Auteur/autrice : Cassy

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho

Résumé

Viktor Frankl (1905 – 1997) est un célèbre professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie à la faculté de Vienne en Autiche. Il est le créateur d’une nouvelle thérapie qu’il baptise : logothérapie. Dès l’âge de 15 ans, il correspond avec Freud. Très en avance sur son temps, il donne sa première conférence sur le thème : « A propos du sens de la vie » . En 1925, étudiant en médecine, il rencontre Freud tout en se rapprochant du cercle d’influence d’un autre éminent professeur Alfred Adler.
Mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche. Frankl sabote alors les ordres reçus par les nazis et refuse de livrer des malades et handicapés mentaux pour le programme d’essai d’euthanasie baptisée « Aktion T4 » ayant pour projet d’assassiner les Juifs à grande échelle au moyen de chambres à gaz. Pour avoir refusé de collaborer, Viktor Frankl et toute sa famille sont envoyés dans le camp de concentration Theresienstadt, puis déportés au camp de la mort Auschwitz.
Toute sa famille est assassinée. Durant sa déportation, Frankl observe minutieusement tous les déportés et se rend compte avec étonnement que les plus robustes, ceux qui sont dans l’action et qui mangent bien sont les premiers à mourir très vite, alors que les plus faibles résistent plus longtemps. « Face à l’absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l’espoir et questionner le sens ».

L’avis de Cassandre

J’ignorais tout de Viktor Frankl avant de lire ce roman graphique. Il est né en Autriche en 1905 et était Professeur en neurologie et psychiatre. Il a toujours eu l’ambition de devenir médecin et s’est rapidement passionné pour les travaux de Sigmund Freud. C’est probablement ce qui l’a orienté vers les neurosciences.
A la fin des années 1930, les Autrichiens subissent de plein fouet la montée du Nazisme. La famille Frankl est juive et est hélas déportée. Viktor Frankl est rescapé.

De l’horreur des camps, le Professeur se rend compte que ceux qui survivent ne sont pas forcément ceux qui sont mieux nourris mais plutôt ceux qui ont encore un but dans la vie. De cette terrible expérience, Frankl va créer la Logothérapie, la psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie.

Les illustrations sont plaisantes, avec des fonds monochromes qui permettent de situer l’époque : l’enfance, la déportation, la vie d’après. Les travaux de Pascal Bresson et Jérôme Eho sont parfaitement complémentaires.

Ce roman graphique passionnant m’a permis de découvrir un éminent Professeur dont les travaux trouvent encore un sens de nos jours.

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo Publishing, 144 pages, 24,95€

Les poupées d’Alexis Laipsker

Résumé

Sous le soleil de Provence, un reflet accroche le regard : pourquoi ce cadenas flambant neuf posé sur une chapelle abandonnée, en pleine garrigue ? De plus près, c’est l’odeur qui prend à la gorge, puis une nuée de mouches qui annonce la couleur. Six morts. Un carnage. Pour le commissaire Venturi, en délicatesse avec l’IGPN, ce n’est pas le moment de jouer au « cow-boy », comme on l’appelle. L’assistance d’une jeune criminologue, Olivia Montalvert, ne sera pas de trop. D’autant qu’à en juger par l’état des cadavres, déguisés, perruqués, le malade qui a commis ces crimes aime jouer à la poupée. Et ne demande qu’à recommencer…

L’avis de Cassandre

En pleine opération pour arrêter un duo d’Arméniens à la tête d’un trafic, les policiers ne s’attendaient sûrement pas à faire une macabre découverte. Dans une chapelle abandonnée, six corps sont retrouvés, en position fœtale et entièrement glabres. Qui sont les victimes ? Qui est le tueur ? Quel est son mobile ? Victor Venturi alias le Cow-Boy sera en charge de l’affaire. Il sera accompagné de la psychologue, Olivia, surnommée « Menthe à l’eau ».

J’ai été conquise par les deux premiers polars d’Alexis Laipsker, j’ai alors débuté Les Poupées les yeux fermés. Comme avec ses précédents titres, j’ai trouvé ce roman très addictif. Les personnages m’ont entièrement convaincu. Ce duo improbable marche très bien, j’ai été touchée par leur complicité et leur complémentarité. L’intrigue est captivante, cela fait longtemps que je n’avais pas lu un polar sur un serial killer. Sa psychologie est bien explicitée, un gros bon point à mes yeux !

Concernant le dénouement, je dois avouer que j’avais compris l’identité du coupable assez tôt. C’est le seul bémol que je peux noter. Cela ne m’a cependant pas dérangée, tant j’ai trouvé ma lecture prenante. L’ambiance sanglante et morbide est délicieusement plaisante !

Alexis Laipsker est une étoile montante du genre littéraire. Je vous recommande chaudement ses romans. Mais attention, âmes sensibles, s’abstenir !

Les poupées d’Alexis Laipsker, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 432 pages, 8,60€

Pourquoi je dois aller à l’école ? de Katie Daynes

Résumé

Les jeunes enfants sont invités à explorer le monde de l’école en compagnie de personnages de leur âge débordants d’énergie. Au fil des pages, ils les verront apprendre un tas de choses, se faire de nouveaux amis, découvrir à quoi sert l’école et comment bien en profiter. Ce livre aux illustrations pleines de charme et d’humour, avec des rabats ingénieux à soulever, rassurera les enfants avant la rentrée.

L’avis de Cassandre

La collection C’est quoi… ? des éditions Usborne nous plaît beaucoup. Il s’agit d’albums thématiques avec des questions et des rabats qui révèlent des réponses. Pourquoi je dois aller à l’école ? est un ouvrage très réussi. Il explique aux enfants le rôle de l’école, ce qu’on y fait, ce que ça apporte, le déroulé de la journée, les différentes types d’école mais aussi, les écoles pour les animaux !

J’ai trouvé cet album très rassurant et plein de bienveillance. Le fait de tout expliquer permet de mieux appréhender ce grand changement dans la vie de l’enfant. Les illustrations sont très mignonnes et colorées. Un sujet important et bien traité ! Je le conseille aux enfants, à partir de trois ans.

Pourquoi je dois aller à l’école ? de Katie Daynes, paru en août 2023 aux éditions Usborne, 12 pages, 9,95€

Hadès tomes 1 et 2 de Scarlett St Clair

Résumé

Redécouvrez le monde fantastique des dieux et des mortels, à travers le regard d’Hadès.

Hadès, le dieu des Enfers, est connu pour sa règle inflexible, ses luxueuses boîtes de nuit et ses marchandages impossibles. Habitué à tout contrôler, il n’est pas préparé à découvrir que les Parques ont choisi Perséphone, déesse du Printemps, pour être sa future épouse et reine.

Malgré son attirance pour le dieu, Perséphone, une ambitieuse étudiante en journalisme, est déterminée à dénoncer Hadès pour ses méthodes cruelles et impitoyables. Elle le défie à chaque instant, alors même que l’attraction entre eux explose. Hadès se retrouve face à l’impossible : prouver que sa future épouse a tort. Malgré ses efforts, certaines forces souhaitent les séparer et Hadès se rend compte qu’il est prêt à tout pour son amour interdit, même à défier le destin.

L’avis d’Audrey

Après avoir terminé le dernier tome de la trilogie Hadès & Perséphone, j’étais triste de quitter cet univers. J’ai donc été très heureuse quand j’ai appris qu’il existait les romans écrits du point de vue d’Hadès. Dans l’histoire du point de vue de Perséphone, on découvrait un Dieu des Enfers très énigmatique, mystérieux et très attirant. Ici, on est plongé dans ses pensées et on comprend mieux ses réactions. La vie du Dieu des Enfers n’est pas simple, il doit continuer de « gouverner » sans laisser les autres l’atteindre. J’ai aimé suivre les pensées d’Hadès et comprendre tous les efforts qu’il a dû fournir pour pouvoir protéger son couple et son avenir avec Perséphone. Ce qui est positif, c’est que l’histoire n’est pas redondante. Je n’ai pas eu l’impression de lire un copié collé d’un autre point de vue. Peut-être parce que j’ai lu les 2 versions avec une année d’écart et que certains éléments n’étaient plus frais dans ma tête. Étant fan de la mythologie (en particulier de Perséphone) j’ai vraiment adoré le décor, le mythe revisité. Toutefois, cette version m’a laissée vraiment septique. J’ai trouvé la relation dans ce couple trop superficielle, Hadès semble obsédé par le sexe et ne peut s’empêcher de ne penser qu’à cela en la présence de Perséphone. Il y a peu d’échanges verbaux entre eux, et la moindre dispute se solde par une nouvelle scène érotique. C’est vraiment ce qui m’a déplu, j’ai eu l’impression de ne lire qu’une histoire de sexe. Je reste donc mitigée sur cette version, et je pense en rester là avec l’histoire d’Hadès et ne pas lire le troisième opus.

Hadès tome 1 de Scarlett St Clair, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 432 pages, 18€
Hadès tome 2 de Scarlett St Clair, paru en juin 2023 aux éditions Hugo Publishing, 432 pages, 18€

L’Aigle Noir de Jacques Saussey

Résumé

Un sorcier vaudou décide de fonder une obscure église loin de son Togo natal. Un homme meurt dans une terrible attaque de requin. Une petite fille se replie sur sa détresse de jour en jour. L’île de la Réunion, malgré ses paysages entre lagons turquoise et montagnes luxuriantes, n’a rien du paradis auquel Paul Kessler s’attendait. Ancien commandant de police, il reprend du service sur demande d’un riche industriel de l’île : son fils vient de se tuer en hélicoptère, et il ne croit pas à la thèse de l’accident. Pour faire la lumière sur cette mort suspecte, Paul devra plonger au cœur des vérités les plus sombres.

L’avis de Cassandre

Bienvenue à l’île de la Réunion, ses plages paradisiaques, ses décors de cartes postales… Et non ! Dans l’Aigle Noir, l’île est surtout synonyme d’attaques de requins, de drogue et d’affaires criminelles vite expédiées…

Paul Kessler a pris une retraite anticipée dans la Police, suite à un drame personnel. L’ex-enquêteur chevronné a été repéré par Hubert Bourdonnais, un riche industriel, pour résoudre une affaire personnelle. Son fils, à la tête de la vanilleraie réunionnaise familiale, s’est crashé en hélicoptère. La police locale a conclu à un accident, le père n’y a jamais cru. Paul part enquêter sur l’île, et côté surprises, il risque d’être servi !

L’Aigle Noir est mon tout premier polar de Jacques Saussey et une excellente surprise. La thématique principale de l’enquête que je n’évoquerai pas ici est difficile mais très bien abordée. J’ai apprécié le personnage de Paul et la manière dont l’ex-flic doit désormais enquêter de manière informelle. L’île de la Réunion est fascinante, elle est aussi belle que dangereuse. Elle peut aussi se montrer impitoyable, à l’image du Piton de la Fournaise. Jacques Saussey nous dévoile une autre réalité des DOM-TOM, loin des plages de sables blancs et des lagons bleus.

Un polar original sur fond de croyances vaudoues, une excellente surprise !

L’Aigle Noir de Jacques Saussey, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 600 pages, 9,70€

Something Wilder de Christina Lauren

Résumé

Lily Wilder, fille d’un célèbre chasseur de trésors, qui lui racontait enfant, des histoires de trésor enfoui, a grandi sans sa mère, et avec un père aux abonnés absents. À sa mort, Lily fonde une agence de chasses au trésor à partir de fausses cartes laissés par Duke, son père. Mais lorsque Lily réalise que parmi le dernier groupe de touristes récemment arrivés de New York, se trouve son ex : Leo Grady, disparu de sa vie il y a dix ans., elle n’est as peu surprise. Comment éviter l’homme qu’elle a aimé jadis, entouré de son groupe hétéroclite d’amis, alors que dans l’aventure, elle va leur servir de guide ? Franchement, Lily ne rêve que d’une chose: l’emmener dans un coin sauvage — et l’y abandonner. Mais alors que l’excursion vire au cauchemar — aussi catastrophique qu’hilarant — le groupe se demande si la légende du trésor enfoui ne pourrait pas être véridique, après tout ? Un faux pas — au sens propre — peut leur coer la vie. Lily et Leo s’en sortiront-ils indemnes ?

L’avis de Cassandre

J’adore le duo d’écrivaines Christina Lauren et c’est avec impatience que je me suis plongée dans l’histoire.

Lily et Leo s’aiment profondément et sont promis l’amour éternel. Dix ans plus tard, ils ne sont pourtant plus ensemble et ignorent ce que l’autre est devenu. Lily est la fille d’un célèbre chercheur d’or et a fondé sa propre société. Elle propose des excursions dans le désert et une chasse aux trésors grandeur nature pour les citadins. Leo est devenu cadre à New York, une vie bien rangée mais ô combien ennuyeuse. Et si Lily et Leo étaient amenés à se revoir ?

J’ai trouvé Something Wilder différent des autres romances de Christina Lauren. Le côté aventure est très présent, j’ai adoré les énigmes et le voyage sur les traces de Butch Cassidy, le célèbre pilleur de banques de l’Ouest. Dans ce roman, on trouve de l’action et de gros rebondissements, auxquels je ne m’attendais absolument pas. Les personnages sont attachants et leur romance (re)naissante est belle.

Something Wilder est un roman qui se lit rapidement et qui a répondu à mes envies d’amour et d’évasion !

Something Wilder de Christina Lauren, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 400 pages, 17€

Les chants d’amour de Wood Place de Honoré Fanonne Jeffers

Résumé

Depuis l’enfance, Ailey passe ses étés dans la petite ville de Chicasetta, en Géorgie, là où la famille de sa mère vit depuis l’arrivée de leurs ancêtres esclaves. Ailey s’est toujours battue pour son identité, combat compliqué par des traumatismes transgénérationnels, ainsi que par des chuchotements de femmes – ceux de sa mère, Belle, de sa sœur, Lydia, et d’une longue lignée matriarcale – qui poussent Ailey à accomplir ce qui leur a été refusé.

Pour se réconcilier avec qui elle est, Ailey embarque pour un voyage dans le passé de sa famille, dévoilant les récits poignants de générations d’ancêtres – autochtones, Africains, Européens – dans le Grand Sud. Ce faisant, Ailey doit apprendre à accepter son héritage, une histoire d’oppression et de résistance, de servitude et d’indépendance, de cruauté et de résilience qui cristallise l’identité même des États-Unis.

L’avis d’Audrey

Les chants d’amour de Wood Place est un roman que j’avais hâte de lire et que j’appréhendais tout autant. Du haut de ses 900 pages, il a de quoi impressionner. Mais dès les premières pages, j’ai su qu’il me plairait. Et encore, c’est un euphémisme.

Le personnage principal s’appelle Ailey. Elle est née aux Etats-Unis, en 1973. Nous allons la suivre de son enfance jusque dans les années 2000. Mais avant de connaître Ailey, le lecteur va remonter plusieurs siècles en arrière, quand les Creeks ont été dépossédés de leurs terres et que l’esclavage s’est progressivement mis en place… L’histoire d’Ailey est entrecoupée de Chants qui sont des chapitres plus poétiques sur l’histoire de ses ancêtres.

Il est difficile de résumer un roman aussi dense mais je peux vous expliquer pourquoi je l’ai tant aimé. Je me suis fortement attachée à Ailey, une femme Noire en colère, féministe, qui porte en elle un double-fardeau : les violences qu’on lui a faites personnellement et celles qu’on a pu faire à sa famille et à ses ancêtres. Ailey est la petite dernière d’une famille de trois filles. J’ai particulièrement aimé Lydia, la grande sœur cabossée et malmenée. Mais aussi le père aimant, ou encore Oncle Root et sa mémoire d’éléphant. Les thématiques sont difficiles et et peuvent heurter le lectorat mais les sujets sont extrêmement bien maîtrisés et abordés brillamment.

Les chants d’amour de Wood Place est un roman puissant qui pousse à réfléchir sur l’histoire des afro-américains mais aussi sur la condition des Noirs et surtout des femmes noires dans la société. J’ai été ébranlée par ce roman, je ne parviens pas à sortir de Chicasetta, cette bourgade fictive de Géorgie. Je ressors étourdie de cette lecture et je salue Honorée Fanonne Jeffers pour ce premier roman brillant, à lire à tout prix.

Les chants d’amour de Wood Place de Honoré Fanonne Jeffers, paru en septembre 2023 aux éditions Les Escales, 912 pages, 27€

Précipice de Céline Denjean

Résumé

« Donner l’alerte, hurler de toutes ses forces ! On allait l’entendre… Mais le cri mourut dans sa bouche, un chaos d’idées se fracassa dans son esprit, une déferlante d’effroi. »

Quel est le prix à payer pour dissimuler l’inavouable ? Lorsque la vérité met vingt ans à remonter à la surface, le désir de vengeance n’en est que plus dévastateur… Guidée par son instinct, Louise Caumont, de la brigade de recherches de Tarbes, se lance dans une course contre la mort : qui sera la prochaine cible et pourquoi ?

L’avis de Cassandre

J’étais impatiente de me plonger dans ce nouveau polar de Céline Denjean. On retrouve l’équipe présente dans Matrices, chapeautée par la Major Louise Caumont. Direction le sud-ouest où Valériane, médecin légiste a été sauvée à temps d’une tentative de meurtre (merci le livreur de pizzas !). Quand un autre meurtre aboutit cette fois, avec le même mode opératoire, il devient urgent de débusquer le coupable. Pour ce faire, il va falloir fouiller dans le passé des victimes.

Nous suivons à la fois l’enquête, située dans le présent et l’adolescence des victimes, vingt ans plus tôt. Qu’est-ce que ces jeunes ont pu bien faire de si grave pour qu’il y ait des répercussions aujourd’hui ? Mes impressions sur ce polar ? Waouh ! Je l’ai dévoré aussi vite que les flammes de sa couverture. Ce n’est pas l’enquête la plus originale de Céline Denjean mais elle est hautement efficace. J’ai aimé le suspense, on devine certains éléments mais l’autrice a toujours un coup d’avance et le final a su me surprendre ! La brigade est cette fois un peu à la traîne mais leur ténacité leur permettra de résoudre l’affaire (ouf !).

Ce polar avait tous les ingrédients pour me plaire et confirme le talent de Céline Denjean qu’il me tarde de retrouver dans une nouvelle enquête !

Précipice de Céline Denjean, paru en février 2023 aux éditions Michel Lafon, 496 pages, 20,95€

Nos cœurs disparus de Celeste Ng

Résumé

États-Unis d’Amérique, dans un futur pas si lointain. L’existence de tous est rythmée par des lois liberticides. Tout citoyen de culture étrangère est considéré comme dangereux pour la société.
Les livres tenus pour séditieux sont retirés des bibliothèques. À commencer par ceux de la poétesse Margaret Miu, disparue mystérieusement trois ans plus tôt. Bien décidé à la retrouver, son fils, Bird, aidé par un réseau clandestin de bibliothécaires, va peu à peu prendre conscience du sort des opprimés et de la nécessité impérieuse de porter leur voix.

L’avis de Cassandre

Dans un avenir proche, pour sortir d’une crise terrible, les États-Unis ont adopté une loi intitulée PACT (qu’on peut traduire par « Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines »). Derrière ce nom, se cache surtout un système autoritaire profondément raciste et anti-Chinois. Bird, treize ans, vit seul avec son père depuis le départ forcé de sa mère. D’origine asiatique, elle cumule les chefs d’accusations, notamment en raison de l’un de ses recueils de poèmes publié, puis censuré par le PACT, car jugé révolutionnaire. Imaginez un monde où les livres ont déserté les bibliothèques, les conversations sont épiées, des enfants arrachés à leurs familles… Bird a toujours vécu avec ces règles, se fondre dans la masse, ne jamais rien contester, s’en tenir au PACT. Mais une carte envoyée par sa mère pourrait bien changer la donne…

Nos cœurs disparus est une pépite, le genre de roman qui nous habite et dont on a du mal à ressortir. Celeste Ng dépeint un monde pas si éloigné de la réalité, surtout quand on pense à l’Histoire des États-Unis. Il est tellement facile de basculer dans l’oppression, la censure et de vivre entravés. J’ai été conquise par les personnages. Bird entre dans l’adolescence, il commence à remettre en cause ce qui lui semblait normal et acceptable et à regarder le monde avec des yeux nouveaux. Margaret, sa mère, est un personnage engagé, qui œuvre pour que chacun retrouve la liberté à travers l’art et les actions pacifiques. Nos cœurs disparus est un roman qui alerte, qui bouscule, dont la violence est souvent suggérée mais rarement totalement explicite. Le poids des autorités nous écrase, nous fait suffoquer. Derrière les ténèbres de ce futur proche, il y a tout de même de l’espoir.

Un message fort et un roman inoubliable, écrit avec une volonté, une prière : que tout cela ne se produise jamais.

Nos cœurs disparus de Celeste Ng, paru en août 2023 aux éditions Sonatine, 384 pages, 23,50€

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict

Résumé

« Lily chérie, J’ai bien conscience que tu n’as aucune envie de remettre les pieds à Endgame. Je sais qu’hériter du manoir ne t’intéresse pas mais je t’implore de participer. Il est grand temps que tu apprennes la vérité et elle te sera révélée par le jeu de piste de Noël. »
En recevant cette lettre de sa tante, Lily Armitage n’hésite pas longtemps. Depuis vingt ans que la mort de sa mère la hante, voilà l’occasion d’en connaître l’assassin. Direction Endgame – ses cousins cupides, son labyrinthe d’indices et son Cluedo de Noël, plus vrai que nature…

L’avis de Cassandre

Que faites-vous pour Noël ? Le programme de Lily est déjà tout trouvé. La trentenaire a perdu sa tante qui l’élevait depuis la mort tragique de sa mère. Et cette fameuse tante a laissé des directives s’il lui arrivait quelque chose : organiser un jeu de piste de Noël à Endgame, la demeure familiale. Les cousins et cousines de la jeune femme se réunissent alors pour déjouer douze énigmes (une par jour) avec, en jeu, les clés d’Endgame. Pour Lily, la propriété lui importe peu. Elle espère surtout faire lumière sur les circonstances floues de la mort de sa mère.

Ce roman m’a fait énormément de bien alors que j’étais en panne de lecture. J’ai adoré l’ambiance ! Imaginez un Noël qui mêle intrigues, meurtres et vilains secrets de famille. Très vite, nous nous retrouvons dans un huis-clos glacial, coupés de la civilisation. La neige abondante, le froid, les personnages dont on ne peut que se méfier et Mrs Castle, la gouvernante lugubre.

Alexandra Benedict est passionnée de jeux de mots et elle nous régale avec ses énigmes. J’ai adoré suivre Lily en train de les résoudre et nous expliquer la solution. Ce roman n’est pas sans défauts, il y a un peu trop de meurtres à mon goût et le final manque peut-être de crédibilité. Ce n’est cependant pas gênant et cela n’a pas entaché le plaisir ressenti durant ma lecture.

Une vraie bonne surprise, un roman à lire idéalement pendant les froides soirées d’hiver !

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 456 pages, 9€