La princesse Annika a vécu sa vie entière dans le confort et le luxe, mais elle n’est pas maîtresse de sa destinée. Le roi son père a prévu de la marier à un homme qu’elle n’aime pas. À des milliers de kilomètres de là, Lennox mène une existence rude. Il a voué sa vie à l’armée dahrainienne, animé par l’espoir de parvenir un jour à récupérer le trône qui a été volé aux siens. Mais quand, contre toute attente, l’amour vient frapper à leur porte, Annika et Lennox ne peuvent que suivre son appel…
L’avis de Cassandre
J’ai découvert la saga La Sélection au moment de sa sortie et il s’agissait d’un gros coup de cœur. La Sélection, c’est un peu ma Madeleine de Proust littéraire, celle qui me renvoie à mon adolescence. J’étais très impatiente de découvrir Mille battements de cœur et de retrouver les ingrédients qui me plaisaient tant : amour, têtes couronnées et un tas d’embûches.
J’ai rencontré deux personnages que tout oppose : Annika et Lennox. Annika est une princesse qui s’apprête à se marier à son cousin, pour répondre aux souhaits de son père, le Roi. Cette nouvelle est difficile à avaler, il faut dire que le cousin en question l’étouffe et l’empêche d’être elle-même. Annika rêvait tant d’un mariage d’amour… Lennox, lui, est soldat et vit au sein d’une communauté de marginaux. Son beau-père en est le chef et il lui en fait très sérieusement baver. Le but de cette communauté ? Récupérer le trône volé par la famille d’Annika. Vous l’aurez compris, nos personnages principaux vont rapidement se rencontrer !
J’ai adoré suivre Annika et Lennox, chacun mène un combat au quotidien. Annika doit se battre pour exister et être maîtresse de son destin. Lennox a déjà fait couler du sang et vu de nombreuses atrocités, il rêve que la guerre s’arrête et d’être libre. Les personnages secondaires sont très attachants également : le frère d’Annika, sa camériste, les compagnons d’armes de Lennox. L’histoire se lit très facilement, difficile de quitter l’univers de l’écrivaine. S’il m’a manqué la petite étincelle pour que cette lecture soit un coup de cœur, je suis ravie d’avoir retrouvé la plume de Kiera Cass et rencontré des personnages captivants !
Mille battements de cœur de Kiera Cass, paru en janvier 2023 aux éditions Robert Laffont, 553 pages, 19€
« EX SISTERE. Littéralement se manifester, se montrer. C’est de là que vient le mot existence. » Camille aime les livres plus que tout. Ils sont son refuge dans le fracas du monde. À vrai dire, le monde, elle le fuit. Tout bascule lorsque, dès son premier jour au service des archives des bibliothèques de la ville, elle découvre un mystérieux roman dans lequel apparaît mot pour mot un texte tiré de son journal intime. En réalité, le roman entier semble raconter la vie de Camille, incarnée par le personnage d’Alice. Profondément chamboulée, la jeune femme se lance à la recherche de l’auteur du roman, au risque de s’y perdre…
L’avis de Cassandre
Camille est une jeune femme qui arrive dans une nouvelle ville, avec sa petite valise. Elle va intégrer une colocation et un nouvel emploi. Son travail consiste à archiver des livres en bout de course, ceux dont les bibliothèques ne veulent plus. Alors qu’elle classe des ouvrages, Camille tombe sur un roman, intitulé « Si je n’existe pas ». En le feuilletant, elle remarque que certains passages ont été consignés dans son propre journal intime. Plus troublant encore, le roman semble parler de sa propre vie. Camille va embarquer dans une histoire rocambolesque.
Le moins qu’on puisse dire est que ce roman est parfaitement déroutant. Camille est un personnage singulier. Solitaire, voire parfois hostile à toute forme de socialisation, la jeune femme est rêveuse, toujours la tête plongée dans un livre. On la suit dans sa quête mouvementée de la vérité. Rapidement, l’atmosphère change, on sent que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans cette histoire. Qu’est-ce qui est réel dans ce roman ? Existe ou n’existe pas ? Pour le savoir, il faudra le lire !
Si je n’existe pas est un roman labyrinthique original. J’ai aimé les retournements de situation, les références littéraires, les personnages et la construction atypique du roman. Si la fin apporte des éléments de réponse, elle reste aussi relativement ouverte. Cela permet au lecteur de choisir le dénouement qui lui convient le mieux. Une lecture addictive, difficile à reposer !
Si je n’existe pas de Cat Kueva, paru en février 2023 aux éditions Robert Laffont, 304 pages, 18,50€
Lorsqu’au lendemain d’une fête Erica se réveille le corps recouvert d’insultes écrites au marqueur, elle comprend qu’elle a été agressée pendant son sommeil. Pire, elle réalise que son petit ami Thomas a participé à cette ignominie. Pour s’en sortir, elle convoque dans son esprit une héroïne de comics qu’elle a inventée. Que ferait Erica Strange ? Se taire ou se battre : elle va devoir choisir ! Erica Walker sera-t-elle la super-héroïne qu’elle a toujours voulu être ?
L’avis de Cassandre
Erica a emménagé il y a quelques mois avec sa mère à Bay City. Sans être populaire, elle est plutôt bien intégrée : elle a une amie proche, Caylee et un petit-ami, Thomas. En-dehors du lycée, Erica adore dessiner, elle s’imagine en Erica Strange, super héroïne dotée d’une cape et qui vit de grandes aventures. La vie de notre héroïne était plutôt banale jusqu’à cette terrible fête alcoolisée où elle se réveille nue, le corps criblé d’inscriptions faites au marqueur : insultes, dessins vulgaires. Que s’est-il réellement passé ? Thomas a-t-il participé à l’agression ?
Le récit est partagé entre la voix d’Erica et celle de Thomas. Dès le début, on a froid dans le dos et on ressent un profond malaise. On craint pour Erica et on a de la peine pour elle. Elle est une victime et à l’heure des réseaux sociaux, son calvaire ne fait que commencer. Je me suis profondément attachée à cette jeune fille, rêveuse, assez naïve en raison de son âge et de sa bonté. On espère à tout prix qu’elle fera lumière sur cette terrible nuit et saura se relever.
J’ai nettement moins ressenti d’empathie pour Thomas. On se demande quel rôle il a joué cette nuit-là et on le maudit pour sa passivité. Il ne se met pas à la place de celle qu’il prétend aimer. Il préfère se mentir à lui-même et défendre ses propres intérêts. Et encore, c’est le « moins pire » des personnages. Ceux qui ont participé à la soirée sont absolument abjects. Ils banalisent les faits, s’en amusent et à mille lieues d’en mesurer les conséquences. L’écrivaine parvient à retranscrire l’histoire d’une agression à travers les yeux des différents acteurs : la victime, les coupables et les personnes qui gravitent autour. Il y a ceux qui enfoncent davantage Erica, ceux qui en rient, mais aussi (fort heureusement), ceux qui agissent dans l’intérêt de la jeune femme. Les adultes seront aussi présents, au fil du roman, à l’image de leurs enfants.
Vous l’aurez compris, le sujet central du roman tourne autour de l’agression sexuelle. L’autrice parvient à traiter la thématique avec transparence et sensibilité. Elle nous pousse à réfléchir sur la définition d’un viol et ses contours souvent mal définis. Elle parle aussi d’autres sujets importants : l’amitié, le respect, la trahison, la pauvreté et aussi du fait de porter plainte et des difficultés qui en découlent.
Pour conclure, j’ai été très touchée par ce roman et par son personnage principal. Une fois commencé, il est difficile de s’arrêter même si on redoute parfois la suite des événements. J’ai adoré les planches de bandes dessinées intercalées entre les chapitres représentant Erica Strange. Enfin, je dirais que ce récit est difficile, qu’il peut heurter la sensibilité de certains lecteurs mais qu’il est très important.
L’éveil d’Erica Strange de Cassie Gustafson, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket Jeunesse, 448 pages, 18,90€
« Ne cherchez pas à comprendre comment nous savons que vous allez mourir, concentrez-vous plutôt sur votre manière de mener à bien votre existence. »
New York, la veille de la mise en fonction de Death-Cast… Orion Pagan vit dans la crainte de mourir, il s’est inscrit à Death-Cast pour cesser d’avoir peur. Valentino Prince vient juste de s’installer à New York prêt à mordre la vie à pleines dents. Lorsque Orion et Valentino se croisent à Times Square, c’est le coup de foudre. Mais les premiers appels de Death-Cast commencent à tomber, bouleversant leur vie : l’un a reçu l’appel, l’autre pas.
L’avis de Cassandre
J’ai découvert Adam Silvera avec son roman Plus heureux que jamais (tome unique) qui m’avait profondément ébranlée. Je poursuis ma découverte de l’auteur avec Le premier qui meurt à la fin, son dernier roman qui se déroule avant Et ils meurent tous les deux à la fin.
L’histoire se déroule en 2010, à New York. Orion et Valentino ne se connaissent pas mais ont un point commun. Les deux jeunes hommes sont à Times Square et participent à la soirée de lancement de Death-Cast. Ce programme est totalement novateur et va révolutionner votre mort. Les adhérents recevront un appel leur annonçant leur décès le jour-même. Flippant, non ? Adam comme Valentino ont pourtant des raisons bien personnelles d’y adhérer. Lorsqu’ils se rencontrent, il se passe clairement quelque chose entre eux, une véritable alchimie. Mais le calme sera de courte durée. L’un des deux reçoit un appel de Death-Cast, le tout premier appel de la firme, lui annonçant la fin de sa vie au cours de la journée. Comment alors une course effrénée pour la vie.
Si ce roman m’a un peu fait peur par sa taille (600 pages), je peux vous garantir qu’une fois commencé, il m’a été impossible de le quitter. Adam Silvera nous livre une histoire futuriste, addictive et angoissante. Death-Cast est-elle une invention révolutionnaire ou une vaste arnaque ? C’est LA question qu’on se pose durant toute notre lecture. J’ai adoré les choix de narrations de l’auteur. Nous suivons nos personnages principaux mais aussi d’autres personnages dont on ignore parfois quels rôles ils joueront dans l’histoire. J’ai aimé la façon dont tout s’imbrique comme les pièces d’un puzzle.
A travers cette lecture, j’ai retrouvé tous les ingrédients qui m’ont plu dans Plus heureux que jamais : des personnages attachants, le côté futuriste inquiétant, des faits historiques réels comme le World Trade Center, l’homosexualité et le coming out, l’acceptation de soi, la famille et l’Amour. Adam Silvera est indéniablement un excellent auteur de Young Adult à découvrir !
Octave est une énigme. Octave finit toujours par vous échapper. Mais que fuit-il ? C’est bien la question que se pose Vince, son ex-meilleur ami, son ex-amoureux. Vince qui ne parvient toujours pas à tourner la page. Pas plus que Marilyn qui s’efforce, elle aussi, de dépasser l’amour qu’elle a pour Octave et dont il n’a plus voulu.
Désormais étudiants, Vince et Marilyn aimeraient tant renaître. On leur avait promis tous les possibles. Avec les confinements, ils ne trouvent que des impossibles. Sans compter qu’Octave a décidé de reparaître…
L’avis de Cassandre
Octave est le dernier tome de la trilogie d’Arnaud Cathrine. Je n’ai pas lu Romance, le tout premier mais Les Nouvelles Vagues, le deuxième que j’avais adoré. Même si c’est mieux de lire l’ensemble, vous pouvez choisir de lire les romans séparément.
Nous retrouvons nos trois personnages : Vince, Marilyn et bien sûr, Octave. Nous sommes désormais au début de l’année scolaire 2020-2021 et nos étudiants vivent un nouveau confinement. Le roman est découpé en trois parties, chacune laisse parler l’un de nos personnages principaux. En premier, il y a Vince, qui n’a jamais oublié Octave et leur brève et intense histoire d’amour. Vince s’est inscrit en licence de lettres et passe la plupart de ses cours en distanciel. Le jeune homme vit seul avec sa mère et a rencontré son père (qu’il n’appelle pas « papa » mais « Paul Lartigue » pour la première fois, il y a peu.). Vince est un personnage aussi brut que passionné. J’adore son franc-parler, son côté tête brûlée et la relation qu’il a avec sa mère. Ensuite, il y a Marilyn, elle aussi écorchée par sa relation passée avec Octave. Elle vit désormais en colocation avec Titus, un étudiant qui n’a plus les moyens de vivre seul et de se nourrir. J’ai beaucoup aimé ce drôle de duo, leur humour mais aussi leur courage. Enfin, nous retrouvons Octave, personnage énigmatique et magnétique qui n’est pas aussi heureux qu’on pourrait le croire.
J’ai aimé ce roman car il sonne vrai. Arnaud Cathrine cerne parfaitement les adolescents et jeunes adultes d’aujourd’hui. J’ai aimé les retrouver en pleine période de confinement et mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Les thématiques sont cruciales : l’Amour, l’amitié, la solitude, l’homosexualité, la précarité, le suicide. Ces sujets sont abordés sans filtres et avec beaucoup de réalisme. J’adore la plume d’Arnaud Cathrine, il donne la voix aux jeunes d’aujourd’hui et on s’attache énormément à ses personnages.
Enfin, j’ai adoré les photographies, les définitions, la « médiathèque » des personnages, les petites notes en bas de page de Vince et les portraits de Marilyn. Cela apporte un vrai plus à l’histoire et l’immersion se fait d’autant plus.
Octave est donc un roman sur l’Amour et sur la vie. C’est beau, fort, poignant. Il faut lire cette trilogie !
Octave d’Arnaud Cathrine, paru en novembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 400 pages, 17,90€
Bonjour à tous, Le mois d’octobre s’achève et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été prolifique ! J’ai beaucoup lu, fait de belles découvertes et j’ai aussi un peu craqué en librairie (j’étais obligée !). Voici mes chroniques du mois :
Dans le bleu de Joyce Carol Oates
Jenna est une adolescente de quinze ans comme les autres jusqu’à ce qu’un accident de voiture où elle était passagère et sa mère conductrice tue cette dernière sur le coup. Jenna est grièvement blessée mais s’en sort tant bien que mal. Comment survivre lorsqu’on a perdu l’être qu’on aimait le plus au monde ? Comment redonner un sens à sa vie ? Jenna refuse de vivre chez son père qui a refait sa vie il y a quelques années et à qui elle n’a jamais pardonné d’être parti du cocon familial. C’est donc sa tante qui va la recueillir. Difficile d’accepter la situation et dans le fond, d’accepter d’être aimée. Jenna se réfugie « dans le bleu » c’est-à-dire, dans l’univers cotonneux des opiacés. Dans le bleu est un roman que j’ai trouvé réaliste. Il parle d’accident, de deuil, d’addiction et surtout, d’adolescence. Quand on est adolescent, on voit le monde à travers un filtre. On fait des choix, pas toujours bons et on peine à trouver sa place. Notre héroïne va devoir changer de lycée, tisser des liens et survivre à la tragédie qui lui tombe dessus. Elle est profondément en colère, parfois odieuse envers ceux qui l’aiment et veulent l’aider. Joyce Carol Oates tisse un portrait fidèle de l’adolescence, brute et brutale. Âmes sensibles d’abstenir, ce roman comporte des scènes difficiles mais hélas, réalistes. Un roman que j’ai aimé pour sa franchise et son côté « sans filtres ».
Dans le bleu de Joyce Carol Oates, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€
Hell de Magali Inguimbert
Lorsque nous faisons la rencontre de Jessie, l’adolescente se fait envoyer manu militari en avion chez sa tante par sa mère, dans un autre état des États-Unis. Jessie a obtenu des résultats scolaires médiocres et pour sa mère, il s’agit du dernier recours. Jessie est une jeune femme sombre, solitaire et qui préfère la compagnie de la musique à celle de ses pairs. On ressent immédiatement une profonde souffrance mais nous ignorons quels secrets elle cache en elle. Fort heureusement, notre héroïne solitaire va rencontrer Austin, un garçon de son âge qui la prend sous son aile et va l’aider à aller mieux. J’ai immédiatement accroché aux personnages, aussi bien Jessie qu’Austin. Les deux adolescents ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent. J’ai aussi apprécié la tante, l’oncle et les cousins de Jessie. La cohabitation n’est pas facile et fait souvent des étincelles. Cependant, on sent qu’ils ont vraiment envie d’aider Jessie mais ne la comprennent pas. La musique prend une place importante dans ce roman et j’ai adoré cette ambiance. Enfin, Magali Inguimbert aborde des sujets difficiles avec beaucoup de délicatesse. Hell est un joli roman avec des personnages attachants et une belle romance qui prend son temps.
Hell de Magali Inguimbert, paru en août 2022 aux éditions Hugo Publishing, 398 pages, 7,90€
La maison aux miroirs de Cristina Caboni
J’adore la littérature italienne et les romans qui se déroulent dans ce pays. Ce critère et la sublime couverture m’ont convaincue de lire ce roman. Milena est une jeune femme qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. Sa grand-mère est partie et a laissé son grand-père Michele seul avec sa fille (la mère de Milena) qui était encore bébé. La maman de Milena est décédée relativement jeune. Notre héroïne n’a donc pour famille que son grand-père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son père qui habite loin d’elle. Michele et Milena sont très complices et elle lui rend souvent visite à Positano dans sa villa surnommée La maison aux miroirs. Michele étant fragilisé et diminué, il fait faire des travaux, notamment dans son jardin. C’est durant le terrassement qu’ils découvrent un squelette, enfoui depuis des décennies. Que cache Michele ? Pourquoi sa femme est-elle réellement partie et qu’est-elle devenue ? Pour Milena, cette macabre trouvaille va aussi déterrer de sombres secrets. La maison aux miroirs avait tout pour me plaire : du suspense, des secrets de famille, les décors italiens et un début de romance. Pourtant, j’en ressors assez déçue. J’ai eu du mal à m’attacher à Milena, j’ai trouvé ce personnage plein de candeur et elle manquait pour moi de profondeur et de consistance. J’ai préféré Michele, ce grand-père qui a vécu trop de drames sans sa vie. J’ai aussi trouvé que le suspense ne prenait pas assez de place dans le roman. L’enquête piétine et les personnages secondaires ne cessent de dissuader Milena de déterrer les fantômes du passé. Cela manquait pour moi de crédibilité. Enfin, les thématiques sont trop nombreuses dans un roman assez court et ne sont donc que survolées, ce que je trouve vraiment dommage. Il s’agit malheureusement d’un rendez-vous manqué avec l’Italie pour moi !
La maison aux miroirsde Cristina Caboni, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 368 pages, 7,70€
1991 de Franck Thilliez
J’ai découvert Franck Thilliez avec Le Syndrome E en 2010. Je n’ai pas (encore) lu toute sa bibliographie mais je me suis toujours régalée avec ses romans. Franck Sharko, l’un de ses deux personnages principaux me plaît énormément, je prends un réel plaisir à le suivre dans ses enquêtes. 1991 est l’année de la première enquête de Franck Sharko au 36 quai des orfèvres. Il est à l’époque âgé de 30 ans et considéré comme un bleu. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé, gravement mutilé et dans une macabre mise en scène, c’est l’occasion pour Sharko de montrer de quoi il est capable. Ne soyez pas impressionnés par les quelques 550 pages que contiennent ce roman, je vous garantis que vous ne verrez pas le temps passer ! J’ai adoré me replonger dans les années 1990, sans Internet, sans téléphone portable et à éplucher les relevés France Télécom avec les enquêteurs. A cette époque, on commence seulement à parler d’ADN ! J’ai trouvé l’enquête passionnante, elle parle (entre autres) de magie, de mentalisme mais aussi d’identité. L’intrigue ne contient aucun temps mort et il m’a été difficile de reposer ce livre. J’ai aimé rencontrer ce jeune Sharko en début de carrière et le voir prendre de l’assurance au fil des pages. Encore une réussite signée Franck Thilliez !
1991 de Franck Thilliez, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 552 pages, 8,50€
Ma réputation de Gaël Aymon
Ce qui différencie Laura, quinze ans, des autres adolescentes de son âge, c’est peut-être le fait de traîner avec les garçons. Elle a plus d’affinités avec eux qu’avec les filles. Quand Sofiane, qui fait partie de sa bande, tente de l’embrasser et que Laura repousse ses avances, son monde s’écroule. Sa bande d’amis la rejette et Sofiane répand des rumeurs terribles sur elle. Très rapidement, elle devient la risée de tous et une véritable paria au sein de son lycée. Elle se retrouve complètement seule, moquée et insultée au quotidien. Et quand d’autres rumeurs apparaissent sur les réseaux sociaux, la situation devient rapidement incontrôlable. Chaque lycéen peut être confronté de près ou de loin au harcèlement scolaire. Ce roman, très court, en parle de manière concrète. On s’identifie aisément à Laura et ce qu’elle vit nous serre le cœur. Elle m’a fait beaucoup de peine et j’ai été touchée par le fait qu’elle ne parvient pas à parler à ses parents ni à ses professeurs. Gaël Aymon cerne bien les différentes catégories d’élèves confrontés aux problèmes : les harceleurs, les victimes et les lâches qui préfèrent se rallier aux harceleurs pour ne pas être harcelés. Un roman coup de poing qui dénonce le harcèlement scolaire !
Ma réputation de Gaël Aymon, paru en août 2022 aux éditions Gallimard, 144 pages, 6,40€
Napoli mon amour d’Alessio Forgione
La littérature italienne a toujours su me faire voyager et rien que la couverture de ce roman était un dépaysement. Amoresano, le narrateur, que tout le monde appelle par son nom de famille est âgé de 30 ans et a été marin pendant plusieurs années. Il s’est enrichi mais la terre napolitaine lui manquait trop. De retour chez ses parents, Amoresano se laisse vivre. Son pécule se réduit comme peau de chagrin. Il jette un œil nonchalant sur les offres d’emploi et préfère faire des grasses matinées, écumer les bars avec son ami Russo et assister à des matchs de football. Il déambule dans Naples, ville qui le captive jusqu’à rencontrer une jolie jeune femme, Nina, où le coup de foudre est réciproque. Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au narrateur, désabusé et sans aucun projet personnel et professionnel. J’ai trouvé le récit trop plat et relativement déprimant. Si je n’ai pas apprécié l’histoire d’Amoresano, j’ai néanmoins apprécié Naples, une ville que je rêve de découvrir pour ses ruelles, ses monuments et sa gastronomie.
Napoli mon amour d’Alessio Forgione, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,40€
L’amour de ma vie de Rosie Walsh
Emma et Leo forment un couple très uni. Ils sont mariés depuis plusieurs années et les heureux parents d’une adorable petite fille. Emma est une biologiste reconnue et Leo, un journaliste spécialisé dans la rédaction de nécrologies de personnes célèbres. Quand la maladie touche Emma, Leo décide de conjurer le sort en rédigeant la nécrologie anticipée de son épouse. Rapidement, Leo détecte des incohérences dans le passé d’Emma. Qui est réellement la femme qu’il a épousée ? Si l’histoire peut sembler assez classique en reposant sur des secrets et des mensonges, ce roman cache en réalité des thématiques singulières que je ne citerai pas, pour ne pas gâcher le suspense. J’ai adoré suivre nos deux personnages, Leo dans sa quête de la vérité et Emma qui porte sur ses épaules des secrets douloureux et indicibles. En parallèle, j’ai apprécié découvrir leurs univers et notamment leurs professions atypiques. L’amour de ma vie est un roman qui se dévore, notamment grâce à son suspense et à son alternance de points de vue. La fin est à la hauteur de mes attentes et de l’intrigue. J’ai passé un excellent moment de lecture ! Je remercie Babelio et les éditions Les Escales pour cette découverte !
L’amour de ma vie de Rosie Walsh, paru en octobre 2022 aux éditions Les Escales, 448 pages, 22€
Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai
J’ai reçu ce titre dans le cadre de la Rentrée Littéraire organisée par Lecteurs.com, je remercie donc leur équipe ainsi que les éditions Charleston pour cet envoi. L’Histoire n’a jamais été mon point fort, je me rattrape donc en lisant régulièrement des romans historiques. Celui-ci me faisait de l’oeil depuis sa sortie, je n’avais encore jamais lu de roman sur le Vietnam. Nous faisons la rencontre de Huong, douze ans dans les années 1970 et de sa grand-mère, Diêu-Lan. Celles-ci tentent de survivre aux bombardements et espèrent le retour de leur famille (dont les parents de Huong), partie combattre sur le front. Nous suivons les deux personnages féminins dans les années 1970 mais ces chapitres sont entrecoupés par des passages sur la jeunesse de Diêu-Lan, racontés à sa petite-fille. Ces périodes concernent les années 1930 à 1950 en particulier. Ces retours dans le passé permettent de mieux comprendre l’Histoire du Vietnam. Nguyễn Phan Quế Mai nous expose les conflits, la famine, la réforme agraire et la guerre du Vietnam. Je ne vous le cache pas, ce récit, bien que fictif, repose sur des faits historiques et il s’agit donc d’un texte difficile et parfois éprouvant. Le peuple vietnamien a vécu une succession d’atrocités dont j’ignorais la plupart. Huong et sa grand-mère sont des personnages très attachants et pleins de bonté et de sagesse. Même quand advint le pire, elles sont capables de faire preuve de pardon et de reconnaissance. Nguyễn Phan Quế Mai est une écrivaine talentueuse, une véritable conteuse d’histoire. Je recommande ce roman qui ne vous laissera pas indemne.
Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan (avis d’Audrey)
En commençant cette lecture, je dois avouer que je n’étais pas sûre du tout d’apprécier ce roman. Nous découvrons Elisabeth, une écrivaine, mariée et jeune maman d’un adorable petit garçon, Gil. Les premiers mois sont difficiles, éreintants et notre héroïne se sent déprimée. Désireuse de reprendre l’écriture de son troisième roman et de soulager sa charge mentale, elle recrute Sam, une étudiante, en tant que baby-sitter. Ces deux femmes n’ont pas le même âge, pas le même quotidien ni le même « statut social ». Pourtant, elles se lient rapidement d’amitié. Chacune arrive à un tournant de sa vie, en proie à des doutes et leurs présences mutuelles vont leur permettre de se confier. J’ai trouvé le début de ce roman assez long, c’est l’arrivée de Sam qui va heureusement donner une dynamique au récit. Les affinités sélectives n’est pas juste un roman d’amitié. Il parle de l’Amérique au sens large et de la lutte des classes. Les plus pauvres sont toujours plus pauvres et vice versa avec les plus riches. Le rêve américain n’existe plus depuis bien longtemps. L’époque actuelle est à l’uberisation et aux influenceurs des réseaux sociaux. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’une grande lucidité et avec un final réaliste.
Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan, paru en mai 2022 aux éditions Les Escales, 560 pages, 23€
Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid
Je ne connaissais pas Charlie Haid avant de lire cet ouvrage. Le mentalisme est une pratique qui m’a toujours intriguée et je n’ai pas hésité à me plonger dedans, afin d’en savoir plus ! Mon souhait a été exaucé, ce titre est une vraie mine d’informations. On y parle de mentalisme, de tours de magie, d’astuces pour booster sa mémoire (et enfin retenir des numéros de téléphone, par exemple). On a une partie plutôt théorie et une autre, basée sur la pratique. Vous pourrez tester des expériences avec vos proches. Celles-ci sont simples et bien détaillées. Vous allez pouvoir bluffer votre entourage, en un claquement de doigts ! Enfin, j’ai aimé l’humour de Charlie Haid et le côté ludique de son livre. Un ouvrage accessible et utile !
Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi
Keith Haring, le street art ou la vie, est le second roman graphique de la nouvelle collection de Hugo Publishing que je lis (le premier étant Looking for Banksy). Keith Haring est un artiste connu et je suis certaine que vous connaissez, a minima, ses petits bonhommes colorés, sans visages et en mouvements. Dans ce roman graphique, nous suivons Keith Haring de son enfance jusqu’à la fin de sa vie. L’artiste est né dans une petite ville de Pennsylvanie, à la fin des années 1950. Il a toujours adoré dessiner et l’art, en général. Dans sa jeunesse, il a côtoyé une secte religieuse puis, la drogue, avant de reprendre le « droit chemin » en partant pour New York et son école d’art. Il y fait des rencontres décisives et inspirantes. Keith va multiplier les expositions et les performances et commencer à être connu. A la fin des années 1980, il est frappé par une maladie qui explose aux Etats-Unis : le SIDA. Il décède en 1990, des complications liées à la maladie, à l’âge de 31 ans. Keith Haring a eu une carrière aussi courte que foisonnante. Paolo Parisi lui rend un très bel hommage à travers un roman graphique ultra coloré. L’univers graphique de l’auteur colle parfaitement avec l’univers de l’artiste. Un titre à découvrir !
Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni
Tout le monde a déjà entendu parler de méthode Montessori, de jouets ou encore d’école. En revanche, trop peu de personnes connaissent Maria Montessori. Elle est née en 1870, en Italie. A cette époque, peu de femmes travaillent et lorsqu’elles le font, elles exercent essentiellement des professions d’enseignantes, leurs perspectives étant très limitées. Maria est très intelligente et avant-gardiste. Elle n’a que faire des critiques et veut devenir médecin. Évidemment, le chemin sera semé d’embûches mais à 26 ans, elle est diplômée en médecine, et plus spécialement, en psychiatrie. Elle va travailler dans différentes cliniques et se rendre compte que ce qui l’anime, c’est de venir en aide aux enfants déficients mentaux. Quand ses pairs voient en eux des causes perdues et les isolent, Maria, invente, crée des outils et des jeux et une véritable pédagogie. Son but est de leur faire apprendre à leur rythme et à leur initiative et les amener vers la réussite. Maria Montessori ne s’arrête jamais, elle apprend constamment, fabrique, forme, voyage et ouvre de nombreuses écoles à travers le monde, jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme est épatante et un véritable modèle. Elle a consacré sa vie aux droits des femmes et des enfants et n’a jamais cédé face aux difficultés. Cette biographie est absolument captivante et contient de très jolies illustrations.
Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni, paru en septembre 2022 aux éditions Marabout, 176 pages, 20,95€
J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin
J’écoute, je trouve, est une collection des éditions Usborne qui nous plaît beaucoup. Mon fils de dix-huit mois adore les livre et est en pleine période des « livres sonores ». Celui-ci ne déroge pas à la règle, on l’aime beaucoup. L’histoire se déroule le jour d’Halloween. Les personnages, qui sont des animaux, se déguisent et se réunissent pour faire la fête. Sur chaque double-page, nous rencontrons un nouvel animal déguisé et une pastille sonore permet de leur faire faire un bruit : un hululement, un cri de sorcière ou encore, un hurlement de loup. Cet album est très amusant et nous avons apprécié l’univers de la nuit. En plus, il y a un petit jeu qui consiste à retrouver les citrouilles cachées sur les différentes pages. Un bel album sonore !
Faire découvrir un grand compositeur à un bébé ? Je suis totalement pour ! Cet album s’adresse aux tout-petits de 10 mois et plus. On y suit un orchestre d’animaux qui jouent des œuvres de Bach. Nous avons en tout cinq extraits que l’enfant peut écouter librement en appuyant sur une puce ronde. Les extraits choisis sont diversifiés et plairont au plus grand nombre. Les illustrations sont superbes, c’est toujours un plaisir pour l’enfant de reconnaître les animaux. Cet album plaira également aux enfants plus âgés car les personnages donnent des informations sur Bach. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres albums sur d’autres compositeurs comme Beethoven et Mozart !
Bonjour à tous, Le mois de septembre représente pour moi un tournant dans l’année, c’est le mois de la reprise, de la rentrée (dont littéraire), de l’automne également. Pour une raison que j’ignore, j’ai toujours trouvé cette période un peu stressante. Mais c’est aussi l’occasion de repartir sur de bonnes bases, de se lancer de nouveaux objectifs. Pour ma part, je me suis réinscrite au sport et je me rends compte que cela m’avait beaucoup manqué durant le COVID. Côté lecture, ma résolution est d’être plus assidue, notamment sur Instagram (@romansurcanape) et de vous parler davantage littérature via ce réseau. Trêve de bavardages, place à mes lectures du mois :
Le champion nu de Barry Graham
Je n’avais pas entendu parler du roman Le champion nu lors de sa parution à la rentrée littéraire 2021. De nature curieuse, j’ai eu envie de le découvrir à sa sortie en format de poche. Billy est le narrateur de l’histoire. Ancien boxeur écossais, il est devenu journaliste, spécialisé dans cette discipline. Billy a un projet : écrire un livre sur son ami et il l’espère, futur champion, Ricky Mallon. Billy va le suivre durant toute sa préparation jusqu’au fameux combat catégorie poids plumes. Le champion nu n’est pas seulement roman sur la boxe mais avant tout un roman sur la vie. Notre personnage principal fuit son quotidien, en particulier sa compagne qui souffre d’une maladie mentale grave. Il s’échappe de sa propre vie, rêve d’une relation amoureuse avec sa voisine. La boxe est finalement une métaphore de la vie courante : les combats, les coups, les victoires et les défaites. Le champion nu est un roman captivant, court mais avec des personnages profonds malgré tout. J’ai aimé le style d’écriture, brut, incisif, un véritable uppercut.
Le champion nu de Barry Graham, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 216 pages, 7,10€
Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore
Le 31 décembre 1982, Oona va célébrer le Nouvel An et son dix-neuvième anniversaire, simultanément. Elle participe à une soirée, entourée de son petit-ami et de ses amis. Rien ne se passe comme on le pourrait penser car, lorsqu’elle rouvre les yeux, elle se réveille dans le corps d’une Oona de cinquante et un ans, en 2015. A ses côtés, Kenzie, son assistant lui explique qu’à chaque anniversaire, Oona se réveille dans le passé ou dans le futur, durant une année. Cette situation relève purement et simplement du cauchemar. Nous allons donc suivre Oona, Kenzie et Madeleine, la mère de notre héroïne à différents stades de leur vie. Si j’ai eu un peu de mal à m’attacher à Oona, en particulier car je l’ai trouvée distante du lecteur et profondément seule, j’ai adoré la thématique du roman. A chaque anniversaire, comme Oona, on ne sait pas dans quelle année nous allons atterrir et encore moins, ce qu’elle nous réserve. Chaque année réserve son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. Oona essaye de modifier son destin mais finalement, est-ce réellement bien nécessaire ? Chaque action apporte des résultats en conséquence mais rien n’est jamais « parfait », on ne peut pas faire d’omelette sans casser d’œufs. Ce titre est une belle leçon de vie qui nous pousse à profiter de l’instant présent et à retenir le positif.
Oona et le sens de la vie de Margarita Montimore, paru en août 2022 aux éditions de l’Archipel, 512 pages, 22€
Riposte de Louisa Reid
Lorsque Babelio m’a proposé de recevoir Riposte de Louisa Reid dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée, je n’ai pas hésité une seule seconde. Il y a trois raisons à cela : un résumé alléchant qui promettait une histoire forte sur une thématique importante, la couverture très jolie qui révèle une héroïne qui se bat et enfin, le fait que Clémentine Beauvais en soit la traductrice. Aussitôt reçu, aussitôt commencé. Le style du roman n’est pas traditionnel, il s’agit de textes courts en vers libres aux titres évocateurs. Lily en est la principale autrice bien qu’on suive en parallèle le point de vue de sa mère, Bernadette. Lily est une adolescente de seize ans très malheureuse. Elle vit dans un foyer modeste où on survit plus qu’on ne vit. En surpoids, elle est la risée de son lycée et ne peut compter sur personne d’autre qu’elle-même. Elle est victime de harcèlement scolaire et ne peut plus sortir de chez elle sans se faire insulter et même pire. Lorsque la goutte de trop fait déborder le vase, le père de Lily l’inscrit à la boxe pour qu’elle puisse à la fois se défendre et retrouver confiance en elle. On pourrait penser qu’avec aussi peu de texte, on ne pourrait pas s’attacher pleinement à Lily. Et bien, il n’en est rien. Le choix de Louisa Reid est judicieux, chaque mot a son importance et nous nous attachons immédiatement à Lily. Je me suis sentie très en colère durant cette lecture. En colère contre la bêtise humaine, le système scolaire dans lequel elle évolue et cette terrible injustice. Ce roman comporte des scènes difficiles que vivent malheureusement de nombreux élèves. Louisa Reid aborde avec sensibilité le harcèlement scolaire et la grossophobie. J’ai également été très touchée par Benardette, cette mère aimante qui culpabilise d’exister et par son mari qui fera l’impossible pour protéger sa fille. Riposte est un roman important qui permettra, je l’espère, de changer les mentalités et prouver aux filles qu’elles existent et doivent se battre. Je remercie Babelio et les éditions Bayard pour cette touchante découverte.
Riposte de Louisa Reid, paru en septembre 2022 aux éditions Bayard, 256 pages, 14,90€
C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune
Tout commence par un bête accident. Une jeune femme entre dans une boulangerie en laissant son bébé dans la voiture, elle n’en a que pour cinq minutes. Pendant ces cinq malheureuses minutes, un véhicule va percuter le sien, stationné et le bébé sera grièvement blessé. Ce roman est scindé en deux parties. Dans la première, nous suivons tous les protagonistes touchés de près ou de loin par l’accident : la boulangère, le pompier, l’infirmier, l’assistante sociale, l’ex-compagnon, et bien d’autres. Chacun a son point de vue, souvent péjoratif concernant la jeune femme, prénommée Marie. Ils ne connaissent pas Marie ou alors très peu et apportent un jugement, tel une sentence. D’autres ont joué un rôle dans la vie de la jeune femme, sans jamais vraiment la connaître. Il faut dire que Marie est une femme mystérieuse, d’une grande beauté et les personnages, tour à tour, mettent leur petit grain de sel. Moins on connaît la personne et plus on a de préjugés envers elle ! Dans la seconde partie, c’est Marie qui parle. Elle narre son enfance, ses premiers émois, ses choix de vie qui font qu’elle est là aujourd’hui. Il s’agit presque d’un roman miroir car elle parle d’une majorité des personnages présents dans la première partie. En tant que lecteur, nous rassemblons les deux versions afin de nous constituer notre propre avis. Marie est une femme touchante qui a vécu des événements difficiles et qui a subi plutôt que d’avoir été actrice de sa propre vie. Les pages se tournent avec une rapidité déconcertante. J’ai trouvé ce roman choral original et captivant et j’ai adoré son dénouement !
C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune, paru en septembre 2022 aux éditions de l’Archipel, 272 pages, 18€
Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat
Caroline et Valentin, deux trentenaires, ont formé un couple durant six ans. Séparés depuis deux ans, ils ont pratiquement coupés les ponts. Mais un beau jour, Valentin propose à Caroline de partir en voyage, en Grèce, en souvenir du bon vieux temps. Intriguée, Caroline accepte rapidement. Ce roman contient plusieurs parties. La première est consacrée au voyage, nos personnages renouent, le temps y est comme suspendu. Dans un second temps, nous faisons marche arrière et nous nous attardons sur la rencontre du couple, les premiers émois, la passion et puis, la routine, la lassitude, la distanciation avant l’inévitable rupture. Enfin, la dernière partie concerne le retour de Grèce, l’Après. J’ai aimé suivre ces deux personnages, pleins de qualités et de défauts découvrir ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, dans les bons comme les mauvais moments. Caroline et Valentin m’ont plu, j’ai su m’identifier à eux et à ce qu’ils traversent. Ce roman n’est pas simplement une histoire d’amour, il parle de sujets graves et bien amenés. Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure et je dois dire avoir apprécié les choix de l’auteur qui sortent des sentiers battus. Un roman qui a su me conquérir !
Six ans vingt huit jours d’Antoine Raccat, paru en avril 2021 aux éditions Robert Laffont, 324 pages, 20€
Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi
Banksy est une véritable énigme contemporaine. Depuis la fin des années 90, l’artiste (ou groupe d’artistes ?) crée des œuvres urbaines. S’il y a plusieurs hypothèses plausibles, on ignore encore sa véritable identité. Looking for Banksy est un roman graphique qui se penche sur ce mystère. On rencontre une jeune femme, passionnée par Banksy qui arpente les rue londoniennes le soir, dans l’espoir de le démasquer. Un soir, ce n’est pas Banksy qu’elle rencontre mais un jeune tagueur. Ils se font arrêter par la police et écopent de travaux d’intérêt général. Nos deux héros se lient par la force des choses et la jeune femme va tout apprendre à son comparse sur l’artiste. Ce roman graphique permet à ses lecteurs de découvrir l’artiste de street art, en particulier ses techniques innovantes et ses engagements forts. J’ai trouvé très intéressant de découvrir des œuvres que je ne connaissais pas de l’artiste ainsi que le message qu’il a souhaité faire passer derrière. J’ai particulièrement aimé Slave Labour qui dénonce le travail des enfants et Flower Thrower où on voit un manifestant qui ne lance ni un projectile, ni un cocktail Molotov mais un bouquet de fleurs. Cette œuvre est un appel à la paix. Côté illustrations, j’ai trouvé qu’elles s’adaptaient parfaitement à l’univers de Banksy, un univers sombre et nocturne ainsi que des personnages qui rappellent les Comics. Pour conclure, une très belle découverte qui renforce mon attrait pour cet artiste hors normes.
Looking for Banksy de Francesco Matteuzzi et Marco Maraggi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€
L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan
J’ai lu de nombreux titres qui parlent de la Ségrégation et c’est une thématique qui m’intéresse fortement. J’ai découvert L’unique goutte de sang grâce à sa parution en format de poche. La fameuse « goutte de sang » fait référence à l’une des sordides lois Jim Crow qui part du principe qu’une seule personne de couleur noire dans l’arbre généalogique suffit à condamner toute la descendance à être considérée comme « colored » même si on a la peau blanche. Cette loi montre clairement la haine, l’absurdité et le profond racisme de cette Amérique de 1917. Sidney est un brave adolescent noir de Chattanooga. Il est victime d’une fausse accusation provenant de deux jeunes filles blanches. L’occasion est toute trouvée pour lyncher l’ensemble de la famille. Ses parents et ses sœurs meurent dans d’atroces souffrances tandis que lui réchappe à un destin funeste, grâce à un shérif qui n’approuve pas la Ségrégation. L’épopée de Sidney ne fait que commencer et elle sera semée d’embûches. L’unique goutte de sang est un roman difficile qui comprend des scènes insoutenables et malheureusement, elles ont existé. Le racisme n’a jamais disparu et le combat pour l’égalité n’est pas encore gagné. J’ai apprécié ce texte et certaines de ses scènes poétiques malgré leur noirceur. Un récit utile, pour ne jamais oublier…
L’unique goutte de sang d’Arnaud Rozan, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 272 pages, 7,40€
Faites votre glucose révolution de Jessie Inchauspé
Vous allez peut-être vous dire « tiens, encore un livre sur les régimes ? » et bien, pas du tout ! Jessie Inchauspé est biochimiste et chercheuse en nutrition. Elle a mené des expériences sur le glucose, notamment grâce à un capteur de glucose implanté à l’arrière du bras et qui permet d’indiquer son taux de glycémie à l’instant T. Ce merveilleux outil a permis de mieux comprendre ce que le sucre provoque dans notre corps. J’ai appris des choses pertinentes sur le sujet comme le fait que l’ordre dans lequel on mange nos aliments a un impact sur notre glycémie. Ou encore, comment réaliser un bon petit-déjeuner qui permet d’éviter les pics de glycémie et nous donner de l’énergie. Ces conseils sont intéressants et on peut les mettre en application très facilement. Ce livre m’a permis de prendre conscience de l’impact du sucre sur mon quotidien et comment faire pour améliorer mon alimentation sans restrictions particulières. Un titre très utile et pas du tout rébarbatif !
Bonjour à tous, Ça y est, les vacances sont terminées, place à la rentrée ! J’ai passé un très bel été, visité des librairies et craqué (un peu trop). J’ai adoré mes lectures du mois d’août que je vous laisse découvrir :
Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe
On ne présente plus la très célèbre série Lore Olympus, qui est une réécriture contemporaine de la mythologie grecque. Dans cet opus, nous retrouvons Hadès et Perséphone. Ils sont attirés l’un par l’autre mais de nombreux personnages ne l’entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour les séparer. J’ai adoré cette suite et surtout, voir l’évolution entre les personnages principaux. Les dessins et l’univers me plaisent énormément, en particulier les scènes qui se déroulent dans les Enfers. Le choix des couleurs est un vrai plus. Au sujet du rythme, je l’ai trouvé assez lent. Ce second tome ne se déroule que sur quelques jours seulement. Certains passages sont donc un peu plus longs, notamment les scènes et dialogues qui durent. Pour conclure, j’ai apprécié cette suite mais j’espère trouver un peu plus d’action dans le troisième opus !
Lore Olympus tome 2 de Rachel Smythe, paru en juillet 2022 aux éditions Hugo Publishing, 24,95€
Freshkills de Lucie Taïeb
Tout d’abord, je tiens à remercier Lecteurs.com et les éditions Pocket pour l’envoi de ce titre. Il s’agit d’un essai ayant pour inspiration, la décharge de Fresh Kills, située dans l’arrondissement de Staten Island, dans la ville de New York. Cette décharge à ciel ouvert a été active de 1947 à 2001 et dont la superficie était de près de 900 hectares et sa taille, en 2001, dépassait celle de la Statue de la Liberté. Je vous laisse imaginer ce tas d’immondices, cette pollution visuelle et olfactive pour les habitants… Aujourd’hui, les États-Unis ont lancé le projet de recréer un immense parc au-dessus de toutes ces ordures. Les déchets, eux, ne vont pas disparaître mais seront transférés dans un autre État… Lucie Taïeb nous offre un documentaire fourni qui nous ouvre les yeux et nous force à réfléchir sur la notion même du déchet. Vous vous dîtes certainement que vous triez vos déchets et faites un geste pour la planète mais, savez-vous ce qui est réellement recyclé et ce qu’il advient de ce qui ne l’est pas ? Peut-on faire quelque chose pour diminuer le contenu de nos poubelles ? Un récit coup de poing actuel à lire urgemment !
Freshkills de Lucie Taïeb, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 128 pages, 5,95€
Les cinq règles du mensonge de Ruth Ware
J’ai lu tous ces romans traduits en France de Ruth Ware et j’étais impatiente de découvrir Les cinq règles du mensonge. Le jeu du mensonge est l’activité préférée d’Isa et de sa bande : Kate, Fatima et Thea. Les adolescentes sont lycéennes dans un pensionnat et mentent comme elles respirent. Seize ans ont passé et les amies se sont perdues de vue, jusqu’au jour où Kate les appelle, elle a besoin d’elles. Isa, l’héroïne du roman, n’hésite pas une seconde avant de prendre le premier train. Que réservent ces retrouvailles ? Qu’arrive-t-il à Kate ? Et surtout, que s’est-il réellement passé seize ans plus tôt pour que les amies s’éloignent ? J’ai trouvé ce roman addictif et j’ai adoré l’atmosphère. Kate réside dans un vieux moulin en décrépitude, en marge d’un petit village anglais. On sent que les habitants ne voient pas la bande d’un bon œil et on s’interroge sur leurs (affreux) petits secrets. Malgré son gros volume, ce roman se dévore et a occupé mes soirées d’été. Lire Ruth Ware est l’assurance de passer un excellent moment, rempli de suspense !
Valentin Lemonnier est un élève de quatorze ans. Comme tous les jeunes Français de son âge, il doit effectuer un Service Public Obligatoire (SPO). La demande se fait un peu comme sur Parcours Sup, on renseigne ses vœux sur une plateforme et on obtient son affectation, quelques mois plus tard. Valentin va avoir la (mauvaise) surprise d’être affecté dans une unité Alzheimer atypique à Boulogne-sur-mer, loin de chez lui. Comme le dit si bien le dicton « Dans le Nord, on pleure deux fois, quand on arrive et quand on repart ! ». Que vous dire si ce n’est que j’ai tout aimé dans ce roman ? Valentin est un personnage singulier, sensible, consciencieux et malicieux à la fois. J’ai adoré sa répartie, son grand cœur et sa candeur de jeune adolescent. L’univers m’a mis du baume au cœur. Notre héros intègre un drôle de centre. Les pensionnaires, atteints de la maladie d’Alzheimer, évoluent dans un village reconstitué qui les rassurent car il leur rappelle leur enfance. Valentin rejoint l’unité des années 1960-1970. Il ne restera pas longtemps insensible à Françoise Hardy et à cette belle époque. Enfin, j’ai adoré la forme du récit : un rapport de stage où Valentin confie ses émotions et prend du recul, analyse certains moments-clés de cette expérience qui le changera à jamais. Un roman très bien écrit, addictif et une magnifique histoire de partage et de transmission. Pour ma part, c’est un coup de cœur !
Âge tendre de Clémentine Beauvais, paru en juin 2022 aux éditions J’ai lu, 416 pages, 8,40€
Doucement renaît le jour de Delphine Giraud
Connie est fleuriste. Depuis quelques temps, elle fait son jogging. Mais ce matin, un cycliste manque la percuter et cet incident fait remonter des bribes de souvenirs datant de sa petite enfance. Connie sent qu’il y a quelque chose et qu’il va falloir creuser. Elle va rapidement découvrir qu’elle n’est pas fille unique mais qu’elle a un frère, plus jeune, qu’un accident a laissé lourdement handicapé. Ce frère retrouvé s’appelle Mat et vit dans un institut. Comment ses parents ont-ils pu lui cacher dissimuler une chose pareille ? Connie va réapprendre à connaître Mat, celui qu’elle avait oublié. Doucement renaît le jour est une très belle histoire qui parle des secrets de famille qui nous rongent, du pardon, de la reconstruction et de l’acceptation. J’ai été très touchée par cette histoire lumineuse qui parle du handicap avec pudeur et délicatesse. Je suis ravie d’avoir pu découvrir la jolie plume de Delphine Giraud.
Doucement renaît le jour de Delphine Giraud, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 416 pages, 7,95€
La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine
En cette rentrée littéraire, j’ai eu le plaisir de lire La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine. On y rencontre Alexandre Dreamsen, un astronome en pleine mission. Avec une poignée d’autres scientifiques, une infirmière, une cuisinière et un conducteur de dameuse surnommé Shogun, la petite équipe vit dans une station d’observation alpine, a plus de 2000 mètres d’altitude. Problème : les conditions météorologiques sont catastrophiques et il se pourrait que l’équipe ne puisse pas redescendre à la date prévue. J’ai aimé l’univers de l’astronomie, des étoiles et l’environnement du roman : les personnages sont isolés, en haute montagne et sous une neige des plus abondantes. Je m’imaginais dans cette espèce de capsule, coupée du monde et où le temps y est suspendu. En revanche, j’ai moins aimé le personnage principal, j’ai peiné à éprouver de l’empathie pour lui. Alexandre est âgé de 50 ans, il vient de divorcer après avoir commis un adultère et ne semble éprouver aucun regret. Il se remet peu en question et se lamente beaucoup. Il va heureusement tirer certains enseignements de Shogun, que j’ai adoré pour son franc parler. Enfin, j’ai aimé l’écriture de Maxence Fermine, toujours poétique et l’intérêt suscité pour l’astronomie, en particulier un événement rare, le vortex polaire, très bien explicité. Pour conclure, un roman qui sort des sentiers battus et qui m’a offert une parenthèse lactée.
Le goût des mochis au Kouign Amann de Mary Ann P. Mikael
Voilà un roman que j’avais hâte de débuter et que j’ai décidé d’emporter avec moi… en Bretagne ! J’y ai rencontré deux personnages. Louisa, une trentenaire proche du burn-out et qui décide de profiter de ses congés imposés par son patron pour rejoindre sa soeur qui a émigré au Japon. Emmanuel, lui, a vécu un drame et se retrouve embarqué de force par sa nièce, au Japon. J’ai beaucoup aimé les personnages qui vivent chacun un moment difficile et ont besoin de se ressourcer. Leurs nièces (Française pour Emmanuel et Japonaise pour Louisa), sont adorables et lumineuses. Ce roman est un joli voyage japonisant qui permet aussi de prendre du recul face à certains problèmes de la vie courante. J’ai adoré les rencontres que font les personnages au fil des chapitres et imaginer la beauté des paysages. Un roman court et addictif qui m’a fait beaucoup de bien.
Le joli mois de mai s’achève, il aura encore été riche en découvertes ! J’ai lu de vraies pépites que je vous présente immédiatement :
Le cas Victor Sommer de Vincent Delareux
Le cas Victor Sommer est un thriller dont j’ai entendu beaucoup de bien. La couverture m’interpellait et m’évoque le vernis qu’on gratte et qui dévoile autre chose dessous. J’ai donc fait la rencontre de Victor Sommer, trente-trois ans qui mène une vie pour le moins inhabituelle. Il n’a aucun ami, pas d’emploi et vit seul avec sa mère. Ses seules interactions avec le monde extérieur sont d’aller acheter le journal quotidien au kiosque et sa séance hebdomadaire avec son psychiatre. J’ai très vite ressenti l’ambiance oppressante et étouffante dans laquelle baigne Victor. Sa mère est possessive et régit la vie de son fils de A à Z. Il n’a aucune autonomie, aucun plaisir, aucune relation sociale. La moindre amorce de quoi que ce soit retombe comme un soufflé. Cette mère contrôle absolument tout. Mais un jour, celle-ci disparaît et Victor, lui, renaît. Ce roman noir est aussi court qu’efficace. J’ai beaucoup aimé les thématiques abordées et le personnage de Victor, énigmatique. Si je m’attendais plutôt au dénouement, j’ai trouvé qu’il était parfaitement adapté à cette histoire. Le premier roman de Vincent Delareux est très réussi et je lui souhaite de connaître un joli succès !
Le cas Victor Sommer de Vincent Delareux, paru en mai 2022 aux éditions L’Archipel, 208 pages, 18€
Duchess de Chris Whitaker
Cela faisait bien trop longtemps que je n’avais pas lu de roman des éditions Sonatine et je suis ravie d’avoir pu découvrir Duchess. Duchess, c’est le drôle de prénom de notre héroïne de treize ans. Son quotidien n’est que misère. Elle ignore l’identité de son père et sa mère est incapable d’assumer son rôle. Chanteuse dans des bars, alcoolique, éternelle absente. Duchess s’occupe donc de son jeune frère de cinq ans, Robin et chaparde à gauche et à droite afin de se nourrir. La jeune fille s’est donc endurcie et se décrit comme une hors-la-loi. Elle n’a peur de rien, n’a pas sa langue dans sa poche et est prête à prendre des risques incommensurables. Sa force mêlée à l’innocence de son jeune âge nous touchent énormément. Au fil de l’histoire, une enquête policière prend place, menée par Walk, un homme abîmé par la vie, les épreuves et aussi la maladie qui le tue à petit feu. Duchess est un roman unique pour ses personnages, malmenés par la vie, par le désespoir et une profonde misère mais beaux à la fois. On ressent des émotions fortes derrière ce récit sombre et difficile. L’écriture de Chris Whitaker est magnifique, il a un vrai talent de conteur. Pour conclure, Duchess est un roman à ne pas manquer !
Duchess de Chris Whitaker, paru en mai 2022 aux éditions Sonatine, 528 pages, 23€
Plus heureux que jamais de Adam Silvera
Si vous aviez un super-pouvoir, serait-ce celui d’oublier un événement tragique ou difficile afin d’être plus heureux ? Cela est possible grâce à l’institut Leteo. Celui-ci peut effacer des souvenirs de votre mémoire ou les façonner de sorte à ce que vous vous sentiez mieux. Aaron est un adolescent qui s’intéresse à cet institut. Il faut dire que ces derniers mois ont été insoutenables depuis le suicide de son père et sa propre tentative. Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue au risque de vous spoiler. J’ai été très touchée par Aaron, un adolescent au mal-être profond ainsi que les personnages secondaires. Le sujet principal m’a plu et m’a fait réfléchir sur l’idée de pouvoir effacer ou modifier des souvenirs mais aussi sur la quête du bonheur. J’ai été parfaitement convaincue par l’écriture d’Adam Silvera que je découvre avec ce roman. Un sujet très bien abordé et un récit qui se conclue par deux fins, à vous de choisir celle que vous préférez. Pour conclure, ce roman est une vraie réussite !
Plus heureux que jamais de Adam Silvera, paru en février 2022 aux éditions Robert Laffont, 371 pages, 17,90€
La pie voleuse d’Elizabeth Day
Je suis avec attention les parutions d’Elizabeth Day et je n’ai donc pas hésité une seule seconde à lire La pie voleuse. Nous rencontrons Marisa, une jeune femme à l’enfance malheureuse et aux rencontres amoureuses désastreuses. Un jour, elle fait la rencontre de Jake et la vie semble enfin lui sourire. Les amoureux emménagent et rêvent rapidement de fonder une famille. Mais voilà que les salaires du couple ne suffisent plus à rembourser le prêt de la maison et qu’ils décident d’en louer une partie. Leur locataire, Kate, semble parfaite pour vivre avec eux. Mais au fil des jours, tout se gâte… Vous l’aurez compris, La pie voleuse est un thriller domestique qui se déroule presque exclusivement en huis-clos, pour notre plus grand plaisir. Elizabeth Day joue avec les apparences et nous réserve de nombreux retournements de situations. C’est ce qui me plaît particulièrement avec ce genre de récit, on ne sait jamais comment cela va se terminer ! Outre le suspense très bien entretenu, j’ai aimé les thématiques du récit à savoir la notion de couple, le désir d’enfant ainsi que la Gestation Pour Autrui (GPA). Si vous aimez les thrillers psychologiques et domestiques, ce roman est fait pour vous !
La pie voleuse d’Elizabeth Day, paru en avril 2022 aux éditions Belfond, 352 pages, 22€
Antoine de Christian Blanchard
Antoine, personnage principal de ce roman, n’a tiré que des mauvaises cartes dans sa vie. Enfant unique et taiseux, il subit, les violences de son père, bourreau et alcoolique. Sa mère, soumise, n’arrive pas à protéger son enfant et elle-même subit des sévices. Le licenciement de son père va conduire la famille à un drame irréparable. Antoine, désormais orphelin, va alors connaître l’enfermement, les foyers et famille d’accueil, les violences de l’enfance ne sont finalement que les prémices d’une vie de malheur et de misère. Ce roman noir est difficile à lire car, même s’il s’agit d’une œuvre de fiction, on sait que des enfants vivent l’indicible. On s’attache à Antoine et on s’offusque des injustices dont il est victime, encore et toujours. On espère, au fil des pages, qu’il trouvera le répit et la paix. Je suis ravie d’avoir enfin découvert la belle plume de Christian Blanchard. Une histoire qui ne laissera personne indemne.
Antoine de Christian Blanchard, paru en mars 2022 aux éditions Belfond, 304 pages, 19€
Tokyo Forever de Emiko Jean
Izumi Tanaka est une adolescente américaine de dix-sept ans qui vit seule avec sa mère. Elle ignore l’identité de son père jusqu’à ce qu’elle découvre un mot de lui laissé dans un livre appartenant à sa mère. Notre héroïne et ses meilleures amies (asiatiques, comme elle !) vont rapidement remonter à lui et découvrir qu’il n’est autre que le Prince héritier du Japon. Izumi va prendre contact avec lui et son père lui propose rapidement de séjourner au Japon. Tokyo Forever est un roman léger qui m’a conquise. Izumi est une héroïne assez maladroite et très attachante qui va avoir beaucoup de mal à se plier aux coutumes japonaises. Il faut dire qu’entre les Etats-Unis et le Japon, c’est véritablement le choc des cultures ! Ce roman m’a rappelé le Journal d’une princesse de Meg Cabot, la série de mon adolescence. J’ai adoré le voyage au Japon, en particulier à Kyoto, ses temples et sa flore luxuriante. Izumi m’a fait rire, elle cumule les gaffes et cela ne la rend que plus sympathique à mes yeux. En bref, un roman idéal pour se détendre et passer un agréable moment.
Tokyo Forever de Emiko Jean, paru en avril 2022 aux éditions Nathan, 336 pages, 16,95€
Le cinéma de rêve face à la mer de Holly Hepburn
Gina est une jeune femme qui réside à Londres. Comme son prénom le laisse présager, elle a des origines italiennes du côté de ses grands-parents. Ceux-ci résident en Cornouailles et ont besoin d’elle depuis que Nonno, son grand-père s’est cassé la jambe et peine à tenir la Gelateria. Gina n’hésite pas à tout plaquer et se donne trois mois pour rétablir la situation. Il est inenvisageable pour elle que le magasin de glaces ferme ses portes. Pour ce faire, elle va devoir apprendre le métier et redoubler de créativité pour moderniser les lieux et attirer les clients. D’ailleurs, cette Gelateria est implantée dans un cinéma de style Art-Déco qui fait grise mine. C’est donc un double-défi qui attend notre héroïne. Je classerai sans hésiter ce roman parmi les feel good books. L’histoire est plaisante, on sent les saveurs de l’Italie dans ce décor balnéaire. Les personnages sont très attachants et nous avons droit à des scènes romantiques. Ça ne sera pas un roman inoubliable pour moi car de nombreuses scènes sont prévisibles mais j’ai passé un bon moment. Une lecture parfaite pour une journée à la plage.
Florence est l’héroïne de ce roman et elle est pour le moins singulière. Plutôt solitaire, elle a ouvert, il y a une dizaine d’années, une boutique qui célèbre l’art japonais, l’origami. On peut y acheter de précieux papiers, des origamis déjà réalisés, participer à des ateliers ou passer de précieuses commandes pour un événement. Si son métier la comble, on sent un grand mal-être en elle. Qu’a-t-elle bien pu vivre il y a des années qui lui laisse encore tant de séquelles émotionnelles ? Il faudra lire ce roman pour le découvrir. J’ai adoré le personnage de Florence, son histoire a créé un véritable tsunami d’émotions en moi et m’a ébranlée. Les personnages secondaires sont très chouettes : la jeune sœur de Florence et son fils Solal qu’elle élève seul, Raphaël, l’étudiant qu’elle embauche à mi-temps ou encore Vincent, le client énigmatique. Origami Blues est un roman fort, merveilleusement bien écrit. S’il y a beaucoup de « hasard », j’ai aimé ce parti pris qui n’a rendu l’histoire que plus belle. Pour moi, cette lecture a été un immense coup de cœur !
Origami Blues de Sarah Clain, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 224 pages, 7,10€
Le sens de nos pas de Claire Norton
J’ai découvert Claire Norton il y a quelques années avec Malgré nous… que j’avais fortement apprécié. Je suis ravie d’avoir poursuivi cette rencontre avec Le sens de nos pas. Dans ce roman, nous découvrons Auguste, un vieux monsieur veuf, solitaire et assez malheureux ainsi que Philomène, une adolescente dont la mère vient de mourir. Ces deux personnages qui n’ont rien en commun vont bien entendu se rencontrer. Et si la différence d’âge est importante, ils ont bien plus de points communs qu’ils ne le pensent. Philomène a un objectif : découvrir ce qui a réellement causé le décès de sa mère. Auguste lui, aimerait profiter de sa (fin de) vie, faire ce qu’il n’a jamais osé faire auparavant et fuir son quotidien. J’ai adoré ce duo détonnant et surprenant. Nos deux personnages sont très attachants et vont faire des rencontres qui vont bouleverser le sens de leur vie. Les personnages secondaires m’ont, eux aussi, beaucoup plu et apportent un vrai plus à l’histoire. Claire Norton nous offre une belle histoire, riche en émotions.
Le sens de nos pas de Claire Norton, paru en avril 2022 aux éditions Robert Laffont, 432 pages, 19,90€
After, tome 1 (roman graphique) de Anna Todd
Qui ne connaît pas encore After, la série phénomène ? J’ai lu les romans que j’ai adorés ainsi que l’adaptation cinématographique. J’avais très envie de me replonger dans l’univers d’Anna Todd et je trouve cette adaptation en roman graphique très bonne. Tessa est une jeune fille qui quitte le domicile familial pour l’université. Elle rencontre rapidement Hardin, un jeune homme franchement détestable qui la prend immédiatement en grippe. J’ai adoré ce côté bad boy qui ne laissera pas la sage Tessa insensible bien longtemps. Les illustrations sont fidèles à l’histoire, à ses personnages et sont très jolies. J’ai trouvé que ce roman graphique était aussi bon en tant que « complément » à la série que pour la découvrir. Vivement la suite !
Je suis depuis quelques temps les parutions de la collection Les tout-doux des éditions Usborne. Elles rencontrent toujours un grand succès à la maison. J’étais impatiente de découvrir cet album mettant en scène un daim, un animal peu répandu dans la littérature jeunesse. J’ai aimé les illustrations de l’animal dans son milieu naturel. Le tout-petit peut toucher différentes textures sur le corps du daim : le ventre rêche, les oreilles douces ou les bois lisses. Ce que j’ai moins apprécié dans ce titre, c’est que les parties à toucher sont relativement petites, notamment les sabots du daim. Ce n’était donc pas facile pour les petites mains de toucher les parties texturées.
Où est mon daim ? de Fiona Watt, paru en mars 2022 aux éditions Usborne, 10 pages, 7,95€
Pourquoi je dois aller me coucher ? de Katie Daynes
Cet album fait partie de la collection « C’est quoi ? » qui répond à des questions sur un thème précis avec des rabats à soulever, révélant les réponses. Le sommeil est un sujet souvent compliqué chez les enfants. Ils le voient un peu comme une punition ou une perte de temps, les empêchant de jouer et de découvrir le monde. Ce titre permet de leur faire comprendre l’importance du sommeil et de répondre à de nombreuses questions : Pourquoi dort-on dans un lit ? Où dorment les animaux ? ou même, des conseils pour bien dormir. Les illustrations sont douces et parfaitement adaptées à la thématique. Un album essentiel !
Pourquoi je dois aller me coucher ? de Katie Daynes, paru en avril 2022 aux éditions Usborne, 12 pages, 8,95€
Mes premières recettes de Abigail Wheatley
C’est bien connu, les enfants adorent imiter les adultes et s’intéressent bien souvent à la cuisine. Cet album s’adresse aux enfants de trois ans et plus et permettent de cuisiner en binôme avec un adulte. Les étapes sont très détaillées et toutes sont illustrées. Il est donc plus facile de suivre la recette. Des recettes, il y en a d’ailleurs quatorze : des sucrées, des salées, des goûters, des entrées et des petits plaisirs à réaliser. A chaque fois, une alternative est proposée si l’enfant n’aime pas (ou est allergique) à un aliment ou s’il est végan. Enfin, nous avons une photographie de la réalisation finale. Un joli livre de recettes pour passer de bons moments en famille !
Mes premières recettes de Abigail Wheatley, paru en avril 2022 aux éditions Usborne, 32 pages, 9,95€
Promenade au potager de Emiri Hayashi
Promenade au potager est un livre animé qui s’adresse aux bébés, dès l’âge de six mois. L’univers du potager est merveilleux, le tout-petit va pouvoir découvrir de jolis légumes, généreux et colorés : les salades, choux, carottes, navets ou encore radis. De plus, on y rencontre de petits animaux, rongeurs et insectes : le hérisson, la taupe, le lapin, l’abeille et bien d’autres. Les illustrations sont douces et colorées. J’aime beaucoup le relief et les dorures qui permettent à l’enfant de toucher et découvrir des détails. Les animations permettent d’interagir avec l’album : sortir les radis de terre ou permettre aux abeilles de butiner. Une vraie pépite !
Promenade au potager de Emiri Hayashi, paru en avril 2022 aux éditions Nathan, 10 pages, 9,90€
Fraise ! 100% inspiration de Jonathan Huet
C’est la saison des fraises, un petit fruit que j’adore ! Lorsque j’ai vu ce petit livre de recettes exclusivement dédié à celles-ci, je ne pouvais qu’être tentée. Le livre est bien présenté, coloré avec de magnifiques photos qui donnent envie de se lancer rapidement dans la réalisation de l’un des 40 desserts proposés. Il y en a d’ailleurs pour tous les goûts, aussi bien des recettes classiques qui plaisent toujours que de la cuisine plus « inventive ». N’étant pas une grande cuisinière, j’ai apprécié les conseils de l’auteur qui permettent de réaliser les recettes sans les rater. Les temps indiqués pour la préparation et cuisson sont réalistes et tenables. Je tiens à remercier Babelio et les éditions DeBorée pour cette découverte, livre que je ressortirai très souvent !
Fraise ! 100% inspiration de Jonathan Huet, paru en avril 2022 aux éditions De Borée, 112 pages, 11,50€
Ta vie sans filtre de Anna Toumazoff
L’adolescence est une étape charnière de la vie, et sûrement pas la plus simple. Filles comme garçons se posent de nombreuses questions sur différents sujets et n’osent pas forcément en parler. Quand j’étais adolescente, j’adorais Le Dico des filles qui m’a accompagnée durant des années. Ta vie sans filtre est un ouvrage similaire très actuel. Les sujets sont classés par ordre alphabétique et traités en une à trois pages environ. On y parle de choses à la fois légères (l’astrologie, les fringues, le lycée) très sérieuses (le consentement, la contraception, le harcèlement) ou graves (le viol, l’inceste). Tous les sujets sont traités avec beaucoup de bienveillance. On y trouve des réponses et j’ai aimé la vision de l’adolescence, transparente, ni ternie ni enjolivée. Les illustrations et photographies apportent beaucoup de peps et donnent envie de lire l’ouvrage. Pour conclure, cet ouvrage est un indispensable de l’adolescence !
Ta vie sans filtre de Anna Toumazoff, paru en avril 2022 aux éditions Mango, 288 pages, 18€
Et vous, quel a été votre chouchou du mois de mai ?
Le mois d’avril touche déjà à sa fin et je n’en reviens pas de tous les titres que j’ai pu lire ! Alors on pourrait penser que ma PAL se vide… Et bien non ! J’ai reçu beaucoup de jolis titres pour le printemps et j’ai un peu beaucoup craqué (on ne se refait pas !). Bref, je vous laisse découvrir mes chroniques du mois :
16 de Greg Buchanan
L’histoire de ce roman se déroule dans un petit village balnéaire du Royaume-Uni. 16 fait écho aux nombres de têtes de chevaux retrouvées enterrées dans une ferme, les queues des pauvres bêtes gisant à proximité. Qui a bien pu commettre pareille atrocité ? Pour résoudre cette affaire, l’inspecteur Alec Nichols sera accompagnée de la vétérinaire Cooper Allen. Le début de ce roman noir m’a beaucoup plu : une scène sanglante et dérangeante, une thématique très intéressante et une ambiance inquiétante. J’étais impatiente de progresser dans l’intrigue afin de relever les indices et de découvrir le ou la coupable. A ma grande surprise, 16 est un rendez-vous manqué pour ma part. Ce titre est probablement trop original pour moi. J’ai trouvé que ma lecture n’était pas limpide et j’ai été chagrinée par de nombreux dialogues où les personnages ne terminent pas leurs phrases ou changent constamment de sujet. Cela gâche la fluidité de l’intrigue. De même, il y a de nombreux retours en arrière sans que ceux-ci soient indiqués par un marqueur temporel. Globalement, je suis passée à côté car le manque de clarté et les nombreux sous-entendus ont réussi à me perdre. Pour conclure, je suis hélas passée à côté de cette histoire. Cependant, je serais plutôt curieuse de la voir adaptée sur le grand écran ! Je remercie les éditions Calmann Lévy et Babelio pour cet envoi lors de leur opération Masse Critique.
16 de Greg Buchanan, paru en mars 2022 aux éditions Calmann Lévy, 486 pages, 21,90€
Des excuses pour les chiens de Marion Bello
Le début de ce roman s’ouvre sur une scène de fête d’école primaire. Imaginez, la chaleur, les enfants surexcités, les parents à la buvette. Quand, tout à coup, un élève se fait molester par un parent d’élève. Lorraine, la protagoniste de l’histoire est révoltée par cette scène qui l’obsède. Elle veut à tout prix que le coupable reconnaisse les faits et s’excuse. Si cette thématique occupe une partie de l’histoire, elle renvoie, en vérité, à la propre enfance de Lorraine. Elle et sa famille, composée de son mari et de ses deux fils, passent des vacances chez les parents de Lorraine, avec ses frère et sœur et leurs enfants. L’histoire de l’école provoque un effet boule de neige. Lorraine fait le point sur sa vie, les faux-semblants, les mensonges sur lesquelles sa famille s’est construite. Des excuses pour les chiens n’est pas un roman conventionnel et c’est ce qui m’a vraiment plu. Je ne m’attendais pas à une telle tournure des événements et, même si j’aurais souhaité rencontrer une héroïne qui s’impose davantage, j’ai beaucoup aimé les sujets évoqués et la façon dont ils sont traités. Un premier roman très prometteur !
On ne présente plus Serena Giuliano. J’attends chaque année avec impatience son nouveau roman. Cette fois, nous rencontrons deux personnages féminins. Tout d’abord, il y a Alba, jeune mère d’un adorable bébé de trois mois pour qui le post-partum est difficile. Elle ne se reconnaît plus, a l’impression d’être réduite à son statut de mère. Sa vie de couple avec Valentin n’est plus ce qu’elle était. La petite famille part à Procida, une petite île au sud de l’Italie. Ils seront bientôt rejoints par leur ami, Nino et par sa compagne, Gabrielle. Nous suivons alors les points de vue d’Alba et de Gabrielle, vingt-six ans et trop peu sûre d’elle. Chacune a des blessures, un mal-être profond. L’Italienne et la Française vont très vite nouer des liens d’amitié. Une fois de plus, Serena Giuliano arrive à parler de sujets graves, difficiles avec beaucoup de maîtrise tout en insufflant un vent de légèreté avec des paysages italiens à couper le souffle, sans compter la gastronomie italienne qui me fait presque plus rêver que les décors ! J’ai adoré les deux héroïnes présentées et leur histoire. J’ai lu ce roman d’une seule traite et il m’a fait beaucoup de bien. Je salue le talent de l’autrice, j’ai adoré cette nouvelle histoire !
Sara Perché ti amo de Serena Giuliano, paru en mars 2022 aux éditions Robert Laffont, 224 pages, 17€
Nous deux sur le toit du monde d’Adèle Ninay
Léna n’a que vingt ans et elle a déjà vécu un événement dramatique, la perte de son petit-ami. Depuis, sa vie est suspendue. Elle a fait le serment de ne plus avoir de relation amoureuse et n’a pas vraiment d’amis si ce n’est son collègue de travail, chez Leroy Merlin. Ses seuls réconforts sont l’Urbex et la photographie. D’ailleurs, lors d’une sortie nocturne, elle rencontre Annabelle ainsi que sa bande d’amis, dont Tom qui pourrait bien faire vaciller son souhait de célibat. Nous deux sur le toit du monde est un roman qui m’a plu car il parle de deuil chez une personne jeune mais aussi de troubles psychologiques, les TOC. Je me suis beaucoup attachée à Léna, Tom et Annabelle. Le personnage de Léna est bien travaillé, on arrive à se mettre à sa place et à comprendre ses réactions. L’univers dans lequel ils évoluent m’a également plu : Urbex dans Paris, les catacombes, l’univers du graffiti. Cela m’a presque donné envie de m’y mettre ! Et la romance naissante et complexe entre ces deux personnages, j’ai clairement adoré ! J’ai trouvé ce titre très prenant et bien écrit, je suis ravie d’avoir pu découvrir Adèle Ninay.
Lucie est une trentenaire dynamique, cadre dans une start-up dont elle se sent fière. Si elle est célibataire, sa vie n’en est pas moins bien remplie. Elle est d’ailleurs bien entourée, notamment par Enzo, son ami depuis toujours. Mais un jour, Enzo se sent mal et après des examens, il découvre qu’il est gravement malade. Son meilleur ami va alors lui faire une proposition qui risque de changer sa vie à jamais. J’ai beaucoup aimé la thématique principale qui est de profiter de chaque instant. Lucie va prendre beaucoup de recul par rapport à la vie qu’elle mène, est-elle si heureuse qu’elle le pense ? N’est-elle pas en train de passer à côté de l’essentiel ? J’ai aussi apprécié le côté voyage mais je ne vous en dis pas plus de ce côté-là. En revanche, le personnage de Nolann n’a pas su me convaincre, j’ai toujours un peu de mal avec les personnages qui changent du tout au tout. Pour conclure, j’ai passé un bon moment en compagnie du duo Lucie/Enzo et j’ai été bouleversée par leur histoire.
Le bonheur était là de Claire Zamora, paru en mars 2022 aux éditions Hugo & Cie, 462 pages, 7,60€
Au royaume des cris de Mathieu Lecerf
Auroyaume des cris est le deuxième thriller de Mathieu Lecerf. On y retrouve les mêmes personnages que dans son premier roman, La part du Démon, que je n’ai pas encore eu la chance de lire. Deux enquêtes s’entrecroisent. D’une part, nous suivons Esperanza, policière anéantie par le kidnapping de sa fille, il y a plusieurs mois. Accompagnée de Manny, ils vont reprendre l’enquête depuis le départ. D’autre part, nous avons Cristian, journaliste et frère de Manny qui écrit sur un attentat. J’ai trouvé ce thriller de Mathieu Lecerf complètement addictif. J’ai entièrement accroché aux personnages et à leur psychologie et j’ai trouvé l’intrigue très bien menée jusqu’à son final qui nous laisse bouche bée. Les chapitres sont courts et s’enchaînent avec fluidité. Au royaume des cris est un thriller efficace où tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un très bon moment de lecture. Je vous préviens, vous risquez de passer une nuit blanche !
Au royaume des cris de Mathieu Lecerf, paru en mars 2022 aux éditions Robert Laffont, 336 pages, 19€
Le cercle des mensonges de Céline Denjean
Quel bonheur de retrouver Héloïse Bouquet, l’enquêtrice héroïne des précédents romans de l’autrice ! L’officier de gendarmerie va enquêter sur une affaire de meurtre, une femme a été retrouvée assassinée dans un bois. En alternance, nous suivons Urbain, dit le Zèbre en raison d’une particularité physique, en charge de deux affaires : un suicide et un meurtre ayant eu lieu à proximité l’un de l’autre. Et si toutes ces histoires étaient liées ? Et, cerise sur le gâteau, Héloïse décide de rouvrir une enquête faisant écho au roman Le Cheptel, où la coupable n’a toujours pas été arrêtée. J’ai adoré suivre cette double enquête où les chapitres défilent à grande vitesse. J’ai aimé les thématiques abordées, notamment celle des sans-papiers et des SDF. J’ai aussi apprécié la participation d’Amanda, la journaliste, fonction habituellement détestée par les forces de l’ordre. Mais pas ici, car Héloïse a tissé un véritable lien avec la journaliste. L’intrigue de ce roman prend une tournure très intéressante avec un volet scientifique qui m’a captivée. La fin m’a totalement prise au dépourvu. Pour conclure, je suis conquise par les thrillers de Céline Denjean.
Le cercle des mensonges de Céline Denjean, paru en mars 2022 aux éditions Pocket, 672 pages, 9€
Alger-Retour de Fred Neidhardt
La guerre d’Algérie est un sujet qui m’intéresse. Ce roman graphique m’a tout de suite interpellée et je remercie les éditions Marabout et Babelio de me l’avoir adressé. Daniel Rossi, le protagoniste est un fils de pied-noir. Son père a quitté Alger en 1962 pour ne jamais y retourner, c’est ce qu’il déclare à Daniel, sans jamais changer d’avis. Le jeune homme décide d’embarquer pour l’Algérie, sur les traces de son père et de sa vie d’avant. J’ai aimé ce voyage, les rencontres à la fois touchantes et loufoques que fait Daniel mais aussi cette quête personnelle. Ce roman graphique m’a permis de découvrir l’Algérie d’aujourd’hui, ses failles et ses atouts. J’ai adoré les illustrations, l’esthétique des personnages, la beauté des monuments et le choix des couleurs. J’ai passé un très bon moment avec ce titre qui m’a donné envie d’en savoir plus sur ce pays.
Alger-Retour de Fred Neidhardt, paru en février 2022 aux éditions Marabout, 128 pages, 16,90€
Liens de sang de Karen M. McManus
Je garde un très bon souvenir de Qui ment ?, l’un des précédents thrillers Young Adult de Karen M. McManus (adapté sur Netflix) et il me tardait de découvrir ce nouveau roman. J’ai fait la rencontre de trois cousins qui ne se fréquentent pas : Millie, Aubrey et Jonah. Ce sont des adolescents qui n’ont jamais rencontré leur grand-mère, celle-ci ayant déshérité ses enfants (les parents des protagonistes) et ayant tiré un trait sur eux en leur envoyant une lettre « Vous savez ce que vous avez fait. ». Un beau jour, nos personnages principaux reçoivent une lettre de leur grand-mère les invitant à passer l’été sur l’île sur laquelle elle vit et de leur trouver des jobs d’été bien rémunérés. Ils n’hésitent pas longtemps avant d’accepter, c’est l’occasion de rencontrer cette étrange grand-mère, se rapprocher les uns les autres et passer un bel été. Liens de sang est un thriller que j’ai trouvé un peu longuet. Le rythme est assez lent et il faut attendre un certain moment avant de découvrir des révélations et des rebondissements. Cependant, une fois la machine lancée, j’ai été très surprise par la tournure que prenait l’histoire, je n’ai clairement rien vu venir ! J’ai bien aimé les personnages, je les ai trouvé touchants. Pour conclure, même si j’ai largement préféré Qui ment ? pour son rythme, ce nouveau roman reste très plaisant et surprenant.
Liens de sang de Karen M. McManus, paru en mars 2022 aux éditions Nathan, 384 pages, 17,95€
Court toujours : sortir du placard de Rachel Corenblit
Court toujours est une collection récente des éditions Nathan. Elle s’adresse aux adolescents et jeunes adultes de 15 à 25 ans environ. Ces titres peuvent se lire de trois façons différentes : sur papier, en ebook ou en livre audio, ces trois canaux sont compris dans le livre papier. Chaque titre aborde une thématique incontournable de la vie de jeune adulte. Dans ce titre, nous rencontrons Rita, dix-sept ans, qui n’est pas très attirée par les relations amoureuses. Sa première expérience ne l’a pas vraiment convaincue. A la terrasse d’un café, l’amie de sa mère avec une grande indélicatesse, émet l’hypothèse que Rita préférerait peut-être les filles. Ces paroles cheminent et poussent Rita à la réflexion. Vous l’aurez compris, ce titre parle du coming-out, du questionnement de soi, de l’acceptation. J’ai aimé la manière dont le sujet est traité. Même si l’histoire de Rita est unique, de nombreux jeunes lecteurs peuvent se retrouver. J’ai aimé la famille imparfaite de Rita, qui multiplie les bourdes et les maladresses mais qui s’aime profondément. Un joli titre qui m’a beaucoup plu, j’aurais juste souhaité qu’il dure plus longtemps.
Bien communiquer (sans violence) de Virginie Limousin, Isabelle Filliozat et Eric Veillé
Cet album fait partie de la collection Les petites histoires Filliozat. Chaque album comporte trois histoires. Dans celui-ci, la première histoire concerne une petite fille qui n’arrive pas à dire non à son amie. Dans sa tête, c’est le branle bas de combat, l’héroïne est très frustrée et finit par en vouloir à son amie. Elle va devoir apprendre à dire non et s’expliquer calmement pour sauver son amitié et retrouver son calme. La seconde histoire concerne un petit garçon qui joue avec ses amis. Sa maman lui demande de rassembler ses affaires pour partir. Le garçon est tellement frustré qu’il ne s’exprime plus qu’en tapant. Enfin, la dernière histoire parle d’un frère et d’une soeur qui ne cesse de se disputer pour tout et rien à la fois. A chaque histoire, une solution est apportée et se conclue par un éclairage psychologique en quelques phrases. Cet album illustré fera écho à de nombreux enfants et permet de désamorcer des situations compliquées. Il est destiné aux enfants dès l’âge de 4 ans et à leurs parents.
Bien communiquer (sans violence) de Virginie Limousin, Isabelle Filliozat et Eric Veillé, paru en avril 2022 aux éditions Nathan, 44 pages, 7,95€
Explique-moi… Des droits pour tous de Marie Murray et Hanane Kai
Ce nouvel album de la collection « Explique-moi… » compte un nouvel ouvrage sur les droits. Qu’est-ce qu’un droit ? Cet album explique la notion de droit, le droit à la sécurité, le droit de vivre, de travailler, de se soigner mais aussi les droits des enfants et le droit des réfugiés. Cet album balaie de nombreux sujets essentiels. On y retrouve des notions d’équité, d’égalité mais aussi du devoir, ce qu’on peut faire et ne pas faire, ce qu’on doit et ne doit pas faire. Les illustrations sont très jolies et adaptées au discours. A la fin, un trouve un petit lexique ainsi qu’une bibliographie pour aller plus loin. Un beau titre qui complète parfaitement cette collection.
Des règles pour vivre ensemble de Louise Spilsbury et Hanane Kai
Ce nouvel album de la collection « Explique-moi… » s’intéresse aux règles. Qu’est-ce qu’une règle ? A quoi sert-elle ? Pourquoi est-ce important de la respecter ? Que se passerait-il dans un monde sans règles ? Les enfants ont parfois du mal à comprendre pourquoi on leur impose certaines choses et pourquoi, à la maison comme à l’école ou dans un lieu public (comme la piscine municipal), il y a des règles à respecter. Cela leur paraît souvent contraignant et rébarbatif. Pourtant, les règles permettent de vivre tous ensemble dans le respect des uns et des autres et surtout, en sécurité. Ce titre permet de prendre du recul et de mieux appréhender les règles. Les illustrations sont très jolies et les exemples concrets. J’apprécie également le lexique et la petite bibliographie pour aller plus loin.
Des règles pour vivre ensemble de Louise Spilsbury et Hanane Kai, paru en mars 2022 aux éditions Nathan, 32 pages, 12,90€
Et… Paf ! Un livre qui claque de Gwendoline Raisson et Ella Charbon
Et… Paf ! est un album très drôle et bien pensé. A gauche, vous trouverez un dessin, à droite, un autre, ainsi qu’une onomatopée. Ainsi, un éléphant à gauche et une chaise à droite provoqueront un « CRAC », une tapette et une mouche, un « PAF ! » ou encore, un pied et une crotte de chien, un dégoûtant « PFFLEURCH ! ». L’enfant, dès l’âge de deux ans et ses parents, pourront s’amuser à reproduire ces onomatopées décalées ! J’ai adoré ce titre que je trouve ludique et idéal pour un vrai moment de partage en famille. Les illustrations sont amusantes et totalement raccord avec le texte. Avec pas moins de 25 images à claquer, voilà de quoi s’éclater !
Au Dodo : Les amis de la ferme de Charlotte Roederer
A la maison, nous sommes fans de la série Au Dodo et possédons presque toute la collection. Nous étions impatients de découvrir ce nouvel opus sur les animaux de la ferme. Nous avons fait la rencontre des vaches, des cochons, des moutons et des lapins, dans leur environnement. Les illustrations sont toujours aussi jolies, très douces et colorées. On adore l’animation permettant d’ouvrir et de fermer les yeux des bébés animaux et leurs parents. Un titre parfait pour créer un moment d’apaisement avant l’heure du coucher et se familiariser avec les animaux de la ferme.
Gaëlle Le Bellu, dite « Gallymini » est une jeune femme talentueuse qui s’est notamment fait connaître sur les réseaux sociaux grâce à ses pâtisseries démoniaques. Ses recettes classiques sont revisitées en version « diabolique », c’est à dire ultra gourmandes, impossible de ne pas y succomber ! J’adore les livres de recettes et celui-ci me faisait furieusement de l’oeil. On y trouve des recettes emblématiques comme le Paris-Brest, le far breton, le brownie ou encore, une jolie collection de cookies. J’ai essayé plusieurs de ses recettes et j’en suis très contente. Elles sont accessibles et très gourmandes. Bien sûr, certaines recettes requièrent une certaine maîtrise ou pas mal de temps devant soi. Ce titre peut donc s’adresser à des pâtissiers de différents niveaux, dont les débutants. Si vous aimez (vous) faire plaisir, ce titre est fait pour vous !
Les Pâtisseries de Gallymini de Gaëlle Le Bellu, paru en septembre 2021 aux éditions Robert Laffont, 144 pages, 19,50€
Quel a été votre coup de cœur d’avril ? Quel titre de ma sélection vous tente le plus ? Je vous souhaite un joli mois de mai !