Catégorie : Littérature générale

Daisy Jones and The Six de Taylor Jenkins Reid

Résumé

Daisy Jones et The Six… le groupe de rock le plus mythique de tous les temps. De leurs débuts dans les bars miteux d’un Sunset Strip écrasé de soleil californien à la gloire, leur histoire est celle d’une ascension fulgurante. C’est aussi celle de Daisy Jones, l’icône ultime. Mais le 12 juillet 1979, après le plus mémorable des concerts, le groupe a éclaté. Personne n’a jamais su pourquoi… Jusqu’à aujourd’hui. Musiciens, fans, managers, amants, gardiens d’immeubles, ils ont tous été les témoins de cette histoire… Mais quarante ans plus tard, chacun a sa propre version de la vérité.

L’avis de Cassandre

Après avoir eu un immense coup de cœur pour Les sirènes de Malibu, impossible de ne pas craquer pour Daisy Jones and the Six !

L’histoire se déroule essentiellement dans les années 1970 et retrace l’histoire d’un célèbre groupe de Rock and Roll. La forme est particulière puisqu’il s’agit d’interviews actuelles de membres du groupe et de personnes qui ont gravité autour d’eux. On assiste ainsi à la création du groupe, quand deux frères, Billy et Graham Dune se produisaient, dans leurs débuts, dans des endroits sordides mais en y croyant fermement. Parallèlement, Daisy Jones chantait, seule et a commencé à se faire remarquer. Et s’il était possible de les réunir et de se hisser en tête du Hit Parade ?

Daisy Jones and the Six est un roman passionnant et certainement la lecture dont j’avais besoin. J’ai trouvé le récit ultra réaliste, comme si le groupe avait réellement existé. Taylor Jenkins Reid aborde le rock dans ses meilleurs et ses pires moments. On parle de la passion pour la musique, l’écriture, les tournées, l’argent qui coule à flots, le sexe, la drogue et ses limites trop souvent franchies. C’était une autre époque, de celles où on pensait que la drogue (et le sexe) ne tuaient pas. Une époque libre et électrisante. Ce qui est paradoxal, c’est que malgré des dérives à gogo, on a envie de faire partie de ce groupe, on s’attache profondément à eux.

Une fois encore, Taylor Jenkins Reid nous montre ses talents de conteuse et sa capacité à nous propulser dans une autre époque. Il me tarde de retrouver sa plume !

Daisy Jones and The Six de Taylor Jenkins Reid, paru en juin 2020 aux éditions 10-18, 480 pages, 9.20€

Sève d’Olivier Gallien

Résumé

De retour en Corse sur ses terres familiales, Ghjulia est accueillie par son cousin Jean, accompagné d’une jeune femme à la beauté hypnotisante. La joie des retrouvailles est de courte durée. Bientôt, Ghjulia se sent épiée, et des douilles de fusil apparaissent à proximité de la maison. Dans la torpeur d’une fin d’été caniculaire, les esprits s’échauffent et les perceptions se faussent. Les secrets profondément enfouis dans le maquis refont surface et la végétation environnante ne suffit plus à abriter Ghjulia du danger qui gronde. Sur ces terres arides, la mort rôde et la violence s’apprête à éclater.

L’avis de Cassandre

Comme son prénom le laisse présupposer, Ghjulia est Corse. La quadragénaire a cependant fui l’île de beauté pour la grisaille parisienne. Peut-on réellement couper les ponts avec ses origines ? Suite à la mort brutale de son frère, Antoine, Ghjulia doit revenir dans le domaine familial. La maison, laissée à l’abandon, est mollement occupée par le cousin Jean. Rapidement, l’héroïne découvre des douilles de fusil sur ses terres. Elle se sent épiée. Le malaise grandit.

Sève est un roman noir particulier. Il est très court et intense à la fois. Il y a peu de personnages : Ghjulia, Jean, une jeune cousine éloignée, Julie et quelques tierces personnes et cela suffit. On se retrouve sur des chemins escarpés et dangereux. L’été est moite, étouffant. L’ambiance devient vite poisseuse. On pressent une catastrophe, un point de non-retour mais lesquels ?

J’ai dévoré ce roman en quelques heures et je l’ai trouvé marquant. Il parle notamment du poids des origines, de celles dont on ne peut jamais tout à fait se défaire. Le titre est d’ailleurs bien trouvé, la sève qui coule dans nos veines et qui nous définit, au fond. L’écriture d’Olivier Gallien est rythmée et percutante. On est happé dans ce récit et à la fin, profondément sonné. Une excellente surprise !

Sève d’Olivier Gallien, paru en janvier 2024 aux éditions Robert Laffont, 192 pages, 18€

Twisted Love tome 1 de Ana Huang

Résumé

Il a un cœur de glace… mais pour elle, il brûlerait le monde. Alex Volkov est un diable doté d’un visage d’ange. Poussé par une tragédie qui l’a hanté pendant la majeure partie de sa vie, sa quête impitoyable de succès et de vengeance laisse peu de place aux affaires de cœur.

Mais quand il est contraint de s’occuper de la sœur de son meilleur ami, il commence à sentir quelque chose dans sa poitrine :

Une fissure.

Une fissure. Un feu.

Un feu qui pourrait mettre fin au monde dans lequel il a toujours évolué.

L’avis d’Audrey

Twisted Love est un livre dont j’avais beaucoup entendu parler avant sa sortie. Le résumé m’a immédiatement plu, l’histoire me paraissait novatrice.

Ava Chen est passionnée par la photographie, elle aime observer et capturer des moments uniques. Alex Volkov, lui, est un garçon extrêmement intelligent, à la tête d’un empire. Le lien entre eux deux, c’est le frère d’Alex qui est le meilleur ami d’Ava. Alex doit d’ailleurs prendre soin d’Ava à la demande de son frère qui part une année à l’étranger, sans cela, ils ne se seraient jamais rencontrés.

L’histoire m’a très fortement fait penser à la célèbre saga 50 nuances : un homme séduisant, riche, intelligent et mentalement « détruit » qui s’amourache de la petite étudiante timide qui découvre des pratiques sexuelles avec lui. Malgré ces similitudes, j’ai apprécié l’histoire de fond ainsi que l’écriture fluide et les chapitres plutôt courts, la lecture de ce livre se fait facilement. J’ai aimé l’alternance de points de vue entre les deux personnages ainsi que les personnages secondaires qui m’ont parfois bien fait rire. Une lecture idéale pour les fans de romance !

Twisted Love tome 1 de Ana Huang, paru en octobre 2023 aux éditions Hugo Publishing, 380 pages, 18,50€

Ce qui nous rend vivants d’Emma Green

Résumé

Aux urgences de l’hôpital public de Chicago, Cléo commence son internat et y retrouve Carter Cruz, une vieille connaissance. Bien plus que ça, en réalité : son meilleur ami de la fac de médecine, mais aussi son plus sérieux rival et son plus grand regret.
Ici, Cléo se sent enfin à sa place, au milieu des brancards qui roulent à toute allure, des portes qui claquent, des chefs qui crient, des machines qui bipent et des tenues pastel qui volent au secours de ceux qui en ont besoin.
Chaque jour, elle apprend. Elle soigne les autres pour oublier le mal qui la ronge. Elle croise l’humanité et la mort dans les couloirs. Elle tisse des liens forts avec tous ces héros du quotidien. Et elle se rapproche malgré elle de celui qu’elle fuit à tout prix…
Pourtant, elle voudrait juste se sentir aussi invincible que lui. Et croire, le temps d’un battement, que la vie peut l’emporter.
Emma Green vous plonge au cœur d’un tourbillon humain qui vous fera vous sentir intensément vivants !

L’avis d’Audrey

Emma Green est un duo d’écrivaines très connu, mais je n’avais pas encore jamais lu leurs romans. Je n’entends que du bien de leurs nombreuses parutions, j’ai donc passé le cap avec Ce qui nous rend vivants et je ne suis pas déçue !

La lecture se fait facilement, les chapitres courts permettent de le lire à tout moment de la journée sans être coupé. Cléo Robbins, une jeune interne, intègre l’hôpital dans lequel travaille le séduisant Carter Cruz. On commence par le stéréotype de la fille intello et du garçon bad boy qui séduit toutes les infirmières dans la salle de repos. Mais on se rend vite compte que ce n’est qu’une illusion, Carter est charismatique, drôle et passionné par son métier. Il est aussi attentionné et très proche de sa famille. Cléo, quant à elle, est assez renfermée, mais rencontre des collègues internes très drôles et qui l’aident dans son parcours. Ces personnages secondaires m’ont vraiment fait rire et sont essentiels à cette histoire.

On pourrait penser que Ce qui nous rend vivants est un livre facile, léger mais au contraire, il aborde plusieurs thèmes importants, tel que l’homoparentalité, les violences sexuelles, etc. J’ai apprécié ma lecture, et je lirai d’autres livres d’Emma Green avec plaisir !

Ce qui nous rend vivants d’Emma Green, paru en octobre 2023 aux éditions Addictives, 454 pages, 17,90€

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd

Résumé

Tessa est une fille bien. Elle est sérieuse et a de l’ambition. L’année se poursuit à l’Université de Washington et son nouveau cercle d’amis essaie toujours de la pousser au-delà de sa zone de confort… Parmi eux, Hardin, le bad-boy de la fac qui la séduit autant qu’il l’exaspère.

Malgré leurs différences, Tessa et Hardin sont passionnément attirés l’un par l’autre et prêts à tout risquer pour une romance qui les consumera et les changera tous les deux.

L’avis de Cassandre

J’avais adoré le premier opus de l’adaptation en roman graphique de la série After et j’étais très impatiente de me plonger dans la suite. Nous retrouvons Tessa et Hardin à un tournant de leur relation naissante. Cet ouvrage démarre sur les chapeaux de roues et on ne s’ennuie pas un seul instant ! J’ai adoré l’histoire d’amour entre nos personnages principaux qui connaît des chamboulements. Hardin souffle le froid et le chaud mais Tessa prend confiance en elle et s’affirme. Leur psychologie est bien creusée et on comprend mieux certaines réactions.

Côté illustrations, je suis sous le charme. Les personnages et les décors sont beaux, le choix des couleurs me plaît. C’est un vrai plaisir pour les yeux ! Je trouve l’adaptation fidèle au roman, elle permet de prolonger le plaisir ressenti durant la lecture de la saga. J’ai lu ce deuxième tome d’une seule traite et la fin est impitoyable, j’espère que la suite sortira bientôt !

Que vous ayez lu les romans ou non, cette adaptation s’adresse à tous les fans de romance !

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo & Cie, 175 pages, 24,95€

Hadès tomes 1 et 2 de Scarlett St Clair

Résumé

Redécouvrez le monde fantastique des dieux et des mortels, à travers le regard d’Hadès.

Hadès, le dieu des Enfers, est connu pour sa règle inflexible, ses luxueuses boîtes de nuit et ses marchandages impossibles. Habitué à tout contrôler, il n’est pas préparé à découvrir que les Parques ont choisi Perséphone, déesse du Printemps, pour être sa future épouse et reine.

Malgré son attirance pour le dieu, Perséphone, une ambitieuse étudiante en journalisme, est déterminée à dénoncer Hadès pour ses méthodes cruelles et impitoyables. Elle le défie à chaque instant, alors même que l’attraction entre eux explose. Hadès se retrouve face à l’impossible : prouver que sa future épouse a tort. Malgré ses efforts, certaines forces souhaitent les séparer et Hadès se rend compte qu’il est prêt à tout pour son amour interdit, même à défier le destin.

L’avis d’Audrey

Après avoir terminé le dernier tome de la trilogie Hadès & Perséphone, j’étais triste de quitter cet univers. J’ai donc été très heureuse quand j’ai appris qu’il existait les romans écrits du point de vue d’Hadès. Dans l’histoire du point de vue de Perséphone, on découvrait un Dieu des Enfers très énigmatique, mystérieux et très attirant. Ici, on est plongé dans ses pensées et on comprend mieux ses réactions. La vie du Dieu des Enfers n’est pas simple, il doit continuer de « gouverner » sans laisser les autres l’atteindre. J’ai aimé suivre les pensées d’Hadès et comprendre tous les efforts qu’il a dû fournir pour pouvoir protéger son couple et son avenir avec Perséphone. Ce qui est positif, c’est que l’histoire n’est pas redondante. Je n’ai pas eu l’impression de lire un copié collé d’un autre point de vue. Peut-être parce que j’ai lu les 2 versions avec une année d’écart et que certains éléments n’étaient plus frais dans ma tête. Étant fan de la mythologie (en particulier de Perséphone) j’ai vraiment adoré le décor, le mythe revisité. Toutefois, cette version m’a laissée vraiment septique. J’ai trouvé la relation dans ce couple trop superficielle, Hadès semble obsédé par le sexe et ne peut s’empêcher de ne penser qu’à cela en la présence de Perséphone. Il y a peu d’échanges verbaux entre eux, et la moindre dispute se solde par une nouvelle scène érotique. C’est vraiment ce qui m’a déplu, j’ai eu l’impression de ne lire qu’une histoire de sexe. Je reste donc mitigée sur cette version, et je pense en rester là avec l’histoire d’Hadès et ne pas lire le troisième opus.

Hadès tome 1 de Scarlett St Clair, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 432 pages, 18€
Hadès tome 2 de Scarlett St Clair, paru en juin 2023 aux éditions Hugo Publishing, 432 pages, 18€

Something Wilder de Christina Lauren

Résumé

Lily Wilder, fille d’un célèbre chasseur de trésors, qui lui racontait enfant, des histoires de trésor enfoui, a grandi sans sa mère, et avec un père aux abonnés absents. À sa mort, Lily fonde une agence de chasses au trésor à partir de fausses cartes laissés par Duke, son père. Mais lorsque Lily réalise que parmi le dernier groupe de touristes récemment arrivés de New York, se trouve son ex : Leo Grady, disparu de sa vie il y a dix ans., elle n’est as peu surprise. Comment éviter l’homme qu’elle a aimé jadis, entouré de son groupe hétéroclite d’amis, alors que dans l’aventure, elle va leur servir de guide ? Franchement, Lily ne rêve que d’une chose: l’emmener dans un coin sauvage — et l’y abandonner. Mais alors que l’excursion vire au cauchemar — aussi catastrophique qu’hilarant — le groupe se demande si la légende du trésor enfoui ne pourrait pas être véridique, après tout ? Un faux pas — au sens propre — peut leur coer la vie. Lily et Leo s’en sortiront-ils indemnes ?

L’avis de Cassandre

J’adore le duo d’écrivaines Christina Lauren et c’est avec impatience que je me suis plongée dans l’histoire.

Lily et Leo s’aiment profondément et sont promis l’amour éternel. Dix ans plus tard, ils ne sont pourtant plus ensemble et ignorent ce que l’autre est devenu. Lily est la fille d’un célèbre chercheur d’or et a fondé sa propre société. Elle propose des excursions dans le désert et une chasse aux trésors grandeur nature pour les citadins. Leo est devenu cadre à New York, une vie bien rangée mais ô combien ennuyeuse. Et si Lily et Leo étaient amenés à se revoir ?

J’ai trouvé Something Wilder différent des autres romances de Christina Lauren. Le côté aventure est très présent, j’ai adoré les énigmes et le voyage sur les traces de Butch Cassidy, le célèbre pilleur de banques de l’Ouest. Dans ce roman, on trouve de l’action et de gros rebondissements, auxquels je ne m’attendais absolument pas. Les personnages sont attachants et leur romance (re)naissante est belle.

Something Wilder est un roman qui se lit rapidement et qui a répondu à mes envies d’amour et d’évasion !

Something Wilder de Christina Lauren, paru en mai 2023 aux éditions Hugo Publishing, 400 pages, 17€

Les chants d’amour de Wood Place de Honoré Fanonne Jeffers

Résumé

Depuis l’enfance, Ailey passe ses étés dans la petite ville de Chicasetta, en Géorgie, là où la famille de sa mère vit depuis l’arrivée de leurs ancêtres esclaves. Ailey s’est toujours battue pour son identité, combat compliqué par des traumatismes transgénérationnels, ainsi que par des chuchotements de femmes – ceux de sa mère, Belle, de sa sœur, Lydia, et d’une longue lignée matriarcale – qui poussent Ailey à accomplir ce qui leur a été refusé.

Pour se réconcilier avec qui elle est, Ailey embarque pour un voyage dans le passé de sa famille, dévoilant les récits poignants de générations d’ancêtres – autochtones, Africains, Européens – dans le Grand Sud. Ce faisant, Ailey doit apprendre à accepter son héritage, une histoire d’oppression et de résistance, de servitude et d’indépendance, de cruauté et de résilience qui cristallise l’identité même des États-Unis.

L’avis d’Audrey

Les chants d’amour de Wood Place est un roman que j’avais hâte de lire et que j’appréhendais tout autant. Du haut de ses 900 pages, il a de quoi impressionner. Mais dès les premières pages, j’ai su qu’il me plairait. Et encore, c’est un euphémisme.

Le personnage principal s’appelle Ailey. Elle est née aux Etats-Unis, en 1973. Nous allons la suivre de son enfance jusque dans les années 2000. Mais avant de connaître Ailey, le lecteur va remonter plusieurs siècles en arrière, quand les Creeks ont été dépossédés de leurs terres et que l’esclavage s’est progressivement mis en place… L’histoire d’Ailey est entrecoupée de Chants qui sont des chapitres plus poétiques sur l’histoire de ses ancêtres.

Il est difficile de résumer un roman aussi dense mais je peux vous expliquer pourquoi je l’ai tant aimé. Je me suis fortement attachée à Ailey, une femme Noire en colère, féministe, qui porte en elle un double-fardeau : les violences qu’on lui a faites personnellement et celles qu’on a pu faire à sa famille et à ses ancêtres. Ailey est la petite dernière d’une famille de trois filles. J’ai particulièrement aimé Lydia, la grande sœur cabossée et malmenée. Mais aussi le père aimant, ou encore Oncle Root et sa mémoire d’éléphant. Les thématiques sont difficiles et et peuvent heurter le lectorat mais les sujets sont extrêmement bien maîtrisés et abordés brillamment.

Les chants d’amour de Wood Place est un roman puissant qui pousse à réfléchir sur l’histoire des afro-américains mais aussi sur la condition des Noirs et surtout des femmes noires dans la société. J’ai été ébranlée par ce roman, je ne parviens pas à sortir de Chicasetta, cette bourgade fictive de Géorgie. Je ressors étourdie de cette lecture et je salue Honorée Fanonne Jeffers pour ce premier roman brillant, à lire à tout prix.

Les chants d’amour de Wood Place de Honoré Fanonne Jeffers, paru en septembre 2023 aux éditions Les Escales, 912 pages, 27€

Nos cœurs disparus de Celeste Ng

Résumé

États-Unis d’Amérique, dans un futur pas si lointain. L’existence de tous est rythmée par des lois liberticides. Tout citoyen de culture étrangère est considéré comme dangereux pour la société.
Les livres tenus pour séditieux sont retirés des bibliothèques. À commencer par ceux de la poétesse Margaret Miu, disparue mystérieusement trois ans plus tôt. Bien décidé à la retrouver, son fils, Bird, aidé par un réseau clandestin de bibliothécaires, va peu à peu prendre conscience du sort des opprimés et de la nécessité impérieuse de porter leur voix.

L’avis de Cassandre

Dans un avenir proche, pour sortir d’une crise terrible, les États-Unis ont adopté une loi intitulée PACT (qu’on peut traduire par « Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines »). Derrière ce nom, se cache surtout un système autoritaire profondément raciste et anti-Chinois. Bird, treize ans, vit seul avec son père depuis le départ forcé de sa mère. D’origine asiatique, elle cumule les chefs d’accusations, notamment en raison de l’un de ses recueils de poèmes publié, puis censuré par le PACT, car jugé révolutionnaire. Imaginez un monde où les livres ont déserté les bibliothèques, les conversations sont épiées, des enfants arrachés à leurs familles… Bird a toujours vécu avec ces règles, se fondre dans la masse, ne jamais rien contester, s’en tenir au PACT. Mais une carte envoyée par sa mère pourrait bien changer la donne…

Nos cœurs disparus est une pépite, le genre de roman qui nous habite et dont on a du mal à ressortir. Celeste Ng dépeint un monde pas si éloigné de la réalité, surtout quand on pense à l’Histoire des États-Unis. Il est tellement facile de basculer dans l’oppression, la censure et de vivre entravés. J’ai été conquise par les personnages. Bird entre dans l’adolescence, il commence à remettre en cause ce qui lui semblait normal et acceptable et à regarder le monde avec des yeux nouveaux. Margaret, sa mère, est un personnage engagé, qui œuvre pour que chacun retrouve la liberté à travers l’art et les actions pacifiques. Nos cœurs disparus est un roman qui alerte, qui bouscule, dont la violence est souvent suggérée mais rarement totalement explicite. Le poids des autorités nous écrase, nous fait suffoquer. Derrière les ténèbres de ce futur proche, il y a tout de même de l’espoir.

Un message fort et un roman inoubliable, écrit avec une volonté, une prière : que tout cela ne se produise jamais.

Nos cœurs disparus de Celeste Ng, paru en août 2023 aux éditions Sonatine, 384 pages, 23,50€

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict

Résumé

« Lily chérie, J’ai bien conscience que tu n’as aucune envie de remettre les pieds à Endgame. Je sais qu’hériter du manoir ne t’intéresse pas mais je t’implore de participer. Il est grand temps que tu apprennes la vérité et elle te sera révélée par le jeu de piste de Noël. »
En recevant cette lettre de sa tante, Lily Armitage n’hésite pas longtemps. Depuis vingt ans que la mort de sa mère la hante, voilà l’occasion d’en connaître l’assassin. Direction Endgame – ses cousins cupides, son labyrinthe d’indices et son Cluedo de Noël, plus vrai que nature…

L’avis de Cassandre

Que faites-vous pour Noël ? Le programme de Lily est déjà tout trouvé. La trentenaire a perdu sa tante qui l’élevait depuis la mort tragique de sa mère. Et cette fameuse tante a laissé des directives s’il lui arrivait quelque chose : organiser un jeu de piste de Noël à Endgame, la demeure familiale. Les cousins et cousines de la jeune femme se réunissent alors pour déjouer douze énigmes (une par jour) avec, en jeu, les clés d’Endgame. Pour Lily, la propriété lui importe peu. Elle espère surtout faire lumière sur les circonstances floues de la mort de sa mère.

Ce roman m’a fait énormément de bien alors que j’étais en panne de lecture. J’ai adoré l’ambiance ! Imaginez un Noël qui mêle intrigues, meurtres et vilains secrets de famille. Très vite, nous nous retrouvons dans un huis-clos glacial, coupés de la civilisation. La neige abondante, le froid, les personnages dont on ne peut que se méfier et Mrs Castle, la gouvernante lugubre.

Alexandra Benedict est passionnée de jeux de mots et elle nous régale avec ses énigmes. J’ai adoré suivre Lily en train de les résoudre et nous expliquer la solution. Ce roman n’est pas sans défauts, il y a un peu trop de meurtres à mon goût et le final manque peut-être de crédibilité. Ce n’est cependant pas gênant et cela n’a pas entaché le plaisir ressenti durant ma lecture.

Une vraie bonne surprise, un roman à lire idéalement pendant les froides soirées d’hiver !

Petits meurtres à Endgame d’Alexandra Benedict, paru en octobre 2023 aux éditions Pocket, 456 pages, 9€