Résumé
Quand la prison déchire une famille, les petits bateaux aident à passer le temps et les lettres envoyées pansent les plaies, tout doucement.
La vie de Max, sa sœur Florence et leur mère Joëlle est bouleversée le jour où leur père Giorgio est envoyé en prison pour braquage de banque. Des liens se fragilisent jusqu’à se rompre, tandis que d’autres se renforcent. Joëlle choisit de se reconstruire sans son mari et Florence refuse tout contact avec son père. Mais Max continue de répondre aux lettres de Giorgio et d’accepter les maquettes de bateaux qu’il construit en prison. Une promesse rythme leur correspondance, celle de faire le tour du monde en bateau. Seulement voilà, tous les bateaux ne prennent pas la mer… La finesse d’écriture de Germano Zullo et la tendresse des illustrations d’Albertine confèrent grâce et légèreté à un sujet qui est complexe à aborder avec les plus jeunes.
L’avis d’Audrey
Pour les enfants, la prison est un lieu abstrait où on enferme les méchants pour les empêcher de nuire à nouveau. Malheureusement, pour certains enfants, la prison est parfois le lieu où un parent est incarcéré.
Tous les bateaux ne prennent pas la mer est un titre où Giorgio le père est un bandit qui a pris vingt ans d’emprisonnement. Sa femme s’appelle Joëlle et ils ont deux enfants, Florence et Max. On suivra cette famille jusqu’à la fin de sa peine. En attendant, il y a le parloir, les lettres et les maquettes de bateaux que Giorgio fabrique et envoie à ses enfants. D’un côté il y a Max, le fils qui aime toujours autant son papa et rêve de naviguer avec lui. De l’autre, il y a Florence qui n’arrive pas à pardonner et avec qui le dialogue est rompu.
Cet album est difficile. Il aborde des thématiques complexes : les erreurs que commettent les adultes, l’incarcération, la séparation, la rancune mais aussi l’acceptation, le pardon et puis l’espoir. Ce titre s’adresse à des grands enfants, et d’ailleurs pas à tous les enfants car il peut être perturbant. Mais ce n’est pas une critique négative, bien au contraire. Ce titre est bien construit, intelligent et beau aussi car derrière les barreaux, il y a aussi l’amour. Enfin, les illustrations sont superbes, colorées, géométriques et immersives. Un album que je n’oublierai pas de sitôt.
Tous les bateaux ne prennent pas la mer de Germano Zullo et Albertine, paru en 2024 aux éditions La joie de lire, 88 pages, 24,90€