Résumé
Se dressant sur une île bretonne, la Kea est une maison qui a abrité les jours heureux d’une famille unie. Au fil des années, ses pierres se sont érodées, et le foyer s’est disloqué.
Il ne reste entre ses murs que la fille cadette, Susanne, et son enfant, Clara. L’autre sœur, Thaïs, est partie depuis longtemps vivre ses rêves de danseuse étoile à Paris.
Le jour où l’Opéra contraint Thaïs à quitter la scène en prenant des vacances forcées, elle décide de revenir dans la demeure de son enfance. Mais vingt ans de rancœurs devront être dénoués, et la passion de sa nièce pour la danse, tempérée.
Les deux sœurs se retrouvent face à face jusqu’à ce que les fatalités de la vie les rattrapent…
L’avis de Cassandre
L’histoire se déroule à Saint-Guirec, une petite île des Côtes d’Armor. Dans une grande bâtisse familiale surnommée La Kea, vivent Suzanne, enseignante et sa fille, Clara, une collégienne douce et rêveuse. Les parents de Suzanne sont décédés brutalement il y a cinq ans et malgré les importants travaux de rénovation qu’elle ne peut se permettre de financer, elle tient à rester dans cette maison le plus longtemps possible. Thaïs, elle, vit à Paris et est une danseuse étoile de renom. Mise à l’écart en raison d’un désaccord avec le metteur en scène du prochain ballet, Thaïs décide de retourner à Saint-Guirec, où elle n’a pas posé ses ballerines depuis de longues années.
La vie ne se danse jamais seul est un roman qui met les femmes sur le devant de la scène. Suzanne et Thaïs sont des sœurs qui ne se sont ni vues ni adressé la parole depuis bien longtemps. Leurs retrouvailles risquent d’être houleuses. Quels secrets dissimulent-elles ? Vous ne le saurez qu’en lisant ce roman.
Je me suis beaucoup attachée aux deux sœurs, qui ne sont pas si différentes qu’on pourrait le penser. Clara est une adolescente curieuse, lumineuse et passionnée par la danse comme sa tante qu’elle va apprendre à connaître. Les personnages secondaires apportent aussi de la chaleur au roman : Henry, l’ami de la famille, Jing, le partenaire de danse et meilleur ami de Thaïs. Enfin, Marie Joudinaud a choisi de personnifier La Kea qui s’exprime à plusieurs moments du récit, j’ai adoré.
Si vous pensez qu’il ne s’agit « que » d’un roman sur les rancœurs familiales et la sororité, vous vous trompez. L’écrivaine nous réserve quelques surprises dont un passage très imprévisible. Pour conclure, cette histoire prend pleinement sa place au sein de la superbe collection « Instants suspendus ». J’ai adoré l’écriture, les personnages, l’histoire mais aussi le côté nostalgique qu’elle a fait remonter en moi. Petite confidence : j’ai versé ma petite larme à la fin !
La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud, paru en avril 2023 aux éditions L’Archipel, 336 pages, 20€