Mois : mars 2024

L’Art et le Chat de Philippe Geluck

Résumé

À travers 80 pages de dessins, peintures et sculptures, Le Chat et Philippe Geluck

revisitent l’art en rendant hommage aux plus grands artistes depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Avec ces deux-là, l’art n’est plus jamais austère. Au contraire, ils nous prennent par la main et nous aident, en nous faisant rire, à mieux comprendre ce qu’ont voulu nous dire Picasso, Rodin, Warhol et les autres. Cette réédition constitue l’édition définitive de l’album.

L’avis de Cassandre

Dans cet album, Geluck et son Chat nous emmènent dans leur galerie d’art. Au programme, pas moins de 80 œuvres souvent connues et iconiques : La Laitière, Le Cri de Munch, les portraits d’Arcimboldo, les peintures de Soulages ou encore, le Discobole. J’ai aimé cette visite privée, redécouvrir des œuvres mythiques, en découvrir d’autres. Philippe Geluck agrémente notre visite d’informations et d’anecdotes en tous genres. Et Le Chat, dans tout ça ? Il est présent à chaque double-page, soit sous forme de vignettes de bandes dessinées, de sculptures et autres.

J’ai aimé l’humour omniprésent, les jeux de mots et calembours. Quel plaisir que de retrouver la plume de Geluck et son animal mythique mêlés à l’Art ! J’ai trouvé le mélange parfaitement dosé. Cet album s’adresse à tous, nul besoin d’être passionné d’art pour apprécier, bien au contraire.

Pour conclure, L’Art et Le Chat a eu un effet madeleine de Proust sur moi et m’a rappelé certaines oeuvres étudiées à l’école et d’autres, déjà admirées dans les musées. Je suis aussi ravie d’avoir retrouvé Le Chat et son maître ! Je remercie les éditions Casterman et Babelio pour l’envoi de ce titre, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

L’Art et le Chat de Philippe Geluck, paru en mars 2023 aux éditions Casterman, 80 pages, 15,95€

Le Silence de Dennis Lehane

Résumé

En cet été de 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat Fennessy mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble. D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare. Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.

L’avis de Cassandre

Si j’ai vu plusieurs des adaptations cinématographiques des romans de Dennis Lehane, Le Silence est le tout premier que je lis du grand auteur. Et certainement pas le dernier.

L’histoire se déroule en 1974, dans un quartier irlandais de Boston. Pour lutter contre le racisme, un plan de déségrégation est mis en place. A Boston, on parle du Busing. L’idée est de tirer au sort des élèves du lycée « Blanc » et d’autres du lycée « Noir » et de les envoyer en bus dans l’autre lycée. Cela créera des manifestations et de grandes tensions. Revenons à l’histoire. On y rencontre Mary Pat, quarante-deux ans, Irlandaise qui élève seule sa fille Jules, depuis la mort de son fils aîné. Voilà qu’un soir, Jules, seulement âgée de dix-sept ans ne rentre pas. Sa mère semble être la seule personne à réellement la chercher. Pressentant que quelque chose de dramatique est arrivé, Mary Pat n’a rien à perdre et soulèvera des montagnes pour découvrir la vérité.

Je ne pensais pas ressentir autant d’émotions en lisant ce roman. Mary Pat est une anti-héroïne. Elle est violente, raciste, mal dégrossie aussi. Elle jure comme un charretier, file des gnons et dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Elle n’a que faire de l’opinion des autres. Mais elle est aussi une mère, a été une épouse, a soif de vérité. Elle s’embarque dans un combat où toutes les portes se ferment autour d’elle mais elle ne recule devant rien. Si elle a de nombreux défauts, on s’attache irrémédiablement à elle. Elle nous touche pour sa détermination, sa gouaille, tout l’amour qu’elle porte à sa fille même si elle peine à le verbaliser.

S’il y a une enquête policière, Le Silence ne se limite pas à ce genre. C’est avant tout un grand roman américain. Un roman qui parle d’une époque qui marque un tournant dans l’Histoire des États-Unis. Un roman sur la vengeance, sur la ségrégation, sur la lutte des classes et les oubliés du rêve américain. Je pourrais vous parler de ce livre pendant des heures mais je préfère vous conseiller de le lire. C’est un immense coup de cœur porté par la plume talentueuse de Dennis Lehane. Je n’oublierai jamais le personnage de Mary Pat, aussi fictif soit-il !

Le Silence de Dennis Lehane, paru en avril 2023 aux éditions Gallmeister, 448 pages, 25,40€

Les Disparus de Blackmore de Henri Loevenbruck

Résumé

Octobre 1925. À Blackmore, une île coupée du monde au large de Guernesey, meurtres et disparitions sèment la terreur. Alors que la police piétine, Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris, est appelée en renfort. Cette cartésienne irréductible va devoir mener l’enquête aux côtés d’Edward Pierce, un Britannique spécialisé dans les sciences occultes qui se présente comme « détective de l’étrange ».

Ensemble, ils affrontent les plus sombres secrets de Blackmore : les statues énigmatiques disséminées sur l’île, la rumeur d’un culte maléfique qui sévirait dans l’ombre, et ce vent lancinant, le murmure des brumes, qui ne cesse jamais. Entre mensonges et confidences, ce duo improbable devra démêler le vrai du faux dans une course contre la montre diabolique.

L’avis de Cassandre

1925, sur l’île fictive de Blackmore, au large des îles Jersey et Guernesey. Lorraine Chapelle, Parisienne et première femme diplômée de Criminologie prend la navette et s’apprête à enquêter sur des affaires de disparitions. Edward Pierce, quant à lui, est anglais, et se présente comme « détective de l’étrange ». Ce duo improbable aura besoin d’unir ses talents pour percer les mystères de l’île.

J’ai immédiatement accroché aux deux personnages qui ont des réparties très amusantes et des talents complémentaires. La cartésienne et le passionné de paranormal et sciences occultes forment une association détonante et singulière. Chacun fait avancer l’enquête à sa façon et on s’attache pleinement à eux.

L’île de Blackmore est un personnage à elle-seule. Son histoire, ses habitants, le folklore ambiant et cette période de All Hallows’ Eve (désormais « Halloween ») sont propices à créer une ambiance inquiétante. J’avais l’impression d’entendre souffler le vent et le ressac sur les falaises. L’auteur nous offre une histoire très détaillée et passionnante ainsi qu’une intrigue pleine de surprises.

Les Disparus de Blackmore
est un roman policier qui tient ses promesses et que j’adorerais voir adapté au cinéma !

Les Disparus de Blackmore de Henri Loevenbruck, paru en janvier 2024 aux éditions Pocket, 560 pages, 9,5€