Égoïste et cynique, Saul Karoo ment comme il respire et noie ses névroses familiales dans la vodka. Son métier, script doctor, consiste à dénaturer des chefs-d’œuvre pour les aligner sur les canons hollywoodiens. Quand sa carrière croise celle de Leila Millar, une jeune actrice médiocre, il décide contre toute attente de la prendre sous son aile. Car ils sont liés par un secret inavouable…
L’avis de Cassandre
Saul Karoo est script doctor. Son métier consiste à reprendre les scénarios de films et de les épurer, les façonner pour qu’ils soient plus commerciaux et hollywoodiens, quitte à les dénaturer. Il est reconnu dans le milieu mais évidemment guère aimé des cinéastes. Sa seule qualité semble résider dans l’écriture. A côté de cela, il a la cinquantaine, est divorcé et père d’un fils brillant nommé Billy qu’il n’arrive pas à aimer. Karoo multiplie les conquêtes de tout âge, est capricieux et surtout négligé. Il est un menteur invétéré et tellement alcoolique que l’alcool n’arrive plus à l’enivrer…
Au début du roman, Saul fête (ou essaie de fêter) le nouvel an 1990 pendant une réception organisée par de riches connaissances. Cette fête marque pour lui le début de la fin. Maladies diverses et variées, plus d’assurance vie, des relations qui se détériorent… Karoo entre dans un gouffre qui l’avale.
Difficile de donner un avis sur un roman aussi bien écrit et talentueux. Karoo est une œuvre littéraire contemporaine absolument hypnotique. Saul Karoo est détestable, égoïste, incapable d’aimer car il ne voit que son propre intérêt encore et toujours. Certaines personnes l’aiment et veulent l’aider mais il ne voit rien, cumule les mauvais choix et blesse les autres encore et encore. Ses mauvaises actions m’ont fendu le cœur, surtout envers Billy, son fils qui l’implore de l’aimer. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’on s’attache à lui et qu’on est touché par son désespoir, par sa tentative de vouloir arranger les choses. Au final, j’espérais une fin heureuse et que tout rentre dans l’ordre.
Pour conclure, Karoo est une œuvre de 600 pages dont on se délecte et qu’on aimerait ne jamais voir arriver la fin.
Karoo de Steve Tesich, paru le 13 février 2014 aux éditions Points, 600 pages, 8,60€
L’avis de notre partenaire Léa
Merci pour cette découverte. J’adore le principe et tu sembles avoir été conquise!
Tu m’as convaincue de la découvrir 😀 ! Je note 🙂
ça ne me tente pas spécialement ^^’