Mois : novembre 2022

Black Bird de James Keene et Hillel Levin

Résumé

Infiltré auprès d’un tueur en série : quand la réalité dépasse toutes les fictions !

James Keene avait tout pour réussir. Fils d’une famille influente de la banlieue de Chicago, star de l’équipe de football, fêtard invétéré aux revenus confortables, sa trajectoire semble auréolée de succès. Mais en 1996, ce joli mensonge s’écroule : James est jugé pour trafic de drogue et condamné à dix ans de prison. Le FBI lui propose alors un deal complètement fou : sa peine sera annulée s’il aide les fédéraux à piéger un serial killer, Larry Hall. Soupçonné d’une vingtaine d’assassinats, le tueur a été inculpé pour un seul d’entre eux lors d’un procès qui risque fort d’être révisé en appel. Et son intelligence est redoutable. La mission de James ? Amener Larry Hall à se confesser pour le faire tomber, définitivement. Keene hésite, puis accepte de relever le défi. Quelques jours plus tard, il est transféré dans l’unité psychiatrique de la prison de haute sécurité dévolue aux criminels les plus dangereux, où Hall est détenu. Seuls le directeur et le psychiatre en chef sont au courant de sa mission. Là, au milieu des psychopathes, il va devoir gagner la confiance du plus inquiétant d’entre eux pour lui faire avouer où il a caché le corps de ses victimes.

L’avis de Cassandre

Black Bird est une réédition de l’ouvrage Avec le diable, paru en 2010. Les éditions Sonatine ont choisi de le rééditer suite à l’adaptation en série télévisée (disponible sur Apple TV+) par Denis Lehane. Pour ma part, il s’agit d’une totale découverte.

Ce livre est à mi-chemin entre le documentaire, le témoignage et le thriller. Il s’agit de l’histoire vraie de James Keene. Enfant, James avait tout pour réussir mais il a rapidement choisi de sortir du droit chemin. Devenu jeune adulte, il multiplie les petits délits avant de se lancer dans un sérieux trafic de drogues. Au bout de quelques années de deal, il se fera pincer par la police et écopera de dix longues années d’emprisonnement. Il faut le dire, dix ans, c’est beaucoup dans une vie. James est un prisonnier modèle et il n’est pas choisi au hasard par le FBI qui lui fait une proposition déconcertante, après deux ans de peine. Le FBI lui demande d’infiltrer une unité psychiatrique afin de copiner avec Larry Hall, soupçonné d’avoir tué une vingtaine de femmes. En effet, les fédéraux n’ont pu prouver qu’un seul meurtre mais sont persuadés que Larry Hall est un tueur en série. Si James arrive à le faire avouer et révéler l’endroit où sont enterrés les cadavres, le FBI annulera sa peine et le libérera.

On pourrait croire que cette histoire est digne d’Hollywood et pourtant, elle est belle et bien réelle. Dans ce livre, on suit l’histoire de James à la manière d’un documentaire. Une grande partie est d’ailleurs consacrée à Larry Hall et à son portrait psychologique. J’avoue avoir eu des frissons en lisant son histoire, son enfance, ses hobbies, ce qui l’a poussé à tuer et ses manières d’agir. Tout cela est effroyable. En parallèle, on suit James qui noue progressivement un lien avec Larry. On ressent une forte tension durant la lecture. James doit parvenir à le faire parler sans que Larry ne comprenne qu’il est infiltré.

Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture addictive et cette histoire absolument hors du commun. J’ai grandement apprécié les choix narratifs et l’aspect très journalistique.

Black Bird de James Keene et Hillel Levin, paru en octobre 2022 aux éditions Sonatine, 288 pages, 21€

Son espionne royale et le baron irlandais (tome 10) de Rhys Bowen

Résumé

Une nouvelle mission pour Georgie : se marier à tout prix !
Entre Downton Abbey et Miss Marple, une série d’enquêtes royales so British !

Irlande, 1934.
Lady Georgie est sur un petit nuage : le beau Darcy O’Mara l’a finalement demandée en mariage. Mais rien n’est simple pour une princesse d’Angleterre… Georgie doit obtenir une autorisation de la reine pour épouser son fiancé.
Avant même que les tourtereaux puissent officialiser leur union, une nouvelle épreuve se dresse sur leur chemin : le père de Darcy est suspecté de meurtre. Il est impensable pour une héritière royale d’épouser le fils d’un criminel ! Prête à tout pour innocenter son beau-père, Georgie décide de rejoindre le château familial des O’Mara… au risque de déterrer des secrets de famille bien cachés.

L’avis de Cassandre

Incroyable mais vrai, Son espionne royale et le baron irlandais est déjà la dixième tome de la série. Comme le temps passe vite en compagnie de Lady Georgiana et de son charmant Darcy O’Mara ! Leur histoire d’amour était sur le point d’avancer sérieusement quand un crime a été commis et ce n’est autre que le père de Darcy qui est accusé de ce meurtre. Georgie prend la route vers l’Irlande, bien décidée à faire lumière sur cette affaire.

Vous l’aurez compris, ce tome s’attarde sur l’univers de Darcy, pour notre plus grand plaisir. Ce personnage, très mystérieux, nous livre enfin quelques secrets. La relation qu’il entretient avec son père est difficile voire houleuse. Ce dernier reproche notamment à son fils d’avoir survécu à la maladie, contrairement à son épouse. Depuis, le Baron trouve un peu trop régulièrement refuge dans l’alcool, ce qui nuit en sa faveur puisqu’il ne se souvient plus de la nuit du meurtre. La rencontre entre Georgie et sa belle-famille est donc loin d’être idéale !

Ce que j’ai apprécié, c’est retrouver nos personnages préférés tels que Queenie, l’indécrottable femme de chambre, Belinda (même si on la voit peu) mais surtout, le fait de rencontrer de nouvelles personnes comme la Princesse Zamanska, qu’on surnomme Zou Zou. Celle-ci est très moderne, passionnée d’automobile et d’aéroplane, presque excentrique !

Pour conclure, cette nouvelle intrigue est rythmée, captivante et la romance avance presque comme on l’espérait. Vivement la suite !

Son espionne royale et le baron irlandais (tome 10) de Rhys Bowen, paru en octobre 2022 aux éditions Robert Laffont, 396 pages, 14,90€

Octave d’Arnaud Cathrine

Résumé

Octave est une énigme.
Octave finit toujours par vous échapper.
Mais que fuit-il ?
C’est bien la question que se pose Vince, son ex-meilleur ami, son ex-amoureux.
Vince qui ne parvient toujours pas à tourner la page.
Pas plus que Marilyn qui s’efforce, elle aussi, de dépasser l’amour qu’elle a pour Octave et dont il n’a plus voulu.

Désormais étudiants, Vince et Marilyn aimeraient tant renaître.
On leur avait promis tous les possibles.
Avec les confinements, ils ne trouvent que des impossibles.
Sans compter qu’Octave a décidé de reparaître…


L’avis de Cassandre

Octave est le dernier tome de la trilogie d’Arnaud Cathrine. Je n’ai pas lu Romance, le tout premier mais Les Nouvelles Vagues, le deuxième que j’avais adoré. Même si c’est mieux de lire l’ensemble, vous pouvez choisir de lire les romans séparément.

Nous retrouvons nos trois personnages : Vince, Marilyn et bien sûr, Octave. Nous sommes désormais au début de l’année scolaire 2020-2021 et nos étudiants vivent un nouveau confinement. Le roman est découpé en trois parties, chacune laisse parler l’un de nos personnages principaux. En premier, il y a Vince, qui n’a jamais oublié Octave et leur brève et intense histoire d’amour. Vince s’est inscrit en licence de lettres et passe la plupart de ses cours en distanciel. Le jeune homme vit seul avec sa mère et a rencontré son père (qu’il n’appelle pas « papa » mais « Paul Lartigue » pour la première fois, il y a peu.). Vince est un personnage aussi brut que passionné. J’adore son franc-parler, son côté tête brûlée et la relation qu’il a avec sa mère. Ensuite, il y a Marilyn, elle aussi écorchée par sa relation passée avec Octave. Elle vit désormais en colocation avec Titus, un étudiant qui n’a plus les moyens de vivre seul et de se nourrir. J’ai beaucoup aimé ce drôle de duo, leur humour mais aussi leur courage. Enfin, nous retrouvons Octave, personnage énigmatique et magnétique qui n’est pas aussi heureux qu’on pourrait le croire.

J’ai aimé ce roman car il sonne vrai. Arnaud Cathrine cerne parfaitement les adolescents et jeunes adultes d’aujourd’hui. J’ai aimé les retrouver en pleine période de confinement et mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Les thématiques sont cruciales : l’Amour, l’amitié, la solitude, l’homosexualité, la précarité, le suicide. Ces sujets sont abordés sans filtres et avec beaucoup de réalisme. J’adore la plume d’Arnaud Cathrine, il donne la voix aux jeunes d’aujourd’hui et on s’attache énormément à ses personnages.

Enfin, j’ai adoré les photographies, les définitions, la « médiathèque » des personnages, les petites notes en bas de page de Vince et les portraits de Marilyn. Cela apporte un vrai plus à l’histoire et l’immersion se fait d’autant plus.

Octave est donc un roman sur l’Amour et sur la vie. C’est beau, fort, poignant. Il faut lire cette trilogie !

Octave d’Arnaud Cathrine, paru en novembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 400 pages, 17,90€

Les mares-noires de Jonathan Gaudet

Résumé

Sous la douce lumière d’un matin d’été aux Mares-Noires, au beau milieu du Québec, une femme berce son bébé près d’une fenêtre, en fixant le coyote qui s’approche trop près de leur petite maison. Soudain, à la radio, un flash spécial : une explosion est survenue à la centrale nucléaire. Un bâtiment est en flammes, sept employés sont coincés à l’intérieur. Parmi eux, le mari de cette femme. Le cri qu’elle pousse alors ébranle toute la forêt. Les autorités se veulent rassurantes, mais la femme sait que le pire va arriver. Qu’il est trop tard.
 
Treize ans ont passé, la femme a refait sa vie et son bébé est devenue une adolescente rebelle. Si le drame qui les a touchées semble derrière elles, les fantômes ne sont pas loin. Encombrée de tensions, de silences, d’indicibles secrets, leur relation est une bombe à retardement aussi imprévisible que menaçante…

L’avis de Cassandre

Ce qui m’a donné envie de découvrir ce roman, c’est tout d’abord sa magnifique couverture. Celle-ci est sombre, noire et belle à la fois. Elle laisse présager un roman où le danger guette. Les Mares-Noires est un roman très court, de seulement 176 pages. Mais ne pensez pas que vous pouvez le lire en quelques heures. En effet, il est très dense et revenir sur certains chapitres peut s’avérer judicieux.

Les Mares-Noires désignent un village canadien, à l’écart, anciennement habité par les Indiens. Mais depuis quelques temps, les usines s’installent et même, une centrale nucléaire. L’intrigue prend place dans un endroit isolé, pollué et sinistre. Les personnages sont peu nombreux : une jeune mère, son bébé et son mari qui travaille à la centrale. A la radio, elle apprend qu’une explosion s’est produite à la centrale nucléaire. Celle-ci ne lui donne aucune information par téléphone. La femme patiente devant les flashs télévisés, le temps s’étire. Et le mari, David, ne revient pas…

Nous retrouvons la mère, Catherine et sa fille, Émilie, devenue adolescente, des années plus tard. Les chapitres concernent différentes époques et différents personnages. Jonathan Gaudet instille un profond malaise, une menace qui plane en permanence comme si la centrale pouvait exploser à nouveau… Les Mares-Noires n’est pas un thriller mais bel et bien un roman noir. Il y a certes des surprises mais ce roman contient peu d’action. Au contraire, Jonathan Gaudet est subtile, utilise des non-dits et des évocations. C’est à mon goût le point fort de ce livre et ce que j’ai le plus apprécié.

Pour conclure, cette histoire est terrible et s’achève sur un final glaçant. Une belle découverte !

Les Mares-Noires de Jonathan Gaudet, paru en octobre 2022 aux éditions Belfond, 176 pages, 20€

Archie d’Alia Cardyn

Résumé

Archie, seize ans, est placé en institution. Sa mère, toxicomane, est incapable de s’occuper de lui. Au lieu de consentir à ce quotidien qui l’enferme, Archie lutte. Un jour, un rêve se dessine. Tout quitter pour rejoindre à pied une école où les enfants sont libres d’apprendre ce qui les intéresse vraiment.
Archie entame ce périple sur le sentier des douaniers. À force de silence, son histoire se superpose au ciel, à la mer, à la falaise qui fond dans les flots. Le film de son enfance se déroule, brut et lourd de secrets. Mais aucune vie n’est perdue d’avance. Archie découvre le journal de Madeleine – l’infirmière qui l’a accueilli le jour de sa naissance –, et en chemin, ce jeune poète va se révéler.

L’avis de Cassandre

J’ai découvert Alia Cardyn il y a une année seulement avec deux albums qui m’ont beaucoup touchée : Le Bébé le plus minuscule du monde et Le rêve de Mademoiselle Papillon. J’ai choisi de découvrir l’autrice à travers un roman cette fois, et mon choix s’est porté sur Archie.

Archie est le narrateur de l’histoire. Âgé de seize ans, il n’a connu que l’Aide Sociale à l’Enfance et l’institution dans laquelle il vit depuis qu’il est bébé. Archie a bien une mère mais celle-ci est toxicomane, incapable de s’occuper de lui. Leur relation est froide, distante et on comprend rapidement qu’ils ne se connaissent que très peu. Dans la vie de l’adolescent, deux personnes comptent réellement. Il y a Jean, l’éducateur prévenant, à l’écoute et qui se soucie d’Archie avec sincérité. Il y a aussi Madeleine, l’infirmière qui s’est occupé de lui lors de sa naissance et qui a maintenu un lien aussi fort qu’indescriptible avec lui. Celle-ci lui a parlé d’une école démocratique où les élèves choisissent ce qu’ils ont envie d’apprendre. Cette idée fait son cheminement dans sa tête et il prend la décision de partir, à pied, en direction de cette école et d’une nouvelle vie dont il serait enfin acteur et plus spectateur.

Que dire à part que j’ai tout aimé dans ce roman ? Tout d’abord, les personnages, auxquels je me suis attachée, même à la mère de notre héros dont on découvre la sombre histoire, au fil des pages. Archie est lumineux, poétique et déterminé. Il a vécu des choses effroyables mais a toujours un peu d’espoir pour le faire avancer. Madeleine et Jean sont touchants, ils placent le bien-être d’Archie en priorité et sont emplis de bontés et de bienveillance. J’ai adoré cette quête initiatique. Lors de son voyage, Archie lit chaque jour un chapitre, du journal que Madeleine lui a offert et qui narre l’histoire de sa mère et lui, depuis sa naissance. Il va découvrir la vérité, sa vérité, et combler les vides de son enfance. Dans ce journal, il comprendra aussi qui est sa mère et pourquoi elle en est arrivée là.

Vous vous douterez que ce récit n’est pas facile et que certains chapitres nous serrent le cœur. Ce roman met aussi en lumière le personnel soignant, en particulier celui de la maternité, qui ne voit pas toujours que de belles choses et qui doit parfois aider les bébés à se sevrer et prendre des décisions terribles sur le placement ou non d’un enfant. Alia Cardyn a une très jolie plume et nous emmène dans une belle et difficile quête d’identité.

Archie d’Alia Cardyn, paru en octobre 2022 aux éditions Pocket, 288 pages, 7,40€

Les chroniques d’octobre

Bonjour à tous,
Le mois d’octobre s’achève et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été prolifique ! J’ai beaucoup lu, fait de belles découvertes et j’ai aussi un peu craqué en librairie (j’étais obligée !). Voici mes chroniques du mois :

Dans le bleu de Joyce Carol Oates

Jenna est une adolescente de quinze ans comme les autres jusqu’à ce qu’un accident de voiture où elle était passagère et sa mère conductrice tue cette dernière sur le coup. Jenna est grièvement blessée mais s’en sort tant bien que mal. Comment survivre lorsqu’on a perdu l’être qu’on aimait le plus au monde ? Comment redonner un sens à sa vie ? Jenna refuse de vivre chez son père qui a refait sa vie il y a quelques années et à qui elle n’a jamais pardonné d’être parti du cocon familial. C’est donc sa tante qui va la recueillir. Difficile d’accepter la situation et dans le fond, d’accepter d’être aimée. Jenna se réfugie « dans le bleu » c’est-à-dire, dans l’univers cotonneux des opiacés. Dans le bleu est un roman que j’ai trouvé réaliste. Il parle d’accident, de deuil, d’addiction et surtout, d’adolescence. Quand on est adolescent, on voit le monde à travers un filtre. On fait des choix, pas toujours bons et on peine à trouver sa place. Notre héroïne va devoir changer de lycée, tisser des liens et survivre à la tragédie qui lui tombe dessus. Elle est profondément en colère, parfois odieuse envers ceux qui l’aiment et veulent l’aider. Joyce Carol Oates tisse un portrait fidèle de l’adolescence, brute et brutale. Âmes sensibles d’abstenir, ce roman comporte des scènes difficiles mais hélas, réalistes. Un roman que j’ai aimé pour sa franchise et son côté « sans filtres ».

Dans le bleu de Joyce Carol Oates, paru en septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, 288 pages, 18,90€

Hell de Magali Inguimbert

Lorsque nous faisons la rencontre de Jessie, l’adolescente se fait envoyer manu militari en avion chez sa tante par sa mère, dans un autre état des États-Unis. Jessie a obtenu des résultats scolaires médiocres et pour sa mère, il s’agit du dernier recours. Jessie est une jeune femme sombre, solitaire et qui préfère la compagnie de la musique à celle de ses pairs. On ressent immédiatement une profonde souffrance mais nous ignorons quels secrets elle cache en elle. Fort heureusement, notre héroïne solitaire va rencontrer Austin, un garçon de son âge qui la prend sous son aile et va l’aider à aller mieux. J’ai immédiatement accroché aux personnages, aussi bien Jessie qu’Austin. Les deux adolescents ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent. J’ai aussi apprécié la tante, l’oncle et les cousins de Jessie. La cohabitation n’est pas facile et fait souvent des étincelles. Cependant, on sent qu’ils ont vraiment envie d’aider Jessie mais ne la comprennent pas. La musique prend une place importante dans ce roman et j’ai adoré cette ambiance. Enfin, Magali Inguimbert aborde des sujets difficiles avec beaucoup de délicatesse. Hell est un joli roman avec des personnages attachants et une belle romance qui prend son temps.

Hell de Magali Inguimbert, paru en août 2022 aux éditions Hugo Publishing, 398 pages, 7,90€

La maison aux miroirs de Cristina Caboni

J’adore la littérature italienne et les romans qui se déroulent dans ce pays. Ce critère et la sublime couverture m’ont convaincue de lire ce roman. Milena est une jeune femme qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. Sa grand-mère est partie et a laissé son grand-père Michele seul avec sa fille (la mère de Milena) qui était encore bébé. La maman de Milena est décédée relativement jeune. Notre héroïne n’a donc pour famille que son grand-père qui souffre de la maladie d’Alzheimer et son père qui habite loin d’elle. Michele et Milena sont très complices et elle lui rend souvent visite à Positano dans sa villa surnommée La maison aux miroirs. Michele étant fragilisé et diminué, il fait faire des travaux, notamment dans son jardin. C’est durant le terrassement qu’ils découvrent un squelette, enfoui depuis des décennies. Que cache Michele ? Pourquoi sa femme est-elle réellement partie et qu’est-elle devenue ? Pour Milena, cette macabre trouvaille va aussi déterrer de sombres secrets. La maison aux miroirs avait tout pour me plaire : du suspense, des secrets de famille, les décors italiens et un début de romance. Pourtant, j’en ressors assez déçue. J’ai eu du mal à m’attacher à Milena, j’ai trouvé ce personnage plein de candeur et elle manquait pour moi de profondeur et de consistance. J’ai préféré Michele, ce grand-père qui a vécu trop de drames sans sa vie. J’ai aussi trouvé que le suspense ne prenait pas assez de place dans le roman. L’enquête piétine et les personnages secondaires ne cessent de dissuader Milena de déterrer les fantômes du passé. Cela manquait pour moi de crédibilité. Enfin, les thématiques sont trop nombreuses dans un roman assez court et ne sont donc que survolées, ce que je trouve vraiment dommage. Il s’agit malheureusement d’un rendez-vous manqué avec l’Italie pour moi !

La maison aux miroirs de Cristina Caboni, paru en avril 2022 aux éditions Pocket, 368 pages, 7,70€

1991 de Franck Thilliez

J’ai découvert Franck Thilliez avec Le Syndrome E en 2010. Je n’ai pas (encore) lu toute sa bibliographie mais je me suis toujours régalée avec ses romans. Franck Sharko, l’un de ses deux personnages principaux me plaît énormément, je prends un réel plaisir à le suivre dans ses enquêtes. 1991 est l’année de la première enquête de Franck Sharko au 36 quai des orfèvres. Il est à l’époque âgé de 30 ans et considéré comme un bleu. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé, gravement mutilé et dans une macabre mise en scène, c’est l’occasion pour Sharko de montrer de quoi il est capable. Ne soyez pas impressionnés par les quelques 550 pages que contiennent ce roman, je vous garantis que vous ne verrez pas le temps passer ! J’ai adoré me replonger dans les années 1990, sans Internet, sans téléphone portable et à éplucher les relevés France Télécom avec les enquêteurs. A cette époque, on commence seulement à parler d’ADN ! J’ai trouvé l’enquête passionnante, elle parle (entre autres) de magie, de mentalisme mais aussi d’identité. L’intrigue ne contient aucun temps mort et il m’a été difficile de reposer ce livre. J’ai aimé rencontrer ce jeune Sharko en début de carrière et le voir prendre de l’assurance au fil des pages. Encore une réussite signée Franck Thilliez !

1991 de Franck Thilliez, paru en mai 2022 aux éditions Pocket, 552 pages, 8,50€

Ma réputation de Gaël Aymon

Ce qui différencie Laura, quinze ans, des autres adolescentes de son âge, c’est peut-être le fait de traîner avec les garçons. Elle a plus d’affinités avec eux qu’avec les filles. Quand Sofiane, qui fait partie de sa bande, tente de l’embrasser et que Laura repousse ses avances, son monde s’écroule. Sa bande d’amis la rejette et Sofiane répand des rumeurs terribles sur elle. Très rapidement, elle devient la risée de tous et une véritable paria au sein de son lycée. Elle se retrouve complètement seule, moquée et insultée au quotidien. Et quand d’autres rumeurs apparaissent sur les réseaux sociaux, la situation devient rapidement incontrôlable. Chaque lycéen peut être confronté de près ou de loin au harcèlement scolaire. Ce roman, très court, en parle de manière concrète. On s’identifie aisément à Laura et ce qu’elle vit nous serre le cœur. Elle m’a fait beaucoup de peine et j’ai été touchée par le fait qu’elle ne parvient pas à parler à ses parents ni à ses professeurs. Gaël Aymon cerne bien les différentes catégories d’élèves confrontés aux problèmes : les harceleurs, les victimes et les lâches qui préfèrent se rallier aux harceleurs pour ne pas être harcelés. Un roman coup de poing qui dénonce le harcèlement scolaire !

Ma réputation de Gaël Aymon, paru en août 2022 aux éditions Gallimard, 144 pages, 6,40€

Napoli mon amour d’Alessio Forgione

La littérature italienne a toujours su me faire voyager et rien que la couverture de ce roman était un dépaysement. Amoresano, le narrateur, que tout le monde appelle par son nom de famille est âgé de 30 ans et a été marin pendant plusieurs années. Il s’est enrichi mais la terre napolitaine lui manquait trop. De retour chez ses parents, Amoresano se laisse vivre. Son pécule se réduit comme peau de chagrin. Il jette un œil nonchalant sur les offres d’emploi et préfère faire des grasses matinées, écumer les bars avec son ami Russo et assister à des matchs de football. Il déambule dans Naples, ville qui le captive jusqu’à rencontrer une jolie jeune femme, Nina, où le coup de foudre est réciproque. Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au narrateur, désabusé et sans aucun projet personnel et professionnel. J’ai trouvé le récit trop plat et relativement déprimant. Si je n’ai pas apprécié l’histoire d’Amoresano, j’ai néanmoins apprécié Naples, une ville que je rêve de découvrir pour ses ruelles, ses monuments et sa gastronomie.

Napoli mon amour d’Alessio Forgione, paru en août 2022 aux éditions Pocket, 264 pages, 7,40€

L’amour de ma vie de Rosie Walsh

Emma et Leo forment un couple très uni. Ils sont mariés depuis plusieurs années et les heureux parents d’une adorable petite fille. Emma est une biologiste reconnue et Leo, un journaliste spécialisé dans la rédaction de nécrologies de personnes célèbres. Quand la maladie touche Emma, Leo décide de conjurer le sort en rédigeant la nécrologie anticipée de son épouse. Rapidement, Leo détecte des incohérences dans le passé d’Emma. Qui est réellement la femme qu’il a épousée ? Si l’histoire peut sembler assez classique en reposant sur des secrets et des mensonges, ce roman cache en réalité des thématiques singulières que je ne citerai pas, pour ne pas gâcher le suspense. J’ai adoré suivre nos deux personnages, Leo dans sa quête de la vérité et Emma qui porte sur ses épaules des secrets douloureux et indicibles. En parallèle, j’ai apprécié découvrir leurs univers et notamment leurs professions atypiques. L’amour de ma vie est un roman qui se dévore, notamment grâce à son suspense et à son alternance de points de vue. La fin est à la hauteur de mes attentes et de l’intrigue. J’ai passé un excellent moment de lecture ! Je remercie Babelio et les éditions Les Escales pour cette découverte !

L’amour de ma vie de Rosie Walsh, paru en octobre 2022 aux éditions Les Escales, 448 pages, 22€

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai

J’ai reçu ce titre dans le cadre de la Rentrée Littéraire organisée par Lecteurs.com, je remercie donc leur équipe ainsi que les éditions Charleston pour cet envoi. L’Histoire n’a jamais été mon point fort, je me rattrape donc en lisant régulièrement des romans historiques. Celui-ci me faisait de l’oeil depuis sa sortie, je n’avais encore jamais lu de roman sur le Vietnam. Nous faisons la rencontre de Huong, douze ans dans les années 1970 et de sa grand-mère, Diêu-Lan. Celles-ci tentent de survivre aux bombardements et espèrent le retour de leur famille (dont les parents de Huong), partie combattre sur le front. Nous suivons les deux personnages féminins dans les années 1970 mais ces chapitres sont entrecoupés par des passages sur la jeunesse de Diêu-Lan, racontés à sa petite-fille. Ces périodes concernent les années 1930 à 1950 en particulier. Ces retours dans le passé permettent de mieux comprendre l’Histoire du Vietnam. Nguyễn Phan Quế Mai nous expose les conflits, la famine, la réforme agraire et la guerre du Vietnam. Je ne vous le cache pas, ce récit, bien que fictif, repose sur des faits historiques et il s’agit donc d’un texte difficile et parfois éprouvant. Le peuple vietnamien a vécu une succession d’atrocités dont j’ignorais la plupart. Huong et sa grand-mère sont des personnages très attachants et pleins de bonté et de sagesse. Même quand advint le pire, elles sont capables de faire preuve de pardon et de reconnaissance. Nguyễn Phan Quế Mai est une écrivaine talentueuse, une véritable conteuse d’histoire. Je recommande ce roman qui ne vous laissera pas indemne.

Pour que chantent les montagnes de Nguyễn Phan Quế Mai, paru en août 2022 aux éditions Charleston, 448 pages, 22,50€

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan (avis d’Audrey)

En commençant cette lecture, je dois avouer que je n’étais pas sûre du tout d’apprécier ce roman. Nous découvrons Elisabeth, une écrivaine, mariée et jeune maman d’un adorable petit garçon, Gil. Les premiers mois sont difficiles, éreintants et notre héroïne se sent déprimée. Désireuse de reprendre l’écriture de son troisième roman et de soulager sa charge mentale, elle recrute Sam, une étudiante, en tant que baby-sitter. Ces deux femmes n’ont pas le même âge, pas le même quotidien ni le même « statut social ». Pourtant, elles se lient rapidement d’amitié. Chacune arrive à un tournant de sa vie, en proie à des doutes et leurs présences mutuelles vont leur permettre de se confier. J’ai trouvé le début de ce roman assez long, c’est l’arrivée de Sam qui va heureusement donner une dynamique au récit. Les affinités sélectives n’est pas juste un roman d’amitié. Il parle de l’Amérique au sens large et de la lutte des classes. Les plus pauvres sont toujours plus pauvres et vice versa avec les plus riches. Le rêve américain n’existe plus depuis bien longtemps. L’époque actuelle est à l’uberisation et aux influenceurs des réseaux sociaux. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’une grande lucidité et avec un final réaliste.

Les affinités sélectives de Julie Courtney Sullivan, paru en mai 2022 aux éditions Les Escales, 560 pages, 23€

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid

Je ne connaissais pas Charlie Haid avant de lire cet ouvrage. Le mentalisme est une pratique qui m’a toujours intriguée et je n’ai pas hésité à me plonger dedans, afin d’en savoir plus ! Mon souhait a été exaucé, ce titre est une vraie mine d’informations. On y parle de mentalisme, de tours de magie, d’astuces pour booster sa mémoire (et enfin retenir des numéros de téléphone, par exemple). On a une partie plutôt théorie et une autre, basée sur la pratique. Vous pourrez tester des expériences avec vos proches. Celles-ci sont simples et bien détaillées. Vous allez pouvoir bluffer votre entourage, en un claquement de doigts ! Enfin, j’ai aimé l’humour de Charlie Haid et le côté ludique de son livre. Un ouvrage accessible et utile !

Hack ton cerveau… Et celui des autres ! de Charlie Haid, paru en octobre 2022 aux éditions Albin Michel, 14,90€

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi

Keith Haring, le street art ou la vie, est le second roman graphique de la nouvelle collection de Hugo Publishing que je lis (le premier étant Looking for Banksy). Keith Haring est un artiste connu et je suis certaine que vous connaissez, a minima, ses petits bonhommes colorés, sans visages et en mouvements. Dans ce roman graphique, nous suivons Keith Haring de son enfance jusqu’à la fin de sa vie. L’artiste est né dans une petite ville de Pennsylvanie, à la fin des années 1950. Il a toujours adoré dessiner et l’art, en général. Dans sa jeunesse, il a côtoyé une secte religieuse puis, la drogue, avant de reprendre le « droit chemin » en partant pour New York et son école d’art. Il y fait des rencontres décisives et inspirantes. Keith va multiplier les expositions et les performances et commencer à être connu. A la fin des années 1980, il est frappé par une maladie qui explose aux Etats-Unis : le SIDA. Il décède en 1990, des complications liées à la maladie, à l’âge de 31 ans. Keith Haring a eu une carrière aussi courte que foisonnante. Paolo Parisi lui rend un très bel hommage à travers un roman graphique ultra coloré. L’univers graphique de l’auteur colle parfaitement avec l’univers de l’artiste. Un titre à découvrir !

Keith Haring, Le street art ou la vie de Paolo Parisi, paru en septembre 2022 aux éditions Hugo Publishing, 123 pages, 19,95€

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni

Tout le monde a déjà entendu parler de méthode Montessori, de jouets ou encore d’école. En revanche, trop peu de personnes connaissent Maria Montessori. Elle est née en 1870, en Italie. A cette époque, peu de femmes travaillent et lorsqu’elles le font, elles exercent essentiellement des professions d’enseignantes, leurs perspectives étant très limitées. Maria est très intelligente et avant-gardiste. Elle n’a que faire des critiques et veut devenir médecin. Évidemment, le chemin sera semé d’embûches mais à 26 ans, elle est diplômée en médecine, et plus spécialement, en psychiatrie. Elle va travailler dans différentes cliniques et se rendre compte que ce qui l’anime, c’est de venir en aide aux enfants déficients mentaux. Quand ses pairs voient en eux des causes perdues et les isolent, Maria, invente, crée des outils et des jeux et une véritable pédagogie. Son but est de leur faire apprendre à leur rythme et à leur initiative et les amener vers la réussite. Maria Montessori ne s’arrête jamais, elle apprend constamment, fabrique, forme, voyage et ouvre de nombreuses écoles à travers le monde, jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme est épatante et un véritable modèle. Elle a consacré sa vie aux droits des femmes et des enfants et n’a jamais cédé face aux difficultés. Cette biographie est absolument captivante et contient de très jolies illustrations.

Maria Montessori, l’école de vie de Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni, paru en septembre 2022 aux éditions Marabout, 176 pages, 20,95€

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin

J’écoute, je trouve, est une collection des éditions Usborne qui nous plaît beaucoup. Mon fils de dix-huit mois adore les livre et est en pleine période des « livres sonores ». Celui-ci ne déroge pas à la règle, on l’aime beaucoup. L’histoire se déroule le jour d’Halloween. Les personnages, qui sont des animaux, se déguisent et se réunissent pour faire la fête. Sur chaque double-page, nous rencontrons un nouvel animal déguisé et une pastille sonore permet de leur faire faire un bruit : un hululement, un cri de sorcière ou encore, un hurlement de loup. Cet album est très amusant et nous avons apprécié l’univers de la nuit. En plus, il y a un petit jeu qui consiste à retrouver les citrouilles cachées sur les différentes pages. Un bel album sonore !

J’écoute, je trouve : Halloween de Sam Taplin, paru en septembre 2022, 10 pages, 9,95€

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin

Faire découvrir un grand compositeur à un bébé ? Je suis totalement pour ! Cet album s’adresse aux tout-petits de 10 mois et plus. On y suit un orchestre d’animaux qui jouent des œuvres de Bach. Nous avons en tout cinq extraits que l’enfant peut écouter librement en appuyant sur une puce ronde. Les extraits choisis sont diversifiés et plairont au plus grand nombre. Les illustrations sont superbes, c’est toujours un plaisir pour l’enfant de reconnaître les animaux. Cet album plaira également aux enfants plus âgés car les personnages donnent des informations sur Bach. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres albums sur d’autres compositeurs comme Beethoven et Mozart !

L’orchestre des animaux joue Bach de Sam Taplin, paru en septembre 2022 aux éditions Usborne, 10 pages, 13,95€

C’est la fin de ce joli mois d’octobre, j’espère que vous aurez fait des découvertes en lisant cet article ! Quel a été votre coup de coeur du mois ?