Les destins croisés de deux enfants qui, malmenés par la vie, vont croire à la possibilité du bonheur. De son accident, Cica conserve deux cicatrices au creux du dos et une peur viscérale de l’eau, qu’il s’agisse de la mer ou d’un simple filet coulant du robinet. Délaissée par son père, elle a pour compagnons un chien-loup et des livres prêtés par une voisine qui sait garder les secrets. Walker, lui, voudrait être fort comme le ranger auquel il doit son nom.
Cependant, atteint du syndrome de Down, il sait qu’il est différent. Les yeux d’Angelo, son frère cadet, le lui rappellent chaque jour. Cica vit dans le nord de l’Italie, Walker dans les Pouilles ; ils ne se connaissent pas, ne savent pas qu’ils ont la même innocence et la même audace. Mais une rencontre surprenante et révélatrice les attend, un de ces rares moments capables d’illuminer l’obscurité d’une existence en marge.
L’avis de Cassandre
Entre deux silences est un récit à deux voix sur la différence. La première est celle de Cica, une enfant brisée par le décès de sa mère et la froideur de son père, cet homme toujours réfugié dans le travail et absent pour sa fille unique. L’autre, est celle de Walker, un garçon atteint de trisomie 21 et qui rêve de devenir un cow-boy. Ils ne se connaissent pas, sont très différents mais avec des problèmes similaires tout de même.
On peut scinder ce roman en deux parties principales : l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte. La première est celle que j’ai préférée. On rencontre Cica et Walker et malgré certains éléments qui font mal au cœur, on n’est jamais totalement triste. Au contraire, leur naïveté met du baume au cœur. Et l’humour est aussi présent et fait qu’on ne s’apitoie pas trop longtemps sur leur sort.
La seconde partie se déroule à l’âge difficile de dix-huit ans. La fin des études pour Cica et le lycée dont elle se sent exclue et différente. Et pour Walker, c’est d’autant plus dur. A cause de sa maladie, il reste encore un enfant dans sa tête bien qu’armé de bonnes intentions et toujours gentil et serviable. Il se heurte à des difficultés comme trouver l’amour ou un travail quand la maladie est inscrite sur son visage.
J’ai beaucoup apprécié ce roman qui a amplement mérité les prix qu’il a reçus. Le texte est très frais et vivant et aussi plein d’optimisme. Ce que j’ai le moins aimé et qui m’a même un peu déçue néanmoins, c’est la fin. Les deux personnages ne se rencontrent qu’à la toute fin et ce n’est pas la rencontre que j’espérais. Et tout s’achève de façon un peu trop brutale, j’aurais bien aimé en savoir plus sur la continuité de leurs histoires respectives.
Le soir, quand c’est l’heure de retourner à la maison, la mère de Walker et son grand-père Gaetano la tirent par les bras, et Walker tire, lui aussi, en agrippant son bain-de-soleil. Et grand-mère se décolle du dossier avec le même bruit que fait Walker quand il enlève les bandes de velcro de ses chaussures de gymnastique.
Entre deux silences de Maria Paola Colombo, paru le 13 mars 2014 aux éditions Presses de la Cité, 388 pages, 21,50€
oh ta chronique me donne envie!
Merci beaucoup et j’espère que tu auras l’occasion de le lire 🙂
Il m’a l’air super intéressant, j’en prends note. Merci pour cette découverte !
ça ne me tente pas trop
Je ne connaissais pas mais ça a l’air d’être un livre touchant.
J’aime beaucoup les livres traitant de la différence, j’étais donc attirée au départ mais le fait qu’ils se rencontrent sur le tard me freine, je m’attendais à une vraie complicité, une entraide en fait face aux autres.
Il a l’air vraiment touchant ! Je ne connaissais pas :/