Mois : juin 2023

Le chaos dans nos veines de Cécile Cabanac

Résumé

Trois heures du matin, dans une maison isolée à proximité de l’étang de Prigonrieux, Brisseau découvre le cadavre d’une femme. Aussitôt, une hypothèse se dessine : suicide. Pour ce capitaine fatigué du métier, le soulagement est intense, l’enquête devrait être bouclée sans difficulté. Pourtant, très vite, tout se complique.
Une seconde victime est retrouvée à la cave, flottant dans une cuve d’acide. Et le premier corps se révèle être celui d’une ex-flic. Une flic qui ne faisait pas l’unanimité auprès de ses collègues. Une flic dont le sens de la justice surpassait tout, quitte à se mettre en danger pour traquer des assassins. Une flic, surtout, hantée par deux affaires non résolues.
De là à imaginer qu’elle commençait à s’approcher trop près de la vérité, il n’y a qu’un pas. Et Brisseau pourra compter sur l’énergie de la jeune lieutenant Marianne Decointet pour démêler les fils de ce tableau dans lequel le mal semble s’être insinué partout…

L’avis de Cassandre

Cécile Cabanac est une écrivaine de polars que je lis assidûment depuis son tout premier roman. Après un final bouleversant et étourdissant dans La petite ritournelle de l’horreur, j’avais plus que hâte de me plonger dans cette nouvelle lecture. Première surprise, nous ne retrouvons pas l’équipe de la commandant Virginie Sevran mais une nouvelle équipe, celle de Rémy Brisseau et Marianne Decointet. Je me suis immédiatement attachée à eux, je les ai trouvés humains, en particulier Rémy qui peine à jongler entre sa vie professionnelle et sa vie familiale. Notre équipe est appelée dans une maison abandonnée où gît une ex-agent de police, tuée par balle. Dans une autre pièce, une cuve d’acide renferme un corps non-identifié. C’est le début d’une très vaste enquête.

J’ai lu ce roman en moins de 24 heures, tant je l’ai trouvé addictif. Les différents chapitres sont consacrés à différents protagonistes et surtout, à différentes époques. Cette enquête est clairement de grande ampleur !

J’ai été agréablement surprise par la tournure que prenait l’intrigue. Je me suis sentie baladée, comme les enquêteurs, notamment concernant l’identité du corps dans la cuve. Différentes affaires, différentes époques mais un seul lien, dont les contours ne se dessineront qu’au fil des chapitres. Une fois de plus, j’ai aimé les thématiques abordées : le droit pénal, les cold-cases, les agressions sexuelles, les origines du Mal, entre autres !

Pour conclure, Cécile Cabanac monte encore d’un cran avec ce polar très réussi !

Le chaos dans nos veines de Cécile Cabanac, paru en avril 2023 aux éditions Fleuve, 464 pages, 20,90€

Les petites bêtes

L’avis de Cassandre

Les petites bêtes est un coffret dans lequel vous trouverez huit puzzles de deux pièces et un livret sur le thème des insectes. Il s’adresse aux enfants, à partir de 2 ans. Les puzzles représentent chacun un insecte : une araignée, une fourmi, une abeille, etc.. Ils sont en carton épais et suffisamment gros pour permettre à l’enfant de les emboîter et les déboîter aisément. Le petit livret permet de présenter les petites bêtes qui nous entourent. Je trouve les illustrations très mignonnes et le coffret idéal pour offrir ou à s’offrir.

Les petites bêtes, paru en mars 2023 aux éditions Usborne, 9,95€

Une pluie de septembre d’Anna Bailey

Résumé

Après une soirée arrosée dans la forêt de Tall Bones, Abigail Blake, dix-sept ans, est portée disparue.
Dans la communauté pieuse qui l’a vue grandir, les rumeurs vont bon train. A-t-elle fui une famille notoirement déséquilibrée où le père règne en maître sur une femme et des enfants terrorisés ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre au mauvais endroit ? Un assassin se cache-t-il dans cette petite ville du Colorado ? Ce qui est certain, c’est que les bois de Tall Bones renferment de nombreux secrets, à commencer par les pages déchirées du journal intime d’Abigail…

L’avis de Cassandre

Emma et Abigail sont adolescentes et meilleures amies. Elles vivent dans un village perdu du Colorado. Un soir, elles participent toutes les deux à une fête dans les bois. Le lendemain matin, Emma découvre qu’Abigail n’est jamais rentrée chez elle. Est-ce qu’il lui est arrivé malheur ? Est-elle simplement partie ?
Emma, l’un des personnages principaux de l’histoire, est bien déterminée à découvrir ce qui est arrivée à son amie. Et c’est peut-être bien la seule…

J’ignore pourquoi le titre de la version française s’intitule ainsi. Pendant ma lecture, ce n’est pas la pluie (ou l’eau) que j’ai pu ressentir. Au contraire, c’est plutôt le feu. Le feu de la colère, de la violence et de la haine, le feu qui détruit tout sur son passage, le feu des enfers. Whistle Ridge est bel est bien un lieu de désolation. Les habitants sont pauvres, voire très pauvres, l’avenir est incertain, la drogue fait rage et surtout, il y a une communauté religieuse dont fait partie la famille d’Abigail, les Blake. Cette famille est d’ailleurs bien sordide. Un père qui a fait le Viêt Nam et qui se réfugie dans l’alcool et dans la violence. Une mère soumise et absente. Et des frères complètement brisés. Mon cœur s’est serré à de nombreuses reprises et je craignais de découvrir le calvaire des enfants Blake.

L’intrigue concernant Abigail est reléguée au second plan, au profit de l’histoire autour de cette communauté et ses déboires. Cela ne m’a pas dérangée, j’ai toujours apprécié les histoires sur l’Amérique profonde, celles des laissés pour comptes, ceux que le rêve Américain a oubliés…
Anna Bailey est une très jeune autrice et s’est inspirée de son expérience personnelle au sein d’une secte religieuse pour écrire son premier roman. J’ai trouvé l’histoire intéressante mais assez décousue. Il y a de nombreux retours en arrière et des répétitions. La multitude de personnages que l’on suit par chapitre m’a parfois perdue. De ce fait, ma lecture a manqué de fluidité et a parfois été laborieuse.

Pour conclure, j’ai trouvé quelques points négatifs, en particulier liés à la jeunesse de l’écrivaine mais cela reste un bon roman !

Une pluie de septembre d’Anna Bailey, paru en février 2023 aux éditions Pocket, 448 pages, 9,20€

America(s) de Ludovic Manchette et Christian Niemec

Résumé

Philadelphie, juillet 1973. Voilà un an qu’Amy est sans nouvelles de sa grande soeur partie tenter sa chance au Manoir Playboy, à Los Angeles. Inquiète, la jeune adolescente décide de la rejoindre. Pour cela, il lui faudra traverser les États-Unis. Seule.
Dans une Amérique de la contre-culture secouée par le scandale du Watergate et traumatisée par la guerre du Viêtnam, sa route sera longue, semée d’imprévus, de belles rencontres et d’individus singuliers : vétéran, couple en cavale, hippies de la dernière heure…

L’avis de Cassandre

Le premier roman de Ludovic Manchette et Christian Niemec, Alabama 1963, fut une excellente surprise. C’est donc avec une certaine impatience que je me suis plongée dans America(s).

Juillet 1973, Amy est une adolescente qui quitte le domicile familial et décide de faire du stop (et de parfois prendre le bus) pour rallier Philadelphie à Los Angeles. Si vous n’êtes pas très géographie, comme moi : les deux villes sont à l’opposé et il y a une sacrée trotte ! Amy a en tout et pour tout un sac à dos et douze dollars pour seuls bagages. Son bagout et son intrépidité vont lui permettre de traverser le pays et de faire des rencontres inattendues. Le plus important n’est pas la destination mais le voyage (comme souvent).

J’ai été émue par le personnage d’Amy, qui a vécu un événement traumatisant il y a peu et qui a une famille absente et décevante à la fois. Certains passages m’ont mise en colère voire révoltée. C’est comme si elle avait atterri dans la mauvaise famille, elle qui est si solaire. On a envie de la prendre en stop, parcourir des miles en sa présence. Ses rencontres (pas toujours bonnes !) sont généralement lumineuses. Les voyages forment la jeunesse et ce road-trip est avant tout un moyen pour elle de se découvrir et de se tourner vers l’avenir.

America(s) est un roman émouvant mais jamais larmoyant. Le duo d’auteurs traite de sujets difficiles avec pudeur et espoir. Enfin, j’ai aimé les rencontres avec des personnages bien réels comme Bruce Springsteen ! A la fin du roman, vous trouverez d’ailleurs de jolis clichés de cette époque. Pour conclure, ce roman m’a fait énormément bien et m’a aussi donné envie de voyager ! Une vraie bouffée d’air frais !

America(s) de Ludovic Manchette et Christian Niemec, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 304 pages, 8,30€

Belles à tout prix de Valérie Pineau-Valencienne

Résumé

Au Spa Alfonso, niché au cœur de l’Andalousie, une équipe de professionnels de la santé prend soin d’une clientèle cosmopolite grâce à des techniques vivifiantes.

Marie-Claude Le Goff, sexagénaire active, énarque et autoritaire, y rumine sa rage d’avoir été plaquée par son mari. Elle se lie d’amitié avec une autre curiste, Isabelle Kurland, veuve inconsolable, rêveuse et romantique. Les deux femmes vont s’apercevoir qu’au lieu de rajeunir certains clients y laissent leur peau. Elles s’improvisent alors détectives pour dénicher le responsable de ces mystérieuses disparitions… Crime et comédie font vite bon ménage au pays d’Almodovar, d’autant que la coriace Marie-Claude a l’œil aux aguets !

L’avis de Cassandre

Bienvenue au Spa Alfonso, en plein cœur de L’Andalousie. Au programme, du repos dans un cadre idyllique, cure minceur, massages et même, un programme novateur pour rajeunir. Que rêver de mieux ? La clientèle y est très sélect. Marie-Claude et Isabelle vont se rencontrer là-bas et ont, à priori, pas grand chose en commun. Mais lorsqu’un client décède brutalement, les deux femmes vont s’allier pour faire lumière sur cette dramatique histoire.

L’été, j’aime lire des romans de saison. Belles à tout prix me faisait de l’oeil pour ses aspects comédie et enquête qui sont étroitement liés. Si le début m’a plu, en particulier l’humour de Valérie Pineau-Valencienne et ses personnages hauts en couleur, je n’ai pas su entrer pleinement dans l’histoire. Je dirais que cela est dû à une trop grande palette de personnages, parfois trop caricaturaux. Je n’ai finalement pas su m’attacher à eux. L’intrigue en elle-même est sympathique mais un peu trop longue à se mettre en place.

Malgré quelques points négatifs, j’ai apprécié la thématique de la jeunesse et des sacrifices que nous sommes prêts à faire pour y accéder. Jusqu’où pouvons-nous aller ? Et l’éthique dans tout ça ? Voilà qui donne à réfléchir !

Belles à tout prix de Valérie Pineau-Valencienne, paru en juin 2023 aux éditions Albin Michel, 352 pages, 21,90€

Le soleil de minuit partie 2 de Lylyblabla

Résumé

20 septembre, 18 h 13 Deux ans, huit mois, une heure et cinquante-trois minutes. C’est le temps qu’il aura fallu à nos deux étoiles pour se retrouver De retour en région parisienne pour de bon, Milann n’a qu’une hâte : commencer enfin sa nouvelle vie ici. Et qu’importe si elle se trouve si proche de la maison de son père. Elle est déterminée à vivre cette grande aventure à cent pour cent, en dépit des cicatrices du passé. Et les quelques lignes griffonnées sur le bout de papier qui ne la quitte jamais sont la promesse qu’elle ne sera pas seule Aaron a passé les dernières années à remettre de l’ordre dans sa vie. Et c’est grâce à Milann et à ses mots, comme des pansements pour le coeur, qu’il a trouvé le courage de faire son deuil et d’envisager enfin un futur moins nuageux. À l’aube de leurs retrouvailles tant attendues, il n’a plus qu’une idée en tête : l’accueillir et lui offrir la place qu’elle mérite. Dans son quotidien et dans son coeur. Durant près de trois ans, ils ont espéré se retrouver. Mais, tout ce temps, la vie a suivi son cours. Et leur réalité ne sera finalement pas si rose que ce qu’ils espéraient.

L’avis de Cassandre

Je n’avais jamais enchaîné deux tomes d’une duologie avant Le soleil de minuit. Le premier opus était si addictif qu’il ne pouvait en être autrement !

Nous retrouvons nos héros, Milann et Aaron, plus de deux ans après. Ils ne se sont jamais recontactés entre-temps et vont reprendre leur histoire là où elle s’est arrêtée, ou presque ! J’ai trouvé que les deux protagonistes avaient vraiment gagné en maturité tout en restant eux-mêmes. Milann emménage à Paris et elle est heureuse de retrouver le bel Aaron et sa bande de copains, drôles et adorables. J

’ai apprécié que Lylyblabla aborde des thématiques difficiles mais hélas réalistes et donne une dimension un peu plus dramatique à son histoire. Bien sûr, la romance occupe une place centrale dans les deux romans. J’ai trouvé ce second tome aussi addictif que le premier voire davantage. J’ai été conquise par les personnages principaux ainsi que les personnages secondaires, Chloé et Chris.

Cette duologie m’a profondément émue, je ne peux que la recommander !

Le soleil de minuit partie 2 de Lylyblabla, paru en mars 2023 aux éditions Hugo Publishing, 7,90€

Derrière le rideau Sara del Giudice

Résumé

À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie, croquent la vie à pleines dents. Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie. Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée !

Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper. La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion.

L’avis de Cassandre

Ce roman graphique débute en 1938. Yaël et Emilie sont sœurs et vivent une enfance assez normale. Leur mère est juive, leur père est un « goy », c’est à dire un non-juif. Un jour, leur mère tombe gravement malade et ne survit pas. Et puis, la guerre arrive et leur père est mobilisé. Les blagues sur les juifs se propagent puis, les lois anti-juifs, les dénonciations, les déportations.

La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne. Le fait qu’il s’agisse d’un roman graphique, d’autant plus. On pense en savoir beaucoup sur le sujet, et pourtant, il ne se tarit jamais. Le rideau est une symbolique forte dans ce récit. Le rideau qui cache ce qu’on ne veut pas voir, le rideau derrière lequel on se cache pour jouer. Le rideau qui permet d’entrevoir une réalité ou qui dissimule les secrets les plus terribles. Celui de Sara del Giudice ouvre et referme cette sombre histoire.

Derrière le rideau est un gros coup de cœur, une claque dont on ne peut pas se remettre. Yaël devient adolescente dans une France en guerre. Elle grandit et comprend peu à peu que sa vie et celle de sa sœur sont menacées. Nous vivons la guerre à travers leurs yeux d’enfants, avec une certaine candeur. J’ai trouvé ce récit fictif d’une incroyable justesse. On n’y parle pas que de la guerre d’ailleurs. On parle d’identité, de deuil, de la peur d’oublier un être qui nous a quitté, de ne plus parvenir à se souvenir de son regard, de sa voix.

Le final de ce roman graphique m’a coupée le souffle et m’a laissée pensive. En bref, ne passez pas à côté de cette histoire bouleversante et de ces très belles illustrations. Nous avons le devoir de ne jamais oublier ! Merci à Lecteurs.com pour cette lecture (et pour cette claque !).

Derrière le rideau de Sara del Giudice, paru en avril 2022 aux éditions Dargaud, 140 pages, 19€

La société royale de Robert J. Lloyd

Résumé

Londres, 1678. Le corps d’un jeune garçon est retrouvé sur les rives de la Fleet River, entièrement vidé de son sang. À ses côtés, un étrange cryptogramme, qui suscite nombre d’interrogations. Complot religieux ? Politique ? Tueur isolé ? Dépêché sur les lieux, Robert Hooke, éminent scientifique de la Société royale de Londres, doit faire face à une enquête aussi délicate que complexe.

L’avis de Cassandre

Je lis peu de romans historiques mais qu’en je me plonge dans un titre du genre, j’y prends plaisir. La société royale de Robert J. Lloyd est un mélange de roman historique et de roman policier. Un mélange de genres qui m’a tout de suite tentée. En effet, l’auteur nous emmène à Londres au XVII ème siècle. Harry Hunt, personnage fictif et observateur à la Société Royale, est amené à enquêter sur un crime. Un jeune garçon a été retrouvé mort, entièrement vidé de son sang. Près du cadavre, se trouve une lettre cryptée. Qui a bien pu commettre l’effroyable et surtout, pourquoi ? Harry sera accompagné d’autres personnages, cette fois historiques comme Robert Hook pour résoudre l’enquête.

Qu’ai-je pensé de cette lecture ? J’avoue en ressortir mitigée. D’un côté, j’ai aimé découvrir Londres en plein hiver, à cette époque que je ne connais que trop peu. J’ai apprécié la Société Royale et les recherches de ses scientifiques. L’idée de mêler l’Histoire à cette enquête m’a plu. L’auteur a fourni un immense travail de recherche pour proposer cet ouvrage. Malheureusement, j’ai trouvé ce roman trop dense. L’enquête est très lente et passe souvent au second plan, au profit des conflits politiques et religieux. De ce fait, j’ai trouvé certains passages laborieux, j’aurais préféré plus de rebondissements et d’avancées sur l’enquête.

Pour conclure, La Société Royale reste un roman intéressant du point de vue historique et scientifique mais qui aurait gagné à être plus dynamique. Dommage !

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cette opération masse critique privilégiée.

La société royale de Robert J. Lloyd, paru en mai 2023 aux éditions Sonatine, 496 pages, 24,50€

Le souffle des rêves de Clarisse Sabard

Résumé

New York, 1987. Entre son emploi de chroniqueuse musicale et les pressions de son mari pour avoir un enfant, Abigail suffoque. Pourquoi ne pas faire un tour en Irlande, le pays de sa grand-mère, décédée quelques mois plus tôt ? Celui de sa mère, aussi, une comédienne qui ne l’a pas élevée…
Là-bas, à Cork, Abby fait bientôt la découverte d’un lot de cassettes audio enregistrées naguère par Granny : la vieille dame y raconte son passé méconnu, trouble, son arrivée à New York en 1910, la prohibition, la guerre des gangs… Et en filigrane, ce qui unit ces trois femmes d’un même sang : un seul et même rêve, et qui souffle encore.

L’avis de Cassandre

J’ai lu de nombreux romans de Clarisse Sabard et ceux-ci me plaisent tellement que je les débute sans même lire le résumé !

En 1987, nous rencontrons Abby, une journaliste qui vit à New York avec son mari Michael, un éminent avocat. Ce dernier et la belle-famille d’Abby exercent sur elle une forte pression et attendent d’elle le Graal : un enfant. Abby, elle, rêve surtout de faire carrière et de donner du sens à sa vie. Leur mariage bat de l’aile et sur un coup de tête, elle prend le premier vol direction l’Irlande. Ce voyage n’est pas anodin, sa mère s’y trouve et Abby va pouvoir renouer avec ses racines irlandaises. Ce roman choral s’étend sur plusieurs époques, des années 1910 à nos jours.

Il s’agit d’une saga familiale sur trois générations de femmes. Lucy, la grand-mère de notre héroïne, aujourd’hui disparue, lui a laissé une valise pleine de cassettes et de lettres lui racontant sa vie. La jeune femme va découvrir l’extraordinaire histoire de sa Granny. Lucy a grandi en Irlande et a émigré aux Etats-Unis en 1910, à l’âge de dix ans. Là-bas, ils vont connaître la pauvreté, la violence, les gangs. Le rêve américain est déjà bien loin. J’ai aimé découvrir cette époque et les suivantes. Clarisse Sabard nous captive et nous fait voyager, de la campagne irlandais à la Grosse Pomme. Le côté historique m’a plu : le naufrage du Titanic, la Prohibition, le conflit Nord-Irlandais etc..

Je me suis fortement attachée à ces femmes fortes, qui se sont battues pour s’élever et s’affranchir. J’ai été particulièrement touchée par les liens entre elles et par la thématique de la transmission.
Clarisse Sabard signe un roman très réussi, êtes-vous prêts pour le voyage ?

Le souffle des rêves de Clarisse Sabard, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 528 pages, 9,20€

Pasternoster de Julia Richard

Résumé

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.

Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?

Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?

L’avis de Cassandre

Quand Dana rencontre Basil, c’est le coup de foudre. Avec lui, Dana se sent exister, il est sa bouée de sauvetage, sa bouffée d’oxygène. Les mois passent et Basil lui propose de rencontrer ses parents et de séjourner deux semaines dans leur maison de campagne. Il la prévient, ses parents sont spéciaux. Dana est loin d’imaginer à quel point.

Le début m’a beaucoup fait penser à Get Out, un film que j’ai adoré. Dana a des origines algériennes dont elle a honte et qui la gênent par rapport à sa belle-famille bourgeoise et blanche. Leur attitude est souvent raciste, misogyne et réductrice. Vous l’aurez compris, ces vacances sont loin d’être une sinécure. Dès le début, le malaise est palpable et on se sent mal. Notre héroïne devient tour à tour une proie et une victime. J’aurais aimé qu’elle soit moins passive à certains moments mais c’est toujours facile à dire quand on ne vit pas ce genre de situations.

Paternoster fait réfléchir sur les sacrifices que font les femmes pour entrer dans le moule, ne pas faire de vagues, jusqu’à renoncer totalement à leur identité. Ce roman est addictif, effrayant et a su me bousculer. Prêts à passer des vacances originales en famille ?

Pasternoster de Julia Richard, paru en mai 2023 aux éditions HSN, 256 pages, 21,90€