Du monde, Christina Olson n’a rien vu. Paralysée depuis l’enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l’extérieur : une pièce remplie de coquillages et de trésors rapportés des mers du Sud par ses ancêtres, farouches marins épris d’aventures, et dont les histoires nourrissent ses rêves d’ailleurs.
L’arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu’une amitié naît entre elle et le couple, Christina s’interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d’Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l’objet d’étude d’un artiste, d’un homme ?
L’art est le reflet de l’âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu’elle aurait tant désiré être…
L’avis de Cassandre
Le monde de Christina est une œuvre de fiction s’inspirant de personnes ayant réellement existé. Christina’s World est un tableau d’Andrew Wyeth, représentant sa muse, Christina Olson. On peut y voir Christina, infirme, rampant dans les champs, tournée vers sa ferme. On peut s’imaginer mille explications derrière ce tableau : Christina qui veut regagner sa maison malgré l’infirmité, Christina éternellement attachée à sa ferme ou autre chose encore ?
Dans son récit, Christina Baker Kline a voulu retracer l’histoire de Christina Olson, son enfance, son infirmité, sa rencontre avec le peintre. Si elle a effectué de nombreuses recherches sur son personnage, Le monde de Christina reste une œuvre de fiction où l’écrivaine a pris des libertés. Je ressors ravie de cette lecture. D’une part, car j’ai découvert un très beau tableau et d’autre part, car j’ai grandement apprécié les personnages.
L’histoire de Christina est fascinante. Ce personnage est réellement singulier. On voit Christina affaiblie par la maladie qui déforme ses articulations, la fait boiter, trébucher, l’empêche de se mouvoir comme les autres. Et malgré une maladie invalidante, Christina ne renonce jamais. Elle est très forte moralement, brave des conditions de vie très difficiles à la ferme, s’occupe de toute sa famille, travaille continuellement et se relève chaque fois qu’elle tombe. Cette dualité se retrouve dans le tableau, une Christina physiquement faible, moralement forte et qui ne renonce jamais. Le récit est très touchant et captivant. La rencontre avec Andrew Wyeth en particulier, ce peintre qui voit bien au-delà du handicap.
Une lecture passionnante qui traite de sujets importants. Une vraie réussite !
Le monde de Christina de Christina Baker Kline, paru en octobre 2018 aux éditions Belfond, 324 pages, 21,90€
Il semble sympa ce livre donc pourquoi pas 🙂
Me voilà tentée.