Étiquette : Témoignage

Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski

Résumé

Charlotte Pudlowski a 26 ans quand sa mère lui apprend qu’elle-même, enfant, a subi un inceste. Pourquoi un si long silence ? Pourquoi sa mère, dont elle est si proche, ne lui avait-elle rien dit ? Et comment peut-on si mal connaître une violence qui concerne près de 10 % de la population ? Ce tabou familial est aussi le plus grand tabou social. Alors la journaliste mène l’enquête, questionne des experts, rencontre des victimes, et explore les mécanismes du trauma incestueux à travers un podcast bouleversant. Diffusé à l’automne 2020, il totalise près d’un million d’écoutes et déclenche un vif débat. Avec ce livre, elle approfondit son récit, saisissant les strates implacables du silence et montrant comment les mots peuvent être une arme. La parole est-elle enfin libérée ?

L’avis d’Audrey

Concernant la thématique de l’inceste, j’ai déjà lu plusieurs titres tels que Ne le dis pas à maman de Toni Maguire, un témoignage terrible et impossible à oublier. Si je ne suis pas concernée personnellement par le sujet, il a toujours éveillé en moi un profond sentiment d’injustice et de révolte. Je fais partie des personnes qui pensent qu’il faut parler, dénoncer et lutter.

Cela peut surprendre mais j’avais hâte de lire ce titre. Et je l’ai lu presque d’une seule traite, non sans effroi, bien sûr. Charlotte Pudlowski a grandi dans une famille aimante où on se dit tout, où on s’aime fort. Pourtant, ce n’est que lorsque Charlotte avait 26 ans que sa mère a avoué que son père, le grand-père de Charlotte, a « essayé d’abuser d’elle ». Qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Pourquoi ce si long silence ? Pourquoi ne pas en avoir parlé et continué à le côtoyer ? Charlotte a d’abord laissé décanter l’inimaginable avant de pousser sa mère à parler, à cesser de se taire.

Ce titre est un mélange de documentaire, de témoignage et d’essai. Charlotte Pudlowski aborde le silence. Celui des victimes d’inceste, celui des mères qui savaient, celui de l’entourage qui peut avoir des doutes mais préfère occulter l’horreur… J’ai trouvé intéressantes les explications autour de ce silence et ce qui se passe dans le cerveau des victimes. Parce que oui, il s’agit d’un véritable traumatisme, le cerveau peut court-circuiter les événements, la victime peut aussi subir une dissociation. Ces passages s’appuient sur des études scientifiques, des sondages, des interviews de victimes ou de spécialistes ainsi que sur des livres.

En définitive, ce n’est pas un texte facile mais c’est un livre à lire absolument, de ceux qui aideront à briser le silence. Merci à Babelio et aux éditions Livre de poche pour cette découverte inoubliable.

Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski, paru en janvier 2023 aux éditions Livre de poche, 256 pages, 8,40€

Le cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé

Résumé

La Guadeloupe des années cinquante. Contre des parents qui semblent surtout soudés par le mensonge, contre une mère aussi dure avec les autres qu’avec elle-même, contre un père timoré, la petite Maryse prend le chemin de la rébellion. La soif de connaissance, les rêves d’autonomie et de liberté la guident vers son destin d’écrivain.
Mais peu à peu les épreuves de la vie appellent l’indulgence, la nostalgie de l’âme caraïbe restitue certains bonheurs de l’enfance.
Et Maryse se souvient alors de cet instant qui lui redonna l’amour des siens, de cette ultime nuit où « roulée en boule contre son flanc, dans son odeur d’âge et d’arnica, dans sa chaleur », elle retrouva sa mère en la perdant.

L’avis de Cassandre

Je n’avais jamais eu la chance de lire Maryse Condé et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait mais l’occasion. La parution de cet ouvrage enrichi a été l’argument convaincant pour me plonger dans ce récit.

Maryse a grandi en Guadeloupe, dans les années 1950. Le cœur à rire et à pleurer est un roman autobiographique. Maryse revient donc sur son enfance, de sa naissance qui n’était pas planifiée, dernière-née d’une tribu de huit enfants jusqu’à la fin de son adolescence et son émancipation. Les parents de Maryse se décrivent avant tout comme Français. Chez eux, on ne parle pas le créole. Ils jouissent d’une bonne situation professionnelle et voyagent régulièrement à Paris. Maryse se sent vite différente de sa famille. Elle a du mal à trouver sa place au sein de la société et ne comprend pas pourquoi il existe des différences selon les couleurs de peau. Il faut dire que ses parents enterrent vite toutes ses tentatives de discussion à ce sujet.

Ce livre porte bien son titre, on a droit à des chapitres assez légers, teintés d’humour mêlés à des textes beaucoup plus sombres. J’ai aimé découvrir l’enfance de la petite Maryse qui deviendra une grande écrivaine à travers ses yeux d’enfant, ainsi que cette Guadeloupe d’après-Guerre.

Enfin, j’ai apprécié le côté enrichi du livre : des textes audio lus par un comédien, des illustrations explicitées, des annotations, des questions qui poussent à aller plus loin dans notre réflexion.

Le cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé, paru en août 2022 aux éditions Pocket et Nathan, 160 pages, 5,60€

Mes sincères condoléances de Guillaume Bailly

couv29743782Résumé

L’enterrement est un moment fort, solennel, unique… Mais le dernier hommage à un proche peut parfois devenir culte ! Les cérémonies sont souvent le théâtre d’évènements étonnants, tantôt drôles, tantôt extravagants, mais toujours originaux. Entre rire et larmes, l’auteur nous ouvre les portes d’une profession qui préfère généralement le secret aux révélations. Cet ouvrage garanti « 100% vécu » vous permet de découvrir avec bienveillance ces histoires inimaginables aux scénarios improbables… Et pourtant tout est vrai !

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