Auteur/autrice : Cassy

Ce qui nous rend vivants d’Emma Green

Résumé

Aux urgences de l’hôpital public de Chicago, Cléo commence son internat et y retrouve Carter Cruz, une vieille connaissance. Bien plus que ça, en réalité : son meilleur ami de la fac de médecine, mais aussi son plus sérieux rival et son plus grand regret.
Ici, Cléo se sent enfin à sa place, au milieu des brancards qui roulent à toute allure, des portes qui claquent, des chefs qui crient, des machines qui bipent et des tenues pastel qui volent au secours de ceux qui en ont besoin.
Chaque jour, elle apprend. Elle soigne les autres pour oublier le mal qui la ronge. Elle croise l’humanité et la mort dans les couloirs. Elle tisse des liens forts avec tous ces héros du quotidien. Et elle se rapproche malgré elle de celui qu’elle fuit à tout prix…
Pourtant, elle voudrait juste se sentir aussi invincible que lui. Et croire, le temps d’un battement, que la vie peut l’emporter.
Emma Green vous plonge au cœur d’un tourbillon humain qui vous fera vous sentir intensément vivants !

L’avis d’Audrey

Emma Green est un duo d’écrivaines très connu, mais je n’avais pas encore jamais lu leurs romans. Je n’entends que du bien de leurs nombreuses parutions, j’ai donc passé le cap avec Ce qui nous rend vivants et je ne suis pas déçue !

La lecture se fait facilement, les chapitres courts permettent de le lire à tout moment de la journée sans être coupé. Cléo Robbins, une jeune interne, intègre l’hôpital dans lequel travaille le séduisant Carter Cruz. On commence par le stéréotype de la fille intello et du garçon bad boy qui séduit toutes les infirmières dans la salle de repos. Mais on se rend vite compte que ce n’est qu’une illusion, Carter est charismatique, drôle et passionné par son métier. Il est aussi attentionné et très proche de sa famille. Cléo, quant à elle, est assez renfermée, mais rencontre des collègues internes très drôles et qui l’aident dans son parcours. Ces personnages secondaires m’ont vraiment fait rire et sont essentiels à cette histoire.

On pourrait penser que Ce qui nous rend vivants est un livre facile, léger mais au contraire, il aborde plusieurs thèmes importants, tel que l’homoparentalité, les violences sexuelles, etc. J’ai apprécié ma lecture, et je lirai d’autres livres d’Emma Green avec plaisir !

Ce qui nous rend vivants d’Emma Green, paru en octobre 2023 aux éditions Addictives, 454 pages, 17,90€

Les Malvenus d’Audrey Brière

Résumé

1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d’un excès de froid, de faim ou de vin, comme d’autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C’est le cas de l’inspecteur de police Matthias Lavau : recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Son talent ? Il se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.
La victime aussi est un ancien des Ursulines : Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté… C’est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.
Dans l’atmosphère crépusculaire de l’hiver interminable qui s’est abattu sur la région, Matthias et son assistante Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Cœur.

L’avis de Cassandre

L’histoire se déroule en 1917, dans le village reculé de Haut-de-Coeur, en Bourgogne. Thomas Sorel, dit TS, est retrouvé sauvagement assassiné. Pour tous, TS était une raclure et sa mort, une bénédiction. Étant donné qu’il s’agit d’un meurtre, une enquête est ouverte. Sont sur le coup, Mathias Lavau et son assistante, Esther Louve. Ce duo mal accordé et détonnant fera cependant des étincelles !

J’étais impatiente de lire ce polar et j’avoue me l’être gardé au chaud pour les longues soirées d’hiver (et j’ai bien fait !). Cette histoire se déroule dans une ambiance glaciale : froid mordant, neige qui n’en finit plus et une forêt sombre et pleine de mystère. Dans ce village, se trouve le Couvent des Ursulines où les bonnes sœurs recueillent les orphelins depuis des décennies. Nombreux sont les habitants qui y sont liés. On comprend rapidement qu’il y aura un lien entre ce lieu Saint et l’enquête.

J’ai eu un coup de cœur pour ce polar atypique. L’ambiance apporte un vrai plus à l’histoire. On flirte souvent avec le surnaturel, ce que j’ai grandement apprécié. Les personnages sont délicieux, à la fois énigmatiques et insaisissables. L’époque est intéressante pour plusieurs raisons. D’abord, la guerre qui décime, ampute et appauvrit. D’autre part, pour les avancées scientifiques concernant les enquêtes policières. On en est aux balbutiements des relevés d’empreintes, des autopsies etc.. Audrey Brière réussit parfaitement à intégrer cela à son enquête de grande ampleur qui est extrêmement bien maîtrisée. Enfin, le dernier point et le plus important, c’est bien sûr l’écriture de la nouvelle autrice. Je suis sous le charme de sa plume, son style singulier et ses répliques implacables.

Un premier roman brillant et j’espère, le début d’une longue liste de polars !

Les Malvenus d’Audrey Brière, paru en février 2023 aux éditions du Seuil, 352 pages, 19,90€

Décroche de Laurent Duvoux

Résumé

Le 13 novembre 2015, Laurent Duvoux était au Bataclan. Il y a perdu Éric, son meilleur ami.
Ce qu’il a choisi de raconter, ce n’est pas ce qu’il s’est passé ce soir-là, mais les fragments des jours qui entourent cet évènement. À commencer par les rêves dans lesquels Éric surgit.

L’avis de Cassandre

Laurent Duvoux est illustrateur. Le 13 novembre 2015, il se trouvait au Bataclan avec Eric, son meilleur ami et collègue de travail. Dans ce roman graphique, il ne relate pas les événements. Il parle de l’Après. Les sentiments se bousculent : la tristesse, la colère, le désespoir mais aussi la culpabilité. Pourquoi lui et pas Laurent ? Le plus difficile est peut-être de ne pas avoir de réponses à tous ces pourquoi qui se bousculent dans sa tête.

Dans cet ouvrage, les regards ne sont pas représentés, cela rend l’émotion à la fois plus intime et plus universelle peut-être. Les scènes sont représentées de manière monochrome, souvent en bleu, parfois en rouge. Le texte est peu présent voire absent de plusieurs planches et cela n’affecte en rien notre lecture. Il se dégage tant d’émotions à travers les dessins qu’ils se suffisent à eux-mêmes.

Un roman graphique intime et nécessaire sur le deuil et la reconstruction, un titre pour ne jamais oublier.

Décroche de Laurent Duvoux, paru en octobre 2023 aux éditions Robert Laffont, 160 pages, 22,90€

Tu mens comme tu respires de Harriet Tyce

Résumé

Par amour pour sa fille, Sadie quitte sa maison et le père de Robin puis part avec elle à Londres. Mais elle ne peut pas lui partager la haine qu’elle éprouve à l’idée de revivre dans la maison où est décédée sa mère, ni lui dire la vérité sur sa nouvelle école. Mais les mensonges s’accumulent et, malgré ses bonnes intentions, Sadie n’a pas toutes les cartes en mains pour protéger sa fille.

L’avis de Cassandre

Suite à une violente séparation avec son mari, Sadie quitte les États-Unis avec sa fille, Robin et regagne son Angleterre natale. Elles vont loger dans la maison de la défunte mère de Sadie, dont elle a hérité à condition que Robin intègre la prestigieuse école où l’héroïne a étudié. On pourrait y voir un nouveau départ mais la maison et l’école regorgent de mauvais souvenirs que Sadie aurait préféré oublier. Pour Robin, les changements sont pesants et il est difficile pour la fillette de dix ans de s’intégrer en cours d’année. Sadie, quant à elle, souhaiterait retrouver l’emploi de juriste qu’elle a quitté lorsqu’elle est tombée enceinte. Mais rien ne se passe comme prévu et l’ambiance se fait vite oppressante.

Si vous aimez les thrillers domestiques, ce roman est fait pour vous ! Au programme, mesquineries entre parents d’élèves, rivalités, mensonges et coups bas. Les mères peuvent être si impitoyables entre elles ! J’ai été touchée par Sadie et Robin qui peinent à s’intégrer et prendre un nouveau départ. Elles sont souvent malmenées et devront trouver la force de se défendre. Le lecteur sent la tension monter et le drame qui menace de se produire. Que va-t-il réellement arriver ? Pourquoi ? Quels secrets cachent les différents protagonistes ? Vous ne le découvrirez qu’à la toute fin du livre.

Il est vrai que j’aurais souhaité plus d’action et des révélations un peu plus originales pour un roman de ce genre. J’ai parfois trouvé certaines scènes peu crédibles (les parents d’élèves sont assez caricaturaux) et j’aurais été certainement moins patiente que Sadie. Malgré quelques points négatifs, j’ai passé un bon moment de lecture. J’ai été happée par l’histoire et j’ai aimé l’univers pénal et l’affaire sur laquelle va travailler Sadie. Une lecture sympathique !

Tu mens comme tu respires de Harriet Tyce, paru en novembre 2023 aux éditions Robert Laffont, 432 pages, 22€

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd

Résumé

Tessa est une fille bien. Elle est sérieuse et a de l’ambition. L’année se poursuit à l’Université de Washington et son nouveau cercle d’amis essaie toujours de la pousser au-delà de sa zone de confort… Parmi eux, Hardin, le bad-boy de la fac qui la séduit autant qu’il l’exaspère.

Malgré leurs différences, Tessa et Hardin sont passionnément attirés l’un par l’autre et prêts à tout risquer pour une romance qui les consumera et les changera tous les deux.

L’avis de Cassandre

J’avais adoré le premier opus de l’adaptation en roman graphique de la série After et j’étais très impatiente de me plonger dans la suite. Nous retrouvons Tessa et Hardin à un tournant de leur relation naissante. Cet ouvrage démarre sur les chapeaux de roues et on ne s’ennuie pas un seul instant ! J’ai adoré l’histoire d’amour entre nos personnages principaux qui connaît des chamboulements. Hardin souffle le froid et le chaud mais Tessa prend confiance en elle et s’affirme. Leur psychologie est bien creusée et on comprend mieux certaines réactions.

Côté illustrations, je suis sous le charme. Les personnages et les décors sont beaux, le choix des couleurs me plaît. C’est un vrai plaisir pour les yeux ! Je trouve l’adaptation fidèle au roman, elle permet de prolonger le plaisir ressenti durant la lecture de la saga. J’ai lu ce deuxième tome d’une seule traite et la fin est impitoyable, j’espère que la suite sortira bientôt !

Que vous ayez lu les romans ou non, cette adaptation s’adresse à tous les fans de romance !

After tome 2 – roman graphique d’Anna Todd, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo & Cie, 175 pages, 24,95€

Que font les scientifiques ? de Tom Mumbray

Résumé

Astronome ou zoologiste ? Ce livre invite les enfants à découvrir l’incroyable diversité des métiers scientifiques. Au fil des pages, ils se familiariseront avec le travail quotidien de nombreux scientifiques et seront fascinés par des découvertes extraordinaires. Ils apprendront également quels sont les parcours à suivre pour exercer différents métiers scientifiques.

L’avis de Cassandre

Quand on est enfant (et pas que), le mot « scientifique » est un concept un peu flou qui cache une multitude de métiers différents. Dans cet album, on apprend ce que font ces professionnels et leurs domaines d’expertise. Vous découvrirez aussi bien les géologues, les biologistes, les astronomes et des métiers plus ciblés encore : astrobotanistes, virologues ou encore des vulcanologues.

J’ai trouvé cet album ultra complet et inspirant. Il balaie de nombreuses professions et nous explique l’intérêt de leurs travaux et de leurs découvertes. J’ai aimé le parallèle qui est fait entre les expérimentations et le lien avec la vie quotidienne. Ce titre nous parle aussi beaucoup d’écologie, d’environnement et de notre avenir. Ce titre est bien documenté et les illustrations permettent de comprendre plus aisément. Certains chapitres sont plus complexes, par exemple quand on parle du tableau périodique des éléments.

J’ai adoré cet album qui valorise des professions méconnues et pourtant essentielles. Il véhicule de l’espoir, notamment concernant les traitements de certaines maladies graves ou la protection de la faune et de la flore. A la fin, l’auteur explique aux enfants comment devenir scientifique et fournit un petit test pour découvrir le métier qui pourrait lui convenir. Un titre réussi qui donnera, je l’espère, une vocation au plus grand nombre.

Que font les scientifiques ? de Tom Mumbray, paru en août 2023 aux éditions Usborne, 80 pages, 11,95€

Où est mon sapin de Noël ? de Fiona Watt

Résumé

Les tout-petits aimeront observer les beaux sapins de Noël et repérer la petite souris blanche qui se cache sur chaque double page. Au fil des pages cartonnées bien adaptées aux petites mains, ils apprécieront les matières à toucher les invitant à découvrir des sapins aux troncs rugueux, des épines qui piquent, de belles décorations, des cadeaux … jusqu’à la dernière page qui révèle des lumières qui scintillent. Le grand format et la couverture brillante feront de ce livre un joli cadeau pour un premier Noël.

L’avis de Cassandre

Ho, Ho, Ho ! On dirait bien que Noël approche ! Cet album scintillant rejoint la jolie collection des tout-doux Usborne. Sur chaque double-page, l’enfant peut toucher des textures : le tronc bosselé du sapin, ses épines, ses cadeaux brillants et à la fin, des lumières scintillantes que l’on peut actionner à l’aide d’un bouton. Cet album brille de mille feux, il est coloré et ultra festif.

Nous retrouvons la petite souris présente à chaque opus, celle-ci se cache sur chaque double-page. Les illustrations sont simples, en deux dimensions et jolies. Les pages sont épaisses et favorisent la préhension du petit lecteur. Les textures à toucher sont parfaitement adaptées aux petites mains. Où est mon sapin de Noël ? est une première le titre idéal à offrir pour les fêtes, adapté dès l’âge de six mois !

Où est mon sapin de Noël ? de Fiona Watt, paru en octobre 2023 aux éditions Usborne, 10 pages, 14,95€

La Reine du noir de Julia Bartz

Résumé

Bienvenue à Blackbriar !

Pour beaucoup de lectrices, Roza Vallo est une romancière de génie, et peut-être plus encore, une sorte de gourou. Grâce à elle et à son livre La Langue du démon, nombre de jeunes filles et de femmes ont cessé de se considérer comme de petites créatures fragiles pour explorer leur côté sombre, pulsionnel, sexuel. Aussi, quand la grande prêtresse du roman d’horreur féministe décide d’offrir à cinq d’entre elles un séminaire d’écriture dans son manoir de Blackbriar, isolé au milieu des monts Adirondacks, les candidatures affluent. Peu importe que Vallo soit une figure controversée et que l’endroit traîne une sinistre réputation. Lorsqu’elle est sélectionnée, Alex, une jeune autrice, y voit la chance de sa vie. Mais quand Roza Vallo décide d’instaurer une compétition acharnée, les tensions sont rapidement exacerbées entre les concurrentes. Jusqu’au jour où l’une d’entre elles disparaît…

L’avis de Cassandre

A tout juste trente ans, Alex rêve de publier son premier roman. Depuis de nombreuses années, elle est très investie dans la sphère littéraire et multiplie les ateliers d’écriture, les soirées de lancement etc.. Mais depuis un an, à la suite d’un fâcheux incident survenu avec sa meilleure amie Wren, Alex souffre du syndrome de la page blanche. Quand notre héroïne se voit proposer une retraite littéraire avec Roza Vallo, romancière à succès qu’elle admire, elle n’hésite pas à sauter sur l’occasion.

Alex et quatre autres jeunes femmes sont invitées à Blackbriar, le manoir isolé de Roza Vallo. Celui-ci a été le théâtre d’une affaire meurtrière non résolue, il y a de nombreuses années. Alex et ses concurrentes devront écrire un roman en un mois, la meilleure se verra publiée et récompensée grassement. Mais rapidement, on sent qu’il y a quelque chose de pas net dans l’atmosphère.

J’étais impatiente de débuter ce roman dont le résumé me faisait furieusement envie. J’ai trouvé cette lecture très addictive et j’ai eu du mal à le reposer. J’ai ressenti de la sympathie pour Alex, une jeune femme qui souffre et se sent très seule. Roza Vallo n’a suscité que mon aversion. Cette femme, totalement imbue de sa personne souffle le froid et le chaud. On se demande ce qu’elle a derrière la tête. J’ai aimé l’ambiance gothique et l’univers de la littérature qui est omniprésent. Le suspense s’installe progressivement et nous nous sentons de plus en plus oppressés dans ce lieu sordide. J’ai cependant été moins convaincue par la tournure que prenaient les événements. J’ai trouvé certains points trop peu crédibles et que l’histoire partait parfois trop loin. J’ai toutefois aimé les toutes dernières lignes qui clôturent le roman avec noirceur.

Pour conclure, certains points m’ont chagrinée mais j’ai trouvé cette lecture addictive et j’ai apprécié l’univers de Blackbriar. Un premier roman plutôt prometteur !

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cet envoi, dans le cadre d’une opération Masse Critique.

La Reine du noir de Julia Bartz, paru en novembre 2023 aux éditions Sonatine, 448 pages, 24,50€

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho

Résumé

Viktor Frankl (1905 – 1997) est un célèbre professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie à la faculté de Vienne en Autiche. Il est le créateur d’une nouvelle thérapie qu’il baptise : logothérapie. Dès l’âge de 15 ans, il correspond avec Freud. Très en avance sur son temps, il donne sa première conférence sur le thème : « A propos du sens de la vie » . En 1925, étudiant en médecine, il rencontre Freud tout en se rapprochant du cercle d’influence d’un autre éminent professeur Alfred Adler.
Mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche. Frankl sabote alors les ordres reçus par les nazis et refuse de livrer des malades et handicapés mentaux pour le programme d’essai d’euthanasie baptisée « Aktion T4 » ayant pour projet d’assassiner les Juifs à grande échelle au moyen de chambres à gaz. Pour avoir refusé de collaborer, Viktor Frankl et toute sa famille sont envoyés dans le camp de concentration Theresienstadt, puis déportés au camp de la mort Auschwitz.
Toute sa famille est assassinée. Durant sa déportation, Frankl observe minutieusement tous les déportés et se rend compte avec étonnement que les plus robustes, ceux qui sont dans l’action et qui mangent bien sont les premiers à mourir très vite, alors que les plus faibles résistent plus longtemps. « Face à l’absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l’espoir et questionner le sens ».

L’avis de Cassandre

J’ignorais tout de Viktor Frankl avant de lire ce roman graphique. Il est né en Autriche en 1905 et était Professeur en neurologie et psychiatre. Il a toujours eu l’ambition de devenir médecin et s’est rapidement passionné pour les travaux de Sigmund Freud. C’est probablement ce qui l’a orienté vers les neurosciences.
A la fin des années 1930, les Autrichiens subissent de plein fouet la montée du Nazisme. La famille Frankl est juive et est hélas déportée. Viktor Frankl est rescapé.

De l’horreur des camps, le Professeur se rend compte que ceux qui survivent ne sont pas forcément ceux qui sont mieux nourris mais plutôt ceux qui ont encore un but dans la vie. De cette terrible expérience, Frankl va créer la Logothérapie, la psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie.

Les illustrations sont plaisantes, avec des fonds monochromes qui permettent de situer l’époque : l’enfance, la déportation, la vie d’après. Les travaux de Pascal Bresson et Jérôme Eho sont parfaitement complémentaires.

Ce roman graphique passionnant m’a permis de découvrir un éminent Professeur dont les travaux trouvent encore un sens de nos jours.

Viktor Frankl, un héritage pour l’humanité de Pascal Bresson et Jérôme Eho, paru en novembre 2023 aux éditions Hugo Publishing, 144 pages, 24,95€

Les poupées d’Alexis Laipsker

Résumé

Sous le soleil de Provence, un reflet accroche le regard : pourquoi ce cadenas flambant neuf posé sur une chapelle abandonnée, en pleine garrigue ? De plus près, c’est l’odeur qui prend à la gorge, puis une nuée de mouches qui annonce la couleur. Six morts. Un carnage. Pour le commissaire Venturi, en délicatesse avec l’IGPN, ce n’est pas le moment de jouer au « cow-boy », comme on l’appelle. L’assistance d’une jeune criminologue, Olivia Montalvert, ne sera pas de trop. D’autant qu’à en juger par l’état des cadavres, déguisés, perruqués, le malade qui a commis ces crimes aime jouer à la poupée. Et ne demande qu’à recommencer…

L’avis de Cassandre

En pleine opération pour arrêter un duo d’Arméniens à la tête d’un trafic, les policiers ne s’attendaient sûrement pas à faire une macabre découverte. Dans une chapelle abandonnée, six corps sont retrouvés, en position fœtale et entièrement glabres. Qui sont les victimes ? Qui est le tueur ? Quel est son mobile ? Victor Venturi alias le Cow-Boy sera en charge de l’affaire. Il sera accompagné de la psychologue, Olivia, surnommée « Menthe à l’eau ».

J’ai été conquise par les deux premiers polars d’Alexis Laipsker, j’ai alors débuté Les Poupées les yeux fermés. Comme avec ses précédents titres, j’ai trouvé ce roman très addictif. Les personnages m’ont entièrement convaincu. Ce duo improbable marche très bien, j’ai été touchée par leur complicité et leur complémentarité. L’intrigue est captivante, cela fait longtemps que je n’avais pas lu un polar sur un serial killer. Sa psychologie est bien explicitée, un gros bon point à mes yeux !

Concernant le dénouement, je dois avouer que j’avais compris l’identité du coupable assez tôt. C’est le seul bémol que je peux noter. Cela ne m’a cependant pas dérangée, tant j’ai trouvé ma lecture prenante. L’ambiance sanglante et morbide est délicieusement plaisante !

Alexis Laipsker est une étoile montante du genre littéraire. Je vous recommande chaudement ses romans. Mais attention, âmes sensibles, s’abstenir !

Les poupées d’Alexis Laipsker, paru en mars 2023 aux éditions Pocket, 432 pages, 8,60€