Catégorie : Young Adult

L’été de tous les possibles de Jennifer Niven

Résumé

Ce devait être un été inoubliable: un road-trip dans l’Ohio avec sa meilleure amie, quelques flirts et sa première fois. Claudine avait tout prévu… sauf le divorce de ses parents. Traînée par sa mère sur une île minuscule du Sud, elle s’apprête à passer un mois de juillet déprimant. C’est alors qu’elle rencontre Jeremiah Crew.

L’avis de Cassandre

Claudine a dix-huit ans, une meilleure amie Saz, des vues sur un charmant garçon et une vie plutôt agréable en somme. Quand ses parents lui annoncent qu’ils se séparent (et qu’en plus, elle ne doit en parler à personne pendant quelques temps), le sol se dérobe sous ses pieds. Pour couronner le tout, son road-trip avec Saz est annulé. A la place, elle va devoir passer plus d’un mois avec sa mère, sur une île de Géorgie, où ne vivent qu’une poignée de personnes. Et si ce quotidien (presque en autarcie) était l’occasion de découvrir qui elle est vraiment ?

J’ai adoré Claudine, une jeune fille qui se cherche et qui va devenir une adulte lors de cet été magique. Elle rencontrera Jeremiah, un garçon de son âge qui n’a pas la vie facile. Sous ses airs de bad boy (mais pas trop), se cache une très belle personne. Les thématiques principales : le divorce, la perte de la virginité, le premier amour, l’amitié, sont abordées avec justesse.

Jennifer Niven décrit parfaitement les premiers émois, l’ascenseur émotionnel, la découverte de l’autre. J’ai été charmée par cette romance estivale (qui est en réalité bien plus que cela !). L’été de tous les possibles est un beau roman, de ceux que j’aurais aimé pouvoir lire à l’adolescence. A mettre d’urgence dans sa valise !

L’été de tous les possibles de Jennifer Niven, paru en mai 2023 aux éditions Gallimard jeunesse, 496 pages, 8,90€

Tout Ella de Sara Emilie Simone

Résumé

Le jeudi, je passe mon permis.
Le vendredi, j’ai les résultats du bac et ma mère italienne tombe dans les pommes pour un demi-point au rattrapage.
Le samedi, je pars en Bretagne avec mes meilleurs amis dans une voiture volée empruntée pour aller chercher Zaza, ma grand-mère, qui a soudain disparu.
Le dimanche je me réveille la tête dans le sable, je me suis embrouillée avec tout le monde et j’ai 45 appels en absence de ma mère italienne.

Ouhlà, Ella, qu’est-ce que t’as encore fait comme dinguerie ?

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la collection Exprim’ à l’adolescence et elle m’a toujours beaucoup plu. Avec cette couverture pétillante et ce résumé alléchant, difficile de ne pas craquer.

Ella a dix-huit ans et vient de passer l’examen du permis de conduire. Demain, elle découvrira ses résultats du Baccalauréat. Contrairement à ses amis, elle n’est pas réellement stressée. Ce qui l’angoisse, c’est que Zaza, sa grand-mère avec qui elle est fusionnelle, ne lui répond pas au téléphone. Et s’il lui était arrivé quelque chose ?

Tout Ella est avant tout un petit Road-trip de Paris à la Bretagne qui ne se déroule qu’en quelques jours. Ella n’est pas un personnage très sympathique, elle est parfois égoïste, un peu menteuse mais dans le fond, elle souffre d’un réel mal-être depuis le décès de son père. Elle cache sa souffrance sous son air détaché et ses blagues à répétition. Finalement, elle devient touchante et on ne peut que compatir à ce qu’elle traverse.

J’ai aimé ses amis, Maya qui rêve d’intégrer la plus grande école de cinéma et Ben qui n’ose pas faire son coming-out. Et puis, il y a la maman d’Ella, une italienne surprotecrice et l’attachante Zaza. J’ai pris plaisir à suivre ce voyage cocasse et les péripéties qui en découlent. Le thème du passage à l’âge adulte est bien traité. Pas facile de grandir et s’émanciper !

Un roman frais idéal pour les beaux jours. Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cet envoi !

Tout Ella de Sara Emilie Simone, paru en mai 2023 aux éditions Sarbacane, 224 pages, 16€

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim

Résumé

Sensuelle, tragique, absolue… une histoire d’amour bouleversante. Par la plume à fleur de peau, libre et forte, de Shaine Cassim.

Patricia est une jeune femme entière, singulière, rebelle sans le savoir. Julian est un écorché vif, régulièrement assailli par la vague noire, une angoisse qui le mine dangereusement. Entre eux deux, l’attirance est magnétique. Mais l’amour fou et inquiet qui les lie leur permettra-t-il de donner un sens à la phrase de Blaise Cendrars tatouée sur le bras de Julian « Qu’est-ce qu’on fout ici»?

L’avis de Cassandre

La collection Scripto fait partie de celles dont je lis rarement les résumés avant de craquer pour un titre. Je la lis depuis une bonne quinzaine d’années et je suis une véritable inconditionnelle !

Ce titre et sa couverture en disent peu et beaucoup à la fois sur son contenu. Le roman est divisé en plusieurs parties dédiées à un personnage pour lequel nous avons son point vue. Nous débutons avec Patricia, 19 ans, une rousse passionnée par le cyclisme, qui essaie de se remettre d’une rupture amoureuse. Elle a envie de vivre quelque chose et drague ouvertement Julian. Julian, lui, est un beau garçon, passionné par la littéraire et par Blaise Cendrars.

Au début du roman, nous savons qu’un an et demi après leur rencontre, leur histoire est terminée. Pourquoi ? Vous ne le saurez qu’à la toute fin du livre. Ce titre n’est pas une histoire d’adolescents ou d’amour classique, c’est beaucoup plus complexe que ça. On suit des personnages torturés, qui manquent de confiance en eux, qui veulent vivre des sensations fortes tout en ayant peur à la fois. Ils souhaitent vivre leur amour simplement, sans aborder l’engagement qui les effraie. Leur âge leur donne des ailes, ils se pensent parfois invincibles et testent dangereusement leurs limites. Il est vrai que je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages, peut-être car Shaïne Cassim met une certaine distance avec son lectorat. Toutefois, je me suis souvent reconnue dans leurs pensées. Ce qui fait la force de ce roman, c’est le style très littéraire et hautement poétique de l’autrice. Les références littéraires sont très présentes également.

Un roman assurément singulier qui offre une fin qui ne vous laissera pas indemnes.

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim, paru en janvier 2023 aux éditions Gallimard Jeunesse, 240 pages, 12,90€

Mille battements de cœur de Kiera Cass

Résumé

La princesse Annika a vécu sa vie entière dans le confort et le luxe, mais elle n’est pas maîtresse de sa destinée. Le roi son père a prévu de la marier à un homme qu’elle n’aime pas.
À des milliers de kilomètres de là, Lennox mène une existence rude. Il a voué sa vie à l’armée dahrainienne, animé par l’espoir de parvenir un jour à récupérer le trône qui a été volé aux siens.
Mais quand, contre toute attente, l’amour vient frapper à leur porte, Annika et Lennox ne peuvent que suivre son appel…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la saga La Sélection au moment de sa sortie et il s’agissait d’un gros coup de cœur. La Sélection, c’est un peu ma Madeleine de Proust littéraire, celle qui me renvoie à mon adolescence. J’étais très impatiente de découvrir Mille battements de cœur et de retrouver les ingrédients qui me plaisaient tant : amour, têtes couronnées et un tas d’embûches.

J’ai rencontré deux personnages que tout oppose : Annika et Lennox. Annika est une princesse qui s’apprête à se marier à son cousin, pour répondre aux souhaits de son père, le Roi. Cette nouvelle est difficile à avaler, il faut dire que le cousin en question l’étouffe et l’empêche d’être elle-même. Annika rêvait tant d’un mariage d’amour… Lennox, lui, est soldat et vit au sein d’une communauté de marginaux. Son beau-père en est le chef et il lui en fait très sérieusement baver. Le but de cette communauté ? Récupérer le trône volé par la famille d’Annika. Vous l’aurez compris, nos personnages principaux vont rapidement se rencontrer !

J’ai adoré suivre Annika et Lennox, chacun mène un combat au quotidien. Annika doit se battre pour exister et être maîtresse de son destin. Lennox a déjà fait couler du sang et vu de nombreuses atrocités, il rêve que la guerre s’arrête et d’être libre. Les personnages secondaires sont très attachants également : le frère d’Annika, sa camériste, les compagnons d’armes de Lennox. L’histoire se lit très facilement, difficile de quitter l’univers de l’écrivaine. S’il m’a manqué la petite étincelle pour que cette lecture soit un coup de cœur, je suis ravie d’avoir retrouvé la plume de Kiera Cass et rencontré des personnages captivants !

Mille battements de cœur de Kiera Cass, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 553 pages, 19€

Si je n’existe pas de Cat Kueva

Résumé

« EX SISTERE. Littéralement se manifester, se montrer.
C’est de là que vient le mot existence. »

Camille aime les livres plus que tout. Ils sont son refuge dans le fracas du monde. À vrai dire, le monde, elle le fuit.
Tout bascule lorsque, dès son premier jour au service des archives des bibliothèques de la ville, elle découvre un mystérieux roman dans lequel apparaît mot pour mot un texte tiré de son journal intime.
En réalité, le roman entier semble raconter la vie de Camille, incarnée par le personnage d’Alice. Profondément chamboulée, la jeune femme se lance à la recherche de l’auteur du roman, au risque de s’y perdre…

L’avis de Cassandre

Camille est une jeune femme qui arrive dans une nouvelle ville, avec sa petite valise. Elle va intégrer une colocation et un nouvel emploi. Son travail consiste à archiver des livres en bout de course, ceux dont les bibliothèques ne veulent plus. Alors qu’elle classe des ouvrages, Camille tombe sur un roman, intitulé « Si je n’existe pas ». En le feuilletant, elle remarque que certains passages ont été consignés dans son propre journal intime. Plus troublant encore, le roman semble parler de sa propre vie. Camille va embarquer dans une histoire rocambolesque.

Le moins qu’on puisse dire est que ce roman est parfaitement déroutant. Camille est un personnage singulier. Solitaire, voire parfois hostile à toute forme de socialisation, la jeune femme est rêveuse, toujours la tête plongée dans un livre. On la suit dans sa quête mouvementée de la vérité. Rapidement, l’atmosphère change, on sent que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans cette histoire. Qu’est-ce qui est réel dans ce roman ? Existe ou n’existe pas ? Pour le savoir, il faudra le lire !

Si je n’existe pas est un roman labyrinthique original. J’ai aimé les retournements de situation, les références littéraires, les personnages et la construction atypique du roman. Si la fin apporte des éléments de réponse, elle reste aussi relativement ouverte. Cela permet au lecteur de choisir le dénouement qui lui convient le mieux. Une lecture addictive, difficile à reposer !

Si je n’existe pas de Cat Kueva, paru en février 2023 aux éditions Robert Laffont, 304 pages, 18,50€

L’éveil d’Erica Strange de Cassie Gustafson

Résumé

Lorsqu’au lendemain d’une fête Erica se réveille le corps recouvert d’insultes écrites au marqueur, elle comprend qu’elle a été agressée pendant son sommeil. Pire, elle réalise que son petit ami Thomas a participé à cette ignominie.
Pour s’en sortir, elle convoque dans son esprit une héroïne de comics qu’elle a inventée. Que ferait Erica Strange ? Se taire ou se battre : elle va devoir choisir !
Erica Walker sera-t-elle la super-héroïne qu’elle a toujours voulu être ?

L’avis de Cassandre

Erica a emménagé il y a quelques mois avec sa mère à Bay City. Sans être populaire, elle est plutôt bien intégrée : elle a une amie proche, Caylee et un petit-ami, Thomas. En-dehors du lycée, Erica adore dessiner, elle s’imagine en Erica Strange, super héroïne dotée d’une cape et qui vit de grandes aventures. La vie de notre héroïne était plutôt banale jusqu’à cette terrible fête alcoolisée où elle se réveille nue, le corps criblé d’inscriptions faites au marqueur : insultes, dessins vulgaires. Que s’est-il réellement passé ? Thomas a-t-il participé à l’agression ?

Le récit est partagé entre la voix d’Erica et celle de Thomas. Dès le début, on a froid dans le dos et on ressent un profond malaise. On craint pour Erica et on a de la peine pour elle. Elle est une victime et à l’heure des réseaux sociaux, son calvaire ne fait que commencer. Je me suis profondément attachée à cette jeune fille, rêveuse, assez naïve en raison de son âge et de sa bonté. On espère à tout prix qu’elle fera lumière sur cette terrible nuit et saura se relever.

J’ai nettement moins ressenti d’empathie pour Thomas. On se demande quel rôle il a joué cette nuit-là et on le maudit pour sa passivité. Il ne se met pas à la place de celle qu’il prétend aimer. Il préfère se mentir à lui-même et défendre ses propres intérêts. Et encore, c’est le « moins pire » des personnages. Ceux qui ont participé à la soirée sont absolument abjects. Ils banalisent les faits, s’en amusent et à mille lieues d’en mesurer les conséquences. L’écrivaine parvient à retranscrire l’histoire d’une agression à travers les yeux des différents acteurs : la victime, les coupables et les personnes qui gravitent autour. Il y a ceux qui enfoncent davantage Erica, ceux qui en rient, mais aussi (fort heureusement), ceux qui agissent dans l’intérêt de la jeune femme. Les adultes seront aussi présents, au fil du roman, à l’image de leurs enfants.

Vous l’aurez compris, le sujet central du roman tourne autour de l’agression sexuelle. L’autrice parvient à traiter la thématique avec transparence et sensibilité. Elle nous pousse à réfléchir sur la définition d’un viol et ses contours souvent mal définis. Elle parle aussi d’autres sujets importants : l’amitié, le respect, la trahison, la pauvreté et aussi du fait de porter plainte et des difficultés qui en découlent.

Pour conclure, j’ai été très touchée par ce roman et par son personnage principal. Une fois commencé, il est difficile de s’arrêter même si on redoute parfois la suite des événements. J’ai adoré les planches de bandes dessinées intercalées entre les chapitres représentant Erica Strange. Enfin, je dirais que ce récit est difficile, qu’il peut heurter la sensibilité de certains lecteurs mais qu’il est très important.

L’éveil d’Erica Strange de Cassie Gustafson, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket Jeunesse, 448 pages, 18,90€

Le premier qui meurt à la fin d’Adam Silvera

Résumé

« Ne cherchez pas à comprendre comment nous savons que vous allez mourir, concentrez-vous plutôt sur votre manière de mener à bien votre existence. »

New York, la veille de la mise en fonction de Death-Cast…
Orion Pagan vit dans la crainte de mourir, il s’est inscrit à Death-Cast pour cesser d’avoir peur.
Valentino Prince vient juste de s’installer à New York prêt à mordre la vie à pleines dents.
Lorsque Orion et Valentino se croisent à Times Square, c’est le coup de foudre. Mais les premiers appels de Death-Cast commencent à tomber, bouleversant leur vie : l’un a reçu l’appel, l’autre pas.

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Adam Silvera avec son roman Plus heureux que jamais (tome unique) qui m’avait profondément ébranlée. Je poursuis ma découverte de l’auteur avec Le premier qui meurt à la fin, son dernier roman qui se déroule avant Et ils meurent tous les deux à la fin.

L’histoire se déroule en 2010, à New York. Orion et Valentino ne se connaissent pas mais ont un point commun. Les deux jeunes hommes sont à Times Square et participent à la soirée de lancement de Death-Cast. Ce programme est totalement novateur et va révolutionner votre mort. Les adhérents recevront un appel leur annonçant leur décès le jour-même. Flippant, non ? Adam comme Valentino ont pourtant des raisons bien personnelles d’y adhérer. Lorsqu’ils se rencontrent, il se passe clairement quelque chose entre eux, une véritable alchimie. Mais le calme sera de courte durée. L’un des deux reçoit un appel de Death-Cast, le tout premier appel de la firme, lui annonçant la fin de sa vie au cours de la journée. Comment alors une course effrénée pour la vie.

Si ce roman m’a un peu fait peur par sa taille (600 pages), je peux vous garantir qu’une fois commencé, il m’a été impossible de le quitter. Adam Silvera nous livre une histoire futuriste, addictive et angoissante. Death-Cast est-elle une invention révolutionnaire ou une vaste arnaque ? C’est LA question qu’on se pose durant toute notre lecture. J’ai adoré les choix de narrations de l’auteur. Nous suivons nos personnages principaux mais aussi d’autres personnages dont on ignore parfois quels rôles ils joueront dans l’histoire. J’ai aimé la façon dont tout s’imbrique comme les pièces d’un puzzle.

A travers cette lecture, j’ai retrouvé tous les ingrédients qui m’ont plu dans Plus heureux que jamais : des personnages attachants, le côté futuriste inquiétant, des faits historiques réels comme le World Trade Center, l’homosexualité et le coming out, l’acceptation de soi, la famille et l’Amour. Adam Silvera est indéniablement un excellent auteur de Young Adult à découvrir !

Le premier qui meurt à la fin d’Adam Silvera, paru en octobre 2022 aux éditions Robert Laffont, 600 pages, 18,90€

Octave d’Arnaud Cathrine

Résumé

Octave est une énigme.
Octave finit toujours par vous échapper.
Mais que fuit-il ?
C’est bien la question que se pose Vince, son ex-meilleur ami, son ex-amoureux.
Vince qui ne parvient toujours pas à tourner la page.
Pas plus que Marilyn qui s’efforce, elle aussi, de dépasser l’amour qu’elle a pour Octave et dont il n’a plus voulu.

Désormais étudiants, Vince et Marilyn aimeraient tant renaître.
On leur avait promis tous les possibles.
Avec les confinements, ils ne trouvent que des impossibles.
Sans compter qu’Octave a décidé de reparaître…


L’avis de Cassandre

Octave est le dernier tome de la trilogie d’Arnaud Cathrine. Je n’ai pas lu Romance, le tout premier mais Les Nouvelles Vagues, le deuxième que j’avais adoré. Même si c’est mieux de lire l’ensemble, vous pouvez choisir de lire les romans séparément.

Nous retrouvons nos trois personnages : Vince, Marilyn et bien sûr, Octave. Nous sommes désormais au début de l’année scolaire 2020-2021 et nos étudiants vivent un nouveau confinement. Le roman est découpé en trois parties, chacune laisse parler l’un de nos personnages principaux. En premier, il y a Vince, qui n’a jamais oublié Octave et leur brève et intense histoire d’amour. Vince s’est inscrit en licence de lettres et passe la plupart de ses cours en distanciel. Le jeune homme vit seul avec sa mère et a rencontré son père (qu’il n’appelle pas « papa » mais « Paul Lartigue » pour la première fois, il y a peu.). Vince est un personnage aussi brut que passionné. J’adore son franc-parler, son côté tête brûlée et la relation qu’il a avec sa mère. Ensuite, il y a Marilyn, elle aussi écorchée par sa relation passée avec Octave. Elle vit désormais en colocation avec Titus, un étudiant qui n’a plus les moyens de vivre seul et de se nourrir. J’ai beaucoup aimé ce drôle de duo, leur humour mais aussi leur courage. Enfin, nous retrouvons Octave, personnage énigmatique et magnétique qui n’est pas aussi heureux qu’on pourrait le croire.

J’ai aimé ce roman car il sonne vrai. Arnaud Cathrine cerne parfaitement les adolescents et jeunes adultes d’aujourd’hui. J’ai aimé les retrouver en pleine période de confinement et mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Les thématiques sont cruciales : l’Amour, l’amitié, la solitude, l’homosexualité, la précarité, le suicide. Ces sujets sont abordés sans filtres et avec beaucoup de réalisme. J’adore la plume d’Arnaud Cathrine, il donne la voix aux jeunes d’aujourd’hui et on s’attache énormément à ses personnages.

Enfin, j’ai adoré les photographies, les définitions, la « médiathèque » des personnages, les petites notes en bas de page de Vince et les portraits de Marilyn. Cela apporte un vrai plus à l’histoire et l’immersion se fait d’autant plus.

Octave est donc un roman sur l’Amour et sur la vie. C’est beau, fort, poignant. Il faut lire cette trilogie !

Octave d’Arnaud Cathrine, paru en novembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 400 pages, 17,90€

Les chroniques d’octobre

Bonjour à tous,
Le mois d’octobre s’achève et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été prolifique ! J’ai beaucoup lu, fait de belles découvertes et j’ai aussi un peu craqué en librairie (j’étais obligée !). Voici mes chroniques du mois :

Dans le bleu de Joyce Carol Oates

Jenna est une adolescente de quinze ans comme les autres jusqu’à ce qu’un accident de voiture où elle était passagère et sa mère conductrice tue cette dernière sur le coup. Jenna est grièvement blessée mais s’en sort tant bien que mal. Comment survivre lorsqu’on a perdu l’être qu’on aimait le plus au monde ? Comment redonner un sens à sa vie ? Jenna refuse de vivre chez son père qui a refait sa vie il y a quelques années et à qui elle n’a jamais pardonné d’être parti du cocon familial. C’est donc sa tante qui va la recueillir. Difficile d’accepter la situation et dans le fond, d’accepter d’être aimée. Jenna se réfugie « dans le bleu » c’est-à-dire, dans l’univers cotonneux des opiacés. Dans le bleu est un roman que j’ai trouvé réaliste. Il parle d’accident, de deuil, d’addiction et surtout, d’adolescence. Quand on est adolescent, on voit le monde à travers un filtre. On fait des choix, pas toujours bons et on peine à trouver sa place. Notre héroïne va devoir changer de lycée, tisser des liens et survivre à la tragédie qui lui tombe dessus. Elle est profondément en colère, parfois odieuse envers ceux qui l’aiment et veulent l’aider. Joyce Carol Oates tisse un portrait fidèle de l’adolescence, brute et brutale. Âmes sensibles d’abstenir, ce roman comporte des scènes difficiles mais hélas, réalistes. Un roman que j’ai aimé pour sa franchise et son côté « sans filtres ».

Dans le bleu de Joyce Carol Oates, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€

Hell de Magali Inguimbert

Lorsque nous faisons la rencontre de Jessie, l’adolescente se fait envoyer manu militari en avion chez sa tante par sa mère, dans un autre état des États-Unis. Jessie a obtenu des résultats scolaires médiocres et pour sa mère, il s’agit du dernier recours. Jessie est une jeune femme sombre, solitaire et qui préfère la compagnie de la musique à celle de ses pairs. On ressent immédiatement une profonde souffrance mais nous ignorons quels secrets elle cache en elle. Fort heureusement, notre héroïne solitaire va rencontrer Austin, un garçon de son âge qui la prend sous son aile et va l’aider à aller mieux. J’ai immédiatement accroché aux personnages, aussi bien Jessie qu’Austin. Les deux adolescents ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent. J’ai aussi apprécié la tante, l’oncle et les cousins de Jessie. La cohabitation n’est pas facile et fait souvent des étincelles. Cependant, on sent qu’ils ont vraiment envie d’aider Jessie mais ne la comprennent pas. La musique prend une place importante dans ce roman et j’ai adoré cette ambiance. Enfin, Magali Inguimbert aborde des sujets difficiles avec beaucoup de délicatesse. Hell est un joli roman avec des personnages attachants et une belle romance qui prend son temps.

Hell de Magali Inguimbert, paru en août 2022 aux éditions Hugo Publishing, 398 pages, 7,90€

La maison aux miroirs de Cristina Caboni

J’adore la littérature italienne et les romans qui se déroulent dans ce pays. Ce critère et la sublime couverture m’ont convaincue de lire ce roman. Milena est une jeune femme qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. Sa grand-mère est partie et a laissé son grand-père Michele seul avec sa fille (la mère de Milena) qui était encore bébé. La maman de Milena est décédée relativement jeune. Notre héroïne n’a donc pour famille que son grand-père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son père qui habite loin d’elle. Michele et Milena sont très complices et elle lui rend souvent visite à Positano dans sa villa surnommée La maison aux miroirs. Michele étant fragilisé et diminué, il fait faire des travaux, notamment dans son jardin. C’est durant le terrassement qu’ils découvrent un squelette, enfoui depuis des décennies. Que cache Michele ? Pourquoi sa femme est-elle réellement partie et qu’est-elle devenue ? Pour Milena, cette macabre trouvaille va aussi déterrer de sombres secrets. La maison aux miroirs avait tout pour me plaire : du suspense, des secrets de famille, les décors italiens et un début de romance. Pourtant, j’en ressors assez déçue. J’ai eu du mal à m’attacher à Milena, j’ai trouvé ce personnage plein de candeur et elle manquait pour moi de profondeur et de consistance. J’ai préféré Michele, ce grand-père qui a vécu trop de drames sans sa vie. J’ai aussi trouvé que le suspense ne prenait pas assez de place dans le roman. L’enquête piétine et les personnages secondaires ne cessent de dissuader Milena de déterrer les fantômes du passé. Cela manquait pour moi de crédibilité. Enfin, les thématiques sont trop nombreuses dans un roman assez court et ne sont donc que survolées, ce que je trouve vraiment dommage. Il s’agit malheureusement d’un rendez-vous manqué avec l’Italie pour moi !

La maison aux miroirs de Cristina Caboni, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 368 pages, 7,70€

1991 de Franck Thilliez

J’ai découvert Franck Thilliez avec Le Syndrome E en 2010. Je n’ai pas (encore) lu toute sa bibliographie mais je me suis toujours régalée avec ses romans. Franck Sharko, l’un de ses deux personnages principaux me plaît énormément, je prends un réel plaisir à le suivre dans ses enquêtes. 1991 est l’année de la première enquête de Franck Sharko au 36 quai des orfèvres. Il est à l’époque âgé de 30 ans et considéré comme un bleu. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé, gravement mutilé et dans une macabre mise en scène, c’est l’occasion pour Sharko de montrer de quoi il est capable. Ne soyez pas impressionnés par les quelques 550 pages que contiennent ce roman, je vous garantis que vous ne verrez pas le temps passer ! J’ai adoré me replonger dans les années 1990, sans Internet, sans téléphone portable et à éplucher les relevés France Télécom avec les enquêteurs. A cette époque, on commence seulement à parler d’ADN ! J’ai trouvé l’enquête passionnante, elle parle (entre autres) de magie, de mentalisme mais aussi d’identité. L’intrigue ne contient aucun temps mort et il m’a été difficile de reposer ce livre. J’ai aimé rencontrer ce jeune Sharko en début de carrière et le voir prendre de l’assurance au fil des pages. Encore une réussite signée Franck Thilliez !

1991 de Franck Thilliez, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 552 pages, 8,50€

Ma réputation de Gaël Aymon

Ce qui différencie Laura, quinze ans, des autres adolescentes de son âge, c’est peut-être le fait de traîner avec les garçons. Elle a plus d’affinités avec eux qu’avec les filles. Quand Sofiane, qui fait partie de sa bande, tente de l’embrasser et que Laura repousse ses avances, son monde s’écroule. Sa bande d’amis la rejette et Sofiane répand des rumeurs terribles sur elle. Très rapidement, elle devient la risée de tous et une véritable paria au sein de son lycée. Elle se retrouve complètement seule, moquée et insultée au quotidien. Et quand d’autres rumeurs apparaissent sur les réseaux sociaux, la situation devient rapidement incontrôlable. Chaque lycéen peut être confronté de près ou de loin au harcèlement scolaire. Ce roman, très court, en parle de manière concrète. On s’identifie aisément à Laura et ce qu’elle vit nous serre le cœur. Elle m’a fait beaucoup de peine et j’ai été touchée par le fait qu’elle ne parvient pas à parler à ses parents ni à ses professeurs. Gaël Aymon cerne bien les différentes catégories d’élèves confrontés aux problèmes : les harceleurs, les victimes et les lâches qui préfèrent se rallier aux harceleurs pour ne pas être harcelés. Un roman coup de poing qui dénonce le harcèlement scolaire !

Ma réputation de Gaël Aymon, paru en août 2022 aux éditions Gallimard, 144 pages, 6,40€

Napoli mon amour d’Alessio Forgione

La littérature italienne a toujours su me faire voyager et rien que la couverture de ce roman était un dépaysement. Amoresano, le narrateur, que tout le monde appelle par son nom de famille est âgé de 30 ans et a été marin pendant plusieurs années. Il s’est enrichi mais la terre napolitaine lui manquait trop. De retour chez ses parents, Amoresano se laisse vivre. Son pécule se réduit comme peau de chagrin. Il jette un œil nonchalant sur les offres d’emploi et préfère faire des grasses matinées, écumer les bars avec son ami Russo et assister à des matchs de football. Il déambule dans Naples, ville qui le captive jusqu’à rencontrer une jolie jeune femme, Nina, où le coup de foudre est réciproque. Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au narrateur, désabusé et sans aucun projet personnel et professionnel. J’ai trouvé le récit trop plat et relativement déprimant. Si je n’ai pas apprécié l’histoire d’Amoresano, j’ai néanmoins apprécié Naples, une ville que je rêve de découvrir pour ses ruelles, ses monuments et sa gastronomie.

Napoli mon amour d’Alessio Forgione, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,40€

L’amour de ma vie de Rosie Walsh

Emma et Leo forment un couple très uni. Ils sont mariés depuis plusieurs années et les heureux parents d’une adorable petite fille. Emma est une biologiste reconnue et Leo, un journaliste spécialisé dans la rédaction de nécrologies de personnes célèbres. Quand la maladie touche Emma, Leo décide de conjurer le sort en rédigeant la nécrologie anticipée de son épouse. Rapidement, Leo détecte des incohérences dans le passé d’Emma. Qui est réellement la femme qu’il a épousée ? Si l’histoire peut sembler assez classique en reposant sur des secrets et des mensonges, ce roman cache en réalité des thématiques singulières que je ne citerai pas, pour ne pas gâcher le suspense. J’ai adoré suivre nos deux personnages, Leo dans sa quête de la vérité et Emma qui porte sur ses épaules des secrets douloureux et indicibles. En parallèle, j’ai apprécié découvrir leurs univers et notamment leurs professions atypiques. L’amour de ma vie est un roman qui se dévore, notamment grâce à son suspense et à son alternance de points de vue. La fin est à la hauteur de mes attentes et de l’intrigue. J’ai passé un excellent moment de lecture ! Je remercie Babelio et les éditions Les Escales pour cette découverte !

L’amour de ma vie de Rosie Walsh, paru en octobre 2022 aux éditions Les Escales, 448 pages, 22€

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai

J’ai reçu ce titre dans le cadre de la Rentrée Littéraire organisée par Lecteurs.com, je remercie donc leur équipe ainsi que les éditions Charleston pour cet envoi. L’Histoire n’a jamais été mon point fort, je me rattrape donc en lisant régulièrement des romans historiques. Celui-ci me faisait de l’oeil depuis sa sortie, je n’avais encore jamais lu de roman sur le Vietnam. Nous faisons la rencontre de Huong, douze ans dans les années 1970 et de sa grand-mère, Diêu-Lan. Celles-ci tentent de survivre aux bombardements et espèrent le retour de leur famille (dont les parents de Huong), partie combattre sur le front. Nous suivons les deux personnages féminins dans les années 1970 mais ces chapitres sont entrecoupés par des passages sur la jeunesse de Diêu-Lan, racontés à sa petite-fille. Ces périodes concernent les années 1930 à 1950 en particulier. Ces retours dans le passé permettent de mieux comprendre l’Histoire du Vietnam. Nguyễn Phan Quế Mai nous expose les conflits, la famine, la réforme agraire et la guerre du Vietnam. Je ne vous le cache pas, ce récit, bien que fictif, repose sur des faits historiques et il s’agit donc d’un texte difficile et parfois éprouvant. Le peuple vietnamien a vécu une succession d’atrocités dont j’ignorais la plupart. Huong et sa grand-mère sont des personnages très attachants et pleins de bonté et de sagesse. Même quand advint le pire, elles sont capables de faire preuve de pardon et de reconnaissance. Nguyễn Phan Quế Mai est une écrivaine talentueuse, une véritable conteuse d’histoire. Je recommande ce roman qui ne vous laissera pas indemne.

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai, paru en août 2022 aux éditions Charleston, 448 pages, 22,50€

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan (avis d’Audrey)

En commençant cette lecture, je dois avouer que je n’étais pas sûre du tout d’apprécier ce roman. Nous découvrons Elisabeth, une écrivaine, mariée et jeune maman d’un adorable petit garçon, Gil. Les premiers mois sont difficiles, éreintants et notre héroïne se sent déprimée. Désireuse de reprendre l’écriture de son troisième roman et de soulager sa charge mentale, elle recrute Sam, une étudiante, en tant que baby-sitter. Ces deux femmes n’ont pas le même âge, pas le même quotidien ni le même « statut social ». Pourtant, elles se lient rapidement d’amitié. Chacune arrive à un tournant de sa vie, en proie à des doutes et leurs présences mutuelles vont leur permettre de se confier. J’ai trouvé le début de ce roman assez long, c’est l’arrivée de Sam qui va heureusement donner une dynamique au récit. Les affinités sélectives n’est pas juste un roman d’amitié. Il parle de l’Amérique au sens large et de la lutte des classes. Les plus pauvres sont toujours plus pauvres et vice versa avec les plus riches. Le rêve américain n’existe plus depuis bien longtemps. L’époque actuelle est à l’uberisation et aux influenceurs des réseaux sociaux. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’une grande lucidité et avec un final réaliste.

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan, paru en mai 2022 aux éditions Les Escales, 560 pages, 23€

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid

Je ne connaissais pas Charlie Haid avant de lire cet ouvrage. Le mentalisme est une pratique qui m’a toujours intriguée et je n’ai pas hésité à me plonger dedans, afin d’en savoir plus ! Mon souhait a été exaucé, ce titre est une vraie mine d’informations. On y parle de mentalisme, de tours de magie, d’astuces pour booster sa mémoire (et enfin retenir des numéros de téléphone, par exemple). On a une partie plutôt théorie et une autre, basée sur la pratique. Vous pourrez tester des expériences avec vos proches. Celles-ci sont simples et bien détaillées. Vous allez pouvoir bluffer votre entourage, en un claquement de doigts ! Enfin, j’ai aimé l’humour de Charlie Haid et le côté ludique de son livre. Un ouvrage accessible et utile !

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid, paru en octobre 2022 aux éditions Albin Michel, 14,90€

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi

Keith Haring, le street art ou la vie, est le second roman graphique de la nouvelle collection de Hugo Publishing que je lis (le premier étant Looking for Banksy). Keith Haring est un artiste connu et je suis certaine que vous connaissez, a minima, ses petits bonhommes colorés, sans visages et en mouvements. Dans ce roman graphique, nous suivons Keith Haring de son enfance jusqu’à la fin de sa vie. L’artiste est né dans une petite ville de Pennsylvanie, à la fin des années 1950. Il a toujours adoré dessiner et l’art, en général. Dans sa jeunesse, il a côtoyé une secte religieuse puis, la drogue, avant de reprendre le « droit chemin » en partant pour New York et son école d’art. Il y fait des rencontres décisives et inspirantes. Keith va multiplier les expositions et les performances et commencer à être connu. A la fin des années 1980, il est frappé par une maladie qui explose aux Etats-Unis : le SIDA. Il décède en 1990, des complications liées à la maladie, à l’âge de 31 ans. Keith Haring a eu une carrière aussi courte que foisonnante. Paolo Parisi lui rend un très bel hommage à travers un roman graphique ultra coloré. L’univers graphique de l’auteur colle parfaitement avec l’univers de l’artiste. Un titre à découvrir !

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni

Tout le monde a déjà entendu parler de méthode Montessori, de jouets ou encore d’école. En revanche, trop peu de personnes connaissent Maria Montessori. Elle est née en 1870, en Italie. A cette époque, peu de femmes travaillent et lorsqu’elles le font, elles exercent essentiellement des professions d’enseignantes, leurs perspectives étant très limitées. Maria est très intelligente et avant-gardiste. Elle n’a que faire des critiques et veut devenir médecin. Évidemment, le chemin sera semé d’embûches mais à 26 ans, elle est diplômée en médecine, et plus spécialement, en psychiatrie. Elle va travailler dans différentes cliniques et se rendre compte que ce qui l’anime, c’est de venir en aide aux enfants déficients mentaux. Quand ses pairs voient en eux des causes perdues et les isolent, Maria, invente, crée des outils et des jeux et une véritable pédagogie. Son but est de leur faire apprendre à leur rythme et à leur initiative et les amener vers la réussite. Maria Montessori ne s’arrête jamais, elle apprend constamment, fabrique, forme, voyage et ouvre de nombreuses écoles à travers le monde, jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme est épatante et un véritable modèle. Elle a consacré sa vie aux droits des femmes et des enfants et n’a jamais cédé face aux difficultés. Cette biographie est absolument captivante et contient de très jolies illustrations.

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni, paru en septembre 2022 aux éditions Marabout, 176 pages, 20,95€

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin

J’écoute, je trouve, est une collection des éditions Usborne qui nous plaît beaucoup. Mon fils de dix-huit mois adore les livre et est en pleine période des « livres sonores ». Celui-ci ne déroge pas à la règle, on l’aime beaucoup. L’histoire se déroule le jour d’Halloween. Les personnages, qui sont des animaux, se déguisent et se réunissent pour faire la fête. Sur chaque double-page, nous rencontrons un nouvel animal déguisé et une pastille sonore permet de leur faire faire un bruit : un hululement, un cri de sorcière ou encore, un hurlement de loup. Cet album est très amusant et nous avons apprécié l’univers de la nuit. En plus, il y a un petit jeu qui consiste à retrouver les citrouilles cachées sur les différentes pages. Un bel album sonore !

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin, paru en septembre 2022, 10 pages, 9,95€

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin

Faire découvrir un grand compositeur à un bébé ? Je suis totalement pour ! Cet album s’adresse aux tout-petits de 10 mois et plus. On y suit un orchestre d’animaux qui jouent des œuvres de Bach. Nous avons en tout cinq extraits que l’enfant peut écouter librement en appuyant sur une puce ronde. Les extraits choisis sont diversifiés et plairont au plus grand nombre. Les illustrations sont superbes, c’est toujours un plaisir pour l’enfant de reconnaître les animaux. Cet album plaira également aux enfants plus âgés car les personnages donnent des informations sur Bach. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres albums sur d’autres compositeurs comme Beethoven et Mozart !

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin, paru en septembre 2022 aux éditions Usborne, 10 pages, 13,95€

C’est la fin de ce joli mois d’octobre, j’espère que vous aurez fait des découvertes en lisant cet article ! Quel a été votre coup de coeur du mois ?

Les chroniques de septembre

Bonjour à tous,
Le mois de septembre représente pour moi un tournant dans l’année, c’est le mois de la reprise, de la rentrée (dont littéraire), de l’automne également. Pour une raison que j’ignore, j’ai toujours trouvé cette période un peu stressante. Mais c’est aussi l’occasion de repartir sur de bonnes bases, de se lancer de nouveaux objectifs. Pour ma part, je me suis réinscrite au sport et je me rends compte que cela m’avait beaucoup manqué durant le COVID. Côté lecture, ma résolution est d’être plus assidue, notamment sur Instagram (@romansurcanape) et de vous parler davantage littérature via ce réseau. Trêve de bavardages, place à mes lectures du mois :

Le champion nu de Barry Graham

Je n’avais pas entendu parler du roman Le champion nu lors de sa parution à la rentrée littéraire 2021. De nature curieuse, j’ai eu envie de le découvrir à sa sortie en format de poche. Billy est le narrateur de l’histoire. Ancien boxeur écossais, il est devenu journaliste, spécialisé dans cette discipline. Billy a un projet : écrire un livre sur son ami et il l’espère, futur champion, Ricky Mallon. Billy va le suivre durant toute sa préparation jusqu’au fameux combat catégorie poids plumes. Le champion nu n’est pas seulement roman sur la boxe mais avant tout un roman sur la vie. Notre personnage principal fuit son quotidien, en particulier sa compagne qui souffre d’une maladie mentale grave. Il s’échappe de sa propre vie, rêve d’une relation amoureuse avec sa voisine. La boxe est finalement une métaphore de la vie courante : les combats, les coups, les victoires et les défaites. Le champion nu est un roman captivant, court mais avec des personnages profonds malgré tout. J’ai aimé le style d’écriture, brut, incisif, un véritable uppercut.

Le champion nu de Barry Graham, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 216 pages, 7,10€

Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore

Le 31 décembre 1982, Oona va célébrer le Nouvel An et son dix-neuvième anniversaire, simultanément. Elle participe à une soirée, entourée de son petit-ami et de ses amis. Rien ne se passe comme on le pourrait penser car, lorsqu’elle rouvre les yeux, elle se réveille dans le corps d’une Oona de cinquante et un ans, en 2015. A ses côtés, Kenzie, son assistant lui explique qu’à chaque anniversaire, Oona se réveille dans le passé ou dans le futur, durant une année. Cette situation relève purement et simplement du cauchemar. Nous allons donc suivre Oona, Kenzie et Madeleine, la mère de notre héroïne à différents stades de leur vie. Si j’ai eu un peu de mal à m’attacher à Oona, en particulier car je l’ai trouvée distante du lecteur et profondément seule, j’ai adoré la thématique du roman. A chaque anniversaire, comme Oona, on ne sait pas dans quelle année nous allons atterrir et encore moins, ce qu’elle nous réserve. Chaque année réserve son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. Oona essaye de modifier son destin mais finalement, est-ce réellement bien nécessaire ? Chaque action apporte des résultats en conséquence mais rien n’est jamais « parfait », on ne peut pas faire d’omelette sans casser d’œufs. Ce titre est une belle leçon de vie qui nous pousse à profiter de l’instant présent et à retenir le positif.

Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore, paru en août 2022 aux éditions de l’Archipel, 512 pages, 22€

Riposte de Louisa Reid

Lorsque Babelio m’a proposé de recevoir Riposte de Louisa Reid dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée, je n’ai pas hésité une seule seconde. Il y a trois raisons à cela : un résumé alléchant qui promettait une histoire forte sur une thématique importante, la couverture très jolie qui révèle une héroïne qui se bat et enfin, le fait que Clémentine Beauvais en soit la traductrice. Aussitôt reçu, aussitôt commencé. Le style du roman n’est pas traditionnel, il s’agit de textes courts en vers libres aux titres évocateurs. Lily en est la principale autrice bien qu’on suive en parallèle le point de vue de sa mère, Bernadette. Lily est une adolescente de seize ans très malheureuse. Elle vit dans un foyer modeste où on survit plus qu’on ne vit. En surpoids, elle est la risée de son lycée et ne peut compter sur personne d’autre qu’elle-même. Elle est victime de harcèlement scolaire et ne peut plus sortir de chez elle sans se faire insulter et même pire. Lorsque la goutte de trop fait déborder le vase, le père de Lily l’inscrit à la boxe pour qu’elle puisse à la fois se défendre et retrouver confiance en elle. On pourrait penser qu’avec aussi peu de texte, on ne pourrait pas s’attacher pleinement à Lily. Et bien, il n’en est rien. Le choix de Louisa Reid est judicieux, chaque mot a son importance et nous nous attachons immédiatement à Lily. Je me suis sentie très en colère durant cette lecture. En colère contre la bêtise humaine, le système scolaire dans lequel elle évolue et cette terrible injustice. Ce roman comporte des scènes difficiles que vivent malheureusement de nombreux élèves. Louisa Reid aborde avec sensibilité le harcèlement scolaire et la grossophobie. J’ai également été très touchée par Benardette, cette mère aimante qui culpabilise d’exister et par son mari qui fera l’impossible pour protéger sa fille. Riposte est un roman important qui permettra, je l’espère, de changer les mentalités et prouver aux filles qu’elles existent et doivent se battre. Je remercie Babelio et les éditions Bayard pour cette touchante découverte.

Riposte de Louisa Reid, paru en septembre 2022 aux éditions Bayard, 256 pages, 14,90€

C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune

Tout commence par un bête accident. Une jeune femme entre dans une boulangerie en laissant son bébé dans la voiture, elle n’en a que pour cinq minutes. Pendant ces cinq malheureuses minutes, un véhicule va percuter le sien, stationné et le bébé sera grièvement blessé. Ce roman est scindé en deux parties. Dans la première, nous suivons tous les protagonistes touchés de près ou de loin par l’accident : la boulangère, le pompier, l’infirmier, l’assistante sociale, l’ex-compagnon, et bien d’autres. Chacun a son point de vue, souvent péjoratif concernant la jeune femme, prénommée Marie. Ils ne connaissent pas Marie ou alors très peu et apportent un jugement, tel une sentence. D’autres ont joué un rôle dans la vie de la jeune femme, sans jamais vraiment la connaître. Il faut dire que Marie est une femme mystérieuse, d’une grande beauté et les personnages, tour à tour, mettent leur petit grain de sel. Moins on connaît la personne et plus on a de préjugés envers elle ! Dans la seconde partie, c’est Marie qui parle. Elle narre son enfance, ses premiers émois, ses choix de vie qui font qu’elle est là aujourd’hui. Il s’agit presque d’un roman miroir car elle parle d’une majorité des personnages présents dans la première partie. En tant que lecteur, nous rassemblons les deux versions afin de nous constituer notre propre avis. Marie est une femme touchante qui a vécu des événements difficiles et qui a subi plutôt que d’avoir été actrice de sa propre vie. Les pages se tournent avec une rapidité déconcertante. J’ai trouvé ce roman choral original et captivant et j’ai adoré son dénouement !

C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune, paru en septembre 2022 aux éditions de l’Archipel, 272 pages, 18€

Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat

Caroline et Valentin, deux trentenaires, ont formé un couple durant six ans. Séparés depuis deux ans, ils ont pratiquement coupés les ponts. Mais un beau jour, Valentin propose à Caroline de partir en voyage, en Grèce, en souvenir du bon vieux temps. Intriguée, Caroline accepte rapidement.
Ce roman contient plusieurs parties. La première est consacrée au voyage, nos personnages renouent, le temps y est comme suspendu. Dans un second temps, nous faisons marche arrière et nous nous attardons sur la rencontre du couple, les premiers émois, la passion et puis, la routine, la lassitude, la distanciation avant l’inévitable rupture. Enfin, la dernière partie concerne le retour de Grèce, l’Après. J’ai aimé suivre ces deux personnages, pleins de qualités et de défauts découvrir ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, dans les bons comme les mauvais moments. Caroline et Valentin m’ont plu, j’ai su m’identifier à eux et à ce qu’ils traversent. Ce roman n’est pas simplement une histoire d’amour, il parle de sujets graves et bien amenés. Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure et je dois dire avoir apprécié les choix de l’auteur qui sortent des sentiers battus. Un roman qui a su me conquérir !

Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat, paru en avril 2021 aux éditions Robert Laffont, 324 pages, 20€

Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi

Banksy est une véritable énigme contemporaine. Depuis la fin des années 90, l’artiste (ou groupe d’artistes ?) crée des œuvres urbaines. S’il y a plusieurs hypothèses plausibles, on ignore encore sa véritable identité. Looking for Banksy est un roman graphique qui se penche sur ce mystère. On rencontre une jeune femme, passionnée par Banksy qui arpente les rue londoniennes le soir, dans l’espoir de le démasquer. Un soir, ce n’est pas Banksy qu’elle rencontre mais un jeune tagueur. Ils se font arrêter par la police et écopent de travaux d’intérêt général. Nos deux héros se lient par la force des choses et la jeune femme va tout apprendre à son comparse sur l’artiste. Ce roman graphique permet à ses lecteurs de découvrir l’artiste de street art, en particulier ses techniques innovantes et ses engagements forts. J’ai trouvé très intéressant de découvrir des œuvres que je ne connaissais pas de l’artiste ainsi que le message qu’il a souhaité faire passer derrière. J’ai particulièrement aimé Slave Labour qui dénonce le travail des enfants et Flower Thrower où on voit un manifestant qui ne lance ni un projectile, ni un cocktail Molotov mais un bouquet de fleurs. Cette œuvre est un appel à la paix. Côté illustrations, j’ai trouvé qu’elles s’adaptaient parfaitement à l’univers de Banksy, un univers sombre et nocturne ainsi que des personnages qui rappellent les Comics. Pour conclure, une très belle découverte qui renforce mon attrait pour cet artiste hors normes.

Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€

L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan

J’ai lu de nombreux titres qui parlent de la Ségrégation et c’est une thématique qui m’intéresse fortement. J’ai découvert L’unique goutte de sang grâce à sa parution en format de poche. La fameuse « goutte de sang » fait référence à l’une des sordides lois Jim Crow qui part du principe qu’une seule personne de couleur noire dans l’arbre généalogique suffit à condamner toute la descendance à être considérée comme « colored » même si on a la peau blanche. Cette loi montre clairement la haine, l’absurdité et le profond racisme de cette Amérique de 1917. Sidney est un brave adolescent noir de Chattanooga. Il est victime d’une fausse accusation provenant de deux jeunes filles blanches. L’occasion est toute trouvée pour lyncher l’ensemble de la famille. Ses parents et ses sœurs meurent dans d’atroces souffrances tandis que lui réchappe à un destin funeste, grâce à un shérif qui n’approuve pas la Ségrégation. L’épopée de Sidney ne fait que commencer et elle sera semée d’embûches. L’unique goutte de sang est un roman difficile qui comprend des scènes insoutenables et malheureusement, elles ont existé. Le racisme n’a jamais disparu et le combat pour l’égalité n’est pas encore gagné. J’ai apprécié ce texte et certaines de ses scènes poétiques malgré leur noirceur. Un récit utile, pour ne jamais oublier…

L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 272 pages, 7,40€

Faites votre glucose révolution de Jessie Inchauspé

Vous allez peut-être vous dire « tiens, encore un livre sur les régimes ? » et bien, pas du tout ! Jessie Inchauspé est biochimiste et chercheuse en nutrition. Elle a mené des expériences sur le glucose, notamment grâce à un capteur de glucose implanté à l’arrière du bras et qui permet d’indiquer son taux de glycémie à l’instant T. Ce merveilleux outil a permis de mieux comprendre ce que le sucre provoque dans notre corps. J’ai appris des choses pertinentes sur le sujet comme le fait que l’ordre dans lequel on mange nos aliments a un impact sur notre glycémie. Ou encore, comment réaliser un bon petit-déjeuner qui permet d’éviter les pics de glycémie et nous donner de l’énergie. Ces conseils sont intéressants et on peut les mettre en application très facilement. Ce livre m’a permis de prendre conscience de l’impact du sucre sur mon quotidien et comment faire pour améliorer mon alimentation sans restrictions particulières. Un titre très utile et pas du tout rébarbatif !

Faites votre glucose révolution de Jessie Inchauspé, paru en mai 2022 aux éditions Robert Laffont, 368 pages, 19€

Quel a été votre coup de cœur du mois de septembre ?