On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression.
Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.
J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016.
Par euthanasie volontaire assistée.
L’avis de Cassandre
Camille est une jeune femme qui n’a jamais su trouver sa place dans la société. Des parents aimants, certes, mais pas d’amis, des liaisons déprimantes et des critiques incessantes. Camille ne s’épanouit dans rien, se réfugie tantôt dans la nourriture, tantôt dans l’anorexie et surtout, dans les antidépresseurs et thérapies qui ne mènent à rien. A 26 ans, Camille part pour la Belgique où elle demande l’euthanasie volontaire assistée.
Vous l’aurez compris, Quand la nuit devient jour est un roman difficile à lire. Sophie Jomain a osé écrire sur un sujet sensible et controversé. Pourquoi vouloir mourir si physiquement on n’a rien ? Pourquoi Camille en arrive-t-elle là ? N’a-t-elle pas la volonté de vouloir guérir ? Des parents qui l’aiment ? Tant de questions qui se posent au fil du récit. Sophie Jomain va nous démontrer que la maladie mentale peut être pire que la maladie physique et que parfois, avec toute la volonté du monde, on ne peut pas s’en sortir.
J’avoue avoir eu du mal à lire cette histoire, cette vérité qui dérange. Ce roman m’a rendu triste et impuissante, comme les parents de Camille. J’ai apprécié l’audace du sujet et d’un côté, je ne peux pas dire que j’ai réellement aimé le roman. J’ai trouvé quelques longueurs et je n’ai pas particulièrement accroché au style ni été touchée par la romance de l’histoire. Il m’a manqué quelque chose pour que je ressente plus d’empathie envers le personnage principal…
Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain, réédité par France Loisirs en 2017, 240 pages
il a l’air très intéressant et puissant, même si tu aurais aimé être plus touchée par l’héroïne, je serai bien tentée de laisser sa chance à cet ouvrage 🙂
Je pense que ce roman doit être dur à lire mais c’est un livre qu’il faut lire au moins une fois.