Catégorie : Roman graphique

La Mousse de Nina Six

Résumé

Et si la puberté était une catastrophe naturelle ?

2010, Thalle, petite ville de province. Nina se prépare, dans son pavillon où elle vit avec ses parents, à partir pour le collège. Avec ses baskets qui copient une marque connue et ses vêtements larges, elle tente, tant bien que mal, de se donner une allure, et surtout de cacher son corps encore peu formé, contrairement aux filles de son âge. À cause de sa bouille de bébé, elle subit les moqueries de ses camarades, y compris de Camille qui n’assume pas, auprès de ses nouvelles copines populaires, son ancienne amitié avec Nina. C’est donc avec son habituelle boule au ventre que Nina sort de chez elle. Mais ce matin-là, quelque chose a changé, dans l’air, elle le sent…

Et pour cause, non seulement les compteurs météorologiques s’affolent et prédisent l’arrivée imminente d’une tempête et le signe d’une inondation gigantesque, mais une mousse qui paraît étrangement vivante a recouvert tout le vieil aqueduc désaffecté qui encercle la ville…

L’avis de Cassandre

En 2010, Nina Six est collégienne dans une petite ville. L’héroïne se sent seule, abandonnée par sa « meilleure amie » Camille, au profit d’une bande d’ados populaires. Nina est moquée, insultée, brutalisée. Elle est petite, son corps n’est pas encore « formé » et son apparence enfantine est le prétexte tout trouvé pour la transformer en paria de sa classe. Comme si ça ne suffisait pas, Nina s’inquiète : entre la fin du monde annoncée pour 2012 et un violent orage qui va bientôt s’abattre sur la ville… Finalement, on se demande si la tempête intérieure (hormonale) ne serait pas pire que la tempête extérieure (météorologique).

Je me suis reconnue en Nina, une jeune fille à part car elle ne répond pas aux « standards physiques », la moindre différence étant sujette aux moqueries puériles. On a presque tous traversé cette période où on se sent à la fois seul et incompris. Nina Six (l’autrice) parvient à mettre des mots sur la cruelle période de l’adolescence à travers un personnage qui porte son nom et qu’on devine autobiographique.

J’ai aimé les illustrations, la nature qui reprend le dessus sur une ville dont le projet principal a été abandonné et qui suscite de nombreuses manifestations. Il y a un côté assez onirique avec la mousse qui recouvre l’aqueduc, se déploie et dont on ne sait pas grand chose. Les illustrations douces sont contrastées par celles de la tempête qui menace.

Un joli titre qui me donne envie de lire son précédent intitulé Les pissenlits. Je remercie Babelio et les éditions Sarbacane pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La Mousse de Nina Six, paru en janvier 2024 aux éditions Sarbacane, 112 pages, 22€

Césure – 5 femmes partagent leur désir d’ailleurs de Laure Garancher

Résumé

Pourquoi partir ? Se retrouver ? Vivre différemment ? Découvrir ses origines ? Apprendre et se sentir utile ? Rompre avec la routine ? Cinq femmes qui ont fait le choix de partir et de revenir nous entraînent dans le sillage de leur voyage à travers un road-BD inspirant !

Césure est une réflexion sur le voyage à travers les parcours croisés de cinq femmes. Chacune a ses raisons de vouloir partir et en revient transformée. Découpés en 6 chapitres, les portraits d’Emilie, Laurence, Maylis, Elena et Victoire, évoquent successivement leur jeunesse, la préparation de leur périple, la communication et leurs difficultés sur place et enfin le retour

Cette BD replace les femmes au coeur de leurs initiatives, les confrontent à leurs difficultés tout en les réconciliant avec leurs origines, leurs familles et elles-mêmes. 

L’avis de Cassandre

Elles s’appellent Emilie, Laurence, Maylis, Elena et Victoire. Elles ne se connaissent pas mais ont une passion commune : Voyager. Césure est un roman graphique où chacune des cinq femmes est dessinée par une illustratrice différente. Le livre est séparé en chapitres thématiques tels que leur enfance, la préparation de leur voyage, les difficultés rencontrées sur place ou encore, le retour en France métropolitaine. On alterne ainsi les différents points de vues de nos héroïnes.

Césure est un titre qui m’a fait beaucoup de bien. Je me suis attachée à ces femmes différentes mais qui partagent tant en commun. Elles nous expliquent leur passion pour le voyage, leurs choix de vie, ce que voyager leur apporte. Césure est aussi un message aux femmes qui nous montre qu’on peut voyager seule et qu’on ne devrait pas avoir peur, au contraire. Ce roman graphique donne envie de tout plaquer, de découvrir le monde qui nous entoure et de s’émanciper. J’ai aussi aimé l’invitation à la déconnexion et au lâcher prise, pouvoir se laisser porter, prendre du recul, s’émerveiller et pourquoi pas méditer ?

J’ai également adoré les illustrations, très actuelles et qui correspondent toutes à l’univers de chacune des protagonistes. L’objet-livre est superbe, une jolie couverture colorée et reliée.

Pour conclure, un livre qui donne envie de faire ses valises sur le champ !

Césure – 5 femmes partagent leur désir d’ailleurs de Laure Garancher, paru en janvier 2024 aux éditions Nathan, 192 pages, 24€

Décroche de Laurent Duvoux

Résumé

Le 13 novembre 2015, Laurent Duvoux était au Bataclan. Il y a perdu Éric, son meilleur ami.
Ce qu’il a choisi de raconter, ce n’est pas ce qu’il s’est passé ce soir-là, mais les fragments des jours qui entourent cet évènement. À commencer par les rêves dans lesquels Éric surgit.

L’avis de Cassandre

Laurent Duvoux est illustrateur. Le 13 novembre 2015, il se trouvait au Bataclan avec Eric, son meilleur ami et collègue de travail. Dans ce roman graphique, il ne relate pas les événements. Il parle de l’Après. Les sentiments se bousculent : la tristesse, la colère, le désespoir mais aussi la culpabilité. Pourquoi lui et pas Laurent ? Le plus difficile est peut-être de ne pas avoir de réponses à tous ces pourquoi qui se bousculent dans sa tête.

Dans cet ouvrage, les regards ne sont pas représentés, cela rend l’émotion à la fois plus intime et plus universelle peut-être. Les scènes sont représentées de manière monochrome, souvent en bleu, parfois en rouge. Le texte est peu présent voire absent de plusieurs planches et cela n’affecte en rien notre lecture. Il se dégage tant d’émotions à travers les dessins qu’ils se suffisent à eux-mêmes.

Un roman graphique intime et nécessaire sur le deuil et la reconstruction, un titre pour ne jamais oublier.

Décroche de Laurent Duvoux, paru en octobre 2023 aux éditions Robert Laffont, 160 pages, 22,90€

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd

Résumé

Tessa est une fille bien. Elle est sérieuse et a de l’ambition. L’année se poursuit à l’Université de Washington et son nouveau cercle d’amis essaie toujours de la pousser au-delà de sa zone de confort… Parmi eux, Hardin, le bad-boy de la fac qui la séduit autant qu’il l’exaspère.

Malgré leurs différences, Tessa et Hardin sont passionnément attirés l’un par l’autre et prêts à tout risquer pour une romance qui les consumera et les changera tous les deux.

L’avis de Cassandre

J’avais adoré le premier opus de l’adaptation en roman graphique de la série After et j’étais très impatiente de me plonger dans la suite. Nous retrouvons Tessa et Hardin à un tournant de leur relation naissante. Cet ouvrage démarre sur les chapeaux de roues et on ne s’ennuie pas un seul instant ! J’ai adoré l’histoire d’amour entre nos personnages principaux qui connaît des chamboulements. Hardin souffle le froid et le chaud mais Tessa prend confiance en elle et s’affirme. Leur psychologie est bien creusée et on comprend mieux certaines réactions.

Côté illustrations, je suis sous le charme. Les personnages et les décors sont beaux, le choix des couleurs me plaît. C’est un vrai plaisir pour les yeux ! Je trouve l’adaptation fidèle au roman, elle permet de prolonger le plaisir ressenti durant la lecture de la saga. J’ai lu ce deuxième tome d’une seule traite et la fin est impitoyable, j’espère que la suite sortira bientôt !

Que vous ayez lu les romans ou non, cette adaptation s’adresse à tous les fans de romance !

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo & Cie, 175 pages, 24,95€

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho

Résumé

Viktor Frankl (1905 – 1997) est un célèbre professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie à la faculté de Vienne en Autiche. Il est le créateur d’une nouvelle thérapie qu’il baptise : logothérapie. Dès l’âge de 15 ans, il correspond avec Freud. Très en avance sur son temps, il donne sa première conférence sur le thème : « A propos du sens de la vie » . En 1925, étudiant en médecine, il rencontre Freud tout en se rapprochant du cercle d’influence d’un autre éminent professeur Alfred Adler.
Mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche. Frankl sabote alors les ordres reçus par les nazis et refuse de livrer des malades et handicapés mentaux pour le programme d’essai d’euthanasie baptisée « Aktion T4 » ayant pour projet d’assassiner les Juifs à grande échelle au moyen de chambres à gaz. Pour avoir refusé de collaborer, Viktor Frankl et toute sa famille sont envoyés dans le camp de concentration Theresienstadt, puis déportés au camp de la mort Auschwitz.
Toute sa famille est assassinée. Durant sa déportation, Frankl observe minutieusement tous les déportés et se rend compte avec étonnement que les plus robustes, ceux qui sont dans l’action et qui mangent bien sont les premiers à mourir très vite, alors que les plus faibles résistent plus longtemps. « Face à l’absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l’espoir et questionner le sens ».

L’avis de Cassandre

J’ignorais tout de Viktor Frankl avant de lire ce roman graphique. Il est né en Autriche en 1905 et était Professeur en neurologie et psychiatre. Il a toujours eu l’ambition de devenir médecin et s’est rapidement passionné pour les travaux de Sigmund Freud. C’est probablement ce qui l’a orienté vers les neurosciences.
A la fin des années 1930, les Autrichiens subissent de plein fouet la montée du Nazisme. La famille Frankl est juive et est hélas déportée. Viktor Frankl est rescapé.

De l’horreur des camps, le Professeur se rend compte que ceux qui survivent ne sont pas forcément ceux qui sont mieux nourris mais plutôt ceux qui ont encore un but dans la vie. De cette terrible expérience, Frankl va créer la Logothérapie, la psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie.

Les illustrations sont plaisantes, avec des fonds monochromes qui permettent de situer l’époque : l’enfance, la déportation, la vie d’après. Les travaux de Pascal Bresson et Jérôme Eho sont parfaitement complémentaires.

Ce roman graphique passionnant m’a permis de découvrir un éminent Professeur dont les travaux trouvent encore un sens de nos jours.

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo Publishing, 144 pages, 24,95€

Lore Olympus tome 5 de Rachel Smythe

Résumé

La suite de la réécriture contemporaine à succès de l’histoire la plus connue de la mythologie grecque : l’enlèvement de Perséphone par Hadès ! 

C’est l’anniversaire de Perséphone et elle reçoit le cadeau ultime : Hadès lui avoue ses sentiments, menant à leur premier baiser. Mais cela ne facilite pas nécessairement les choses pour la déesse du printemps, car Apollon la force à fuir, ne comptant pas la laisser être heureuse avec Hadès… 

Et il n’est pas le seul. Menthé veut se venger de sa rupture avec Hadès et fait équipe avec Thanatos et Thétis pour trouver et dévoiler le secret de Perséphone, « celle qui apporte la mort », à Zeus. 

Hadès, Artémis, Héra, Eros et Hermès forment à leur tour une autre bande, improbable, pour partir à la recherche de Perséphone et lui éviter d’être jugée. Est-ce trop tard pour la sauver ? 

L’avis de Cassandre

Nous sommes déjà au cinquième volume de la saga Lore Olympus et je prends toujours autant plaisir à me plonger dans le monde des Dieux, version 2.0. Il me tardait de retrouver Perséphone et Hadès (mes personnages préférés) mais aussi les autres Dieux, Nymphes et créatures en tous genres. Dans cet opus, Perséphone célèbre son anniversaire, et elle n’est pas au bout de ses surprises !

J’ai trouvé ce volet plus rythmé que les précédents. Nous avons droit à bons nombres de complots, de rivalités, de coups bas aussi. Ce que j’aime dans cette série, c’est de pouvoir suivre une multitude de personnages et voir des alliances se créer, d’autres se défaire. Chacun joue un rôle dans l’histoire de nos personnages principaux. La tension ne cesse de monter et le final est totalement inattendu !

L’univers graphique est un immense point positif, le choix des couleurs, le côté ultra moderne des personnages, leurs expressions et leurs dialogues qui font mouche à chaque fois. Ce cinquième volume est de loin mon préféré, il marque un tournant dans la série et la suite devrait être survoltée !

Lore Olympus tome 5 de Rachel Smythe, paru en octobre 2023 aux éditions Hugo & Cie, 24,95€

Thomas Sankara, rebelle visionnaire de Lepidi, Santucci et Masioni

Résumé

Thomas Sankara est une icône panafricaine de la lutte contre les impérialismes. Surnommé le Che africain, Thomas Sankara, est tué lors d’un coup d’État fomenté par quelques-uns de ses anciens compagnons de lutte.
Biopic mené par Pierre Lépidi journaliste au Monde spécialiste de l’Afrique et Françoise Marie Santucci et porté par les dessins de Pat Masioni. L’album prend le parti pris de la narration indirecte à travers les yeux de Léa petite métisse de 9 ans, né d’un couple mixte. Léa rentre de l’école et demande à sa mère pourquoi ses parents l’ont appelée Léa-Thomas avec un prénom de garçon.

L’avis de Cassandre

Léa-Thomas est une écolière de neuf ans, moquée à l’école pour son « prénom de garçon ». Ses parents décident qu’elle est assez grande pour qu’ils lui expliquent l’histoire de son prénom et l’hommage à Thomas Sankara. Thomas Sankara a été le Président du Burkina Faso, dans les années 1980. D’ailleurs, le pays s’appelait à l’époque Haute Volta, Sankara a changé son nom qu’on peut traduire par « patrie des personnes intègres ». Thomas Sankara a marqué l’histoire de son pays. Il était en avance sur son temps sur de nombreuses thématiques. Il a mis fin aux mariages forcés des jeunes filles, a interdit l’excision et a œuvré pour l’interdiction de la polygamie et de la prostitution. Il a aussi mené de grandes actions pour redresser l’économie de son pays et inculquer des valeurs fortes à son peuple comme celle du travail. Mais Thomas Sankara était aussi très dur, intransigeant et ses idées avant-gardistes ont finalement eu raison de lui.

J’ai trouvé ce roman graphique passionnant. J’ai aimé la manière dont les auteurs nous parlent de sa vie, à travers différents récits, anecdotes et fragments de sa riche et courte vie. Thomas Sankara est un personnage historique inspirant, il a fait beaucoup pour le Burkina Faso en quelques années seulement. Il fallait un sacré culot et de la verve pour y parvenir, cela ne peut que forcer au respect. De Thomas Sankara, je ne connaissais que le nom. Maintenant, j’ai une idée claire de la personne qu’il était. Enfin, j’ai aimé les illustrations, les personnages, le choix des couleurs. Ce roman graphique est une très belle découverte que je recommande les yeux fermés !

Thomas Sankara, rebelle visionnaire de Lepidi, Santucci et Masioni, paru en septembre 2023 aux éditons Marabout, 160 pages, 23,95€

True Colors de Morgane Moncomble et Lylyblabla

Résumé

Eliott a un secret… Il est incapable de reconnaître les visages. Pourtant, il est peintre. Son handicap, souvent mal compris, l’a poussé à ne côtoyer que les personnages qui prennent vie au bout de ses pinceaux. Mais lorsque June pousse la porte de sa galerie totalement par hasard, il pense avoir trouvé le seul visage dont il veut se rappeler. La connexion entre les deux artistes est immédiate. Malgré tout, le coeur d’Eliott n’a de place que pour la soif de vengeance. Il pense qu’elle pourrait être sa sauveuse… ou bien sa chute.

L’avis de Cassandre

Un roman graphique signé Morgane Moncomble et Lylyblabla ? Voilà un titre qui ne pouvait que me tenter !

Dès le début, nous rencontrons deux personnages, Eliott et June. June pousse les portes de sa galerie et est subjuguée par les toiles de l’artiste-peintre, Eliott. Elle lui propose ses services, car il se trouve qu’elle est galeriste. Rapidement, ils vont se revoir et apprendre à se connaître. La particularité d’Eliott, est qu’il souffre d’un handicap invisible. Il a été victime d’un accident et a gardé un trouble neurologique pour séquelles. Le jeune homme est incapable de mémoriser un visage, et cela est un vrai problème au quotidien.

True Colors est une romance mais pas seulement. Il y a une intrigue autour des deux personnages et des rebondissements inattendus. J’ai lu ce roman graphique d’une traite et j’ai autant aimé les personnages que l’intrigue. J’ai apprécié qu’on parle de handicap invisible et de différence. La fin est on ne peut plus énigmatique, vivement la suite !

True Colors tome 1 de Morgane Moncomble et Lylyblabla, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 226 pages, 19,95€

Lore Olympus tome 4 de Rachel Smythe

Résumé

L’Olympe est officiellement en train de perdre pied : Menthé est violente envers Hadès, Héra et Zeus ont des problèmes de couple qui impactent tous les dieux et Arès débarque et ne trouve rien de mieux à faire que d’aller réveiller la colère de Perséphone… Au milieu de ce chaos, Hadès et Perséphone réussissent tout de même à se retrouver pour faire le point sur leur relation. Vont-ils enfin s’avouer leurs sentiments ? Apollon de son côté harcèle Perséphone et arrive enfin à se retrouver seul à seul avec elle : un affrontement difficile va se jouer. Perséphone va-t-elle en sortir indemne ? Ce quatrième volume met l’accent sur les confrontations nécessaires et délicates qui régissent les relations et permet de nous montrer que les bons choix sont souvent les plus difficiles à faire. Hadès et Perséphone sauront-ils trouver leur voie ? L’interprétation ingénieuse de ce conte intemporel est devenue un classique moderne !

L’avis de Cassandre

Rien ne va plus au pays des dieux grecs ! Nos divinités se disputent, se jalousent et ne manquent pas une occasion de se faire des sales coups. Le climat de ce tome 4 est on ne peut plus électrique ! Il me tardait de retrouver Hadès et Perséphone et de savoir si leur histoire naissante allait enfin décoller. Je ne veux pas vous gâcher le suspense mais ce n’est pas vraiment le cas ici ! On retrouve toujours cette attirance et ce magnétisme entre eux mais aussi de nombreux doutes et péripéties.

Si l’histoire d’amour entre nos personnages principaux ne progresse pas, vous n’allez pas vous ennuyer pour autant. Dans cet opus, on rencontre de nouveaux personnages et on a droit à des scènes parfois très drôles ! J’ai aimé que Rachel Smythe parle enfin de ce qui s’est passé entre Perséphone et Apollon et notre héroïne va pouvoir lui balancer à la figure, tout ce qui lui pesait jusqu’alors.

Côté graphismes, cette série est une pure merveille. Les personnages sont sublimes et je suis fan de l’univers et du choix des couleurs de l’autrice. L’objet-livre est une bombe : relié, épais et qui sent bon le papier. Cela est un vrai plus. Qu’attendez-vous pour découvrir la saga ?

Lore Olympus tome 4 de Rachel Smythe, paru en juin 2023 aux éditions Hugo Publishing, 360 pages, 24,95€

Derrière le rideau Sara del Giudice

Résumé

À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie, croquent la vie à pleines dents. Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie. Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée !

Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper. La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion.

L’avis de Cassandre

Ce roman graphique débute en 1938. Yaël et Emilie sont sœurs et vivent une enfance assez normale. Leur mère est juive, leur père est un « goy », c’est à dire un non-juif. Un jour, leur mère tombe gravement malade et ne survit pas. Et puis, la guerre arrive et leur père est mobilisé. Les blagues sur les juifs se propagent puis, les lois anti-juifs, les dénonciations, les déportations.

La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne. Le fait qu’il s’agisse d’un roman graphique, d’autant plus. On pense en savoir beaucoup sur le sujet, et pourtant, il ne se tarit jamais. Le rideau est une symbolique forte dans ce récit. Le rideau qui cache ce qu’on ne veut pas voir, le rideau derrière lequel on se cache pour jouer. Le rideau qui permet d’entrevoir une réalité ou qui dissimule les secrets les plus terribles. Celui de Sara del Giudice ouvre et referme cette sombre histoire.

Derrière le rideau est un gros coup de cœur, une claque dont on ne peut pas se remettre. Yaël devient adolescente dans une France en guerre. Elle grandit et comprend peu à peu que sa vie et celle de sa sœur sont menacées. Nous vivons la guerre à travers leurs yeux d’enfants, avec une certaine candeur. J’ai trouvé ce récit fictif d’une incroyable justesse. On n’y parle pas que de la guerre d’ailleurs. On parle d’identité, de deuil, de la peur d’oublier un être qui nous a quitté, de ne plus parvenir à se souvenir de son regard, de sa voix.

Le final de ce roman graphique m’a coupée le souffle et m’a laissée pensive. En bref, ne passez pas à côté de cette histoire bouleversante et de ces très belles illustrations. Nous avons le devoir de ne jamais oublier ! Merci à Lecteurs.com pour cette lecture (et pour cette claque !).

Derrière le rideau de Sara del Giudice, paru en avril 2022 aux éditions Dargaud, 140 pages, 19€