En cette année 1831, Mary, une fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible et sévère, en bref, une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.
Simple et franche, lucide et impitoyable, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée travailler chez le pasteur Graham, afin de servir et tenir compagnie à son épouse, femme fragile et pleine de douceur.
Elle apprend avec elle la bienveillance, et découvre avec le pasteur les richesses de la lecture et de l’écriture.. mais aussi l’obéissance, l’avilissement et l’humiliation.
L’avis de Cassandre
La couleur du lait est un roman dont je n’avais jamais entendu parler avant sa sortie poche, où j’ai été attirée par cette magnifique couverture. Encore une fois, les éditions 10-18 ont excellé dans cette présentation.
Ainsi, ai-je fait la découverte de la jeune Mary, 15 ans, dans l’Angleterre des années 1830. C’est elle qui nous livre son histoire, dans les moindres détails. Le style d’écriture peut déstabiliser au premier abord, même si ça n’a pas été mon cas. Pourquoi ? Car Mary est une paysanne, issue d’une famille très pauvre où tout le monde est illettré. Il y a donc naturellement des fautes de syntaxe et le récit est très « parlé ».
Mais revenons à Mary. Il s’agit de la dernière d’une famille de quatre filles. Elle ne connaît rien d’autre que sa ferme natale et son lopin de terre. Elle n’a jamais rien vu d’autre, n’est jamais allée plus loin. Du matin au soir, les filles travaillent dur à la ferme, sous le regard menaçant de leur père qui ne pense qu’au rendement. C’est une famille où il n’y a pas d’amour, sauf avec son grand-père, paralysé, qui vit avec eux. Le lien entre Mary et lui est tendre et touchant. On sent que c’est vraiment lui sa source de bonne humeur. Le quotidien de la jeune fille change lorsque son père l’envoie s’occuper de la femme mourante du pasteur. Elle va devenir domestique et sa vie va radicalement être bouleversée.
J’ai eu un immense coup de foudre pour Mary, cette pauvre fille à la patte folle, humiliée par sa famille. On suit son arrivée dans la maison du pasteur où on espère qu’elle pourra fuir sa misère, s’instruire, avoir une meilleure condition. Elle a beau avoir des cheveux « couleur de lait » comme elle le dit, c’est un personnage haut en couleurs. Elle n’a pas la langue dans sa poche, dit tout ce qu’elle pense sans prendre de gants. Et c’est ce qui la rend si touchante, cette différence due à son absence d’éducation.
Je ne peux raisonnablement pas en dire plus sur la suite des événements, mais sur mon ressenti, si. J’ai été très surprise par la fin du roman, je ne m’attendais pas du tout à cela et d’un côté, elle est, hélas, réaliste. J’en avais des frissons et l’assurance de ne pas pouvoir oublier ce récit.
La couleur du lait est un immense coup de cœur. Ce roman fait moins de 200 pages, les chapitres sont courts, mais je peux vous dire qu’il est d’une grande richesse. Une petite merveille, tout simplement.
La couleur du lait de Nell Leyshon, paru le 2 septembre 2015 aux éditions 10-18, 192 pages, 6,60€
Un gros coup de coeur pour moi aussi. Une lecture surprenante, touchante et inoubliable.
Il faut que je le lise il a l’air magnifique 🙂
Ce roman me donne envie, rien que son titre déjà! J’espère le lire vite 🙂
Je suis entrain de le lire, je ne suis pas encore tout à fait convaincue mais j’espère que la suite me plaira 🙂
Il a l’air vraiment génial, je me le note 🙂
Ce livre ne m’intéressait pas plus que ça mais en lisant ton avis, j’ai envie de découvrir cette histoire.
Ma maman insiste depuis plusieurs jours pour que j’aille chercher ce roman en librairie et j’avoue que votre critique m’invite encore plus à le faire !
Merci !
ça fait deux fois aujourd’hui que je tombe dessus, il m’intrigue!
Deuxième coup de coeur que je lis pour ce roman qui, je l’avoue, ne m’attire pas au premier abord. La couverture est plutôt sympathique… Je me plongerais peut-être dans l’Angleterre des années 1830 si je le trouve à la bibliothèque 🙂
C’est un livre qui m’a beaucoup touchée, avec un procédé d’écriture déroutant mais tellement juste !
Contrairement à toi, je m attendais à la fin. Penses-tu comme moi que le fils du pasteur n est pas le père du fils de Violette mais c est le pasteur lui-même ce dépravé qui a abusé des 2 soeurs et même peut-être de la mère puisqu il semblerait que Mary ait les cheveux couleur de lait tout comme le pasteur….. Suspens !
Ta remarque est très intéressante, Sibille. Je n’avais pas abordé le roman de cette façon et ce que tu dis se tient. Pour Violette, Mary les a surpris, elle et le fils du pasteur, au début du roman donc peut-être pas, mais il est possible que Mary ne soit pas la fille de son père !