Catégorie : Littérature générale

Les savoirs inutiles de Néon

Résumé

Certes, savoir que le coeur bat 36 millions de fois par an, que Lara Croft a fait la Une de Libé en 1997 ou encore que Asatru est le nom d’une spiritualité viking ne vous servira sans doute pas à grand-chose dans la vie de tous les jours. Et pourtant, voulez-vous vraiment passer à côté de toute cette science ?

Depuis 2013, Les Savoirs Inutiles Néon vous servent la crème de l’inutilité, maintenant réunis en un volume, pour votre plus grand plaisir. Mots anciens, Histoire, animaux et amour, corps humain, espace… il y en a pour tous les goûts.

L’avis de Cassandre

Le magazine Néon, je l’ai connu à ses débuts, en 2013 et j’y ai été abonnée un long moment. C’était pour moi le seul magazine que j’avais envie de lire de A à Z, des sujets toujours captivants, insolites, des articles hors des sentiers battus. Sa fin en 2021 m’a beaucoup peinée !

Mais alors quel est le rapport entre le magazine Néon et ce livre ? C’est tout simple, à chaque numéro, nous pouvions retrouver une section « Les savoirs inutiles », aussi transparente que son nom l’indique. Lorsque j’ai été sélectionnée par Babelio lors de sa dernière masse critique, j’étais très heureuse de pouvoir retrouver Néon ! Je les remercie chaleureusement, ainsi que les éditions First pour cet envoi.

Dans ce titre, vous retrouverez une belle compilation de savoirs inutiles, classées par thèmes. Ces informations ne vous permettront peut-être pas de briller en société mais je suis certaine que vous serez très surpris par leur contenu. Ces savoirs inutiles sont insolites, drôles, absurdes et souvent décalés. Et c’est clairement pour cela qu’on les adore. Saviez-vous qu’il y a plus de décès dus à une chute de noix de coco qu’à une attaque de requin ? Et que Mick Jagger voulait être comptable ? Ou encore, que le colibri a une langue bifide, c’est-à-dire fendue en deux ? Et bien maintenant, vous savez !

Pour conclure, j’ai adoré ce titre, il m’a rappelé de chouettes souvenirs. Cet ouvrage est idéal pour se détendre et partager ces savoirs à la maison ! Amusement garanti !

Les savoirs inutiles de Néon, paru en octobre 2022 aux éditions First, 224 pages, 15,95€

Dracula de Bram Stoker

Résumé

Le chef-d’œuvre de l’épouvante raconte l’histoire du comte Dracula, un vampire immortel qui se repaît du sang des vivants et peut les transformer à leur tour en créature démoniaque. Le récit se joue entre l’Angleterre et la Transylvanie au XIXe siècle, notamment dans un château retiré des Carpates.

L’avis de Cassandre

J’ai toujours eu envie de lire Dracula, l’œuvre de Bram Stoker. Après lecture, je me demande comment j’ai pu passer à côté si longtemps !

Jonathan Harker est le premier personnage présenté. Ce clerc de notaire anglais est envoyé dans les Carpates, en Transylvanie, afin de conseiller le Comte Dracula. Très rapidement, Jonathan ressent un profond malaise dans le grand manoir. Il a l’impression d’être seul avec Dracula. L’ambiance se fait de plus en plus inquiétante, dans quel piège est-il tombé ? En parallèle, nous suivons deux amies, Lucy et Mina qui passent l’été ensemble. Mina trouve le comportement de Lucy étrange, celle-ci semble pâlir et s’épuiser, sans que Mina ne trouve la moindre explication. Nous suivons également différents médecins dont le Docteur Seward qui essaie de soigner un patient déséquilibré et inquiétant. Quel est donc le lien entre ces différentes histoires ?

Tout d’abord, je dois dire que j’ai adoré la construction de ce roman : extraits de journaux intimes, lettres échangées entre les différents personnages principaux, entrecoupés de coupures de presse. J’aime les romans épistolaires et j’ai trouvé celui-ci très réussi. Cela permet au lecteur de suivre l’histoire à travers différents points de vue. Comment nos différents héros vont-ils parvenir à piéger le Comte rusé ?

J’ai également aimé le personnage de Dracula, absolument mystique et les thématiques abordées dans le roman : l’immortalité, la science, les maladies mentales et la superstition, entre autres. Si vous aimez le genre fantastique, vous ne serez pas déçu par ce roman, aussi immortel que son personnage emblématique.

Dracula de Bram Stoker, paru en janvier 2023 aux éditions Hugo Publishing, 630 pages, 8,90€

Les enfants sont calmes de Kevin Wilson

Résumé

Lorsque la blonde, belle et riche Madison écrit à son amie d’enfance, Lillian, c’est pour lui demander de s’occuper des jumeaux de son mari, nés d’une première union. Petite particularité : ils prennent feu quand ils sont en colère. Lillian, qui jongle entre deux petits boulots et vit toujours chez sa mère, accepte de venir en aide à son ancienne camarade. Le temps d’un été, celle qui a cruellement manqué d’amour va apprendre à les connaître, les aimer, pour les aider à (peut-être) rester calmes.
Dans ce roman singulier, Kevin Wilson nous offre une comédie tour à tour grinçante et émouvante sur l’amour, les liens familiaux et la différence. On navigue entre incongruité, tendresse et amitié.

L’avis de Cassandre

Parfois, il m’arrive de lire des romans inclassables, totalement singuliers, osés et assurément inoubliables. Je pense que la couverture annonce tout de suite la couleur. Lillian, (l’anti-)héroïne du roman mène une vie relativement déprimante. Elle a grandi sans père, sans amour de la part de sa mère et avec peu de perspectives dans la vie. Sa seule réussite fut d’obtenir une bourse au mérite dans une école privée où elle fit la rencontre de Madison, aussi jolie que riche. L’amitié est aussi improbable qu’immédiate. Mais les rêves de Lillian prennent rapidement fin. Aujourd’hui proche de la trentaine, célibataire, habitant dans les combles chez sa mère et cumulant des petits boulots inintéressants, Lillian s’ennuie ferme. Mais quand Madison reprend contact avec elle pour lui proposer un emploi, Lillian n’hésite pas une seule seconde.

Je reviens donc à la couverture de ce roman : le mystérieux emploi proposé à Lillian est de s’occuper des jumeaux du mari de Madison, âgés de dix ans : Bessie et Roland, qui viennent de perdre leur mère. Leur particularité : quand ils s’énervent ou sont contrariés, ils prennent littéralement feu. Leur père, l’époux de Madison est en passe de devenir sénateur. La présence de Lillian, dans le plus grand des secrets est alors une bénédiction.

Si l’histoire est totalement barrée, j’ai été surprise de me prendre au jeu aussi facilement. J’ai été très touchée par le personnage de Lillian qui n’a que peu d’estime pour elle-même et les enfants qui n’ont jamais reçu d’amour de leur père et sont considérés comme « gênants ». Il se pourrait que le trio ait bien plus de points communs qu’on ne le pense. Les thématiques abordées sont intéressantes : la filiation, l’éducation, l’influence, la lutte des classes sociales ou encore, l’amour.

Le roman de Kevin Wilson se lit presque d’une seule traite. J’ai aimé la manière dont l’histoire est narrée, les retours dans le passé, les liens biscornus qui unissent Madison à Lillian. Un auteur à suivre !

Les enfants sont calmes de Kevin Wilson, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 324 pages, 21€

A prendre ou à laisser de Lionel Shriver

Résumé

Pendant dix ans, Kay a assisté son père atteint de la maladie d’Alzheimer. À la mort de ce dernier, le soulagement l’emporte sur la tristesse et une question surgit : comment gérer sa propre fin de vie ?
Une discussion avec son mari Cyril, quelques verres de vin et les voici qui en viennent à nouer un pacte. Certes, ils n’ont que cinquante ans, sont en bonne santé et comptent bien profiter encore de leurs proches, mais pas question de faire peser sur ceux-ci et sur la société leur inéluctable déliquescence. C’est décidé, le jour de leurs quatre-vingts ans, Kay et Cyril partiront ensemble.
 
Le temps passe et voici qu’arrive la date fatidique.
 
Une date, douze possibilités et une conclusion : dans la vie, tout est à prendre ou à laisser…

L’avis de Cassandre

L’ouverture de ce roman se fait au Royaume-Uni, en 1991. Kay et Cyril, la petite cinquantaine, sont mariés depuis plusieurs décennies et parents de grands enfants qui ont quitté le nid. Kay vient d’apprendre le décès de son père. Le premier sentiment qui l’habite n’est pas la tristesse mais le soulagement. En effet, son père était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis dix ans et lui et ses proches en ont énormément souffert. Le voir se dégrader, oublier tous ses proches et laisser la sénilité l’habiter, tout cela était beaucoup trop difficile. Kay et son mari se promettent une chose : en 2020, lorsqu’ils auront 80 ans, ils mettront fin à leur jour.

Si ce pacte peut sembler difficile à concevoir, dans l’esprit du couple, cela est plutôt rassurant. Pas question d’être fortement diminués, malades, d’être un fardeau pour leurs enfants ou de croupir en EHPAD. Ils veulent s’en aller dignement et avoir vécu une vie plus courte mais heureuse que longue et en mauvaise santé. Mais voilà qu’à l’aube de 2020, Kay et Cyril font un constat : ils sont encore en très bonne santé. Que vont-ils finalement faire ?

A partir de ce scénario, Lionel Shriver a écrit douze chapitres qui sont en réalité douze fins possibles à l’histoire de nos personnages. J’ai aimé sa créativité foisonnante et ses dénouements parfois très futuristes et relevant parfois même de la science fiction. J’avoue avoir eu une préférence pour les chapitres mettant en scène le Docteur « Mimi », l’affreuse gériatre responsable d’une maison de retraite crapuleuse. J’ai aimé que ce roman tienne compte des actualités de l’époque : le COVID et le Brexit notamment.

Si l’humour est bien présent, l’écrivaine nous pousse à nous interroger sur le grand âge et la fin de vie. Que ferions-nous à la place de notre couple de retraités ?

Pour conclure, je suis heureuse d’avoir (enfin) découvert la talentueuse plume de Lionel Shriver à travers ce roman satirique très actuel.

A prendre ou à laisser de Lionel Shriver, paru en janvier 2023 aux éditions Belfond, 288 pages, 22€

Les soeurs du Titanic de Patricia Falvey

Résumé

Deux sœurs que tout oppose, emportées dans la grande Histoire, pour le meilleur et pour le pire…

Il est des sœurs que tout sépare. Nora est promise à devenir gouvernante dans une riche famille américaine. Delia est condamnée à n’être que l’ombre de sa sœur. Mais le jour où les deux femmes quittent leur Donegal natal pour embarquer sur le Titanic, le destin rebat soudainement les cartes.
Si Nora compte parmi les nombreuses victimes, Delia, s’en sort miraculeusement. Et si c’était sa chance d’exister enfin ? Arrivée sur les docks de New York, elle se fait passer pour son aînée. Mais alors qu’elle s’attache peu à peu à son employeur, un veuf séduisant, et à la petite fille de celui-ci, la jeune femme s’inquiète : combien de temps peut-elle vivre sur un mensonge ? Et pourquoi ce sentiment que Nora pourrait revenir à tout moment réclamer son dû ?

L’avis de Cassandre

1912, en Irlande, vivent deux sœurs, Nora et Delia. Nora est la préférée de sa mère. Delia, quant à elle, est rejetée et perçue comme un démon car son frère jumeau est décédé à la naissance et Delia est jugée comme responsable. Lorsque les parents des sœurs reçoivent un courrier tout droit venu d’Amérique leur proposant d’envoyer l’une de leurs filles pour devenir gouvernante dans une famille aisée, Nora est tout naturellement désignée. Mais le père de famille qui aime profondément Delia, décide de sacrifier ses économies pour l’envoyer également, aider une autre famille, nettement moins aisée. Les deux jeunes filles embarquent à bord du prestigieux Titanic… Des deux sœurs, seule Delia survit au naufrage du paquebot. Passé le choc, celle qui a vécu une vie de souffrance et de solitude décide d’endosser l’identité de Nora auprès de la prestigieuse famille.

Les sœurs du Titanic est un roman qui se dévore. J’ai trouvé intéressant d’alterner les points de vue des deux sœurs, si opposées. Cela permet de mieux comprendre leur histoire et leurs réactions. J’ai adoré cette époque de l’histoire, le majestueux Titanic mais aussi suivre Delia dans son arrivée sur le continent américain. On découvre le New York de l’époque et nous allons voyager jusqu’au Texas. J’ai apprécié l’intrigue générale, les personnages principaux et secondaires ainsi que les thématiques abordées. Delia m’a touchée, on lui a tellement rabâché qu’elle était le diable en personne et totalement insignifiante qu’elle a fini, injustement, par le croire. Ce voyage changera son destin à tout jamais.

Pour conclure, il s’agit d’un roman avec lequel on ne voit pas le temps passer.

Les sœurs du Titanic de Patricia Falvey, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket, 432 pages, 9€

Frankenstein de Mary Shelley

Résumé

Emporté par sa soif de découverte, un jeune scientifique, Victor Frankenstein, réussit à insuffler la vie à un assemblage de corps inertes, mais bientôt, il abandonne la créature. Repoussé de tous, le monstre ainsi créé n’a plus qu’un seul but : se venger de son créateur

L’avis de Cassandre

L’un de mes objectifs en matière de littérature, est de lire davantage de classiques. Frankenstein ou le Prométhée moderne est un roman qui m’a toujours intriguée. La superbe couverture de cette nouvelle édition m’a totalement convaincue.

Victor Frankenstein est un jeune homme brillant, passionné par les sciences et tant d’autres sujets. Sa soif de connaissances le pousse à expérimenter. Très vite, nait une créature immense et horriblement laide qui dégoûte immédiatement Frankenstein. Il rejette immédiatement la créature ou « le monstre » auquel il ne donne même pas de nom. Pourtant, ce dernier est doté d’intelligence et de sentiments. Abandonné par son créateur et souffrant d’une immense solitude, il décide de se venger de lui…

J’ai trouvé ce roman très accessible et prenant. Dans cette histoire, on se demande finalement qui est le véritable monstre. J’ai trouvé Victor Frankenstein absolument égoïste et lâche tandis que la créature a su m’émouvoir.

Enfin, j’ai beaucoup aimé l’écriture de Mary Shelley qui à l’époque, n’a pas pu publier le roman sous son nom. Deux siècles après sa publication, Frankenstein nous fascine toujours autant…

Frankenstein de Mary Shelley, paru en janvier 2023 aux éditions Hugo Publishing, 352 pages, 6,90

Motus et cœurs cousus de Léa Volène

Résumé

Après le décès de ses parents, Marjorie, unique héritière, pose ses valises dans la maison familiale. Dans la rue du cimetière, l’emménagement de cette jeune mère de famille et de sa fille adolescente ne passe pas inaperçu.
D’autant que, dix-sept ans plus tôt, son départ précipité du village suivi de la disparition de sa sœur avaient fait grand bruit. Puis plus rien, le silence absolu. Difficile alors de revenir sans attirer les regards curieux notamment celui de Marcel, leur voisin acariâtre.
Alors que Marjorie imagine une vie paisible, un mystérieux arrangement du passé refait surface. Mais est-il vraiment possible de cacher un trop lourd secret ?

L’avis de Cassandre

Je suis avec attention les parutions de la collection Instants Suspendus des éditions L’Archipel. Jusqu’à présent, toutes mes lectures étaient à la hauteur de mes attentes : de véritables rencontres, des personnages attachants et des romans qui me font du bien, tout simplement. Est-ce que celui-ci m’a plu ? C’est un grand OUI !

On fait la rencontre d’une mère et sa fille, Marjorie et Anouk. Elles s’installent dans la maison des parents de Marjorie, aujourd’hui décédés et dont cette dernière vient d’hériter. Marjorie a quitté son village natal il y a de nombreuses années, en mauvais termes avec sa famille et surtout, très jeune et enceinte, ce qui n’était pas dans ses projets. Malgré sa jeunesse, elle a consacré toute son énergie à Anouk et souhaite leur offrir un nouveau départ. Anouk, quant à elle, est une jeune fille de presque treize ans, assez singulière. Elle est passionnée par l’Art, le dessin et… les cimetières ! J’ai été touchée par leur relation fusionnelle, il y a tant d’amour entre elles !

Mais de quoi parle l’intrigue ? De secrets de famille, surtout. Ceux qui empoisonnent et détruisent les liens entre les membres d’une même famille. Ceux qui durent des dizaines d’années et empêchent d’avancer. Je n’en dirai pas plus à ce sujet, je ne voudrais pas vous gâcher le suspense ! J’ai en tous cas adoré l’intrigue et ses révélations distillées au fil de la lecture. J’ai aussi adoré les personnages, aussi bien Marjorie et Anouk que Marcel, le drôle de voisin acariâtre qui ne cesse de les espionner ou Ruben, le charmant jeune homme qui réside de l’autre côté.

L’écriture de Léa Volène est très jolie. J’ai adoré sa manière de narrer son histoire et la façon dont elle dépeint ses personnages hauts en couleurs. Il m’a été très difficile de quitter les personnages de la rue du cimetière, tant j’étais bien en leur compagnie !

Pour conclure, Motus et cœurs cousus est une belle histoire, de celles qui réconfortent et apaisent.

Motus et cœurs cousus de Léa Volène, paru en janvier 2023 aux éditions L’Archipel, 384 pages, 20€

Le cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé

Résumé

La Guadeloupe des années cinquante. Contre des parents qui semblent surtout soudés par le mensonge, contre une mère aussi dure avec les autres qu’avec elle-même, contre un père timoré, la petite Maryse prend le chemin de la rébellion. La soif de connaissance, les rêves d’autonomie et de liberté la guident vers son destin d’écrivain.
Mais peu à peu les épreuves de la vie appellent l’indulgence, la nostalgie de l’âme caraïbe restitue certains bonheurs de l’enfance.
Et Maryse se souvient alors de cet instant qui lui redonna l’amour des siens, de cette ultime nuit où « roulée en boule contre son flanc, dans son odeur d’âge et d’arnica, dans sa chaleur », elle retrouva sa mère en la perdant.

L’avis de Cassandre

Je n’avais jamais eu la chance de lire Maryse Condé et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait mais l’occasion. La parution de cet ouvrage enrichi a été l’argument convaincant pour me plonger dans ce récit.

Maryse a grandi en Guadeloupe, dans les années 1950. Le cœur à rire et à pleurer est un roman autobiographique. Maryse revient donc sur son enfance, de sa naissance qui n’était pas planifiée, dernière-née d’une tribu de huit enfants jusqu’à la fin de son adolescence et son émancipation. Les parents de Maryse se décrivent avant tout comme Français. Chez eux, on ne parle pas le créole. Ils jouissent d’une bonne situation professionnelle et voyagent régulièrement à Paris. Maryse se sent vite différente de sa famille. Elle a du mal à trouver sa place au sein de la société et ne comprend pas pourquoi il existe des différences selon les couleurs de peau. Il faut dire que ses parents enterrent vite toutes ses tentatives de discussion à ce sujet.

Ce livre porte bien son titre, on a droit à des chapitres assez légers, teintés d’humour mêlés à des textes beaucoup plus sombres. J’ai aimé découvrir l’enfance de la petite Maryse qui deviendra une grande écrivaine à travers ses yeux d’enfant, ainsi que cette Guadeloupe d’après-Guerre.

Enfin, j’ai apprécié le côté enrichi du livre : des textes audio lus par un comédien, des illustrations explicitées, des annotations, des questions qui poussent à aller plus loin dans notre réflexion.

Le cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé, paru en août 2022 aux éditions Pocket et Nathan, 160 pages, 5,60€

La véritable histoire de Gaya Sharpe d’Anne Steiger

Résumé

« Deux années se sont écoulées depuis l’extraordinaire coup de massue que le monde a reçu sur la tête. Ce fameux jour, l’irréversible et terrible processus s’est enclenché sur toute la surface du globe. Pendant un temps, la Terre a semblé continuer de tourner comme si de rien n’était, et puis, neuf mois plus tard, le dernier enfant naissait dans une banlieue du Caire, le tout dernier humain. À fleur de peau, l’humanité est impatiente d’entendre la véritable histoire de celle qu’elle considère comme l’unique responsable de cette extinction de masse : ma fille. […]
Les faits sont incroyables, surnaturels et fantastiques, mais ils font partie de notre réalité désormais. Puisse l’histoire de Gaya nous aider à briller. Puisse l’espoir qu’elle a placé en nous se concrétiser. Puisse l’Homme renaître un jour. »

L’avis de Cassandre

C’est sur les réseaux sociaux que j’ai entendu parler de ce roman pour la première fois. Les avis, très élogieux, m’ont donné envie de le découvrir. Je remercie Anne Steiger et les éditions Exergue pour cet envoi.

Dès les premières pages, on comprend que Gaya Sharpe n’est pas une enfant ordinaire et qu’elle a provoqué un véritable cataclysme dans le monde entier. Le récit est narré par Louis Sharpe, le père de Gaya. Il revient sur sa naissance, qui a été un véritable tsunami d’émotions. Gaya est déclarée morte quelques instants après sa naissance. Pourtant, plus d’une heure après l’insoutenable, Gaya revient à la vie. La jeune mère, quant à elle, décède subitement. S’ensuivent les nombreuses semaines en réanimation, soins intensifs et rendez-vous avec des spécialistes. Si sa survie est un miracle, Gaya n’en est pas moins lourdement handicapée. Louis, ne parvient ni à accepter le décès brutal de son épouse, ni à s’attacher à Gaya, pour qui il ne ressent rien. Ses premiers pas dans la vie sont chaotiques. Louis est ramené à la réalité lorsque Gaya est autorisée à quitter l’hôpital et à rejoindre leur maison. J’ai trouvé ces passages difficiles, on se projette à la place de Louis et on souffre avec lui de la perte de sa femme et des handicaps physiques, mentaux, moteurs de Gaya et les rendez-vous médicaux où on redoute toujours le pire.

A l’occasion de son premier anniversaire et contre toute attente, l’état de santé de la petite s’améliore, on parle alors de miracle. Au fil des années, Gaya est une enfant qui surprend. Elle acquiert une intelligence hors normes et fait le bien autour d’elle. Elle protège les animaux et insectes, veille sur tous, notamment les personnages âgées du village qu’elle visite régulièrement. Il est difficile de dire si j’ai apprécié Gaya, ses facultés sont telles qu’elle impressionne autant qu’elle inquiète. On se demande jusqu’où elle ira.

J’ai trouvé ce roman merveilleusement bien écrit, je suis allée jusqu’au bout presque d’une seule traite. Ce n’est pas le genre de récit que je lis habituellement et je suis heureuse de l’avoir découverte. Anne Steiger nous parle d’écologie, de protection de la planète, de notre rapport aux autres, aux animaux, aux insectes, à la Nature mais aussi à la consommation. Ce genre d’histoire nous fait réfléchir à notre propre condition et nous fait nous interroger sur ce qui est réellement important. Je ne peux que vous recommander cette histoire singulière qui ne vous laissera pas indemne ! 

La véritable histoire de Gaya Sharpe d’Anne Steiger, paru en septembre 2022 aux éditions Exergue, 332 pages, 18€

Layla de Colleen Hoover

Résumé

Lorsque Leeds fait la connaissance de Layla lors du mariage de la soeur de la jeune femme, c’est le coup de foudre. L’alchimie est parfaite entre eux. Ils s’aiment tout simplement.
Mais leur belle histoire va vite tourner au drame lorsque Layla est grièvement blessée par arme à feu.
Elle se remet lentement et lorsqu’elle sort de l’hôpital, Leeds lui propose de séjourner dans le lieu de leur rencontre, là où tout a commencé. Son atmosphère paisible sera parfaite pour la jeune femme encore fragile et leur permettra se retrouver.
Car Layla a changé. Sans doute à cause de ce qui s’est passé.
Mais loin d’apporter à Leeds la sérénité qu’il attendait, cet endroit le trouble. Il s’y produit des évènements étranges, qui remettent en cause toutes ses certitudes.
Sur Layla et sur qui elle est vraiment.

L’avis de Cassandre

Colleen Hoover est une écrivaine qui sait à chaque fois me transporter avec ses histoires d’amour inoubliables et ses personnages hauts en couleurs. Je n’ai pas eu l’occasion de la lire depuis quelques années, j’étais alors impatiente et curieuse de me plonger dans Layla.

Dans ce roman, nous suivons un seul point de vue, celui de Leeds. Le jeune homme est bassiste dans un groupe assez peu connu. Un soir, il joue pour un mariage lorsqu’il rencontre Layla, la sœur de la mariée. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Si bien que Layla décide d’accompagner Leeds dans le cadre de ses tournées et de ne plus le quitter ! Si c’est le début d’une belle histoire, on comprend rapidement que quelque chose a mal tourné. Dans le prologue, Layla est attachée dans leur chambre à l’étage et Leeds est au rez-de-chaussée avec un homme qui lui demande d’expliquer tous les « problèmes » survenus dans leur maison. On sent qu’il y a un sérieux malaise entre eux et on se demande comment ils ont pu en arriver là.

Layla est un roman très différent de ce que je peux lire habituellement. L’intrigue est très originale et Colleen Hoover a su m’emmener là où je ne m’y attendais absolument pas. J’ai adoré les révélations distillées au fil du récit et encore plus le final qui est une vraie et bonne surprise. L’autrice se renouvelle clairement avec ce type de récit.

Concernant les personnages, j’ai été très touchée par Layla qui subit des événements difficiles et marquants. J’ai moins accroché avec Leeds, je l’ai trouvé opportuniste et je n’ai pas adhéré à ses (mauvais) choix.

Pour conclure, j’ai moins aimé le personnage masculin de cette histoire mais j’ai adoré l’intrigue et les rebondissements. Colleen Hoover se renouvelle, pour notre plus grand plaisir !

Layla de Colleen Hoover, paru en novembre 2022 aux éditions Hugo & Cie, 395 pages, 7,90€