Catégorie : Littérature générale

Le sang des innocents de S. A. Cosby

Résumé

Le Sud n’a pas changé. Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu à Charon County, la terre de son enfance. Mais pour la communauté qu’il a juré de servir, la ligne Mason-Dixon existe toujours bel et bien, et Charon County est au sud de celle-ci. Et si l’élection de Titus a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui ne supportent pas de le voir endosser l’uniforme, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l’oppresseur. Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales. Jusqu’au jour où Lattrel, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. À mesure que les dissensions s’exacerbent, Titus est lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité.

L’avis de Cassandre

On ne tarit pas d’éloges sur S. A. Cosby et après avoir refermé Le sang des innocents, j’en comprends les raisons.

Dans le comté fictif de Charon, au Sud des États-Unis, nous rencontrons Titus, premier shérif noir des lieux. Sa nomination a suscité de nombreuses réactions, haine de la part des Blancs racistes, dédain de la part de certains Noirs qui l’accusent d’avoir « changé de camp » et pour d’autres encore, l’indifférence. Il règne donc un climat poisseux à Charon et chaque action de Titus entraine son lot de conséquences. Alors, quand une fusillade éclate au lycée, notre shérif n’aura pas le droit à l’erreur. Et quand il tire sur le fil de cette « presque banale » fusillade, c’est toute une pelote de purin qui vient avec…

Je ne m’attendais pas à aimer autant ce roman. En premier lieu, son personnage principal est admirable. Titus est un ex-agent du FBI qui est retourné sur sa terre natale pour épauler son père en convalescence. Est-ce bien la seule et unique raison de ce changement radical de carrière ? Titus est un homme qui se bat pour sa ville du Sud où Blancs et Noirs peinent toujours à cohabiter. A Charon, vivent des détraqués, des alcooliques, des fanatiques religieux, des péquenauds. Et pourtant, on perçoit l’espoir qu’il y place et son envie de faire le bien derrière l’insigne étoilé. Titus est un homme fort, intelligent, qui dissimule des fêlures, ne le rendant que d’autant plus attachant. Et sans oublier ses réparties dont je me suis délectée.

Le second point positif, c’est l’écriture immersive de Cosby. J’ai cru en cette ville, criante de vérité. Elle symbolise ce que les hommes ont de pire et de meilleur en eux. C’est aussi le reflet d’une Amérique fracturée qui porte les stigmates de l’esclavage et de la ségrégation. L’auteur arrive à retranscrire énormément cette ambiance particulière et moite.

Enfin, j’ai aimé ce mélange de roman noir, polar mais aussi roman social. Pour toutes ces raisons, Le sang des innocents est un coup de cœur. Il ne me reste plus qu’à découvrir les précédents romans de l’auteur !

Le sang des innocents de S. A. Cosby, paru en janvier 2025 aux éditions Pocket, 496 pages, 9,50€

La cadette de mes soucis de Marjolaine Solaro

Résumé

Un mariage heureux, un petit garçon en pleine santé, une petite fille en route, un film en préparation : tout sourit à Églantine, jeune réalisatrice ambitieuse. Alors qu’elle
maîtrise son quotidien au millimètre près pour tout concilier, une jaunisse nécessite son hospitalisation. Les spécialistes se succèdent à son chevet sans pouvoir identifier ce dont elle souffre, laissant planer des doutes sur sa santé et celle de son bébé.
La vie entière de la jeune femme se trouve chamboulée par cette mystérieuse maladie qui vient révéler des secrets familiaux inattendus. Églantine découvre que, trente ans auparavant, sa mère a perdu un bébé à sept mois de grossesse.
Y-aurait-il une funeste malédiction qui pèse sur les femmes de sa famille ? Si tel est le cas, comment peut-elle y mettre fin ? 

L’avis de Cassandre

Églantine, maman d’un petit Léo, a tout d’une business woman. Elle a toujours rêvé de réaliser son premier long métrage et on dirait bien que la chance de sa vie se présente. Et quand elle découvre sa seconde grossesse, elle accepte la nouvelle avec joie. Églantine est sur tous le fronts et travaille dur, peu importe si elle dort peu et s’oublie. Jusqu’à ce que son corps tire la sonnette d’alarme et qu’elle se retrouve hospitalisée pour grossesse à risque.

La cadette de mes soucis est un roman à différentes temporalités. Nous suivons la mère et la grand-mère d’Églantine également, chacune porte un lourd secret. Et vous vous en doutez, les non-dits ont des répercussions d’une génération à l’autre. J’ai aimé suivre ces trois générations de femmes autour de thématiques qui résonnent en moi. On y parle de grossesse, de maternité, de deuil. J’ai été bouleversée par le poids du secret que chacune porte sur ses épaules. On les pousse à taire la douleur, la mettre sous un tapis et contenir leurs émotions.

A l’image des autres romans de la collection Instants suspendus, j’ai dévoré cette histoire. Il y a une part d’intrigue bien dosée qui a rendu le roman captivant. Une belle découverte !

La cadette de mes soucis de Marjolaine Solaro, paru en janvier 2025 aux éditions L’Archipel, 352 pages, 19,90€

Shell Shock : Meurtre au Central Gutenberg de Mickaëla Watteaux

Résumé

Jeanne Duluc, jeune journaliste socialiste et féministe, s’est fait embaucher en ce début d’automne 1925 au Central téléphonique Gutenberg afin d’enquêter sur les difficiles conditions de travail des demoiselles du téléphone. L‘une d’entre-elles, Tatiana, est alors sauvagement assassinée. Ce meurtre, qui porte pour signature un masque déposé sur le visage défiguré de la victime, n’est pas sans rappeler celle du « Tueur des Halles », qui terrorise les femmes de la capitale depuis plusieurs mois. L’enquête est confiée à Paul Varenne, inspecteur dépendant à la cocaïne et à l’opium à la suite de ses blessures de guerre. Varenne ne croit pas à l’hypothèse du Tueur des Halles, ni même à la culpabilité de Mangrin, le gardien du Central téléphonique, rescapé des tranchées, sur lequel se portent les soupçons. C’est alors que survient un deuxième meurtre.
Dans le Paris des Années folles où se croisent artistes, écrivains, anciens combattants gueules cassées, dans un siècle où les femmes revendiquent l’égalité sociale, Varenne se lance dans une course éperdue pour identifier le tueur en série, alors que d’aucun autour de lui ne semblent finalement pas pressés de voir l’affaire élucidée.

L’avis de Cassandre

Embarquement immédiat pour le Paris des années folles !
Jeanne est une jeune journaliste qui s’est infiltrée au central téléphonique Gutenberg où elle endosse le rôle de demoiselle du téléphone. Son objectif est d’écrire et dénoncer les conditions terribles de travail de ces femmes. Son projet est vite avorté quand l’une de ses collègues est retrouvée sauvagement assassinée. Et ce n’est que le début d’une terrible série…

En parallèle, nous suivons Mathilde, psychiatre et amie de Jeanne et Paul Varenne, enquêteur en charge de l’affaire. L’immersion dans les années 1920 est immédiate. On découvre des Français qui multiplient les excès : fêtes, alcool, opium et cocaïne. On ressent cette fureur de vivre, d’oublier les horreurs de la grande guerre, de rattraper les instants de bonheur perdus. Pourtant, les stigmates de la guerre sont partout : stress post-traumatiques, névroses, cauchemars, violence, sans oublier les « gueules cassées » qui errent dans les rues. J’ai été très agréablement surprise par le volet historique de ce roman. Mickaëla Watteaux dépeint un Paris d’après-guerre réaliste, notamment la psychologie des personnages et les séquelles de 14-18.

Le deuxième point positif, c’est bien sûr l’intrigue. Celle-ci est bien menée et a su me tenir en haleine jusqu’à la fin. J’ai aimé suivre l’enquête de Paul Varenne, un homme abîmé depuis la disparition de sa compagne et en proie à des addictions. Et puis Mathilde, la psychiatre avant-gardiste et féministe que j’ai adorée.

Vous l’aurez compris, Shell Shock est un roman mi-historique mi-policier qui m’a fascinée. En plus du plaisir évident que j’ai pris durant cette lecture, ce titre m’a donné envie d’approfondir mes connaissances sur la première guerre mondiale. Enfin, cette sublime couverture est la cerise sur le gâteau !

Shell Shock : Meurtre au Central Gutenberg de Mickaëla Watteaux, paru en janvier 2025 aux éditions Hachette, 350 pages, 21,90€

More than words de Mia Sheridan

Résumé

Lorsqu’à onze ans, Jessica Creswell rencontra Callen Hayes, elle sut immédiatement qu’il était un prince brisé.

Son prince. Ils étaient devenus un refuge l’un pour l’autre, un havre de paix magique, loin de leur vie respective pertubée. Jusqu’au jour où Callen l’a embrassée – le premier véritable baiser de rêve de Jessica – puis a disparu de sa vie sans un mot.

Des années plus tard, nul n’ignore qui est Callen Hayes. Un compositeur consacré. Un bad boy tristement célèbre. Ce que personne ne sait c’est que sa musique est verrouillée profondément de l’intérieur, comme prisonnière de ses propres démons. Lorsqu’il s’exile en France pour tenter de se sortir de l’obscurité par l’alcool, Callen tombe sur la seule personne capable de redonner vie à sa musique. Jessica. Sa Jessie. Et elle a encore le goût, la fraicheur de la tendre innocence… et elle le rend fou de désir.

Mais ils n’appartiennent plus au même monde. Trop d’erreurs. Trop de secrets. Trop de mensonges. Tout ce qui leur reste, c’est cette attirance instinctive, ce désir, et quelque chose qui ressemble dangereusement à l’amour.

L’avis d’Audrey

Ayant lu la série Léo de Mia Sheridan en 2016, j’étais curieuse de lire More than words qui est sorti récemment. 

Dans ce roman, on rencontre Jessica Creswell et Callen Hayes, deux personnages que l’on suit de l’enfance à l’âge adulte, le destin les ayant séparés.

Adulte, Jessica a déménagé en France, son pays de cœur. Elle enchaine les petits boulots pour arriver à boucler les fins de mois. Et surprise, elle y croise Callen, devenu un célèbre compositeur. Callen ne la reconnaît pas lors de cette rencontre. Mais le destin les amène à se croiser à nouveau. 

J’ai aimé le décor dans lequel évolue nos deux personnages, notamment les châteaux français pleins de charme.

Nos deux personnages principaux ont une histoire touchante, ce livre est porteur de message contre la violence physique ou psychologique. C’était bien parti, mais j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, je n’avais pas mon engouement habituel pour reprendre la lecture ou je m’étais arrêtée, il m’a manqué un ingrédient pour réellement apprécier l’histoire.

Malgré un début prometteur, j’ai trouvé l’histoire très prévisible et certains passages longuets. J’ai eu du mal à m’attacher aux protagonistes.

More than words de Mia Sheridan, paru en septembre 2024 aux éditions Hugo Publishing, 18,50€

L’hôtel des oiseaux de Joyce Maynard

Résumé

1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les écologistes apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l’espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s’appellera désormais Amelia.
À l’âge adulte, devenue épouse, mère et artiste talentueuse, Amelia vit une seconde tragédie qui la pousse à fuir de nouveau. Elle trouve refuge à des centaines de kilomètres dans un pays d’Amérique centrale, entre les murs d’un hôtel délabré, accueillie par la chaleureuse propriétaire, Leila. Tout, ici, lui promet un lendemain meilleur : une nature luxuriante, un vaste lac au pied d’un volcan. Tandis qu’Amelia s’investit dans la rénovation de l’hôtel, elle croise la route d’hommes et de femmes marqués par la vie, venus comme elle se reconstruire dans ce lieu chargé de mystère. Mais la quiétude dépaysante et la chaleur amicale des habitants du village suffiront-elles à faire oublier à Amelia les tragédies du passé ? A-t-elle vraiment droit à une troisième chance ?
Dans ce roman américain foisonnant, Joyce Maynard, avec la virtuosité qu’on lui connaît, emporte les lecteurs sur quatre décennies. Riche en passions et en surprises, L’hôtel des Oiseaux explore le destin d’une femme forte et attachante, dont la soif d’aimer n’a d’égale que celle, vibrante, de survivre.

L’avis de Cassandre

Joyce Maynard fait partie des auteurs que je lis sans consulter la quatrième de couverture au préalable. Je n’ai pas lu tous ses romans mais un certain nombre et je suis admirative de son œuvre. Avec une aussi jolie couverture et un titre onirique, je ne pouvais que succomber.

Joan était une enfant lorsqu’elle a vécu un drame familial. Elle a alors dû vivre avec sa grand-mère et changer d’identité. Elle s’appellera désormais Amélia. Devenue adulte, la jeune femme est confrontée à d’autres drames qui lui donnent envie de mettre fin à ses jours. Finalement, elle se laisse porter et entame un voyage qui la mènera dans un petit pays d’Amérique centrale (fictif), au cœur d’un petit hôtel familial.

J’ai été emballée par la première partie consacrée à l’enfance et la vie aux Etats-Unis de la narratrice. J’ai retrouvé la plume caractéristique de Joyce Maynard et son talent de conteuse. Amelia, comme le lecteur, font la rencontre d’une multitude de personnages, souvent des clients de l’hôtel. Les descriptions des décors, de la faune et de la flore ont su m’émerveiller. Si ce roman a des qualités indéniables, il y a tout de même quelques points négatifs. J’ai trouvé qu’il était assez long et que les péripéties et révélations étaient inégalement réparties. J’ai aussi eu du mal à m’attacher à l’héroïne qui a pourtant vécu de nombreux drames mais que j’ai trouvé trop naïve et effacée. Il m’a manqué un ingrédient pour que je puisse ressentir plus d’empathie à son égard.

Pour conclure, il s’agit d’un bon roman mais j’ai largement préféré Où vivaient les gens heureux, un coup de cœur d’ailleurs !

L’hôtel des oiseaux de Joyce Maynard, paru en août 2024 aux éditions 10-18, 504 pages, 9,60€

Bûche glacée et coeurs fondants d’Anne Langlois

Résumé

« Bûche glacée et cœurs fondants » est le roman parfait pour les adolescents en quête d’une histoire d’amour délicieusement festive : 

Sous le charme de Lorenzo, un inconnu rencontré lors d’un co-voiturage, Prune s’invente une expérience de cuisinière (alors que sa seule expérience consiste à préparer des nouilles trop cuites et à regarder Top Chef). Le problème, c’est que Lorenzo travaille dans un restaurant quasi étoilé qui cherche justement du renfort pendant les vacances de Noël. Prune s’enfonce dans son mensonge et accepte le poste. Qui sait ce qui pourrait se passer dans l’arrière-cuisine…

L’avis de Cassandre

Prune est une étudiante en licence de lettres. Ce sont les vacances de Noël et elle décide de louer un chalet pour s’accorder un break. Une fois sur place, elle rencontre Lorenzo, un cuisinier dans le restaurant familial qui essaie de devenir étoilé. Complètement sous le charme, Prune s’invente une solide expérience professionnelle dans la restauration et accepte un poste en renfort. Le hic est qu’elle n’a aucune compétence en gastronomie !

Bûche glacée et coeurs fondants est un roman drôle qui met en scène une héroïne décalée qui s’enlise dans de vilains mensonges. On se demande jusqu’où elle ira et on ressent une certaine angoisse à l’idée qu’elle puisse être démasquée. Il faut dire qu’elle n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Ce côté mythomane m’a parfois un peu fait tiquer mais c’est aussi ce qui crée des situations rocambolesques. J’ai davantage apprécié Lorenzo, un jeune homme sensible qui dissimule de profondes blessures.

L’objet est très joli, il s’agit d’un livre relié à la couverture épaisse. Cela me rappelle les beaux livres de mon enfance. L’histoire se lit vite, les chapitres (il y en a 24) se dévorent, ils sont courts et addictifs. Pour conclure, sans révolutionner le genre, il s’agit d’une romance de Noël sympathique.

Bûche glacée et cœurs fondants d’Anne Langlois, paru en octobre 2024 aux éditions Nathan, 336 pages, 15,95€

La bibliothèque des petits miracles de Freya Sampson

Résumé

Les livres que l’on emprunte à la bibliothèque peuvent en dire long sur nous… Sur Mrs B., par exemple, laquelle n’est jamais satisfaite de ses lectures. Ou sur le vieux Stanley, qui n’en emprunte jamais aucun. Tout ce petit monde gravite néanmoins autour de la bibliothèque du village, leur refuge et leur paradis. Aussi quand, faute de budget, la commune annonce sa fermeture, les habitués poussent les hauts cris. Leur seul espoir réside en June, l’employée des lieux. Timide et solitaire, la jeune femme a toujours privilégié les livres à la vie. Dans le combat qui s’annonce, à eux de lui faire préférer l’inverse…

L’avis de Cassandre

June est une assistante bibliothécaire de vingt-huit ans. Elle a pris ce job quand sa mère est tombée gravement malade, laissant de côté ses rêves et ambitions. Elle mène une vie monotone et solitaire. Et quand son emploi est menacé et que la municipalité souhaite fermer la bibliothèque, le monde de June s’effondre. Mais une bande d’habitués est bien décidée à empêcher ce malheur d’arriver.

Je dois vous avouer avoir eu une crainte en démarrant ma lecture car j’ai peiné à entrer dans l’histoire. Mais une fois quelques chapitres passés, la machine se met en branle et j’ai été agréablement surprise par ce roman. J’ai aimé la thématique de la fermeture de la bibliothèque et tout ce que cela entraîne. J’ai découvert une June très investie dans son travail. J’ai adoré cette bande d’usagers qui décide de manifester et qui a plus d’un tour dans son sac. Cela crée des situations tantôt drôles tantôt touchantes.

Pour conclure, La bibliothèque des petits miracles est un roman feel good qui se lit facilement et qui met en lumière un métier aussi beau que nécessaire à la société.

La bibliothèque des petits miracles de Freya Sampson, paru en septembre 2024 aux éditions Pocket, 400 pages, 8,60€

La liberté est une île lointaine de Eleanor Shearer

Résumé

Caraïbes, 1834.
L’esclavage vient d’être aboli, mais dans les plantations de la Barbade, rien n’a vraiment changé. Rachel, qui vit dans la même plantation depuis sa naissance, est ainsi contrainte de travailler pour son propriétaire encore six longues années.
Pour elle, la liberté signifierait connaître le sort de ses enfants qui lui ont été arrachés au fil des années, même si la vérité s’avère insoutenable. Aussi, un soir de révolte, poussée par le désir de retrouver ses enfants, elle s’échappe.
Rachel entame alors un long et périlleux voyage qui la mènera de la Barbade à Trinidad en passant par la Guyane britannique, sur les traces de ses enfants disparus.
Eleanor Shearer est une écrivaine britannique, petite-fille d’immigrants caribéens venus au Royaume Uni en 1948.
Issue de la génération Windrush, Eleanor Shearer a toujours été fascinée par l’histoire des Caraïbes et s’est rendue à Sainte Lucie et à la Barbade pour interviewer des militants, des historiens et des membres de sa famille.
La liberté est une île lointaine, son premier roman, est le fruit de ses recherches.

L’avis d’Audrey

L’histoire débute en 1834, dans les Caraïbes. Rachel est une esclave qui travaille dans une plantation de canne à sucre depuis toujours. L’esclavage vient d’être aboli mais cela ne change en réalité strictement rien pour les esclaves. Un soir, Rachel prend son courage à deux mains et décide de fuir. Son objectif est de retrouver tous ses enfants qui lui ont été retirés un à un au fil des années. Nous suivons cette héroïne dans cette épopée incroyable.

La liberté est une île lointaine est un roman bouleversant. Rachel est une femme courageuse qui prend des risques importants. Elle est loin de se douter que son voyage va la mener sur différentes îles caribéennes. Lors de sa quête, elle va rencontrer de nombreuses personnes, bonnes comme mauvaises. J’ai été traversée par un flot d’émotions et j’ai à la fois ressenti la peur, le frisson, l’amour et la haine. Eleanor Shearer s’est inspirée de récits réels sur ces femmes esclaves à la recherche de leurs enfants. J’ai ainsi pu découvrir l’enfer de l’esclavage et des plantations.

Un roman poignant et bien écrit sur la liberté, un mot qui revêt de multiples définitions.

Je remercie Babelio et les éditions Charleston pour cette découverte.

La liberté est une île lointaine de Eleanor Shearer, paru en août 2024 aux éditions Charleston, 400 pages, 22,90€

La maison aux sortilèges d’Emilia Hart

Résumé

2019. Kate fuit Londres pour se réfugier dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre et son jardin envahi par les mauvaises herbes, ce havre de paix la protège de son compagnon violent. Kate sent toutefois qu’un secret s’y tapit… 1942. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Violet est cloîtrée dans le domaine familial, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu’un médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre. 1619. Altha connaît les secrets des plantes, savoir ancestral transmis de mère en fille. Nombreux sont les villageois à venir lui demander de l’aide. Pourtant, quand un fermier meurt piétiné par son troupeau, tous la pointent du doigt et l’accusent de sorcellerie. Trois femmes extraordinaires séparées par quatre siècles, qui puisent leurs forces dans le pouvoir de la nature.

L’avis de Cassandre

La Maison aux Sortilèges est un roman polyphonique qui met en scène trois femmes à trois époques différentes. En 2019, Kate est une jeune femme qui vit à Londres avec Simon, son conjoint violent. Elle décide de fuir et de se réfugier dans la petite maison léguée par sa grand-tante Violet, dans la campagne anglaise. En 1942, la fameuse Violet est une enfant qui ne sait rien de sa mère, décédée quand elle était bébé. Elle est bien décidée à découvrir quels secrets lui cache son père à son sujet. Enfin, en 1619, Altha est une femme qui attend son jugement, accusée de sorcellerie…

Je suis une grande fan de ce genre de récit où on suit les destins croisés de plusieurs protagonistes, à différentes époques. Emilia Hart aborde de nombreuses thématiques, en particulier celle des violences faites aux femmes. On se rend compte qu’à chaque époque, on retrouve ce même fléau sous différentes formes. Mais l’autrice ne compte pas faire de ses personnages de simples victimes mais au contraire, des héroïnes.

La nature et le vivant prennent une place prépondérante dans le récit. Les insectes et les corneilles jouent un rôle important. Il y a d’ailleurs une petite part de fantastique dans l’histoire, j’ai beaucoup apprécié.

Le style d’écriture est fluide, le roman se lit facilement et rapidement. Les chapitres sont bien équilibrés et on s’attache à ces trois femmes. Le suspense est bien entretenu jusqu’aux révélations finales. Pour conclure, j’ai passé un très bon moment de lecture et j’espère retrouver Emilia Hart dans un prochain roman.

La maison aux sortilèges d’Emilia Hart, paru en septembre 2024 aux éditions Pocket, 504 pages, 9,50€

Kiara tome 2 de Hazel Diaz

Résumé

Kiara a été élevée pour être une machine de guerre à la solde de son père, un chef de gang respecté. Lors d’une mission, elle croise le chemin du dangereux et charismatique Amir Ben Khalif.
Dès le premier regard, c’est l’explosion entre eux, mais elle est obligée de collaborer avec lui autour d’un mystérieux projet impliquant toutes les organisations mafieuses du monde.
Après avoir découvert ce secret, Kiara se rend compte qu’elle ne peut faire confiance à personne. Impossible de se fier à son père, ni à ceux qu’elle considérait comme des alliés.
Trahie, elle décide de faire cavalier seul pour mettre la main sur le dernier élément du puzzle. Elle se retrouve face à Amir, plus déterminé que jamais à devenir le grand gagnant de cette course au pouvoir ultime. Mais l’attirance fusionnelle qu’ils ressentent l’un pour l’autre pourrait remettre en question tous leurs projets…

L’avis d’Audrey

Nous retrouvons Kiara et Amir qui ont appris à se connaître et qui vivent maintenant avec leurs amis, devenus leur famille. 

Kiara découvre qu’Amir lui a caché un secret et qu’elle a été manipulée par tout le monde. Elle décide donc de faire cavalier seul car elle ne peut plus faire confiance à personne. 

Tout comme dans le premier tome, j’ai trouvé certaines répliques ou même certaines scènes un peu redondantes et cela m’a un peu plus dérangée. L’utilisation d’insultes m’a aussi lassée. Je conçois que les personnages de ce livre évoluent dans des gangs, mais lire les mêmes insultes trois fois sur la même page, cela alourdit la lecture.

Malgré ce bémol concernant le langage cru de l’histoire, j’ai aimé l’évolution des sentiments entre nos deux personnages principaux. Ils commencent (enfin) à admettre qu’ils s’apprécient, voire même davantage. J’ai aimé suivre l’évolution des relations qu’entretient Kiara avec ses amis rencontrés dans le premier tome mais aussi rencontrer les nouveaux amis qu’elle se fait dans ce roman.

J’ai aussi apprécié le fait de découvrir les origines d’Amir, son enfance mais aussi ses secrets qu’il dévoile progressivement à Kiara. 

En bref, c’est une lecture-détente facile à lire et sans prise de tête !

Kiara tome 2 de Hazel Diaz, paru en septembre 2024 aux éditions L’Archipel, 552 pages, 20€