Catégorie : Young Adult

No Kids de Julie Rey

Résumé

On veut un avenir : un vrai, un grand, avec des rêves dedans.

 Malika, dix-sept ans, milite pour le mouvement écologiste No Kids. Morten est amoureux de Malika et la soutient dans son combat. Kylian, le meilleur ami de Morten, veut faire accepter son asexualité. L’équilibre du trio est bouleversé lorsque Malika tombe enceinte et décide d’avorter. Sur ce chemin effrayant et solitaire, elle trouvera dans les carnets de sa grand-mère, engagée auprès de Gisèle Halimi et du Mouvement de libération des femmes, une aide inespérée.

L’avis de Cassandre

No Kids est un roman à la construction singulière. Il est présenté comme une pièce de théâtre intimiste, avec peu de personnages mais beaucoup de profondeur. Nous rencontrons Morten (oui, c’est un prénom scandinave !) et Malika. Ils sont en couple depuis huit mois (et demi) et militent pour le mouvement No Kids. Ce groupe cherche à éveiller les consciences sur l’impact environnemental gigantesque lié au fait d’avoir des enfants. Leurs actions sont surtout pacifistes. Il y a aussi Kylian, le meilleur ami de Morten qui ne parvient pas à surmonter le décès de son père ni à faire accepter son asexualité à ses proches. L’histoire de nos personnages sont entrecoupés d’extraits de journal intime de la défunte grand-mère de Malika, militante et amie de Gisèle Halimi. Les combats d’autrefois et ceux d’aujourd’hui ne sont-ils pas un peu les mêmes ?

J’ai accroché au style du roman : peu de personnages, seulement trois décors différents et trois personnages secondaires mais qui se suffisent à eux-mêmes. Dans No Kids, on parle de sujets majeurs et de droits comme celui à l’avortement et celui de pouvoir décider pour son propre corps. On parle évidemment d’écologie, de féminisme mais aussi d’amour et de tolérance. J’ai adoré Malika et Morten, leur relation amoureuse qui rencontre des tumultes et qui est imparfaite mais tellement belle à la fois.

La cause No Kids est un véritable coup de poing qui rappelle aussi qu’avoir des enfants n’est pas l’objectif de chacun et que personne ne devrait rien trouver à y redire.

Pour conclure, un texte court et percutant qui se dévore en quelques heures à peine, j’ai adoré !

No Kids de Julie Rey, paru en janvier 2024 aux éditions Robert Laffont, 336 pages, 16€

Mon cœur en cendres d’Olivier Adam

Résumé

J’ouvre les yeux. J’ai encore des flammes sous les paupières. Tous les matins c’est pareil. Je me réveille. Et il y a le souvenir du feu dans mon sommeil. Ces temps-ci je ne rêve plus. Plus vraiment. Ou alors je ne m’en souviens pas. Mais au matin il reste ça. Des flammes. Elles dévorent tout. Prennent toute la place. Réduisent tout en cendres. Il faudrait que je parvienne à ne plus y penser. Après tout ce n’est rien. Juste des flashs. Des images incrustées dans la nuit. Mais je ne peux pas. J’ai déjà ignoré trop de signes. Et je l’ai payé cher.

L’avis de Cassandre

Antoine vient de passer le Bac. Alors que ses amis pensent déjà aux vacances et à leur future vie d’adulte, Antoine, lui, est préoccupé. Il a perdu tragiquement l’un de ses meilleurs amis l’an passé. Sa mère cumule les gardes pour pouvoir tout juste payer les factures. Son père a déserté le foyer. Son frère de douze ans est autiste et il s’inquiète sans cesse pour lui. Et puis, sa petite-amie Léa est promise à un avenir brillant, il faut dire qu’elle est issue d’un milieu aisé avec un solide réseau. Difficile pour Antoine de se sentir à la hauteur…

J’étais impatiente de me plonger dans ce nouveau roman d’Olivier Adam, auteur dont je ne loupe aucune parution dans la Collection R. Si j’ai été conquise par ses autres romans, ce n’est malheureusement pas le cas de Mon cœur en cendres. Le roman est très court, pourtant, j’ai peiné à avancer dans cette lecture. J’ai trouvé les thématiques importantes : le deuil, l’autisme, la pauvreté, la lutte des classes, entre autres. Le roman est très court et j’aurais préféré qu’on parle un peu plus de certains sujets. Nous avons droit à de nombreux monologues : des messages vocaux de Léa, des lettres qu’Antoine n’enverra jamais à son ami disparu, des échanges de SMS aussi. Ce sont ces parties qui ont finalement ralenti ma lecture. Le final, bien que surprenant, n’a pas suffi à me faire changer d’opinion. Malgré des points négatifs, j’aime toujours autant la plume d’Olivier Adam et la manière dont il raconte l’adolescence et le passage à l’âge adulte.

Un rendez-vous manqué pour cette fois mais une certitude, je serai présente pour lire ses prochains romans !

Mon cœur en cendres d’Olivier Adam, paru en septembre 2023 aux éditions Robert Laffont, 264 pages, 18,50€

Six baisers manqués (et une histoire d’amour) de Tess Sharpe

Résumé

Depuis leur enfance, Penny et Tate se détestent. Malheureusement pour elles, leurs mères sont amies à la vie à la mort, à tel point que la mère de Penny est sur le point de subir une dangereuse opération pour sauver celle de Tate. Cerise sur le gâteau, Tate et sa mère viendront habiter chez Penny le temps de la convalescence.
Penny et Tate concluent un pacte : elles feront en sorte de se supporter le temps que la situation revienne à la normale.
Seulement voilà, depuis des années, Penny et Tate ne cessent de « presque s’embrasser ».
Or certains rendez-vous ne peuvent se manquer éternellement.

L’avis de Cassandre

Tate et Penny sont le jour et la nuit. Les deux adolescentes ne pourraient pas être plus différentes. Tate est une nageuse hors pair qui fréquente quotidiennement la piscine pour décrocher une bourse d’études. Elle dispose d’un calme à toute épreuve. Penny, elle, est du genre très stressée et contrôle tout à coup de to-do list et de rétro-planning. Une vraie maniaque qui ne laisse aucune place à l’imprévu ! Les deux filles ne s’entendent pas et vont pourtant devoir vivre sous le même toit. Leurs mères sont meilleures amies et doivent cohabiter pour quelques mois. Que cache réellement la mésentente des adolescentes ?

Six baisers manqués est un roman que j’ai lu presque d’une seule traite. J’ai adoré les héroïnes qui portent chacune des fêlures en elles. Tess Sharpe aborde des sujets complexes : la maladie, le deuil, les relations mères-filles, l’amitié, l’homosexualité et l’amour, bien sûr. Ce roman n’est pas aussi léger qu’on le pense. L’autrice trouve les mots justes et aborde des sujets difficiles avec sensibilité. La romance, quant à elle, prend son temps. Cet aspect m’a plu, cela nous permet de mieux connaître les personnages, leurs personnalités et voir leur relation évoluer progressivement. Une jolie lecture, difficile à reposer et captivante. J’aurais aimé pouvoir passer plus de temps en leur compagnie !

Six baisers manqués (et une histoire d’amour) de Tess Sharpe, paru en juillet 2023 aux éditions Robert Laffont, 432 pages, 19€

Waterbacks de Charles Mazarguil

Résumé

Le Grand Réchauffement climatique a ravagé la Terre. En quelques décennies, l’eau potable est devenue la ressource naturelle la plus rare et la plus précieuse au monde. Pour échapper à la misère,
Pitbull, Larbin, Le Bourge et Sprite – des orphelins de la Seconde Guerre de l’Eau – se sont faits embaucher par la Water Corp., une organisation au pouvoir politique et militaire immense.
Les quatre adolescents sillonnent Paris pour porter de l’eau aux plus riches : ce sont des Waterbacks. Le jour où Larbin perd sa livraison, ils sont en danger de mort. Ils doivent quitter Paris et tenter d’atteindre de nouvelles terres ; vivables cette fois.

L’avis de Cassandre

Bienvenue dans le Paris du futur ! L’apocalypse a eu lieu : catastrophes naturelles, montée des eaux, submersions des côtes, pollution massive de l’eau et une guerre de l’eau, entre autres. L’eau est d’ailleurs devenue le bien le plus rare et le plus précieux. Celui qui suscite des convoitises, divise, celui pour lequel on tue.

Nos personnages principaux se font appeler Pitbull, Le Bourge, Sprite et Larbin. Une fille et trois garçons orphelins qui n’ont eu d’autre choix que celui de s’enrôler comme Waterbacks. Ils travaillent pour la Watercorp, une organisation mafieuse où la bande d’infortune doit livrer à leurs périls de l’eau à ceux qui peuvent encore s’en payer. Mais une livraison tourne mal et les amis sont contraints de fuir pour survivre. Waterbacks est un roman post-apocalyptique qui sensibilise sur la cause environnementale.

Qu’il fait chaud dans cette capitale de l’Après ! On suffoque, on a soif, on transpire comme nos héros. J’ai aimé l’univers décrit par Charles Mazarguil, qui m’a rappelé celui de Mad Max. L’action est très présente et ne laisse aucune place aux temps morts. J’ai aimé la course-poursuite effrénée et que les personnages se battent pour leur survie. Les dialogues sont acérés, et les répliques ne manquent pas de mordant. Une dystopie très réussie !

Waterbacks de Charles Mazarguil, paru en février 2023 aux éditions Slalom, 288 pages, 16,95€

La porte du non-retour de Kwame Alexander

Résumé

Royaume ashanti, 1860.

Kofi vit et rêve au bord de la rivière. Son frère aîné l’avertit cependant de ne jamais s’y attarder après le coucher du soleil. Tu ne connais pas tous les secrets de la rivière. De quoi veux-tu parler ? demande Kofi. Des bêtes.
Une nuit, le monde du jeune garçon bascule. Son destin se fond alors dans l’histoire collective de ceux qui, arrachés à leur terre, à leur famille, à leur culture, sont jetés en esclavage.

L’avis de Cassandre

Le mois dernier, j’ai eu la chance de recevoir La porte du non-retour en avant-première grâce à Babelio et aux éditions Albin Michel que je remercie chaleureusement. J’adore les opérations Masse Critique privilégiées, c’est l’occasion de découvrir des titres et des genres littéraires que je n’aurais peut-être pas lus de moi-même.

Ce titre est le premier d’une trilogie. Sa particularité ? Il est écrit en vers libres. L’histoire débute en 1860, au Royaume d’Ashanti (aujourd’hui, le Ghana). Kofi, le personnage principal, est un enfant comme les autres. Il n’aime pas trop l’école (ou plutôt son professeur qui oblige les élèves à parler anglais). Il préfère la compagnie de son meilleur ami, Ebo. Il rêve de se marier plus tard avec la douce Ama. Il adore nager et écouter son grand-père, un homme qui parle peu mais tout ce qu’il dit est crucial et plein de sagesse.

Il y a un Avant et un Après, dans ce récit. L’Avant parle de l’enfance, la famille, les rites, le passage à l’âge Adulte, les croyances aussi. Puis, tout bascule. La porte du non-retour est un roman qui aborde les origines de l’esclavage. Qui étaient ces hommes, ces femmes, ces enfants avant qu’on ne les enlève, qu’on les déracine de leurs pays afin de les asservir ? Ce titre est bouleversant, d’autant plus quand le narrateur est aussi jeune.

La plume de Kwame Alexander est sublime, ses mots nous transpercent, les pages défilent et la fin arrive rapidement. Je serai au rendez-vous pour découvrir la suite de son périple !

La porte du non-retour de Kwame Alexander, paru en septembre 2023 aux éditions Albin Michel, 456 pages, 19,90€

Vamps de Nicole Arend

Résumé

Bienvenue à VAMPS l’académie d’élite pour les filles et fils des plus riches et puissantes familles de vampires au monde.
Pas de chance pour Dillon, c’est un outsider.
Plus précisément, un dhampire : mi-vampire, mi-humain.
S’il veut survivre plus d’un trimestre dans cette école high-tech nichée au coeur des Alpes, il lui faudra apprendre à dégainer ses canines.
Mais le sang ne ment pas, et bientôt il est évident qu’un fluide aussi extraordinaire que dangereux coule dans ses veines.

L’avis de Cassandre

Dillon n’est pas un adolescent comme les autres. Il y a une semaine, son père lui a révélé qu’il est un dhampire et que sa mère, qui est partie à sa naissance, est une vampire. Comme si cela ne suffisait pas, son père l’a inscrit à la VAMPS Academy où il est le seul être de son espèce. Les autres sont tous des vampires aguerris. Il faut bien se l’avouer, cela fait beaucoup de choses à assimiler. Au programme, Dillon devra goûter le sang de l’une de ses professeurs, dormir dans un cercueil, apprendre à voler, combattre, apprendre à se contrôler en présence d’humains et bien d’autres encore. L’année scolaire sera mouvementée !

Les livres fantastiques, en particulier ceux avec des vampires me rappellent ma propre adolescence peuplée de Twilight, Vampire Academy et Mercy Thompson. J’ai adoré replonger dans cet univers nocturne habité par les buveurs de sang. Vamps se lit facilement, c’est une lecture assez légère qui aborde aussi la thématique de la différence. Dillon peine à se faire une place et est souvent moqué. On le sent aussi assez jeune dans sa tête et plutôt naïf, il n’a pas toujours conscience des dangers. L’action et les rebondissements sont relativement prévisibles mais ce n’est pas quelque chose de bien gênant.

J’ai aimé suivre Dillon et les autres élèves dans cette école particulière. Plusieurs intrigues s’entremêlent et il nous reste de nombreuses réponses à obtenir dans la suite de la saga. Je serai au rendez-vous pour le deuxième tome qui promet d’être explosif !

Vamps de Nicole Arend, paru en mars 2023 aux éditions Robert Laffont, 480 pages, 19€

Une nuit de mon enfance de Gaël Aymon

Résumé

Lorsqu’elle avait 6 ans, Aurore a provoqué un horrible accident. À 17 ans, incapable de dépasser sa culpabilité et d’affronter la vie, elle décide de retrouver Trevor, lié comme elle à ce drame et au lac de son enfance. Mais elle découvre de terribles secrets. Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?

L’avis de Cassandre

Ce roman est le deuxième que je lis de Gaël Aymon, le premier étant Ma réputation, sur la thématique du harcèlement scolaire.

Dans Une nuit de mon enfance, le lecteur rencontre Aurore, une adolescente de dix-sept ans, émancipée et qui occupe un poste de surveillante dans une école. Dès les premières lignes, on découvre qu’elle a vécu un événement tragique dans son enfance, dont elle ne s’est jamais remise. Elle s’est éloignée de sa famille, a arrêté les études, s’est totalement coupée de son ancienne vie. Si Aurore souhaite avancer, elle n’aura d’autre choix que celui d’affronter ses vieux démons.

Pour commencer, elle va retrouver Trevor, un jeune anglais qui a séjourné avec ses parents dans le gite de la famille d’Aurore, pour les vacances. C’est durant ces vacances que le monde d’Aurore s’est écroulé. Revoir le jeune homme est l’occasion pour elle de pouvoir parler, obtenir des réponses et se délester de la culpabilité qui habite l’héroïne. Mais rien ne se passera comme prévu et Aurore n’est pas au bout de ses surprises.

J’ai profondément été touchée par le personnage principal du récit. Aurore est mal dans sa peau, en échec et devenue presque marginale. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, sans plaisirs dans la vie ni projets d’avenir. J’ai moins été convaincue par les personnages secondaires, Trevor qui est un jeune homme complexe, torturé et dont on ne sait finalement pas grand chose en refermant le roman. De même pour Célia, la sœur aînée d’Aurore, comment a-t-elle vécu l’événement ? Ce roman est trop court pour que ces deux personnages soient suffisamment développés. De ce fait, l’intrigue en pâti car le déroulé est trop rapide. Malgré quelques points négatifs, j’ai été conquise par le style d’écriture et par l’univers marin, très présent.

Un roman à la fois thriller, conte contemporain et roman pour adolescents que je conseille de lire à partir de 14 ans. Je remercie Babelio et les éditions Nathan pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique privilégiée.

Une nuit de mon enfance de Gaël Aymon, paru en juillet 2023 aux éditions Nathan, 224 pages, 15,95€

L’été de tous les possibles de Jennifer Niven

Résumé

Ce devait être un été inoubliable: un road-trip dans l’Ohio avec sa meilleure amie, quelques flirts et sa première fois. Claudine avait tout prévu… sauf le divorce de ses parents. Traînée par sa mère sur une île minuscule du Sud, elle s’apprête à passer un mois de juillet déprimant. C’est alors qu’elle rencontre Jeremiah Crew.

L’avis de Cassandre

Claudine a dix-huit ans, une meilleure amie Saz, des vues sur un charmant garçon et une vie plutôt agréable en somme. Quand ses parents lui annoncent qu’ils se séparent (et qu’en plus, elle ne doit en parler à personne pendant quelques temps), le sol se dérobe sous ses pieds. Pour couronner le tout, son road-trip avec Saz est annulé. A la place, elle va devoir passer plus d’un mois avec sa mère, sur une île de Géorgie, où ne vivent qu’une poignée de personnes. Et si ce quotidien (presque en autarcie) était l’occasion de découvrir qui elle est vraiment ?

J’ai adoré Claudine, une jeune fille qui se cherche et qui va devenir une adulte lors de cet été magique. Elle rencontrera Jeremiah, un garçon de son âge qui n’a pas la vie facile. Sous ses airs de bad boy (mais pas trop), se cache une très belle personne. Les thématiques principales : le divorce, la perte de la virginité, le premier amour, l’amitié, sont abordées avec justesse.

Jennifer Niven décrit parfaitement les premiers émois, l’ascenseur émotionnel, la découverte de l’autre. J’ai été charmée par cette romance estivale (qui est en réalité bien plus que cela !). L’été de tous les possibles est un beau roman, de ceux que j’aurais aimé pouvoir lire à l’adolescence. A mettre d’urgence dans sa valise !

L’été de tous les possibles de Jennifer Niven, paru en mai 2023 aux éditions Gallimard jeunesse, 496 pages, 8,90€

Tout Ella de Sara Emilie Simone

Résumé

Le jeudi, je passe mon permis.
Le vendredi, j’ai les résultats du bac et ma mère italienne tombe dans les pommes pour un demi-point au rattrapage.
Le samedi, je pars en Bretagne avec mes meilleurs amis dans une voiture volée empruntée pour aller chercher Zaza, ma grand-mère, qui a soudain disparu.
Le dimanche je me réveille la tête dans le sable, je me suis embrouillée avec tout le monde et j’ai 45 appels en absence de ma mère italienne.

Ouhlà, Ella, qu’est-ce que t’as encore fait comme dinguerie ?

L’avis de Cassandre

J’ai découvert la collection Exprim’ à l’adolescence et elle m’a toujours beaucoup plu. Avec cette couverture pétillante et ce résumé alléchant, difficile de ne pas craquer.

Ella a dix-huit ans et vient de passer l’examen du permis de conduire. Demain, elle découvrira ses résultats du Baccalauréat. Contrairement à ses amis, elle n’est pas réellement stressée. Ce qui l’angoisse, c’est que Zaza, sa grand-mère avec qui elle est fusionnelle, ne lui répond pas au téléphone. Et s’il lui était arrivé quelque chose ?

Tout Ella est avant tout un petit Road-trip de Paris à la Bretagne qui ne se déroule qu’en quelques jours. Ella n’est pas un personnage très sympathique, elle est parfois égoïste, un peu menteuse mais dans le fond, elle souffre d’un réel mal-être depuis le décès de son père. Elle cache sa souffrance sous son air détaché et ses blagues à répétition. Finalement, elle devient touchante et on ne peut que compatir à ce qu’elle traverse.

J’ai aimé ses amis, Maya qui rêve d’intégrer la plus grande école de cinéma et Ben qui n’ose pas faire son coming-out. Et puis, il y a la maman d’Ella, une italienne surprotecrice et l’attachante Zaza. J’ai pris plaisir à suivre ce voyage cocasse et les péripéties qui en découlent. Le thème du passage à l’âge adulte est bien traité. Pas facile de grandir et s’émanciper !

Un roman frais idéal pour les beaux jours. Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cet envoi !

Tout Ella de Sara Emilie Simone, paru en mai 2023 aux éditions Sarbacane, 224 pages, 16€

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim

Résumé

Sensuelle, tragique, absolue… une histoire d’amour bouleversante. Par la plume à fleur de peau, libre et forte, de Shaine Cassim.

Patricia est une jeune femme entière, singulière, rebelle sans le savoir. Julian est un écorché vif, régulièrement assailli par la vague noire, une angoisse qui le mine dangereusement. Entre eux deux, l’attirance est magnétique. Mais l’amour fou et inquiet qui les lie leur permettra-t-il de donner un sens à la phrase de Blaise Cendrars tatouée sur le bras de Julian « Qu’est-ce qu’on fout ici»?

L’avis de Cassandre

La collection Scripto fait partie de celles dont je lis rarement les résumés avant de craquer pour un titre. Je la lis depuis une bonne quinzaine d’années et je suis une véritable inconditionnelle !

Ce titre et sa couverture en disent peu et beaucoup à la fois sur son contenu. Le roman est divisé en plusieurs parties dédiées à un personnage pour lequel nous avons son point vue. Nous débutons avec Patricia, 19 ans, une rousse passionnée par le cyclisme, qui essaie de se remettre d’une rupture amoureuse. Elle a envie de vivre quelque chose et drague ouvertement Julian. Julian, lui, est un beau garçon, passionné par la littéraire et par Blaise Cendrars.

Au début du roman, nous savons qu’un an et demi après leur rencontre, leur histoire est terminée. Pourquoi ? Vous ne le saurez qu’à la toute fin du livre. Ce titre n’est pas une histoire d’adolescents ou d’amour classique, c’est beaucoup plus complexe que ça. On suit des personnages torturés, qui manquent de confiance en eux, qui veulent vivre des sensations fortes tout en ayant peur à la fois. Ils souhaitent vivre leur amour simplement, sans aborder l’engagement qui les effraie. Leur âge leur donne des ailes, ils se pensent parfois invincibles et testent dangereusement leurs limites. Il est vrai que je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages, peut-être car Shaïne Cassim met une certaine distance avec son lectorat. Toutefois, je me suis souvent reconnue dans leurs pensées. Ce qui fait la force de ce roman, c’est le style très littéraire et hautement poétique de l’autrice. Les références littéraires sont très présentes également.

Un roman assurément singulier qui offre une fin qui ne vous laissera pas indemnes.

Qu’est-ce qu’on fout ici de Shaïne Cassim, paru en janvier 2023 aux éditions Gallimard Jeunesse, 240 pages, 12,90€