Nous étions les reines de Laurie Elizabeth Flynn

Résumé

Il y a dix ans, quelqu’un avait payé le prix fort de leurs jeux malsains.Aujourd’hui, c’est à elles de rendre des comptes.

À l’université, Ambrosia aurait fait n’importe quoi pour impressionner Sloane, cette amie fascinante. Sous son influence, elle s’est laissé entraîner dans les fêtes endiablées et s’est prêtée à des jeux cruels. Mais un soir, ce qui devait n’être qu’une plaisanterie a tourné au drame…

Dix ans plus tard, Ambrosia mène une vie rangée, très loin de ces mauvais souvenirs. Elle n’a donc nullement l’intention de répondre à l’invitation à des retrouvailles d’anciens élèves qui arrive par la poste. Mais elle réalise que ses secrets ne sont plus en sécurité quand elle reçoit aussi une note anonyme: «Nous devons parler de ce que nous avons fait cette nuit-là.»

L’avis de Cassandre

La narratrice du roman se nomme Ambrosia, mais ses proches la surnomment Amb. Un jour, elle reçoit un carton d’invitation à un week-end de retrouvailles entre les anciens étudiants de la promotion 2007 de son université. Notre héroïne n’a aucune envie d’y aller, loin de là. Manque de chance, son mari découvre l’invitation et elle ne peut plus reculer.

Le récit alterne entre aujourd’hui et il y a quatorze ans, en 2007. Que s’est-il passé cette année-là ? Rapidement, on pressent qu’un grand malheur est arrivé et qu’Ambrosia n’y est pas pour rien… On rencontre différents protagonistes tels que Sully, une jeune femme malsaine mais qui attire Amb comme un aimant. A l’inverse, Flora, sa colocataire, est une personne joviale, généreuse et d’une grande bonté. Elle donnerait tout ce qu’elle a à Ambrosia, sans rien attendre en retour. J’avoue avoir eu du mal à m’attacher à l’héroïne qui cumule les mauvais choix et qui ne regrette jamais. On a le sentiment qu’elle n’a jamais mauvaise conscience et qu’elle est prête à tout pour briller, surtout aux yeux de Sully.

Si le sujet n’est pas novateur, j’avoue être entrée très rapidement dans l’histoire. Les chapitres s’enchaînent aisément et on ne peut qu’avoir envie de découvrir la vérité. Attachez vos ceintures, ce roman secoue et remue. L’écrivaine met en scène un sacré jeu de manipulation. Qui tire réellement les ficelles ? J’ai grandement apprécié la fin, osée et surprenante à la fois.

Pour conclure, un roman qui se lit facilement avec des personnages féminins qui n’ont aucune limite. Mais attention, tôt ou tard, il faudra répondre de leurs actes !

Nous étions les reines de Laurie Elizabeth Flynn, paru en janvier 2023 aux éditions Hugo Publishing, 512 pages, 8,90€

Les savoirs inutiles de Néon

Résumé

Certes, savoir que le coeur bat 36 millions de fois par an, que Lara Croft a fait la Une de Libé en 1997 ou encore que Asatru est le nom d’une spiritualité viking ne vous servira sans doute pas à grand-chose dans la vie de tous les jours. Et pourtant, voulez-vous vraiment passer à côté de toute cette science ?

Depuis 2013, Les Savoirs Inutiles Néon vous servent la crème de l’inutilité, maintenant réunis en un volume, pour votre plus grand plaisir. Mots anciens, Histoire, animaux et amour, corps humain, espace… il y en a pour tous les goûts.

L’avis de Cassandre

Le magazine Néon, je l’ai connu à ses débuts, en 2013 et j’y ai été abonnée un long moment. C’était pour moi le seul magazine que j’avais envie de lire de A à Z, des sujets toujours captivants, insolites, des articles hors des sentiers battus. Sa fin en 2021 m’a beaucoup peinée !

Mais alors quel est le rapport entre le magazine Néon et ce livre ? C’est tout simple, à chaque numéro, nous pouvions retrouver une section « Les savoirs inutiles », aussi transparente que son nom l’indique. Lorsque j’ai été sélectionnée par Babelio lors de sa dernière masse critique, j’étais très heureuse de pouvoir retrouver Néon ! Je les remercie chaleureusement, ainsi que les éditions First pour cet envoi.

Dans ce titre, vous retrouverez une belle compilation de savoirs inutiles, classées par thèmes. Ces informations ne vous permettront peut-être pas de briller en société mais je suis certaine que vous serez très surpris par leur contenu. Ces savoirs inutiles sont insolites, drôles, absurdes et souvent décalés. Et c’est clairement pour cela qu’on les adore. Saviez-vous qu’il y a plus de décès dus à une chute de noix de coco qu’à une attaque de requin ? Et que Mick Jagger voulait être comptable ? Ou encore, que le colibri a une langue bifide, c’est-à-dire fendue en deux ? Et bien maintenant, vous savez !

Pour conclure, j’ai adoré ce titre, il m’a rappelé de chouettes souvenirs. Cet ouvrage est idéal pour se détendre et partager ces savoirs à la maison ! Amusement garanti !

Les savoirs inutiles de Néon, paru en octobre 2022 aux éditions First, 224 pages, 15,95€

Si je n’existe pas de Cat Kueva

Résumé

« EX SISTERE. Littéralement se manifester, se montrer.
C’est de là que vient le mot existence. »

Camille aime les livres plus que tout. Ils sont son refuge dans le fracas du monde. À vrai dire, le monde, elle le fuit.
Tout bascule lorsque, dès son premier jour au service des archives des bibliothèques de la ville, elle découvre un mystérieux roman dans lequel apparaît mot pour mot un texte tiré de son journal intime.
En réalité, le roman entier semble raconter la vie de Camille, incarnée par le personnage d’Alice. Profondément chamboulée, la jeune femme se lance à la recherche de l’auteur du roman, au risque de s’y perdre…

L’avis de Cassandre

Camille est une jeune femme qui arrive dans une nouvelle ville, avec sa petite valise. Elle va intégrer une colocation et un nouvel emploi. Son travail consiste à archiver des livres en bout de course, ceux dont les bibliothèques ne veulent plus. Alors qu’elle classe des ouvrages, Camille tombe sur un roman, intitulé « Si je n’existe pas ». En le feuilletant, elle remarque que certains passages ont été consignés dans son propre journal intime. Plus troublant encore, le roman semble parler de sa propre vie. Camille va embarquer dans une histoire rocambolesque.

Le moins qu’on puisse dire est que ce roman est parfaitement déroutant. Camille est un personnage singulier. Solitaire, voire parfois hostile à toute forme de socialisation, la jeune femme est rêveuse, toujours la tête plongée dans un livre. On la suit dans sa quête mouvementée de la vérité. Rapidement, l’atmosphère change, on sent que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans cette histoire. Qu’est-ce qui est réel dans ce roman ? Existe ou n’existe pas ? Pour le savoir, il faudra le lire !

Si je n’existe pas est un roman labyrinthique original. J’ai aimé les retournements de situation, les références littéraires, les personnages et la construction atypique du roman. Si la fin apporte des éléments de réponse, elle reste aussi relativement ouverte. Cela permet au lecteur de choisir le dénouement qui lui convient le mieux. Une lecture addictive, difficile à reposer !

Si je n’existe pas de Cat Kueva, paru en février 2023 aux éditions Robert Laffont, 304 pages, 18,50€

L’éveil d’Erica Strange de Cassie Gustafson

Résumé

Lorsqu’au lendemain d’une fête Erica se réveille le corps recouvert d’insultes écrites au marqueur, elle comprend qu’elle a été agressée pendant son sommeil. Pire, elle réalise que son petit ami Thomas a participé à cette ignominie.
Pour s’en sortir, elle convoque dans son esprit une héroïne de comics qu’elle a inventée. Que ferait Erica Strange ? Se taire ou se battre : elle va devoir choisir !
Erica Walker sera-t-elle la super-héroïne qu’elle a toujours voulu être ?

L’avis de Cassandre

Erica a emménagé il y a quelques mois avec sa mère à Bay City. Sans être populaire, elle est plutôt bien intégrée : elle a une amie proche, Caylee et un petit-ami, Thomas. En-dehors du lycée, Erica adore dessiner, elle s’imagine en Erica Strange, super héroïne dotée d’une cape et qui vit de grandes aventures. La vie de notre héroïne était plutôt banale jusqu’à cette terrible fête alcoolisée où elle se réveille nue, le corps criblé d’inscriptions faites au marqueur : insultes, dessins vulgaires. Que s’est-il réellement passé ? Thomas a-t-il participé à l’agression ?

Le récit est partagé entre la voix d’Erica et celle de Thomas. Dès le début, on a froid dans le dos et on ressent un profond malaise. On craint pour Erica et on a de la peine pour elle. Elle est une victime et à l’heure des réseaux sociaux, son calvaire ne fait que commencer. Je me suis profondément attachée à cette jeune fille, rêveuse, assez naïve en raison de son âge et de sa bonté. On espère à tout prix qu’elle fera lumière sur cette terrible nuit et saura se relever.

J’ai nettement moins ressenti d’empathie pour Thomas. On se demande quel rôle il a joué cette nuit-là et on le maudit pour sa passivité. Il ne se met pas à la place de celle qu’il prétend aimer. Il préfère se mentir à lui-même et défendre ses propres intérêts. Et encore, c’est le « moins pire » des personnages. Ceux qui ont participé à la soirée sont absolument abjects. Ils banalisent les faits, s’en amusent et à mille lieues d’en mesurer les conséquences. L’écrivaine parvient à retranscrire l’histoire d’une agression à travers les yeux des différents acteurs : la victime, les coupables et les personnes qui gravitent autour. Il y a ceux qui enfoncent davantage Erica, ceux qui en rient, mais aussi (fort heureusement), ceux qui agissent dans l’intérêt de la jeune femme. Les adultes seront aussi présents, au fil du roman, à l’image de leurs enfants.

Vous l’aurez compris, le sujet central du roman tourne autour de l’agression sexuelle. L’autrice parvient à traiter la thématique avec transparence et sensibilité. Elle nous pousse à réfléchir sur la définition d’un viol et ses contours souvent mal définis. Elle parle aussi d’autres sujets importants : l’amitié, le respect, la trahison, la pauvreté et aussi du fait de porter plainte et des difficultés qui en découlent.

Pour conclure, j’ai été très touchée par ce roman et par son personnage principal. Une fois commencé, il est difficile de s’arrêter même si on redoute parfois la suite des événements. J’ai adoré les planches de bandes dessinées intercalées entre les chapitres représentant Erica Strange. Enfin, je dirais que ce récit est difficile, qu’il peut heurter la sensibilité de certains lecteurs mais qu’il est très important.

L’éveil d’Erica Strange de Cassie Gustafson, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket Jeunesse, 448 pages, 18,90€

Dracula de Bram Stoker

Résumé

Le chef-d’œuvre de l’épouvante raconte l’histoire du comte Dracula, un vampire immortel qui se repaît du sang des vivants et peut les transformer à leur tour en créature démoniaque. Le récit se joue entre l’Angleterre et la Transylvanie au XIXe siècle, notamment dans un château retiré des Carpates.

L’avis de Cassandre

J’ai toujours eu envie de lire Dracula, l’œuvre de Bram Stoker. Après lecture, je me demande comment j’ai pu passer à côté si longtemps !

Jonathan Harker est le premier personnage présenté. Ce clerc de notaire anglais est envoyé dans les Carpates, en Transylvanie, afin de conseiller le Comte Dracula. Très rapidement, Jonathan ressent un profond malaise dans le grand manoir. Il a l’impression d’être seul avec Dracula. L’ambiance se fait de plus en plus inquiétante, dans quel piège est-il tombé ? En parallèle, nous suivons deux amies, Lucy et Mina qui passent l’été ensemble. Mina trouve le comportement de Lucy étrange, celle-ci semble pâlir et s’épuiser, sans que Mina ne trouve la moindre explication. Nous suivons également différents médecins dont le Docteur Seward qui essaie de soigner un patient déséquilibré et inquiétant. Quel est donc le lien entre ces différentes histoires ?

Tout d’abord, je dois dire que j’ai adoré la construction de ce roman : extraits de journaux intimes, lettres échangées entre les différents personnages principaux, entrecoupés de coupures de presse. J’aime les romans épistolaires et j’ai trouvé celui-ci très réussi. Cela permet au lecteur de suivre l’histoire à travers différents points de vue. Comment nos différents héros vont-ils parvenir à piéger le Comte rusé ?

J’ai également aimé le personnage de Dracula, absolument mystique et les thématiques abordées dans le roman : l’immortalité, la science, les maladies mentales et la superstition, entre autres. Si vous aimez le genre fantastique, vous ne serez pas déçu par ce roman, aussi immortel que son personnage emblématique.

Dracula de Bram Stoker, paru en janvier 2023 aux éditions Hugo Publishing, 630 pages, 8,90€

Où est mon camion de pompiers ?

Résumé

Les tout-petits seront séduits par les camions de pompier qui remplissent les pages de ce livre aux pages cartonnées conçues pour les petites mains. Ils apprécieront les matières à toucher et la petite souris blanche à rechercher au fil des pages.

L’avis de Cassandre

Je suis avec attention la collection Les tout-doux des éditions Usborne et nous en possédons déjà beaucoup. Ce titre nous intéressait énormément, notre enfant est fan des véhicules, notamment le fameux camion de pompiers.

J’ai trouvé cet album superbe. La couverture en relief, les belles couleurs et la tranche des pages colorée en rouge attirent immédiatement l’oeil. Le contenu est tout aussi réussi. Le tout-petit peut toucher l’échelle rugueuse et métallisée du camion, les roues toutes molles et caoutchouteuses ou encore, observer les phares étincelants. La petite souris blanche est à retrouver sur chaque double-page.

Les illustrations et le choix des couleurs et des textures attirent immédiatement l’oeil. Cet album est idéal pour les tout-petits, tant pour les couleurs que pour les textures. Le format s’adapte parfaitement aux petites mains. Un ouvrage qui plaira au plus grand nombre !

Où est mon camion de pompiers ? de Fiona Watt et Rachel Wells, paru en février 2023 aux éditions Usborne, 10 pages, 7,95€

Les Gentils de Michaël Mention

Résumé

Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…   

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Michaël Mention en 2017 avec son roman La voix secrète, paru dans la collection Grands Détectives des éditions 10-18. J’en garde un excellent souvenir et je suis ravie de retrouver l’auteur dans un tout autre registre. Je remercie les éditions Belfond et Babelio pour cet envoi.

Franck est le personnage principal de l’histoire. Le lecteur le découvre dans son entièreté : sa vie, ses intentions, ses pensées, toutes ses pensées. A Paris, en 1978, Franck est trentenaire et vient de vivre ce qui peut arriver de pire : sa fille de six ans a été tuée, victime collatérale d’un braquage qui a mal tourné. Six mois ont passé, la police n’a aucune piste concernant le braqueur. Franck bout intérieurement. Dans sa tête, la cocote-minute se met en route. S’il ne peut pas compter sur les forces de l’ordre, alors il fera la loi lui-même, quoi qu’il en coûte. Et cette soif de vengeance va le mener très loin de Paris.

Ce roman noir est essentiellement centré sur Franck et sa quête acharnée. On s’attache à ce personnage détruit qui sombre chaque jour un peu plus. On se demande jusqu’où il ira, non sans une certaine inquiétude. J’ai adoré la plume de Michaël Mention qui retranscrit avec brio les émotions qui traversent son héros meurtri. Le style d’écriture est particulier, les phrases sont courtes, les pensées s’emmêlent, le tout est hautement corrosif. J’ai trouvé que cela rendait Franck d’autant plus vivant.

L’auteur nous immerge en 1978, une année particulière sur bien des plans. Il mêle à son histoire fictive, des événements qui ont marqué la France et le monde. Le tout est rythmé par de la bonne musique rock (Franck était disquaire avant de tout plaquer !). Enfin, je salue Michaël Mention et sa fin qui est une vraie bonne surprise. L’auteur a su m’entraîner là où je ne m’attendais pas, en nous assénant une claque monumentale.

Pour conclure, j’ai adoré Les Gentils, un excellent roman noir et un sujet entièrement maîtrisé. Et vous, jusqu’où iriez-vous pour vous venger ?

Les Gentils de Michaël Mention, paru en février 2023 aux éditions Belfond, 352 pages, 20,50€

Les enfants sont calmes de Kevin Wilson

Résumé

Lorsque la blonde, belle et riche Madison écrit à son amie d’enfance, Lillian, c’est pour lui demander de s’occuper des jumeaux de son mari, nés d’une première union. Petite particularité : ils prennent feu quand ils sont en colère. Lillian, qui jongle entre deux petits boulots et vit toujours chez sa mère, accepte de venir en aide à son ancienne camarade. Le temps d’un été, celle qui a cruellement manqué d’amour va apprendre à les connaître, les aimer, pour les aider à (peut-être) rester calmes.
Dans ce roman singulier, Kevin Wilson nous offre une comédie tour à tour grinçante et émouvante sur l’amour, les liens familiaux et la différence. On navigue entre incongruité, tendresse et amitié.

L’avis de Cassandre

Parfois, il m’arrive de lire des romans inclassables, totalement singuliers, osés et assurément inoubliables. Je pense que la couverture annonce tout de suite la couleur. Lillian, (l’anti-)héroïne du roman mène une vie relativement déprimante. Elle a grandi sans père, sans amour de la part de sa mère et avec peu de perspectives dans la vie. Sa seule réussite fut d’obtenir une bourse au mérite dans une école privée où elle fit la rencontre de Madison, aussi jolie que riche. L’amitié est aussi improbable qu’immédiate. Mais les rêves de Lillian prennent rapidement fin. Aujourd’hui proche de la trentaine, célibataire, habitant dans les combles chez sa mère et cumulant des petits boulots inintéressants, Lillian s’ennuie ferme. Mais quand Madison reprend contact avec elle pour lui proposer un emploi, Lillian n’hésite pas une seule seconde.

Je reviens donc à la couverture de ce roman : le mystérieux emploi proposé à Lillian est de s’occuper des jumeaux du mari de Madison, âgés de dix ans : Bessie et Roland, qui viennent de perdre leur mère. Leur particularité : quand ils s’énervent ou sont contrariés, ils prennent littéralement feu. Leur père, l’époux de Madison est en passe de devenir sénateur. La présence de Lillian, dans le plus grand des secrets est alors une bénédiction.

Si l’histoire est totalement barrée, j’ai été surprise de me prendre au jeu aussi facilement. J’ai été très touchée par le personnage de Lillian qui n’a que peu d’estime pour elle-même et les enfants qui n’ont jamais reçu d’amour de leur père et sont considérés comme « gênants ». Il se pourrait que le trio ait bien plus de points communs qu’on ne le pense. Les thématiques abordées sont intéressantes : la filiation, l’éducation, l’influence, la lutte des classes sociales ou encore, l’amour.

Le roman de Kevin Wilson se lit presque d’une seule traite. J’ai aimé la manière dont l’histoire est narrée, les retours dans le passé, les liens biscornus qui unissent Madison à Lillian. Un auteur à suivre !

Les enfants sont calmes de Kevin Wilson, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 324 pages, 21€

C’est quoi…? Le corps humain de Katie Daynes

Résumé

Qu’est-ce qui soutient mon corps ? Qu’est-ce qui me fait bouger ? À quoi sert le sang ? Que deviennent les aliments que je mange ? En soulevant les rabats de ce livre, les enfants partiront à la découverte du corps humain et croiseront des parties du corps très animées.

L’avis de Cassandre

Je trouve la collection C’est quoi… ? absolument géniale. Chaque album est thématique et offre des questions-réponses diversifiées. Ce titre s’intéresse au corps humain. Comment fonctionne-t-il ? Qu’y a-t-il à l’intérieur du corps humain ? Qu’est-ce que le sang ? Où vont les aliments ? Les réponses à ces nombreuses questions se cachent sous des rabats que l’enfant peut s’amuser à soulever.

J’ai aimé la diversité des questions et la clarté des réponses. Les illustrations permettent de mieux comprendre ce qui n’est pas toujours très évident. En plus de fournir des réponses pertinentes, j’ai trouvé que cet album permettait d’initier les plus jeunes à la biologie et de leur donner envie d’aller plus loin.

Enfin, je trouve le format idéal, l’album est assez petit et carré, il peut se transporter partout et il est bien rigide. J’ai apprécié le choix des questions à travers lesquels de nombreux enfants se reconnaîtront.

C’est quoi…? Le corps humain de Katie Daynes, paru en octobre 2022 aux éditions Usborne, 12 pages, 9,95€

A prendre ou à laisser de Lionel Shriver

Résumé

Pendant dix ans, Kay a assisté son père atteint de la maladie d’Alzheimer. À la mort de ce dernier, le soulagement l’emporte sur la tristesse et une question surgit : comment gérer sa propre fin de vie ?
Une discussion avec son mari Cyril, quelques verres de vin et les voici qui en viennent à nouer un pacte. Certes, ils n’ont que cinquante ans, sont en bonne santé et comptent bien profiter encore de leurs proches, mais pas question de faire peser sur ceux-ci et sur la société leur inéluctable déliquescence. C’est décidé, le jour de leurs quatre-vingts ans, Kay et Cyril partiront ensemble.
 
Le temps passe et voici qu’arrive la date fatidique.
 
Une date, douze possibilités et une conclusion : dans la vie, tout est à prendre ou à laisser…

L’avis de Cassandre

L’ouverture de ce roman se fait au Royaume-Uni, en 1991. Kay et Cyril, la petite cinquantaine, sont mariés depuis plusieurs décennies et parents de grands enfants qui ont quitté le nid. Kay vient d’apprendre le décès de son père. Le premier sentiment qui l’habite n’est pas la tristesse mais le soulagement. En effet, son père était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis dix ans et lui et ses proches en ont énormément souffert. Le voir se dégrader, oublier tous ses proches et laisser la sénilité l’habiter, tout cela était beaucoup trop difficile. Kay et son mari se promettent une chose : en 2020, lorsqu’ils auront 80 ans, ils mettront fin à leur jour.

Si ce pacte peut sembler difficile à concevoir, dans l’esprit du couple, cela est plutôt rassurant. Pas question d’être fortement diminués, malades, d’être un fardeau pour leurs enfants ou de croupir en EHPAD. Ils veulent s’en aller dignement et avoir vécu une vie plus courte mais heureuse que longue et en mauvaise santé. Mais voilà qu’à l’aube de 2020, Kay et Cyril font un constat : ils sont encore en très bonne santé. Que vont-ils finalement faire ?

A partir de ce scénario, Lionel Shriver a écrit douze chapitres qui sont en réalité douze fins possibles à l’histoire de nos personnages. J’ai aimé sa créativité foisonnante et ses dénouements parfois très futuristes et relevant parfois même de la science fiction. J’avoue avoir eu une préférence pour les chapitres mettant en scène le Docteur « Mimi », l’affreuse gériatre responsable d’une maison de retraite crapuleuse. J’ai aimé que ce roman tienne compte des actualités de l’époque : le COVID et le Brexit notamment.

Si l’humour est bien présent, l’écrivaine nous pousse à nous interroger sur le grand âge et la fin de vie. Que ferions-nous à la place de notre couple de retraités ?

Pour conclure, je suis heureuse d’avoir (enfin) découvert la talentueuse plume de Lionel Shriver à travers ce roman satirique très actuel.

A prendre ou à laisser de Lionel Shriver, paru en janvier 2023 aux éditions Belfond, 288 pages, 22€