Étiquette : instants suspendus

Qui sème des graines de folie croque la vie de Charlotte Léman

Résumé

Marie court, tout le temps. Elle jongle entre l’intendance du quotidien, un travail prenant et deux ados qu’elle élève seule : Marie est une Wonder Woman des temps modernes. Mais sa mécanique s’enraye lorsqu’elle perd son emploi du jour au lendemain. Elle décide de profi ter de son infortune pour prendre un nouveau départ, loin du tumulte de la vie parisienne.
Alors que Marie commence à se demander si elle n’a pas fait une erreur en quittant ses repères, une voisine l’invite à rejoindre le Cercle des Floralies, un groupe de femmes atypiques qui cultivent la joie de vivre. Et, un événement arrivant rarement seul, elle découvre une mystérieuse missive dans sa boîte aux lettres.
Et s’il était temps pour Marie de lâcher prise et de semer « des graines de folie » ?

L’avis de Cassandre

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je suis une inconditionnelle de la collection Instants Suspendus des éditions L’Archipel ! De surcroît, j’avais adoré le précédent roman de Charlotte Léman, La délicieuse imposture du chant des sirènes. Impossible pour moi de louper cette parution !

Dans ce nouveau roman, j’ai rencontré Marie, 45 ans, qui occupe un emploi à responsabilités dans la logistique à Paris. Mais voilà que la DRH la convoque et l’informe de son licenciement. Notre héroïne, mère-célibataire, est contrainte de quitter la capitale pour la campagne. Au programme, envoi de candidatures et rendez-vous démoralisants au Pôle Emploi. Pour couronner le tout, ses adolescents sont franchement insupportables (voire même ingrats, des ados quoi !). Heureusement, Marie va faire la connaissance d’un groupe de femmes qui se réunit chaque jeudi. L’occasion pour elle de s’intégrer !

Une nouvelle fois, il s’agit d’un roman que j’ai lu très rapidement. J’ai adoré Marie, cette femme surmenée qui a perdu confiance en elle et qui fait tellement pour les autres qu’elle s’oublie elle-même. Son groupe d’amies est juste génial, j’ai ri et été touchée par leurs rencontres hebdomadaires. Et puis, il y a l’amour bien sûr ! Marie reçoit des lettres d’un admirateur secret. Elle qui pensait que les relations amoureuses étaient loin derrière elle !

Charlotte Léman nous offre un roman réconfortant qui traite de sujets qui m’ont plu : le chômage, le manque de confiance, la charge mentale et l’amitié. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de lecture !

Qui sème des graines de folie croque la vie de Charlotte Léman, paru en juin 2023 aux éditions L’Archipel, 384 pages, 20€

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud

Résumé

Se dressant sur une île bretonne, la Kea est une maison qui a abrité les jours heureux d’une famille unie. Au fil des années, ses pierres se sont érodées, et le foyer s’est disloqué.
Il ne reste entre ses murs que la fille cadette, Susanne, et son enfant, Clara. L’autre sœur, Thaïs, est partie depuis longtemps vivre ses rêves de danseuse étoile à Paris.
Le jour où l’Opéra contraint Thaïs à quitter la scène en prenant des vacances forcées, elle décide de revenir dans la demeure de son enfance. Mais vingt ans de rancœurs devront être dénoués, et la passion de sa nièce pour la danse, tempérée.
Les deux sœurs se retrouvent face à face jusqu’à ce que les fatalités de la vie les rattrapent…

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule à Saint-Guirec, une petite île des Côtes d’Armor. Dans une grande bâtisse familiale surnommée La Kea, vivent Suzanne, enseignante et sa fille, Clara, une collégienne douce et rêveuse. Les parents de Suzanne sont décédés brutalement il y a cinq ans et malgré les importants travaux de rénovation qu’elle ne peut se permettre de financer, elle tient à rester dans cette maison le plus longtemps possible. Thaïs, elle, vit à Paris et est une danseuse étoile de renom. Mise à l’écart en raison d’un désaccord avec le metteur en scène du prochain ballet, Thaïs décide de retourner à Saint-Guirec, où elle n’a pas posé ses ballerines depuis de longues années.

La vie ne se danse jamais seul est un roman qui met les femmes sur le devant de la scène. Suzanne et Thaïs sont des sœurs qui ne se sont ni vues ni adressé la parole depuis bien longtemps. Leurs retrouvailles risquent d’être houleuses. Quels secrets dissimulent-elles ? Vous ne le saurez qu’en lisant ce roman.

Je me suis beaucoup attachée aux deux sœurs, qui ne sont pas si différentes qu’on pourrait le penser. Clara est une adolescente curieuse, lumineuse et passionnée par la danse comme sa tante qu’elle va apprendre à connaître. Les personnages secondaires apportent aussi de la chaleur au roman : Henry, l’ami de la famille, Jing, le partenaire de danse et meilleur ami de Thaïs. Enfin, Marie Joudinaud a choisi de personnifier La Kea qui s’exprime à plusieurs moments du récit, j’ai adoré.

Si vous pensez qu’il ne s’agit « que » d’un roman sur les rancœurs familiales et la sororité, vous vous trompez. L’écrivaine nous réserve quelques surprises dont un passage très imprévisible. Pour conclure, cette histoire prend pleinement sa place au sein de la superbe collection « Instants suspendus ». J’ai adoré l’écriture, les personnages, l’histoire mais aussi le côté nostalgique qu’elle a fait remonter en moi. Petite confidence : j’ai versé ma petite larme à la fin ! 

La vie ne se danse jamais seul de Marie Joudinaud, paru en avril 2023 aux éditions L’Archipel, 336 pages, 20€

Motus et cœurs cousus de Léa Volène

Résumé

Après le décès de ses parents, Marjorie, unique héritière, pose ses valises dans la maison familiale. Dans la rue du cimetière, l’emménagement de cette jeune mère de famille et de sa fille adolescente ne passe pas inaperçu.
D’autant que, dix-sept ans plus tôt, son départ précipité du village suivi de la disparition de sa sœur avaient fait grand bruit. Puis plus rien, le silence absolu. Difficile alors de revenir sans attirer les regards curieux notamment celui de Marcel, leur voisin acariâtre.
Alors que Marjorie imagine une vie paisible, un mystérieux arrangement du passé refait surface. Mais est-il vraiment possible de cacher un trop lourd secret ?

L’avis de Cassandre

Je suis avec attention les parutions de la collection Instants Suspendus des éditions L’Archipel. Jusqu’à présent, toutes mes lectures étaient à la hauteur de mes attentes : de véritables rencontres, des personnages attachants et des romans qui me font du bien, tout simplement. Est-ce que celui-ci m’a plu ? C’est un grand OUI !

On fait la rencontre d’une mère et sa fille, Marjorie et Anouk. Elles s’installent dans la maison des parents de Marjorie, aujourd’hui décédés et dont cette dernière vient d’hériter. Marjorie a quitté son village natal il y a de nombreuses années, en mauvais termes avec sa famille et surtout, très jeune et enceinte, ce qui n’était pas dans ses projets. Malgré sa jeunesse, elle a consacré toute son énergie à Anouk et souhaite leur offrir un nouveau départ. Anouk, quant à elle, est une jeune fille de presque treize ans, assez singulière. Elle est passionnée par l’Art, le dessin et… les cimetières ! J’ai été touchée par leur relation fusionnelle, il y a tant d’amour entre elles !

Mais de quoi parle l’intrigue ? De secrets de famille, surtout. Ceux qui empoisonnent et détruisent les liens entre les membres d’une même famille. Ceux qui durent des dizaines d’années et empêchent d’avancer. Je n’en dirai pas plus à ce sujet, je ne voudrais pas vous gâcher le suspense ! J’ai en tous cas adoré l’intrigue et ses révélations distillées au fil de la lecture. J’ai aussi adoré les personnages, aussi bien Marjorie et Anouk que Marcel, le drôle de voisin acariâtre qui ne cesse de les espionner ou Ruben, le charmant jeune homme qui réside de l’autre côté.

L’écriture de Léa Volène est très jolie. J’ai adoré sa manière de narrer son histoire et la façon dont elle dépeint ses personnages hauts en couleurs. Il m’a été très difficile de quitter les personnages de la rue du cimetière, tant j’étais bien en leur compagnie !

Pour conclure, Motus et cœurs cousus est une belle histoire, de celles qui réconfortent et apaisent.

Motus et cœurs cousus de Léa Volène, paru en janvier 2023 aux éditions L’Archipel, 384 pages, 20€