Catégorie : Adolescent

17 ans à jamais de Gaël Aymon

Résumé

1916, Marthe Amelin, 17 ans, tombe éperdument amoureuse d’André. Quand ce dernier part pour le front, Marthe dit à André : « Emporte mon reflet. Tant que tu le garderas, ni la guerre ni la mort ne pourront nous séparer ! ». Quelques temps après, Marthe réalise que les miroirs ne lui renvoient plus son image. André a emporté son reflet et elle a cessé de vieillir : elle aura 17 ans à jamais, tant qu’elle ne l’aura pas retrouvé.

L’avis de Cassandre

En 1916, Marthe est une jeune fille de dix-sept ans. Elle est issue d’une famille respectable. Mais comme tous les Français pendant la première guerre mondiale, les Amelin ont faim. Le quotidien est morose, les boches envahissent le pays. Le seul petit rayon de soleil pour elle, c’est sa rencontre avec André, un adolescent de son âge. Nos deux protagonistes font un pacte, Marthe lui donne son reflet en échange de sa protection. Rapidement, elle comprend qu’elle a cessé de vieillir…

17 ans à jamais est un mélange surprenant de roman historique avec un élément fantastique. Marthe va traverser un siècle complet, spectatrice de l’Histoire. J’ai beaucoup aimé le pan historique, en particulier la première guerre mondiale qu’on aborde peu en littérature, comparée à la seconde. Il y a un très gros travail de recherche et j’ai apprécié les nombreux détails historiques. Certains faits sont terribles et la vérité y est exposée de manière brute.

J’ai aimé suivre Marthe, une héroïne qui va évoluer au fil des décennies. J’ai été touchée par sa quête amoureuse, un amour de jeunesse pur et fort. L’intrigue est intéressante et le suspense est bien gardé jusqu’à la toute fin du récit.

Pour conclure, un roman singulier passionnant et richement documenté.

17 ans à jamais de Gaël Aymon, paru en septembre 2024 aux éditions Nathan, 496 pages, 17,95€

Deux mois chez Andréa de Julien Dufresne-Lamy

Résumé

Été 1998. Parce que sa mère est malade, Aurélien, un adolescent de 16 ans, passe l’été chez son oncle Andrea qu’il n’a pas vu depuis des années. Alors qu’Andrea est en plein chagrin d’amour, le jeune garçon part à la découverte de la ville balnéaire et rencontre William, un jeune Anglais en vacances qui ne le laisse pas indifférent.

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule en 1998. Nous rencontrons Aurélien, un adolescent dont la mère vient d’être hospitalisée. Son oncle, Andrea, la petite trentaine, le prend tout l’été sous son aile, en Bretagne.

Aurélien ne connaît que trop peu son oncle. Cet été, c’est aussi l’occasion d’apprendre à se découvrir, à s’apprivoiser. Notre adolescent a vécu des choses très difficiles, en particulier les problèmes d’addiction dont souffre sa mère. On suit son triste parcours, sa lente dégringolade. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Aurélien, un adolescent qui doit ruser, mentir pour dissimuler ce qu’ils traversent à la maison. J’ai également aimé Andrea, un oncle assez taiseux qui dissimule les cicatrices d’une récente rupture amoureuse.

Au cours de cet été, Aurélien rencontre William, un Anglais en vacances à Saint Malo. Il éprouve très vite des sentiments à son égard mais seront-ils réciproques ?

Ce roman parle d’adolescence, d’alcoolisme, d’homosexualité, de coming-out mais aussi d’amour et d’amitié. J’ai aimé l’immersion dans les années 1990, les Walkman, la coupe du monde 1998, la playlist de l’époque qui me ramène immédiatement en enfance. Une belle lecture sous les timides rayons du soleil breton.

Deux mois chez Andréa de Julien Dufresne-Lamy, paru en août 2024 aux éditions Nathan, 304 pages, 15,95€

Projet Amnesia de Lili Wilkinson

Résumé

SEPT PASSAGERS 
AUCUN SOUVENIR
DES CHOIX À FAIRE

Ils sont sept à se réveiller à bord d’un bus sans chauffeur.
Ils ont tout oublié, même leur prénom, inscrit sur un autocollant. Parmi eux, Cecily, Nia et Paxton semblent liés par un terrible secret.
Bientôt, on les force à résoudre des dilemmes moraux.
Et vous ? Choisiriez-vous de vivre, quitte à laisser mourir ?

L’avis de Cassandre

Imaginez, vous vous réveillez à bord d’un bus sans chauffeur. Vous êtes en compagnie de six inconnus et vous avez tout oublié de votre passé, jusqu’à votre propre identité. Très vite, un jeu macabre se met en place et chaque passager doit faire des choix impossibles. Qui sont-ils ? Quel est le lien entre eux ? Qui tire les ficelles de cette sordide expérience ?

Projet Amnesia est un roman qui mêle différents genres littéraires : dystopie, thriller, young adult. Ce cocktail est à mes yeux très réussi ! Le lecteur suit l’intrigue à travers les yeux de Cecily, une jolie jeune femme qui semble issue d’un milieu aisé. Quelques bribes de souvenirs lui reviennent mais trop peu pour en tirer des conclusions. Elle s’attache rapidement à Nia qui semble être un crack de l’informatique. Les autres personnages jouent aussi un rôle important. Il y a notamment Sandra, une quadragénaire, Catherine une vieille dame, un adolescent, un père de famille qui semble peu fréquentable. J’ai adoré évoluer dans une atmosphère angoissante où au fil des pages, le mystère s’amplifie. J’avais quelques théories qui étaient toutes loin du compte finalement !

J’ai lu ce roman rapidement et avec un réel plaisir. J’ai aimé me faire balader par Lili Wilkinson et les thématiques abordées. L’idée de départ est novatrice et crée un climat angoissant dès le départ. J’ai apprécié l’intrigue et son dénouement inattendu. Pour conclure, il s’agit d’une lecture captivante qui tient toutes ses promesses !

Projet Amnesia de Lili Wilkinson, paru en juin 2024 aux éditions Robert Laffont, 416 pages, 19€

Les petites voleuses de Claire Renaud

Résumé

Pauline, alias Popo, n’éblouit personne, à l’inverse de sa cousine Héloïse qui vit dans une banlieue très chic de Paris, fréquente un lycée bourgeois et organise des rallyes. Pauline l’admire et l’envie, et ferait tout, tout, tout pour rentrer dans ses grâces.
Or, le seul truc qu’elles ont en commun, Pauline et Héloïse… c’est la cleptomanie. Incapables de s’arrêter, elles volent dans les grands magasins. Jusqu’au jour où Pauline se fait prendre (et pas Héloïse, bien sûr !). Plutôt que de payer l’amende, le vieux commissaire en retraite qui s’occupe de son cas lui propose alors un marché pour réparer ses torts… piéger sa cousine ! Paniquée, mais secondée par son meilleur ami, l’irrésistible Boubou, qui en pince pour elle, Pauline saura-t-elle se dépêtrer du guêpier dans lequel elle s’est fourrée ?

L’avis de Cassandre

Pauline et Héloïse sont cousines germaines. Si elles ont le même âge et traînent souvent ensemble, les deux adolescentes sont diamétralement opposées. Héloïse a grandi avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle n’a jamais manqué de rien sauf de l’attention de ses parents et d’un peu d’amour (ce qui n’est pas rien !). Pauline, quant à elle, vit dans un foyer aimant mais modeste. Il n’y a guère de place pour les extras dans son quotidien. Ces petits plus, elle les obtient en commettant des vols avec Héloïse. Chaque week-end, elles se fixent des objectifs toujours plus hauts mais jusqu’où pourront-elles aller sans se faire prendre ?

Comme toujours, ce roman de la collection Exprim’ se lit d’une traite, presque en une seule soirée. J’ai aimé cette thématique du vol et de la kleptomanie. On s’attache immédiatement à Pauline, une fille simple, naturelle qui subit la mauvaise influence d’Héloïse. Cette dernière est détestable, imbue de sa personne, prête à écraser les siens pour se valoriser. Les personnages secondaires m’ont plu. Il y a Boubou, l’ami de Pauline musicien qui ne la laisse pas insensible. J’ai aussi aimé les parents de Pauline, simples et très attachants. Et puis, il y a le commissaire de police à la retraite dont la répartie a su m’amuser à plusieurs reprises !

Les petites voleuses est un roman sympathique avec lequel j’ai passé un très bon moment. J’ai aimé ses personnages et sa thématique originale !

Les petites voleuses de Claire Renaud, paru en mai 2024 aux éditions Sarbacane, 224 pages, 15€

Demain n’aura pas lieu de Iuna Allioux

Résumé

La peau chauffe, la rétine brûle, cela ressemble d’abord à une canicule.
Mais c’est bien pire : le soleil a décidé, avec quelques milliards d’année d’avance, de brûler la Terre en accéléré : il reste trois jours à vivre à l’humanité.
À l’humanité et donc à Asumi, lycéenne habitée de secrets. Asumi vit à Paris, mais son coeur est balloté entre le Japon et la Corée, où un vieux drame familial (au Japon) et l’amour de sa vie (l’écrivain coréen Ji Eunji) se disputent ses rêves et son énergie. Trois jours pour résoudre le mal qui la fait s’évanouir depuis l’enfance, trois jours pour effleurer ses rêves de poésie, trois jours pour l’amour – est-ce assez ?

L’avis de Cassandre

S’il ne vous restait plus que trois jours à vivre, que feriez-vous ? Asumi est une lycéenne d’origine japonaise qui vit seule avec sa mère dans une demeure luxueuse à Paris. Mais depuis ce matin d’été, le soleil brûle et grossit, les médias annoncent une fin du monde imminente.

Ce roman d’anticipation est original et surprenant. Je me suis attachée à Asumi, une adolescente encore jeune dans sa tête qui rêve de déclarer sa femme à un écrivain coréen. Elle est accompagnée de son ami Maxence qui espère davantage de leur relation. Il y a aussi le traiteur au coin de la rue auquel elle s’est attachée dès son arrivée en France.

Asumi va faire le point sur sa vie et s’autoriser à regarder vers le passé profondément enfui dans les méandres de sa mémoire. Ce roman est écrit avec une grande délicatesse et aborde des sujets difficiles sous une toile apocalyptique.

Un roman que j’aimerais relire d’ici quelques temps, pour en saisir toutes les subtilités.

Demain n’aura pas lieu de Iuna Allioux, paru en juin 2024 aux éditions Sarbacane, 208 pages, 15€

Souviens-toi de nous toujours de Sylvie Allouche

Résumé

Une fête foraine, une grande roue et la vie qui défile…

Zoé a avalé une importante dose de médicaments et attend qu’ils fassent effet dans la cabine de la grande roue où elle a trouvé refuge. Lui reviennent alors tous les événements de sa vie qui l’ont conduite à cette tentative de suicide…

L’avis de Cassandre

Zoé est une adolescente de seize ans qui traine des casseroles derrière elle. La jeune fille a vécu des blessures et fêlures dont elle ne parvient pas à se sortir, tant sa peine est grande. Alors elle s’offre plusieurs tickets pour la grande roue de la fête foraine où elle compte mettre fin à ses jours.

Souviens-toi de nous toujours fait partie de la collection Court toujours. Il s’agit d’une histoire courte qui se lit en moins d’une heure. Vous pouvez également l’écouter, l’audiobook est inclus. J’ai personnellement choisi de la lire. J’ai été ébranlée par le récit de Zoé et par la détresse qui transparaît. Sylvie Allouche arrive en un court texte à nous faire ressentir des émotions fortes. Elle cerne parfaitement les problèmes actuels auxquels sont confrontés les adolescents.

Ce titre se lit d’une seule traite, en apnée. On redoute le moment où la grande roue aura terminé son tour complet et sur le devenir de Zoé. Un récit coup de poing que je recommande sans plus attendre !

Souviens-toi de nous toujours de Sylvie Allouche, paru en avril 2024 aux éditions Nathan, 64 pages, 8€

Le cri du corps d’Alexandre Chardin

Résumé

Adam a treize ans, et ce jour-là, il tombe sur le terrain de foot. C’est ici qu’il a marqué ses plus beaux buts, mais aujourd’hui, il n’a pas glissé au milieu d’une partie, non, il est tombé à terre pendant une rixe. Il était venu avec une batte, pour en découdre et bien rigoler ; en face il y avait des poings et des couteaux, avec les frères de sa bande, le sang, il allait défendre l’honneur du quartier. Les pompiers et la police arrivent si vite qu’il n’a pas le temps de se relever pour leur échapper, et Adam décide de faire semblant d’être blessé : c’est décidé, il ne va pas bouger d’un millimètre, mystifier tout le monde, les flics, sa mère et les docteurs, s’il faut ! Sauf qu’Adam, derrière tes paupières fermées, tu le sais, non, que tu ne fais pas semblant ? Tu le sais, que le jeu est allé trop loin ?…

L’avis de Cassandre

Adam est un collégien qui vit dans une cité. Il fait partie d’une bande qu’il appelle « ses frères ». Avec la bande rivale, ils ont l’habitude de se battre à coup de battes, tourner des vidéos et régler leurs comptes. Jusqu’au jour où pendant une rixe de trop, Adam se retrouve seul sur le terrain de foot. Ses « frères » ont pris la poudre d’escampette à l’arrivée de la police. Adam a un plan : il fait le mort, les pompiers le conduisent à l’hôpital. Peu de temps après, le lecteur est pris d’un doute : que se passe-t-il réellement ?

Ce court roman se lit d’une seule traite. On suit Adam qui est hospitalisé et qui va faire le point sur sa vie. Il y a sa famille, ce père violent et désormais absent, sa sœur qui est dure avec lui, ses frères qui l’ont abandonné, le collège et aussi Lison qui lui fait tourner la tête. Sous ses airs de gros durs, se cache un adolescent sensible qui a un bon fond. Comment ne pas être ému par le drame qui s’abat sur Adam et par cette grande injustice ?

Le cri du corps est l’histoire d’une renaissance, d’une deuxième vie qui s’offre à Adam.

Le cri du corps d’Alexandre Chardin, paru en mars 2024 aux éditions Sarbacane, 144 pages, 13,90€

La traversée de Jim d’Alia Cardyn et Nathaniel H’limi

Résumé

Jim, jeune pré-adolescent, voit son monde s’effondrer le jour où il apprend qu’il est atteint d’un cancer. Ce livre raconte son voyage vers la rémission.

« Bonjour, je m’appelle Jim. Ceci est mon histoire. Je veux la raconter parce que le jour où mon monde a été secoué par la maladie, j’aurais aimé savoir où j’allais. J’aurais surtout aimé savoir que la vie continue, même avec un cancer. Que l’on continue à rêver, à s’aimer, à rire, à pleurer, à être juste soi, parfois si petit, parfois si fort. »

L’avis de Cassandre

J’aime beaucoup les écrits d’Alia Cardyn et ses travaux autour de la maternité, des femmes et de leurs droits. J’ai eu envie de découvrir cet album important sur le cancer pédiatrique car je savais que l’écrivaine trouverait les mots justes pour parler de ce sujet sensible.

Jim est un pré-adolescent qui s’apprête à recevoir un diagnostic lourd et effrayant, on lui annonce qu’il a un cancer. Il nous raconte le rendez-vous avec le médecin, le choc, la colère. Il nous parle de ses séances avec une psychologue qu’il surnomme Marinette la Coquette. On le suit dans son protocole hospitalier, pendant ses soins. Jim va rencontrer d’autres malades avec lesquels il va se lier d’amitié. J’ai été très émue par cet album et j’ai aimé la manière dont le sujet est abordé. Bien sûr, le récit est dur mais on ne tombe pas dans le larmoyant et à l’inverse, pas dans l’édulcoré non plus. Alia Cardyn parvient à expliquer le cancer, rassurer et nous montrer que la vie continue, qu’il y a des moments de bonheur, de rire, de partage, d’amour et d’amitié malgré la maladie. J’ai aussi apprécié la partie sur le fait que l’enfant n’est pas responsable de la maladie et sur l’acceptation de la question sans réponse « pourquoi moi ? ».

Un album bouleversant et essentiel pour sensibiliser sur la maladie et aussi pour pouvoir y faire face et accompagner un proche malade. Les illustrations de Nathaniel H’limi complètent parfaitement le texte.

La Traversée de Jim d’Alia Cardyn et Nathaniel H’limi, paru en mars 2024 aux éditions Robert Laffont, 72 pages, 14,90€

La forêt pour te dire de Martine Pouchain

Résumé

Louise, dix-sept ans, vit dans la forêt, petite sauvageonne éduquée. Elle n’a besoin de personne, ni d’une mère, ni d’un homme, ni de la société. La lumière du jour, l’humus des sous-bois, les baies qu’elle cueille pour se nourrir : cela lui suffit.

Jusqu’au jour où elle rencontre Paul, un jeune homme étrange tombé sur elle par accident. Avec lui s’agitent en elle toutes les choses qu’elle a fuies. Et des choses nouvelles, aussi…

L’avis de Cassandre

Louise et Paul ne se connaissent pas encore mais ils ont un point commun : la forêt. Louise, dix-sept ans, fuit un quotidien toxique et vit depuis quelques mois dans la forêt. La jeune fille sait chasser et connaît parfaitement la faune et la flore. Paul, plus âgé, cumule les emplois saisonniers, vivote ici et là et n’a que peu d’attaches. Se ressourcer dans la forêt lui est important. Un beau jour, nos deux protagonistes se rencontrent…

Chacun de nos héros essaie de fuir un quotidien difficile, des choses qu’ils ne parviennent plus à affronter. En voulant sauver Louise, Paul va aussi comprendre qu’il a besoin d’aide et leur rencontre va les faire mutuellement grandir. J’ai été conquise par la plume de Martine Pouchain. J’ai trouvé l’atmosphère très immersive et apaisante. Avec le bruit des oiseaux en arrière-plan, on se projette au cœur de cette forêt ressourçante. J’ai aimé suivre ces deux jeunes gens engagés et inspirants qui nous rappellent qu’on est peut-être en train de passer à côté de l’essentiel.

Dans La forêt pour te dire, on ne parle pas que d’environnement et de famille mais aussi d’amour, d’entraide, de bienveillance et de pardon. Voilà un beau et bon roman raconté par une plume pleine de lumière et de poésie.

La forêt pour te dire de Martine Pouchain, paru en janvier 2024 aux éditions Sarbacane, 336 pages, 17€

Pleurer pour un rien, c’est déjà beaucoup de Chloé Lume

Résumé

Le chemin en vers d’une jeune fille d’aujourd’hui tombée enceinte sans le vouloir

Il y a deux secrets dans la vie d’Adèle :

• un secret bien à elle : elle est enceinte de son amoureux, Nilo ;

• et un drame familial qui les dévore tous et s’apprête à ressurgir.

Alors, entre amour malmené, amitié combattive, drame familial et regard de la société, Adèle a-t-elle vraiment la place d’exister pour elle ?

Un premier roman en vers d’une maestria lumineuse.

L’avis de Cassandre

Adèle et Nilo, dix-sept ans, s’aiment profondément. Le couple s’est formé il y a quelques années et les deux adolescents sont très soudés. Jusqu’au jour où Adèle a un retard de règles, un doute croissant et puis, les deux traits verticaux sur le test de grossesse, tel un bouton « pause ». Le monde d’Adèle s’écroule. La jeune fille est perdue, ne sait pas quoi faire, ni à qui parler.

Dans la littérature Young Adult, il existe de nombreux livres qui abordent la thématique de grossesse non désirée. J’ai trouvé celui-ci particulièrement brillant et réussi. Premièrement, j’ai été conquise par la forme, il s’agit de prose en vers libres. On y trouve des pensées, des calligrammes, des échanges de SMS, aussi. Ce style me plaît car la lecture est rapide mais pas moins intense.

J’ai été touchée par Adèle, Nilo mais aussi par la famille d’Adèle qui est écrasée par le poids des non-dits et des blessures anciennes qu’on a voulu taire. L’interêt de ce roman n’est pas tant le choix final mais plutôt le cheminement pour y parvenir. Adèle se retrouve face à un choix qu’elle aurait voulu ne jamais avoir à faire. Chloé Lume retranscrit les émotions de la jeune fille avec beaucoup de sensibilité. Elle nous montre que choisir de poursuivre ou non sa grossesse est un choix définitif et extrêmement difficile. J’ai apprécié la documentation et la bienveillance autour de ce sujet sensible.

Pour conclure, j’ai dévoré ce roman en quelques heures et j’ai été bouleversée par la tempête que traverse le couple d’adolescents. J’ai grandement apprécié la présence de l’entourage et les précieux conseils qui leur sont prodigués. Une lecture essentielle et une plume douce et poétique. Un sans faute !

Pleurer pour un rien, c’est déjà beaucoup de Chloé Lume, paru en février 2024 aux éditions Sarbacane, 336 pages, 17€