille, biologique et adoptive.
La Promesse est une histoire d’amour(s), de filiation, de sacrifices et de dévouement. Marie De Lattre brise la promesse faite à son père pour lui faire, le plus beau des cadeaux : un touchant hommage posthume à celui qui s’est tu toute sa vie. Un récit empli d’amour, pour ne jamais oublier.
La promesse de Marie De Lattre, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 240 pages, 20€
Il lui a donné un nom et tous ses biens. Mais en lui interdisant son enfance. En lui refusant toute parole sur cette période. Il lui a sauvé la vie, mais au prix d’un silence assourdissant que mon père n’a pas su rompre avec nous, l’enfermant dans une solitude terrible.
Mon père était souvent au centre de nos discussions, mais les Kogan l’étaient davantage encore. Il étaient notre point commun. Aucun de nous ne les avait connus. Et aucun de nous ne porterait leur nom. Nous portons tous les trois un nom que nous n’aurions pas dû porter. A chacun de nous il a légué ce leurre, ce double-fond dissimulé sous notre apparente histoire sociale.
Charlotte Pudlowski a 26 ans quand sa mère lui apprend qu’elle-même, enfant, a subi un inceste. Pourquoi un si long silence ? Pourquoi sa mère, dont elle est si proche, ne lui avait-elle rien dit ? Et comment peut-on si mal connaître une violence qui concerne près de 10 % de la population ? Ce tabou familial est aussi le plus grand tabou social. Alors la journaliste mène l’enquête, questionne des experts, rencontre des victimes, et explore les mécanismes du trauma incestueux à travers un podcast bouleversant. Diffusé à l’automne 2020, il totalise près d’un million d’écoutes et déclenche un vif débat. Avec ce livre, elle approfondit son récit, saisissant les strates implacables du silence et montrant comment les mots peuvent être une arme. La parole est-elle enfin libérée ?
L’avis d’Audrey
Concernant la thématique de l’inceste, j’ai déjà lu plusieurs titres tels que Ne le dis pas à maman de Toni Maguire, un témoignage terrible et impossible à oublier. Si je ne suis pas concernée personnellement par le sujet, il a toujours éveillé en moi un profond sentiment d’injustice et de révolte. Je fais partie des personnes qui pensent qu’il faut parler, dénoncer et lutter.
Cela peut surprendre mais j’avais hâte de lire ce titre. Et je l’ai lu presque d’une seule traite, non sans effroi, bien sûr. Charlotte Pudlowski a grandi dans une famille aimante où on se dit tout, où on s’aime fort. Pourtant, ce n’est que lorsque Charlotte avait 26 ans que sa mère a avoué que son père, le grand-père de Charlotte, a « essayé d’abuser d’elle ». Qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Pourquoi ce si long silence ? Pourquoi ne pas en avoir parlé et continué à le côtoyer ? Charlotte a d’abord laissé décanter l’inimaginable avant de pousser sa mère à parler, à cesser de se taire.
Ce titre est un mélange de documentaire, de témoignage et d’essai. Charlotte Pudlowski aborde le silence. Celui des victimes d’inceste, celui des mères qui savaient, celui de l’entourage qui peut avoir des doutes mais préfère occulter l’horreur… J’ai trouvé intéressantes les explications autour de ce silence et ce qui se passe dans le cerveau des victimes. Parce que oui, il s’agit d’un véritable traumatisme, le cerveau peut court-circuiter les événements, la victime peut aussi subir une dissociation. Ces passages s’appuient sur des études scientifiques, des sondages, des interviews de victimes ou de spécialistes ainsi que sur des livres.
En définitive, ce n’est pas un texte facile mais c’est un livre à lire absolument, de ceux qui aideront à briser le silence. Merci à Babelio et aux éditions Livre de poche pour cette découverte inoubliable.
Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski, paru en janvier 2023 aux éditions Livre de poche, 256 pages, 8,40€
Depuis la nuit des temps, les chamanes nous fascinent. Qui sont-ils ? Quel est leur rôle ? Quels sont leurs outils ? Des premiers récits de la rencontre aux histoires de chamanes d’aujourd’hui, l’ethnologue Sébastien Baud explore les liens entre visible et invisible, humain et animal, culture et nature, tels que les sociétés à chamanes les conçoivent. Corine Sombrun, quant à elle, nous présente la recherche passionnante des liens entre transe et neurosciences.
L’avis de Cassandre
J’aime lire pour différentes raisons : envie d’évasion, évacuer mon stress quotidien, ressentir mille émotions mais parfois aussi pour me cultiver et apprendre de nouvelles choses. Avec une couverture aussi jolie et un titre très prometteur, difficile de ne pas craquer. Sébastien Baud, ethnologue et chercheur accompagné de Corine Sombrun, cofondatrice du TranceScience Research Institute nous offrent un ouvrage hautement documenté. Vous y découvrirez les origines du chamanisme, leur rôle, leurs manières d’agir, également. Les chapitres sont thématiques et s’appuient sur des éléments factuels. J’ai aimé trouver des photographies et illustrations à de multiples reprises.
J’ai trouvé l’histoire des chamanes fascinante. Ces sages à la fois thérapeutes, guérisseurs, conseillers et voyants sont les intermédiaires entre le monde visible et invisible. Leurs liens avec la nature et l’invisible me captivent. Enfin, j’ai aimé la dernière partie consacrée au chamanisme d’aujourd’hui qui bouscule nos certitudes.
Pour conclure, il s’agit d’une vraie mine d’information qui m’aura donné envie d’en savoir… encore plus !
Chamanes de Sébastien Baud et Corine Sombrun, paru en janvier 2023 aux éditions Michel Lafon, 235 pages, 7,20€
Infiltré auprès d’un tueur en série : quand la réalité dépasse toutes les fictions !
James Keene avait tout pour réussir. Fils d’une famille influente de la banlieue de Chicago, star de l’équipe de football, fêtard invétéré aux revenus confortables, sa trajectoire semble auréolée de succès. Mais en 1996, ce joli mensonge s’écroule : James est jugé pour trafic de drogue et condamné à dix ans de prison. Le FBI lui propose alors un deal complètement fou : sa peine sera annulée s’il aide les fédéraux à piéger un serial killer, Larry Hall. Soupçonné d’une vingtaine d’assassinats, le tueur a été inculpé pour un seul d’entre eux lors d’un procès qui risque fort d’être révisé en appel. Et son intelligence est redoutable. La mission de James ? Amener Larry Hall à se confesser pour le faire tomber, définitivement. Keene hésite, puis accepte de relever le défi. Quelques jours plus tard, il est transféré dans l’unité psychiatrique de la prison de haute sécurité dévolue aux criminels les plus dangereux, où Hall est détenu. Seuls le directeur et le psychiatre en chef sont au courant de sa mission. Là, au milieu des psychopathes, il va devoir gagner la confiance du plus inquiétant d’entre eux pour lui faire avouer où il a caché le corps de ses victimes.
L’avis de Cassandre
Black Bird est une réédition de l’ouvrage Avec le diable, paru en 2010. Les éditions Sonatine ont choisi de le rééditer suite à l’adaptation en série télévisée (disponible sur Apple TV+) par Denis Lehane. Pour ma part, il s’agit d’une totale découverte.
Ce livre est à mi-chemin entre le documentaire, le témoignage et le thriller. Il s’agit de l’histoire vraie de James Keene. Enfant, James avait tout pour réussir mais il a rapidement choisi de sortir du droit chemin. Devenu jeune adulte, il multiplie les petits délits avant de se lancer dans un sérieux trafic de drogues. Au bout de quelques années de deal, il se fera pincer par la police et écopera de dix longues années d’emprisonnement. Il faut le dire, dix ans, c’est beaucoup dans une vie. James est un prisonnier modèle et il n’est pas choisi au hasard par le FBI qui lui fait une proposition déconcertante, après deux ans de peine. Le FBI lui demande d’infiltrer une unité psychiatrique afin de copiner avec Larry Hall, soupçonné d’avoir tué une vingtaine de femmes. En effet, les fédéraux n’ont pu prouver qu’un seul meurtre mais sont persuadés que Larry Hall est un tueur en série. Si James arrive à le faire avouer et révéler l’endroit où sont enterrés les cadavres, le FBI annulera sa peine et le libérera.
On pourrait croire que cette histoire est digne d’Hollywood et pourtant, elle est belle et bien réelle. Dans ce livre, on suit l’histoire de James à la manière d’un documentaire. Une grande partie est d’ailleurs consacrée à Larry Hall et à son portrait psychologique. J’avoue avoir eu des frissons en lisant son histoire, son enfance, ses hobbies, ce qui l’a poussé à tuer et ses manières d’agir. Tout cela est effroyable. En parallèle, on suit James qui noue progressivement un lien avec Larry. On ressent une forte tension durant la lecture. James doit parvenir à le faire parler sans que Larry ne comprenne qu’il est infiltré.
Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture addictive et cette histoire absolument hors du commun. J’ai grandement apprécié les choix narratifs et l’aspect très journalistique.
Black Bird de James Keene et Hillel Levin, paru en octobre 2022 aux éditions Sonatine, 288 pages, 21€
Il y a quelques semaines, Léa, créatrice du groupe Picabo River Book Club, a proposé de découvrir Joy Harjo en partenariat avec les éditions Globe et J’ai lu. Je n’avais jamais entendu parler de cette poète américaine auparavant. Je n’ai pas hésité bien longtemps avant de m’inscrire et quel bonheur d’avoir été sélectionnée ! J’ai alors reçu deux titres, Crazy Brave et Poet Warrior. J’ai choisi de commencer Crazy Brave en premier. Joy Harjo nous livre un émouvant récit autobiographique. Nous découvrons son enfance atypique, en tant que fille née d’une mère Cherokee et d’un père Creek, dans l’Amérique des années 1950/1960. J’ai été touchée par son enfance, où pauvreté, racisme et violence sont omniprésents. Son quotidien a été semé d’embûches et il lui a fallu beaucoup de force et de courage pour devenir celle qu’elle voulait être, une grande artiste. L’histoire de Joy Harjo ainsi que sa culture, son mode de vie, sont très éloignés de mon quotidien. Pourtant, j’ai ressenti une véritable connexion avec cette poète. J’ai été très sensible à sa culture, la proximité avec le Vivant, les esprits, le côté « mystique ». Enfin, j’ai été touchée par l’Amour, toujours présent, même dans l’obscurité. Ce récit autobiographique a su me transporter outre-Atlantique.
J’ai alors poursuivi ma lecture avec Poet Warrior. Ce second titre est moins linéaire que le précédent. Joy Harjo revient sur différents moments-clés de sa vie avec une grande sagesse. Entre les différents chapitres, sont intercalés de profonds poèmes. J’ai adoré le côté spirituel, les signes que Joy Harjo décèle et interprète, la manière dont vit sa communauté et l’importance qu’ils accordent à l’art oratoire, aux histoires qu’on raconte et qu’on transmet. J’ai été envoûtée par ce second récit. Enfin, j’ai grandement apprécié les clichés de l’autrice et des siens, qui en plus d’être sublimes, permettent de s’immerger d’autant plus dans l’histoire. Je tiens à remercier Léa, les éditions Globe et les éditions J’ai lu pour l’envoi de ces deux titres et cette très belle découverte. Je vous invite fortement à découvrir cette femme inspirante et au destin incroyable !
Crazy Brave de Joy Harjo, paru en mars 2022 aux éditions J’ai lu, 224 pages, 7,40€ Poet Warrior de Joy Harjo, paru en mai 2022 aux éditions Globe, 256 pages, 21,90€
Bonjour à tous, L’été, ma saison préférée, est arrivé ! Si le beau temps n’est clairement pas au rendez-vous, on se console avec de jolies lectures, voici mes découvertes du mois :
Glace de Christine Féret-Fleury
Glace est une réécriture dystopique du conte La Reine des Neiges d’Andersen. Si je connais bien évidemment l’adaptation de Disney, je n’ai jamais lu le conte original et j’étais très curieuse de lire ce roman estampillé Young Adult. L’histoire se déroule donc dans un futur plus ou moins proche où les humains ont vécu l’apocalypse. Parmi les survivants, il y a les Glacés, privilégiés qui vivent sous un dôme protecteur et il y a les autres, réduits à l’esclavage et qui survivent en travaillant dans des mines. Parmi eux, il y a Sanna, une jeune fille, désormais orpheline et dont le but est de retrouver Kay, son ami disparu. N’ayant rien à perdre, elle part à sa recherche et débute un long périple semé d’embûches. J’ai beaucoup aimé les thématiques de ce roman, la réécriture d’un conte célèbre de manière contemporaine ainsi que la dimension écologique. J’ai, en revanche, moins apprécié le personnage de Sanna qu’on aimerait voir plus dans l’action que dans la contemplation. Il m’a manqué quelque chose pour que je puisse m’attacher à elle. De plus, j’ai trouvé qu’elle résolvait un peu trop facilement les problèmes qui lui tombaient dessus. Enfin, je retiendrai la très belle écriture de Christine Féret-Fleury, découverte il y a quelques années, elle est à la fois riche et poétique. Pour conclure, j’ai passé un bon moment de lecture, il ne me reste plus qu’à découvrir le conte d’Andersen !
Glace de Christine Féret-Fleury, paru en mars 2021 aux éditions Scrinéo, 316 pages, 18,90€
Hamnet de Maggie O’Farrell
Si le nom Hamnet vous évoque Hamlet, c’est normal. Hamnet est le fils de Shakespeare, disparu brutalement à l’âge de onze ans, la pièce de théâtre lui rend hommage. Dans ce titre fictionnel, Maggie O’Farrell se base sur ce qu’on sait de l’histoire du dramaturge pour imaginer sa vie : sa relation avec Agnès (Anne) Hathaway et celle de son fils, Hamnet. Chacun des romans de Maggie O’Farrell me transporte, celui-ci ne fait pas exception. Sa plume est sublime, elle nous transporte au XVIème siècle, immersion garantie. J’ai été très touchée par l’histoire d’amour entre Agnès et William qui ont bravé les interdits pour rester ensemble et fonder une famille. On alterne les chapitres entre la naissance de leur amour et le décès de leur fils. J’ai été captivée du début à la fin. Un titre audacieux et très bien écrit que je recommande totalement !
Hamnet de Maggie O’Farrell, paru en avril 2021 aux éditions Belfond, 368 pages, 22,50€
Agricultrice, une vie à part de Camille Beaurain
Camille Beaurain, fille de la ville, est tombée amoureuse d’Augustin, agriculteur depuis plusieurs générations. Si les débuts à la ferme ont été compliqués (l’odeur de l’élevage porcin, le nombre d’heures incalculable de travail, la rudesse des intempéries, etc.), Camille s’est découverte une vocation. Dans ce titre, elle explique les conditions de travail difficiles, et surtout, le fait d’être une femme dans un univers plutôt masculin. Camille Beaurain s’est battue pour trouver sa place et montrer que les femmes pouvaient aussi parvenir à exercer ce métier, même lorsqu’on vient de la ville. Elle décrit son amour pour l’agriculture de manière très touchante. Sans détours, elle expose les difficultés financières, les crédits, les rendez-vous à la banque et la menace grandissante de la faillite qui ont conduit son mari au suicide. Un témoignage qui donne à réfléchir sur la place des agriculteurs en France qui manquent cruellement de soutien psychologique et financier…
Après un coup de cœur certain pour Le gang des rêves, je poursuis ma découverte de l’auteur avec Les prisonniers de la liberté. Rosetta, Raechel et Rocco fuient tous quelque chose et tentent leur chance à Buenos Aires, en embarquant à bord du Transatlantique. Le Nouveau Monde est plein de belles promesses, mais le débarquement annonce de suite une toute autre couleur… Luca Di Fulvio est un conteur-né. Dès les premières lignes, il nous embarque et on ne voit pas défiler les pages de ce pavé de près de 800 pages. J’ai adoré les personnages, tellement développés qu’on a le sentiment de les connaître depuis toujours. Le récit est très dur, de nombreuses scènes sont insoutenables et pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. Si la cruauté de l’Homme est très présente, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Pour conclure, j’ai été très émue par ce roman et par la détermination de nos personnages principaux. Il me tarde de lire d’autres romans de Luca Di Fulvio.
Madame et Monsieur de Magali Chiappone-Lucchesi et Bérengère Mariller-Gobber
Madame est photographe et Monsieur, instituteur. Ils s’aiment très fort et aimeraient avoir un enfant. Hélas, ils ne peuvent pas et chacun éprouve du chagrin qu’il cache à l’autre. Jusqu’au jour où ils crèvent l’abcès et décident d’en parler. Madame et Monsieur est un très bel album qui parlent d’un sujet complexe et douloureux : l’infertilité. J’ai trouvé les personnages attachants et réalistes. Les illustrations crayonnées sont sublimes et retranscrivent parfaitement les émotions de notre couple. J’ai juste trouvé que la thématique de l’adoption arrive trop tardivement, on aurait aimé connaître davantage de choses sur leur avenir, on reste un peu sur notre faim. Malgré ce petit point négatif, j’ai trouvé cet album très touchant.
Madame et Monsieur de Magali Chiappone-Lucchesi et Bérengère Mariller-Gobber, paru en avril 2021 aux éditions Glénat, 40 pages, 11,90€
Cahier de vacances pour adultes, édition 2021
Les vacances approchent à grand pas et quoi de mieux qu’un cahier de vacances pour bronzer en révisant ? Au programme : français, mathématiques, histoire, sciences, géographie mais aussi culture générale (littérature, cinéma,…) et surtout, des jeux et exercices de réflexion (sudoku, mots mêlés, et bien d’autres) ! Il y en a pour tous les goûts ! Ce cahier illustré est très plaisant, le contenu est varié et une chose est sûre, j’en ai oublié des choses depuis la fin des études ! Une piqûre de rappel ne fait pas de mal ! Les illustrations sont sympathiques et humoristiques. Un cahier complet qui contient 200 exercices, divertissant pour (ré-)apprendre en s’amusant !
Bonjour à tous, Je ne sais pas vous, mais octobre a été un tout petit mois de mon côté, le changement d’heure, le froid qui s’installe et la fatigue saisonnière ! Je vous présente donc mes petites découvertes du mois :
L’empathie d’Antoine Renand
Anthony Rauch et Marion Mesny sont capitaines de police à la « Brigade du viol ». Depuis quelques semaines, ils enquêtent sur un violeur, surnommé « le lézard » qui sévit et perpètre des crimes glaçants. L’empathie est un thriller addictif dont on tourne les pages facilement malgré des scènes à la limite du supportable. En parallèle de l’enquête, on s’intéresse fortement aux personnages principaux du roman policier et c’est ce qui m’a plu. Eux-aussi jouent un rôle dans l’histoire. L’intrigue est très bien menée et j’ai été satisfaite du final. Un auteur à suivre !
L’empathie d’Antoine Renand, paru en février 2020 aux éditions Pocket 496 pages, 7,95€
Le souffle de la nuit d’Alexandre Galien
Le souffle de la nuit est la suite des Cicatrices de la nuit mais vous pouvez lire les tomes indépendamment. L’histoire débute par un violent meurtre, celui d’un flic retrouvé dans le bois de Vincennes, le ventre béant avec une poupée vaudou à l’intérieur… C’est le début d’une enquête fascinante menée par une équipe attachante et perspicace. Les chapitres sont courts et se dévorent. Les thématiques, elles, sont tristement réalistes et actuelles telles que les réseaux de prostitution de jeunes Nigérianes retirées à leurs familles et qui vont vivre un quotidien de misère et de sévices. Un roman policier original et addictif.
Le souffle de la nuit d’Alexandre Galien, paru en septembre 2020 aux éditions Michel Lafon, 317 pages, 18,95€
Un bout d’air de Booder
Qui ne connaît pas Booder ? Ses rôles dans Neuilly sa mère ou Pattaya, ses one-man-shows ses représentations théâtrales, ses apparitions à la télévision et ses blagues incontournables ! Si son succès est grandissant, sa vie a pourtant était semée d’embûches. Booder a connu un début de vie difficile où il a passé un certain temps à l’hôpital. Après avoir obtenu son Bac, de nombreuses barrières se sont fermées lorsqu’il a cherché un travail. Victime de nombreuses discriminations, Booder n’a pourtant jamais cessé de se battre pour vivre de sa passion, la comédie. Ce récit autobiographique nous révèle une autre facette de Booder, celui qui a connu le racisme, la précarité, et des échecs en tous genres. Son éternel optimisme et son humour l’ont aidé à réussir. Un humoriste très attachant qui nous enjoint de poursuivre nos rêves !
Un bout d’air de Booder, paru en septembre 2020 aux éditions Hugo & Cie, 156 pages, 14,95€
L’Agenda Rires et Chansons 2021
Rires et Chansons est une radio qui évoque pour moi le départ en vacances, l’humour et la détente. Cet agenda est à destination des adultes et débute du 1er janvier pour se terminer au 31 décembre 2021. Son format est idéal pour pouvoir l’emmener facilement avec soi. Les illustrations sont agréables avec des pages colorées, des petits dessins et des blagues d’humoristes, Fake News, devinettes et billets d’humeur. En somme, cet agenda est parfait pour passer une bonne année dans la bonne humeur !
Devinette : Que font deux dinosaures quand ils ne savent pas décider ? Un Tirajosaure !
En mai, fais ce qu’il te plaît… ou presque ! Ce mois a rimé avec détente, des lectures divertissantes sous le soleil. Voici mes recommandations :
L’art d’échouer d’Elizabeth Day
J’ai découvert Elizabeth Day avec le roman L’invitation que j’avais adoré. Aujourd’hui, elle nous présente une non-fiction inspirée de son podcast How to fail qui a rencontré un vif succès au Royaume-Uni. L’Art d’échouer contient des chapitres thématiques : l’école, l’amitié, l’amour, le mariage etc.. On se retrouve fréquemment dans ce texte, on a tous un jour ou l’autre, été confronté à l’échec. Elizabeth Day nous montre que l’échec n’est pas une fatalité mais certainement l’occasion d’apprendre et de rebondir. Un titre teinté d’humour qui fait réfléchir sur notre rapport à l’échec, à l’heure où la réussite est si fièrement exhibée sur les réseaux sociaux.
L’art d’échouer d’Elizabeth Day, paru en mars 2020 aux éditions Belfond, 336 pages, 21,90€
Son espionne royale et le mystère bavarois (tome 2) de Rhys Bowen
Nous retrouvons Lady Georgiana, Georgie pour les intimes, dans les Londres des années 1930. Toujours aussi fauchée, la jeune femme se voit en plus confier une mission par la Reine. Celle-ci demande à Georgie d’accueillir la Princesse de Bavière, Hannelore, dans le but que son fils, le Prince de Galles en tombe amoureux. Pas facile d’héberger une jeune fille de dix-huit ans qui ne pense qu’à s’amuser et n’a pas la langue dans sa poche ! Un deuxième tome qui m’a davantage convaincue que le précédent. j’ai aimé les personnages, surtout le grand-père Cockney de Georgiana, sa meilleure amie Belinda et l’irrésistible et mystérieux Darcy. De l’amour, du mystère et de l’humour, un cocktail idéal pour passer un bon moment !
Anna est une jeune femme qui entreprend une thérapie pour l’aider à surmonter ses innombrables phobies. Ses peurs en tous genres la paralysent et l’empêchent de vivre normalement : peur d’attraper une maladie, peur de perdre un proche, peur de prendre l’autoroute, peur de la foule, peur des restes de nourriture qui stagnent dans l’évier… Un rien la déstabilise ! Heureusement, sa psychologue, Lizzie va l’accompagner durant plusieurs années, l’aider à comprendre l’origine de ses angoisses et lui donner les clés pour avancer. Ciao Bella est un roman à la fois drôle et rafraîchissant. Anna est une jeune femme à l’humour débordant dont on aime suivre les aventures. Un titre aussi savoureux qu’une bonne pizza !
Ciao Bella de Serena Giuliano, paru en mars 2020 aux éditions Pocket, 272 pages, 6,95€
Les Détectives du Yorkshire tome 5 : Rendez-vous avec le danger de Julia Chapman
Samson et Delilah s’unissent pour résoudre une nouvelle affaire mêlant décès suspect à des vols de bestiaux qui sévissent à Bruncliffe et alentours. Si le tome précédent était un peu trop calme, ce cinquième opus est rempli d’action ! On ne s’ennuie pas une seule seconde avec cette intrigue aux multiples facettes. J’aime toujours autant les personnages principaux et secondaires sans oublier ce village terriblement cosy. Notre duo ne manque pas d’idées pour démasquer le ou les coupables. J’ai pris un grand plaisir à suivre leurs aventures. Une série formidable. Je n’ai qu’une hâte : lire la suite !
Mon imagier des 5 sens fait partie de la collection Kididoc adressée aux petits, dès l’âge de 6 mois. Sous forme carrée et cartonnée, ce petit album s’emporte partout et est ultra-résistant. Cet imagier s’intéresse aux 5 sens et est très ludique. Parents et enfants peuvent s’amuser grâce à un système de tirettes et de questions-réponses. Un classique qui permettra aux tout-petits d’apprendre de nouveaux mots.
Leyla est un bébé babouin qui a des parents, mais aussi 9 tantes et 23 cousins. Tous lui font des câlins, des bisous et très vite, Leyla a besoin de s’isoler, d’être tranquille pour se reposer. Un album et des illustrations très douces, on apprécie l’univers sauvage de ces babouins hamadryas. Ce titre fait réfléchir sur les temps calmes, le fait de prendre son temps dans un monde où tout va (trop) vite. Et aussi, le plaisir de partir et de se retrouver !
Laissez-moi tranquille…de Galia Bernstein, paru en août 2019 aux éditions Nathan, 32 pages, 11,90€
Mia contre le Monstre Terrible
Mia se balade dans la forêt, accompagnée de son chat Grochat. Ils jouent avec les feuilles, sautent dans les flaques et saluent les animaux : hérisson, renard, lapins ou encore souris. Soudain, ils tombent sur un Monstre Terrible, bien décidé à préparer une soupe à base d’animaux de la forêt. Mia et Grochat vont devoir redoubler d’ingéniosité pour déjouer le plan du Monstre. Un album très drôle mettant en scène une petite fille qui n’a décidément peur de rien. Les illustrations très colorées sont superbes ! Une chose est sûre, ce livre va beaucoup amuser les petits, dès l’âge de 3 ans !
L’été touche bientôt à sa fin et j’ai le plaisir de vous proposer des lectures divertissantes pour le prolonger !
Blood orange de Harriet Tyce
Alison est avocate pénaliste et consacre beaucoup de temps à son travail. Sa vie de famille part à vau-l’eau et Alison se réfugie dans l’alcool et aussi dans sa relation malsaine avec Patrick, un collègue de bureau. En parallèle, elle se voit confier une affaire de meurtre où une femme, Madeleine, est accusée d’avoir tué son mari. Blood orange est un roman psychologique qui traite essentiellement de violence conjugale. J’ai apprécié la thématique et l’ambiance inquiétante. Cependant, le roman comporte de nombreux temps morts, ce qui ralentit la lecture. Je n’ai pas accroché aux personnages, surtout Alison qu’on a envie de secouer, tant elle est déraisonnable et manipulable à souhait. Pour conclure, un thriller qui avait du potentiel mais dont je ressors déçue, je n’ai pas été convaincue par la construction, les personnages et l’intrigue dont on voit venir l’issue trop rapidement.
Blood orange de Harriet Tyce, paru en février 2019 aux éditions Robert Laffont, 400 pages, 21,00€
Femme sur écoute de Hervé Jourdain
Femme sur écoute est l’histoire de Manon Legendre, strip-teaseuse et escort-girl qui rêve d’un avenir meilleur. Parallèlement, nous rencontrons Lola Rivière, spécialiste en cybercriminalité qui doit se battre pour se faire accepter au 36 quai des Orfèvres. Si au départ, nous avons l’impression de suivre deux histoires bien distinctes, il n’en est rien. J’ai été captivée par un panel de personnages très développés et par une histoire policière bien ficelée. Hervé Jourdain nous offre une enquête complexe et détaillée comme je les aime. Un excellent roman policier !
Femme sur écoute de Hervé Jourdain, paru en octobre 2018 aux éditions Pocket, 576 pages, 8,30€
Bye, Bye, vitamines de Rachel Khong
Ruth, trente ans, revient au foyer familial sur demande de sa mère. Elle la sollicite pour s’occuper de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Cet ancien professeur d’histoire ne peut plus exercer. Alors, ses anciens élèves décident d’organiser de faux cours pour donner un sens à la vie d’Howard. Les personnages sont terriblement attachants et nous font rire autant qu’ils nous émeuvent. La maladie est un thème abordé avec brio. Pas de chapitres larmoyants dont on ressort déprimés. Au contraire, une histoire pleine d’amour, de bons souvenirs et d’espoir.
Bye, Bye, vitamines de Rachel Khong, paru en juin 2019 aux éditions 10-18, 216 pages, 7,50€
Le livre noir de la gynécologie de Mélanie Déchalotte
Ce documentaire écrit par la journaliste Mélanie Déchalotte lève le voile sur un sujet encore tabou : les maltraitances gynécologiques et obstétricales. Ces violences peuvent être physiques, psychologiques ou morales : critiques de la part du médecin, non-prise en compte de la douleur ressentie, négligences, la liste est longue. Ce titre permet d’ouvrir les yeux sur des pratiques anormales. Exemple : être contrainte de subir une examen gynécologique pour une simple prescription de pilule où seuls un questionnaire et une prise de la tension sont requises… Je précise que ce titre ne jette pas la pierre à la gynécologie qui donne et sauve des vies mais à s’indigner face à des pratiques inadaptées, archaïques ou abusives. A lire absolument !
Début des années 2000, en Auvergne, un mari disparaît. Sa femme, Catherine voit sa disparition comme une aubaine. Mais tout se complique quand la police découvre les restes d’un corps humain carbonisé… Des poignards dans les sourires est un polar captivant. Nous suivons différents personnages d’une même famille ainsi que Virginie Sevran et Pierre Biolet, les enquêteurs. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet excellent roman policier. L’ambiance inquiétante, les relations complexes entre les différents personnages, l’intrigue bien ficelée, tous les ingrédients sont réunis pour que ce polar soit une réussite ! Un premier roman très prometteur !
Le dernier repos de Sarah est un thriller que j’avais adoré. J’étais alors impatiente de découvrir la suite des aventures de Tracy Crosswhite ! Cet opus reprend une enquête secondaire du premier tome, le meurtre d’une strip-teaseuse, afin d’en faire son enquête principale. Plusieurs femmes sont retrouvées mortes dans des conditions similaires. Tracy va devoir attraper un tueur en série très bien organisé. Si j’ai trouvé le début un peu long, au bout d’une centaine de pages, je suis totalement entrée dans l’histoire. Ce n’est pas un thriller révolutionnaire mais j’ai apprécié l’ambiance, les thématiques abordées et bien sûr, les personnages ! A quand la suite ?
Son dernier souffle de Robert Dugoni, paru en mars 2019 aux éditions Pocket, 560 pages, 8,30€
Vaste comme la nuit d’Elena Piacentini
Dans Vaste comme la nuit, nous retrouvons la capitaine Mathilde Sénéchal, que vous avez peut-être découvert dans Comme de longs échos, précédent roman d’Elena Piacentini. Mathilde Sénéchal revient dans le village où elle passait les étés de son enfance, près de Dieppe. Là-bas, il y a trente ans, une jeune femme a disparu et Mathilde, elle, a perdu la mémoire. Faire lumière sur cette histoire va s’avérer complexe. Les villageois sont peu loquaces voire hostiles pour certains. Du côté des personnages, j’ai été touchée par Mathilde dans sa quête de vérité, par la jeune et intrépide Adèle et par Orsalhièr qui accompagnent la capitaine. L’écriture d’Elena Piacentini est délicieuse et se savoure lentement. Chaque phrase est poétique et réfléchie, chaque mot est étudié. Vaste comme la nuit est une petite merveille !
Vaste comme la nuit d’Elena Piacentini, paru en août 2019 aux éditions Fleuve, 312 pages, 19,90€
J’espère que vous avez apprécié cette sélection et qu’elle vous donnera des idées lectures !