Étiquette : polar

Emily a disparu de Catherine Steadman

Résumé

Mia Eliot veut percer à Hollywood. Elle y croit et est prête à tout pour y parvenir. Au cours d’une audition, elle tisse des liens avec une certaine Emily mais celle-ci disparaît peu après. Alors quand, quelques jours plus tard, une autre femme se présente en prétendant être Emily, Mia ne sait plus que croire.
N’écoutant que son instinct, la jeune comédienne se lance dans une enquête désespérée et dangereuse, allant jusqu’à remettre en cause sa propre santé mentale. Entre paillettes et faux-semblants, où trouver la vérité ?

L’avis de Cassandre

Mia est une actrice londonienne qui s’est fait connaître grâce à une série à succès. Mais côté cœur, elle vient de se faire larguer par son compagnon. L’occasion pour elle de se consacrer à sa carrière. Mia va traverser l’Atlantique direction Hollywood, où elle enchaîne les castings. Elle rencontre d’ailleurs Emily lors d’une audition. Le hic, c’est qu’Emily disparaît dès le lendemain.

Je recherchais un thriller addictif pour l’été et j’avoue qu’entre le résumé prometteur et cette couverture estivale, je ne pouvais que succomber. J’étais intriguée par l’univers des acteurs, Hollywood, la saison des pilotes etc.. J’ai trouvé que l’environnement était bien décrit : Los Angeles où il fait toujours beau, les rivalités, le luxe, les faux-semblants…

Côté personnages, j’ai peiné à m’attacher à Mia. J’ai trouvé qu’elle manquait parfois de profondeur, on a du mal à la cerner. J’ai en revanche aimé sa volonté de faire lumière sur ce qui est arrivé à Emily, quitte à se mettre en danger.

Au niveau intrigue, j’ai trouvé que l’action mettait du temps à arriver et que le suspense n’était pas réellement au rendez-vous. J’imaginais plus de rebondissements, un frisson qui n’est pas venu. Malgré des points négatifs, j’ai lu ce roman rapidement et j’ai trouvé le style d’écriture agréable. Une lecture sympathique pour les vacances mais dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.

Emily a disparu de Catherine Steadman, paru en juin 2024 aux éditions Pocket, 416 pages, 9€

Les dévorés de Thibaut Solano

Résumé

Fin 2018, une étrange ambiance plane à Clermont-Ferrand. Le corps d’un homme est retrouvé dans le coffre de sa voiture. Une fillette disparaît en plein marché de Noël. Une femme, identifiée par plusieurs témoins, rôde dans une voiture noire. Un lien unit ces tragédies, Simon Magny en est certain. Journaliste local, célibataire endurci et accro aux somnifères, il se lance à corps perdu dans la traque de ce prédateur. Alors que la psychose s’empare des esprits, et que les tensions enflent sur fond de soulèvement des Gilets Jaunes, Simon tente de démêler les fausses pistes et de garder la tête froide…

L’avis de Cassandre

De Thibaut Solano, j’avais lu et adoré Les noyés du Clain. Je poursuis ma découverte de l’auteur avec Les dévorés, dans le cadre du Prix Nouvelles voix du Polar des éditions Pocket.

Simon est journaliste à L’éclair, la gazette de Clermont-Ferrand. Nous sommes en plein mois de décembre et l’esprit n’est pas à la fête. Le corps d’un enseignant vient d’être découvert dans une voiture abandonnée. Quelques jours plus tard, c’est une fillette qui est kidnappée. Les villageois sont tendus, il règne un climat d’angoisse sur fond de gilets jaunes (nous sommes en 2018). En clair, tout le monde est sur les nerfs et l’équipe de police n’avance guère. C’est pour cela que Simon et ses acolytes journalistes mènent leur propre enquête.

Simon est décrit comme un anti-héros : un physique désavantageux, un penchant pour la boisson, des rencontres amoureuses qui ne mènent à rien… Mais on s’attache à lui et on a envie de le voir percer les mystères de l’enquête.

J’ai apprécié ce polar où la police est reléguée au second plan. L’intrigue est bien menée et l’immersion dans cette ambiance glaciale se fait aisément. La fin m’a plu, je l’ai trouvée assez réaliste et convaincante. Pour conclure, un polar local très prenant, j’espère retrouver Simon Magny dans une prochaine intrigue !

Les dévorés de Thibaut Solano, paru en janvier 2024 aux éditions Pocket, 384 pages, 8,60€

Prenez-moi pour une conne… de Guillaume Clicquot

Résumé

« Je m’appelle Orane de Lavallière, j’ai 58 ans. J’ai sacrifié tous mes diplômes pour me dévouer à ma famille et à la réussite de mon mari, Xavier. Ma mission de mère au foyer accomplie, ce salopard m’a quittée pour une jeunette. Une histoire banale. Il m’a prise pour une conne, et il n’avait pas tort. Endormie par mon confort de vie et aveuglée par mes certitudes de petite bourgeoise naïve et coincée, je n’ai rien vu venir. Xavier m’a détruite. Je me suis relevée. Pourtant son souvenir m’obsède, son existence me ronge. Je me sens impuissante. À moins que… »

L’avis de Cassandre

Orane De Lavallière a 58 ans. Elle est issue d’un milieu privilégié. Elle est mariée depuis plus de trente ans à Xavier, ils ont trois enfants et d’adorables petits-enfants. Une famille parfaite ou presque. En effet, Xavier quitte sa femme par e-mail, le lendemain du mariage de leur fille et de surcroît pour une femme plus jeune. Orane voit rouge. À vrai dire, elle commence à en avoir marre qu’on la prenne pour une conne. Et si c’était l’occasion pour elle de s’en servir pour se venger ?

Accrochez vos ceintures, la tornade Orane va tout emporter sur son passage ! J’ai adoré cette femme qui pense avoir tout perdu car elle n’existait qu’à travers son mari. Elle va dégringoler pour mieux se relever, notamment grâce à sa précieuse psychologue, à ses amis et ses enfants. Mais ne sous-estimez pas cette mère au foyer presque sexagénaire, Xavier risque de regretter amèrement son acte !

Prenez-moi pour une conne… est un roman jubilatoire et drôle qui m’a fait le plus grand bien ! On navigue entre plusieurs genres littéraires : roman policier, psychologique et humoristique. Impossible de le reposer avant d’avoir lu le dénouement, entièrement jouissif ! Une pépite !

Prenez-moi pour une conne de Guillaume Clicquot, paru en mai 2024 aux éditions Pocket, 336 pages, 8,60€

Hurlements d’Alexis Laipsker

Résumé

« J’ai enlevé cinq femmes. Je les fais souffrir. Lentement. Avec une savante cruauté. Ce n’est que le début. »
C’est par cette glaçante menace que le célèbre commissaire Venturi se voit défier par un criminel machiavélique qui n’a négligé aucun détail pour concevoir sa machination morbide.
La dernière victime, sauvée de peu, n’est autre qu’Olivia Montalvert, la criminologue avec qui le vieux briscard revenu de tout fait équipe, si tant est qu’il ne soit pas mis sur la touche par la police des polices ! Cet éternel insatisfait, plus pressé que jamais, se lance dans une course contre la montre où l’erreur n’est pas permise.
De son côté, le lieutenant Julien Dastray découvre une femme affreusement mutilée sur la scène d’un théâtre abandonné. Dastray se jette dans une traque infernale. Mais pour quelle raison ce flic solitaire se trouvait-il sur les lieux ? Se pourrait-il que le criminel exerce une emprise sur lui ?
N’a-t-il pas tout prévu ?
Depuis le début…

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Alexis Laipsker il y a quelques années et je ne loupe aucune de ses parutions. Dans le précédent polar intitulé Les poupées, nous avons rencontré un drôle de duo : Victor Venturi, commissaire accompagné d’Olivia Montalvert, criminologue surnommée Menthe à l’eau. Nous les retrouvons à nouveau dans une enquête toute fraîche.

Dans cet opus, le corps d’une femme est découvert dans un théâtre désaffecté. La victime a été atrocement mutilée et la pauvre est toujours en vie, ses souffrances sont inimaginables. Le sadique qui a commis cela a revendiqué d’autres disparitions et a prévenu Venturi : le jeu ne fait que commencer !

Dans Hurlements, nos personnages principaux vont devoir s’armer de patience et faire preuve de jugeote pour arrêter un détraqué. Ce polar est particulièrement sombre et sanglant, il faudra avoir le cœur et les tripes bien accrochés ! J’ai été totalement bernée, à mille lieues de me douter de l’identité du méchant (vraiment très méchant). J’ai également adoré la partie psychologie du coupable qu’Olivia parvient à cerner au fil de l’intrigue.

Une fois de plus, Alexis Laipsker nous offre un véritable page-turner. Je suis heureuse d’avoir retrouvé notre duo perspicace et complémentaire dans une enquête aussi diabolique. Il ne me reste plus qu’à me jeter sur la suite !

Hurlements d’Alexis Laipsker, paru en mars 2024 aux éditions Pocket, 432 pages, 8,60€

A la gorge de Max Monnehay

Résumé

Dans quelques jours, ça fera dix ans qu’Émilien « Milou » Milkovitch a été condamné pour avoir étranglé un jeune couple.
Après lui avoir rendu visite, Victor Caranne, psychologue carcéral à la prison de l’île de Ré, se met à douter sérieusement de sa culpa­bilité. Mais s’il veut l’aider, il va falloir faire vite : le détenu affirme qu’il se suicidera dans une semaine, le jour anniversaire de son incarcération.
Victor et Anaïs, la jeune flic de la PJ de La Rochelle avec laquelle il a tissé de solides liens, vont se jeter à corps perdu dans un contre-la-montre à haut risque.

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Victor Caranne, psychologue en milieu carcéral dans Somb, un thriller palpitant. Je l’ai retrouvé dans Je suis le feu, une enquête policière détonante. Et le revoici dans À la gorge, mon préféré de Max Monnehay.

Dans cette nouvelle intrigue, Victor suit un prisonnier surnommé Milou et lors d’une entrevue, Victor pense sincèrement qu’il est innocent. Pour rouvrir ce dossier vieux de dix ans, il devra compter sur Anaïs, sa petite-amie qui est aussi policière. En parallèle, celle-ci est sur l’affaire du meurtre d’une vieille dame lors d’un cambriolage qui a mal tourné. Voilà de quoi bien occuper notre duo.

Je me suis régalée avec ce troisième opus des aventures de Victor (qui peut se lire indépendamment). On retrouve des personnages secondaires tels que Marcus, un ex-taulard que j’adore particulièrement. La double enquête est passionnante et l’intrigue nous réserve de nombreuses surprises. Et que dire du dénouement ? Il s’agit d’un véritable uppercut, je me suis régalée !

Pour conclure, un polar entraînant, un rythme effréné et des personnages toujours aussi attachants !

A la gorge de Max Monnehay, paru en février 2024 aux éditions Seuil, 368 pages, 20€

Somb de Max Monnehay

Résumé

Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour, il emprunte à moto le pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour, il écoute des détenus lui confier des crimes atroces. Mais c’est la découverte d’un cadavre sur une plage proche de chez lui qui va provoquer une totale déflagration dans sa vie. Car il connaissait bien la victime, Julia, l’épouse de son meilleur ami, Jonas Somb.

L’avis de Cassandre

Vous connaissez ma passion pour les polars et encore plus lorsqu’ils sont français. J’ai lu énormément de critiques positives des romans de Max Monnehay et j’ai débuté la série Victor Caranne avec impatience.

Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Il se trimballe un certains nombres de casseroles et certaines de ses blessures n’ont jamais cicatrisé. Comme si cela ne suffisait pas, Julia, la femme qu’il aime depuis plus d’un an est retrouvée assassinée. Quel est le lien avec Jonas Somb, le meilleur ami de Victor ? Vous le découvrirez très vite.

Somb est un polar qui tient ses lecteurs en haleine. Il s’agit d’une lecture addictive où l’action s’enchaîne et laisse peu de place aux temps morts. J’ai adoré le personnage de Victor Caranne. Il exerce un métier dangereux et difficile mais aussi passionnant. L’intrigue est efficace. Jusque dans les toutes dernières lignes, Max Monnehay nous réserve des rebondissements.

Enfourchez la Honda de Victor et partez mener l’enquête de La Rochelle à l’Île de Ré, plaisir garanti !

Somb de Max Monnehay, paru en mars 2022 aux éditions Points, 312 pages, 8,30€

Les Malvenus d’Audrey Brière

Résumé

1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d’un excès de froid, de faim ou de vin, comme d’autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C’est le cas de l’inspecteur de police Matthias Lavau : recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Son talent ? Il se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.
La victime aussi est un ancien des Ursulines : Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté… C’est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.
Dans l’atmosphère crépusculaire de l’hiver interminable qui s’est abattu sur la région, Matthias et son assistante Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Cœur.

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule en 1917, dans le village reculé de Haut-de-Coeur, en Bourgogne. Thomas Sorel, dit TS, est retrouvé sauvagement assassiné. Pour tous, TS était une raclure et sa mort, une bénédiction. Étant donné qu’il s’agit d’un meurtre, une enquête est ouverte. Sont sur le coup, Mathias Lavau et son assistante, Esther Louve. Ce duo mal accordé et détonnant fera cependant des étincelles !

J’étais impatiente de lire ce polar et j’avoue me l’être gardé au chaud pour les longues soirées d’hiver (et j’ai bien fait !). Cette histoire se déroule dans une ambiance glaciale : froid mordant, neige qui n’en finit plus et une forêt sombre et pleine de mystère. Dans ce village, se trouve le Couvent des Ursulines où les bonnes sœurs recueillent les orphelins depuis des décennies. Nombreux sont les habitants qui y sont liés. On comprend rapidement qu’il y aura un lien entre ce lieu Saint et l’enquête.

J’ai eu un coup de cœur pour ce polar atypique. L’ambiance apporte un vrai plus à l’histoire. On flirte souvent avec le surnaturel, ce que j’ai grandement apprécié. Les personnages sont délicieux, à la fois énigmatiques et insaisissables. L’époque est intéressante pour plusieurs raisons. D’abord, la guerre qui décime, ampute et appauvrit. D’autre part, pour les avancées scientifiques concernant les enquêtes policières. On en est aux balbutiements des relevés d’empreintes, des autopsies etc.. Audrey Brière réussit parfaitement à intégrer cela à son enquête de grande ampleur qui est extrêmement bien maîtrisée. Enfin, le dernier point et le plus important, c’est bien sûr l’écriture de la nouvelle autrice. Je suis sous le charme de sa plume, son style singulier et ses répliques implacables.

Un premier roman brillant et j’espère, le début d’une longue liste de polars !

Les Malvenus d’Audrey Brière, paru en février 2023 aux éditions du Seuil, 352 pages, 19,90€

L’Aigle Noir de Jacques Saussey

Résumé

Un sorcier vaudou décide de fonder une obscure église loin de son Togo natal. Un homme meurt dans une terrible attaque de requin. Une petite fille se replie sur sa détresse de jour en jour. L’île de la Réunion, malgré ses paysages entre lagons turquoise et montagnes luxuriantes, n’a rien du paradis auquel Paul Kessler s’attendait. Ancien commandant de police, il reprend du service sur demande d’un riche industriel de l’île : son fils vient de se tuer en hélicoptère, et il ne croit pas à la thèse de l’accident. Pour faire la lumière sur cette mort suspecte, Paul devra plonger au cœur des vérités les plus sombres.

L’avis de Cassandre

Bienvenue à l’île de la Réunion, ses plages paradisiaques, ses décors de cartes postales… Et non ! Dans l’Aigle Noir, l’île est surtout synonyme d’attaques de requins, de drogue et d’affaires criminelles vite expédiées…

Paul Kessler a pris une retraite anticipée dans la Police, suite à un drame personnel. L’ex-enquêteur chevronné a été repéré par Hubert Bourdonnais, un riche industriel, pour résoudre une affaire personnelle. Son fils, à la tête de la vanilleraie réunionnaise familiale, s’est crashé en hélicoptère. La police locale a conclu à un accident, le père n’y a jamais cru. Paul part enquêter sur l’île, et côté surprises, il risque d’être servi !

L’Aigle Noir est mon tout premier polar de Jacques Saussey et une excellente surprise. La thématique principale de l’enquête que je n’évoquerai pas ici est difficile mais très bien abordée. J’ai apprécié le personnage de Paul et la manière dont l’ex-flic doit désormais enquêter de manière informelle. L’île de la Réunion est fascinante, elle est aussi belle que dangereuse. Elle peut aussi se montrer impitoyable, à l’image du Piton de la Fournaise. Jacques Saussey nous dévoile une autre réalité des DOM-TOM, loin des plages de sables blancs et des lagons bleus.

Un polar original sur fond de croyances vaudoues, une excellente surprise !

L’Aigle Noir de Jacques Saussey, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 600 pages, 9,70€

Bestial d’Anouk Shutterberg

Résumé

« Si vous cherchez les filles, suivez les chiens. »
2007. Cinq préadolescentes disparaissent subitement en plein jour dans un quartier touristique de la capitale. Même profil : jolies et toutes âgées de douze ans. Malgré l’acharnement du commandant Ribault et de son équipe, aucune piste sérieuse n’émerge. Mis à part, peut-être, ces mystérieux colis reçus par les familles des victimes dont le contenu laisse les policiers sans voix.
2019. L’affaire classée refait surface : cinq autres jeunes filles se sont volatilisées selon le même modus operandi. Le commandant Stéphane Jourdain et le capitaine Lucie Bunevial reprennent le dossier.
Au fil de cette enquête hors norme, l’équipe de la 1re DPJ parisienne devra explorer des abîmes que l’esprit se refuse à imaginer.

L’avis de Cassandre

Mathilde, douze ans, passe un week-end en famille à Paris. Elle suivait ses parents dans les rues de la capitale quand elle a été enlevée. Personne n’a rien vu. Le Commandant Jourdain établit très vite un parallèle avec cinq enlèvements de pré-adolescentes, dont l’enquête n’a jamais été résolue et les filles, non-retrouvées.

Dans Bestial, nous alternons les chapitres et les points de vue. Nous suivons à la fois le travail des enquêteurs, le calvaire de Mathilde et ses amies d’infortune ainsi que d’autres personnages de l’histoire. J’aime ce procédé qui permet de visualiser l’enquête à la manière d’un kaléidoscope. Bestial est un roman policier très noir, peuplé de chiens hautement dangereux et d’hommes qui ne le sont pas moins. Le lecteur n’est pas épargné par la violence et par la folie des hommes. Certaines scènes sont terribles voire carrément insoutenables.

J’ai pris plaisir à suivre cette enquête de grande ampleur qui nous mène à un final explosif. Bestial est le premier roman que je lis d’Anouk Shutterberg et j’en ressors conquise. Je vous conseille cependant de lire Jeu de peaux en premier, car on y trouve de nombreuses références et certains liens dans ce second opus. Êtes-vous prêts à pénétrer dans l’antre du loup ? (Ou plutôt, des chiens pour le coup !).

Bestial d’Anoul Shutterberg, paru en mai 2023 aux éditions Pocket, 448 pages, 8,60€

Le chaos dans nos veines de Cécile Cabanac

Résumé

Trois heures du matin, dans une maison isolée à proximité de l’étang de Prigonrieux, Brisseau découvre le cadavre d’une femme. Aussitôt, une hypothèse se dessine : suicide. Pour ce capitaine fatigué du métier, le soulagement est intense, l’enquête devrait être bouclée sans difficulté. Pourtant, très vite, tout se complique.
Une seconde victime est retrouvée à la cave, flottant dans une cuve d’acide. Et le premier corps se révèle être celui d’une ex-flic. Une flic qui ne faisait pas l’unanimité auprès de ses collègues. Une flic dont le sens de la justice surpassait tout, quitte à se mettre en danger pour traquer des assassins. Une flic, surtout, hantée par deux affaires non résolues.
De là à imaginer qu’elle commençait à s’approcher trop près de la vérité, il n’y a qu’un pas. Et Brisseau pourra compter sur l’énergie de la jeune lieutenant Marianne Decointet pour démêler les fils de ce tableau dans lequel le mal semble s’être insinué partout…

L’avis de Cassandre

Cécile Cabanac est une écrivaine de polars que je lis assidûment depuis son tout premier roman. Après un final bouleversant et étourdissant dans La petite ritournelle de l’horreur, j’avais plus que hâte de me plonger dans cette nouvelle lecture. Première surprise, nous ne retrouvons pas l’équipe de la commandant Virginie Sevran mais une nouvelle équipe, celle de Rémy Brisseau et Marianne Decointet. Je me suis immédiatement attachée à eux, je les ai trouvés humains, en particulier Rémy qui peine à jongler entre sa vie professionnelle et sa vie familiale. Notre équipe est appelée dans une maison abandonnée où gît une ex-agent de police, tuée par balle. Dans une autre pièce, une cuve d’acide renferme un corps non-identifié. C’est le début d’une très vaste enquête.

J’ai lu ce roman en moins de 24 heures, tant je l’ai trouvé addictif. Les différents chapitres sont consacrés à différents protagonistes et surtout, à différentes époques. Cette enquête est clairement de grande ampleur !

J’ai été agréablement surprise par la tournure que prenait l’intrigue. Je me suis sentie baladée, comme les enquêteurs, notamment concernant l’identité du corps dans la cuve. Différentes affaires, différentes époques mais un seul lien, dont les contours ne se dessineront qu’au fil des chapitres. Une fois de plus, j’ai aimé les thématiques abordées : le droit pénal, les cold-cases, les agressions sexuelles, les origines du Mal, entre autres !

Pour conclure, Cécile Cabanac monte encore d’un cran avec ce polar très réussi !

Le chaos dans nos veines de Cécile Cabanac, paru en avril 2023 aux éditions Fleuve, 464 pages, 20,90€