Personnage haut en couleur, Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, cinéma new-yorkais du Bowery, quartier populaire du sud de Manhattan où l’on croise diseuse de bonne aventure, mafieux, ouvriers, etc. Le jazz vit son âge d’or, les idylles et la consommation d’alcool – malgré la Prohibition – vont bon train. Avec l’arrivée de la Grande Dépression, les sans-abri affluent dans le quartier et la vie de Mazie bascule. Elle aide sans relâche les plus démunis et décide d’ouvrir les portes du Venice à ceux qui ont tout perdu.
L’avis de Cassandre
Mazie Phillips Gordon est une figure locale, à New York. Nous découvrons ce personnage haut en couleurs à travers différents moyens : des extraits de son journal intime, des interviews de personnes qui l’ont connue ou qui en ont entendu parler.
Nous rencontrons Mazie lorsqu’elle débute son journal intime, à l’âge de 10 ans. On est en 1907 et elle rejoint sa grande sœur, Rosie, à New York. Le foyer se compose donc des trois sœurs Phillips : Rosie, Mazie et la jeune Jeanie ainsi que le mari de Rosie, Louis. D’emblée, on s’aperçoit que Mazie est une jeune fille atypique pour l’époque, qui a un besoin irrépressible de liberté. Elle se fiche des règles, du couvre-feu, du « qu’en dira-t-on ». Rien ne compte à part s’amuser et faire ce qui lui plaît. Sauf que les années passent et Rosie et Louis l’obligent à tenir le guichet du Venice, le cinéma dont ils sont propriétaires. La Grande Dépression arrive, les clients habituels du cinéma perdent leur travail et bien souvent, leur maison. Mazie refuse de rester les bras croisés et va aider son prochain.
L’histoire de Mazie avait tout pour me plaire : un personnage fort, un voyage à travers les époques, une narration polyphonique et originale. Et je suis loin d’être déçue. J’ai adoré les personnages rencontrés qui bouleversent les codes sans tomber dans le surréalisme. Mazie nous apparaît sans fards, avec ses forces et ses faiblesses, elle fait le bien, et parfois, elle commet des erreurs. Les personnages secondaires comme Rosie et Jeanie sont captivants, j’avais autant envie de connaître leur destinée que celle de Mazie. Et par-dessus tout, j’ai adoré me plonger dans cette époque fascinante.
Une histoire très touchante et un regret, celui de quitter Mazie.
Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés de Jami Attenberg, paru en août 2017 aux éditions 10-18, 408 pages, 8,40€
Également disponible en version numérique
Je ne connaissais pas du tout ce livre mais il semble bien sympa 😀
Une lecture qui pourrait me plaire. Merci pour le conseil.
Le titre, l’intrigue et la couverture me plaisent bien 🙂 Alors, forcément, ton avis positif confirme que j’ai envie de le lire.